CHINAHOY

1-June-2015

À Lixin : les cadres du village au secours des sinistrés

 

 

LI GUOWEN, membre de la rédaction

 

 

Le 25 avril à 14 h 11, un tremblement de terre de magnitude 8,1 a ébranlé le Népal. La secousse a été ressentie jusque dans la région autonome du Tibet. Aux abords de la frontière sino-népalaise, dans le village de Lixin du bourg de Zhangmu, des habitations ont été gravement endommagées. Zhou Qingke (responsable de la gestion générale au Bureau d’information de la région et chef du groupe de travail dans ce village) et Jampa Kelsang (membre de ce groupe), de concert avec des agents de la police aux frontières et du commissariat local, ont agi pour venir en aide à la population locale sinistrée. À l’heure de mettre sous presse, Zhou Qingke et les membres de son équipe demeurent encore auprès des villageois réfugiés au district de Lhazê, afin de leur apporter leur soutien.

 

 

 Réinstallation provisoire des sinistrés

 

Quand le sol a commencé à trembler, Zhou Qingke et Jampa Kelsang se sont précipités vers l’extérieur, en criant « Séisme ! Séisme ! Sortez vite ! », pour que les villageois puissent se réfugier dans un terrain vague.

 

Zhou Qingke, Jampa Kelsang et quelques jeunes villageois, sortis avant même la fin de la première secousse, sont partis en éclaireurs prévenir les foyers et constater les dégâts dans le village, en dépit des répliques qui se sont bientôt fait sentir.

 

Rapidement, pour éviter que quelqu’un soit emporté dans un potentiel glissement de terrain, Zhou Qingke et les autres ont, en coopération des policiers locaux, réuni les villageois dans la cour du commissariat. Dans le même temps, membres du groupe de travail du village, policiers et cadres du comité des villageois se sont empressés de former 3 équipes pour aller chercher les personnes restées dans leur demeure, notamment les personnes âgées à mobilité réduite et les enfants, pour les mettre à l’abri avec les autres villageois dans la cour du commissariat.

 

Le commissariat local est le lieu de rassemblement en cas d’urgence. Des tentes de fortune y ont été installées pour accueillir la population sinistrée. Des infirmiers et des proches d’agents de police ayant quelques connaissances en médecine passent examiner les villageois pour dresser un premier bilan du nombre de blessés.

 

Non loin, sur la colline à proximité de Lixin, se situe le village de Xuebugang. Un autre village encore, du nom de Disigang, se trouve près d’une zone de commerce à la frontière. C’est un lieu où près de 300 résidents de Lixin travaillent ou logent temporairement. Ainsi, tout en menant à bien l’installation provisoire des villageois de Lixin, le commissariat a dépêché 5 agents vers Xuebugang, où le séisme a été encore plus violent, pour y secourir des blessés. Ces agents, ensemble avec les cadres de Xuebugang, ont déplacé les habitants locaux et les travailleurs népalais vers les points de refuge créés par le poste de surveillance à la frontière.

 

L’après-midi, une foule de 400 personnes était déjà rassemblée au commissariat de Lixin. Les policiers, ainsi que les officiers et soldats des postes de surveillance à la frontière, y montaient la garde 24 h sur 24 pour prévenir toute réplique et/ou glissement de terrain. Ils avaient ordre de siffler à la moindre alerte, pour éviter qu’un imprévu fasse de nouvelles victimes. Zhou Qingke a ensuite distribué aux sinistrés toutes les provisions (céréales, farine, huile...) que le groupe de travail avait achetées à leur intention. Le poste de surveillance à la frontière et le commissariat ont fait don en plus de leurs réserves alimentaires et autres.

 

Organisation des secours

 

Après le séisme, le village de Lixin s’est retrouvé coupé de tout contact avec l’extérieur : la tour de télécommunications China Mobile s’est effondrée ; la route menant au bourg de Zhangmu est devenue impraticable ; les réseaux d’eau et d’électricité étaient interrompus.

 

Face à la catastrophe, le groupe de travail du village a tout de suite organisé les secours. Sans possibilité de joindre ni le comité du Parti ni le gouvernement pour le district de Nyalam, sans possibilité de recevoir une aide extérieure, il a pris l’initiative d’établir une équipe de coordination provisoire pour gérer la situation post-sismique dans la zone de Lixin (villages de Xuebugang et Disigang inclus), avec comme chef Zhou Qingke. Afin de garantir le bon déroulement des travaux de sauvetage, les membres de ce groupe de coordination ont pris en charge les opérations de secours, la fourniture de matériel, l’approvisionnement en nourriture, les soins médicaux et le soutien psychologique. Zhou Qingke et les autres membres vivent actuellement aux côtés des sinistrés. Chaque jour, ils font la tournée des tentes pour s’assurer de l’alimentation suffisante et de la bonne condition physique des rescapés, leur rappelant les bons gestes à adopter en cas d’inondation ou de tremblement de terre.

 

Entre-temps, la direction et le personnel du Bureau d’information de la région autonome du Tibet, ainsi que les familles et proches, n’avaient aucun moyen de contacter qui que ce soit dans le village et se rongeaient les sangs. Le bourg de Zhangmu était telle une île isolée... Pour informer le comité du Parti et le gouvernement du bourg de Zhangmu de la situation à Lixin et Xuebugang, le jour même à 16 h, le groupe de travail a nommé Li Qiang, secrétaire de la cellule n° 1 du Parti pour Lixin, à la tête d’une équipe de secours formée de 4 gardes-frontière et de jeunes villageois. Ce petit groupe est parti à pied s’enquérir des pertes matérielles et humaines dans ces deux villages, tout en recherchant sur leur chemin les villageois portés disparus. Finalement, le bourg de Zhangmu a réussi à rétablir la connexion par téléphone, permettant aux familles d’avoir des nouvelles.

 

Au moment du séisme, de nombreux élèves étaient sur les routes, rentrant chez eux pour le week-end. Les parents étaient morts d’inquiétude. L’équipe de secours s’est donc activée à rechercher ces enfants. Deux d’entre eux ont malheureusement péri dans la première secousse, mais les autres ont été retrouvés et ramenés sains et saufs. À son arrivée à Zhangmu, Li Qiang a dressé un rapport sur la situation des deux villages devant le comité du Parti et le gouvernement du bourg. En accord avec le groupe de coordination, il a assumé, avec des officiers et soldats locaux, le transfert et le relogement provisoire des habitants de Disigang.

 

En outre, le groupe de coordination a mandaté des membres de transporter deux blessés à l’hôpital populaire du bourg de Zhangmu, puis de revenir de Disigang les bras chargés de médicaments, désinfectants et victuailles, afin d’assurer l’approvisionnement en matériaux et en soins médicaux au commissariat de Lixin. Dans le même temps, le groupe a envoyé des professionnels réparer la voie piétonne vers Disigang.

 

Trois jours après le séisme, des villageois se tracassaient encore du sort de trois bergers de Lixin, dont on n’avait pas retrouvé la trace. Ayant eu vent de cette information, Zhou Qingke, après négociation avec le responsable du commissariat, a chargé 3 agents et 5 jeunes hommes de partir en quête de ces éleveurs. Finalement, ils les ont retrouvés, effectuant une marche aller-retour de 12 h en montagne. À la date du 30 avril, hormis les deux enfants décédés dans la catastrophe, tous les villageois de Lixin avaient été retrouvés ou contactés par le groupe.

 

Évacuation du bourg

 

En raison des risques de répliques et de glissements de terrain, le comité du Parti pour la région autonome du Tibet a décidé d’évacuer le bourg de Zhangmu. Le 29 avril à 13 h 40, le groupe de coordination à Lixin a reçu l’ordre de procéder à une évacuation immédiate, dont le Commandement des secours post-séisme du district de Nyalam serait chargé.

 

Après avoir reçu cette notification, le Commandement a élaboré un programme pour déplacer la population et défini plusieurs groupes.

 

Zhou Qingke et Jampa Kelsang étaient bien tristes de voir ces villageois quitter leur terre natale le cœur lourd. Quelques jours avant la calamité, le groupe de travail préparait avec succès un avenir meilleur pour le village, en tablant sur le tourisme. Il avait également lancé une série de projets spécifiques : la construction d’une serre maraîchère expérimentale qui commençait à donner des légumes, ou encore l’achat de poules qui commençaient à pondre. Mais le séisme est venu briser les espoirs d’enrichissement des villageois et torpillé les efforts investis par le groupe de travail.

 

Néanmoins, comme il en allait de la sécurité des habitants, le groupe de travail s’est livré à cette mission d’évacuation sans hésitation... Zhou Qingke et ses collègues sont passés voir tous les foyers pour leur expliquer les dangers et la politique de transfert instaurée, en soulignant que « la survie demeure le plus important ».

 

Le 30 avril à 9 h, les dernières personnes ont été évacuées, de sorte que les 548 habitants de Lixin (y compris les travailleurs migrants chinois et népalais) se concentraient désormais en un lieu sûr. Les membres du groupe de travail ont alors pu rassurer les familles par téléphone.

 

Les sinistrés ont trouvé refuge dans le district de Lhazê. Mais les tempêtes de sable n’y sont pas rares et la température y est relativement basse la nuit. Contraints de partir dans l’urgence et d’effectuer une longue marche à pied, la plupart des gens n’avaient pu emporter des vêtements chauds. Le groupe de travail l’a tout de suite signalé au Bureau d’information de la région. Grâce au soutien du personnel de ce Bureau et de familles, le 2 mai à 15 h, un premier lot de 2 000 vêtements a été acheminé vers ce lieu de rassemblement à Lhazê, puis distribué aux sinistrés. Un certain nombre de paires de chaussures ont également été offertes aux plus jeunes à l’occasion de la fête des Enfants, célébrée annuellement le 1er juin en Chine.

 

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