CHINAHOY

29-December-2014

Alain Vidalies : semer le grain pour la récolte de demain

 

Le 150e avion A320, assemblé par Airbus à Tianjin, est livré à Shenzhen Airlines.

 

Une délégation française a apporté des propositions concrètes sur les trains à grande vitesse, la lutte contre le changement climatique et l'ouverture aux entreprises et fonds chinois des travaux du Grand Paris à partir de 2017.

LIU CHENGZI, membre de la rédaction

Alain Vidalies, secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche du ministère français de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, a effectué une visite en Chine du 11 au 14 novembre, à la tête d'une délégation comprenant le président de Paris-Ile de France Capitale Economique et 12 industriels et entrepreneurs. Durant sa visite, M. Vidalies a procédé à des échanges avec le gouvernement chinois et des entreprises chinoises sur la coopération dans les domaines du climat et des transports. « Moi-même et les membres de la délégation sommes très satisfaits de ce voyage. Nous avons discuté de la coopération franco-chinoise dans le futur et exprimé le souhait de poursuivre notre coopération. Notre visite a permis de bien préparer la coopération entre les entreprises. J'espère que les graines que nous avons semées aujourd'hui apporteront de belles récoltes dans le futur », a déclaré Alain Vidalies.

Coopération étroite dans les transports

L'année 2014 est marquée par le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France et le 10e anniversaire de l'établissement du partenariat global stratégique entre les deux pays. Lors de la visite du président Xi Jinping en France à la fin du mois de mars dernier, la Chine et la France ont publié conjointement un Plan de coopération à moyen et long terme des relations sino-françaises, en déclarant que les deux pays vont travailler ensemble à « une nouvelle étape du partenariat global stratégique sino-français étroit et solide ». Les deux parties ont souligné encore « le renforcement de la coopération dans les transports, notamment dans des modes de transport moins polluants ». « La coopération peut porter sur les lignes ferroviaires à grande vitesse, les transports urbains et interurbains, le développement de la multimodalité et la gestion informatisée des transports, ainsi que sur le renforcement de la R&D des technologies associées... Œuvrer à élargir et à renforcer la coopération sur la chaîne d'assemblage d'A320 de Tianjin, et cela en tenant compte des évolutions du marché, pour faire de Tianjin le centre de production d'Airbus en Asie. »

La délégation d'Alain Vidalies a discuté de la coopération sur les techniques du TGV avec les services chinois concernés. « Nous voulons introduire nos dernières technologies en Chine, les plus innovantes du TGV », a dit M. Alain Vidalies. Dans leurs valises lors de cette visite, ils ont apporté de nombreuses techniques nouvelles, parmi lesquelles on trouve une nouvelle caténaire à bas coûts alimentant le TGV développé par une entreprise française, et une nouvelle technologie permettant de fabriquer les plaques d'assise de voie à partir de pneus usés.

« Il y a de nombreux pays dans le monde qui n'ont pas de réseau de voies ferrées à grande vitesse, voire un continent dans lequel aucun pays n'a de chemin de fer à grande vitesse. Le potentiel des voies ferrées à grande vitesse est immense dans le futur », a assuré Alain Vidalies. La coopération sino-française dans les techniques du TGV ne s'est pas encore implantée dans des marchés tiers. Mais il espère que les deux pays pourront désormais coopérer dans ce sens. « On espère que la Chine et la France, deux pays disposant de techniques du TGV relativement avancées, parviendront à travers une coopération plus étroite à créer de nouveaux débouchés en France et en Chine, et même sur des marchés tiers », a-t-il déclaré. En outre, il a révélé que la France a décidé d'établir avec la Chine un accord-cadre de coopération dans les domaines aérien, maritime et routier, espérant que le protocole d'accord sera mis en application le plus tôt possible.

Alain Vidalies a visité aussi la chaîne d'assemblage de l'A320 à Tianjin. Pour lui, cette chaîne d'assemblage dispose d'excellents débouchés, « reflétant le niveau de la coopération entre la Chine et la France dans les domaines industriel et économique ».

Travailler ensemble pour la lutte contre le changement climatique

M. Alain Vidalies a en outre déclaré que la France est en train de préparer activement la Conférence Paris Climat 2015 (COP21). Parallèlement à la visite d'Alain Vidalies, la Chine et les États-Unis ont publié une déclaration commune sur le changement climatique. Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé à son homologue américain Barack Obama qui participait au Sommet de l'APEC l'importance de renforcer la coopération bilatérale sur le changement climatique. À cet égard, Alain Vidalies a estimé : « La signature d'un accord bilatéral entre les deux pays est une chose positive, parce que plus nombreux sont les pays qui participent aux efforts dans la lutte contre le changement climatique, mieux cela vaut. Mais nous savons tous que le climat n'a pas de frontières, alors seul un accord international auquel participeront tous les pays nous permettra de lutter efficacement contre le changement climatique. »

« Malheureusement, Copenhague a échoué à conclure un accord efficace. Pour la Conférence de Paris, le but est de parvenir à un tel accord. C'est une question cruciale, car elle concerne directement le destin de la Terre, ce qui exige de tous les pays du monde, en particulier des grands pays, qu'ils participent pleinement. Dès lors, l'accord sino-américain sur le climat est une bonne étape vers cet objectif », a commenté le secrétaire d'état.

Le transport est l'un des sujets centraux inscrits à l'ordre du jour de la COP21 de l'ONU. Alain Vidalies a rappelé le point de vue qu'il a partagé avec la partie chinoise : pour faire face activement au changement climatique, il faut promouvoir vigoureusement les modes de transport à faibles émissions de carbone et en faire les modes de transport dominants.

Les entreprises chinoises sont accueillies dans le Grand Paris

La mise en chantier des travaux du Grand Paris est prévue en 2017, avec un investissement total de 100 milliards d'euros. Selon Alains Vidalies, cette nouvelle planification urbaine de Paris porte beaucoup sur les transports, et ce marché sera ouvert à des entreprises chinoises.

Certains membres de la délégation sont des responsables de sociétés immobilières et de sociétés de gestion d'actifs. Ceux-ci sont en contact avec des sociétés chinoises d'investissement. « Grâce au Grand Paris, nous allons accélérer et donner un nouvel élan à la croissance économique de Paris. Le PIB de l'Ile de France représente 30 % du PIB total du pays. Une croissance forte de Paris est donc importante pour toute l'économie française, a expliqué Pierre Simon, président de Paris-Ile de France Capitale Economique. Sous l'égide de la Banque industrielle et commerciale de Chine, notre délégation composée de 12 représentants d'entreprises a procédé à des échanges avec des entreprises et des investisseurs chinois. Nous sommes tous d'accord pour dire que la période actuelle est le meilleur moment pour investir à Paris. Les fonds et les entreprises privées chinois expriment un vif intérêt pour les projets de Paris. »

« À l'instar des entreprises françaises en Chine, les entreprises chinoises s'implantant en France doivent avoir une vision claire, c'est ça le plus important. Leur investissement doit résister à l'épreuve du temps. Tous les investissements sont basés sur une grande confiance mutuelle entre les personnes. Celle-ci ne peut être mieux prouvée que par des investissements de long terme. »

 

La Chine au présent

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