CHINAHOY

29-June-2017

Le succès du principe d’« un pays, deux systèmes » à Hong Kong

 

Le port Victoria de nuit, le 7 juin 2017

 

QI PENGFEI*

 

Depuis le retour de Hong Kong à la souveraineté chinoise en 1997, en tant que centre économique international, port libre et territoire douanier séparé, Hong Kong conserve toujours son statut de « fenêtre » ouverte de la patrie vers le monde occidental. Sa position prédominante comme « pont », « passage international » et « super-intermédiaire » reste inchangée.

 

Depuis 20 ans, malgré la crise financière asiatique de 1997, la crise du SRAS de 2003 et la crise économique internationale de 2008, grâce au soutien énergique du gouvernement central et de l'intérieur du pays, le gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong et les sept millions de citoyens hongkongais ont exploré une nouvelle voie pour préserver la prospérité et la stabilité à long terme du « mode de fonctionnement de Hong Kong » sur la base du principe d'« un pays, deux systèmes ».

 

Mettre à profit les avantages particuliers de Hong Kong

 

Depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine il y a 20 ans, au cours de la construction d'un « nouveau Hong Kong » sur la base d'« un pays, deux systèmes », l'expérience la plus réussie sur le plan économique a été de profiter pleinement des ressources de l'intérieur du pays. Une expérience à succès résumée par les chefs successifs de l'exécutif Tung Chee-hwa, Tsang Yam-kuen et Leung Chun-ying.

 

Cinq ans après la restitution de Hong Kong, dans son dernier programme politique à la fin de son premier mandat, Tung Chee-hwa a explicité les avantages particuliers de Hong Kong : « En vertu du principe d'''un pays, deux systèmes'', une société de droit jouissant d'une large autonomie où le pluralisme est respecté, un système d'économie de marché qui fonctionne bien et les infrastructures de premier ordre mondial ; le contingent des fonctionnaires intègres, professionnels et fidèles aux postes ; un système fiscal simple et un faible niveau d'imposition ; un bon ordre social ; un énorme marché à forte croissance avec l'appui de l'intérieur du pays pour son développement. En Asie, seul Hong Kong possède tous ces atouts. » Selon lui, les différents milieux de Hong Kong sont parvenus à un consensus pour fixer la voie de son développement futur : « S'appuyer sur l'intérieur du pays et être ouvert au monde », afin de transformer Hong Kong en une métropole internationale fournissant des services de bonne qualité.

 

Après l'accession de Leung Chun-ying au poste de quatrième chef de l'exécutif, ce dernier a précisé à plusieurs reprises que l'intérêt d'« un pays » et les avantages de « deux systèmes » constituent pour Hong Kong l'expérience de développement la plus réussie. Il pense que Hong Kong aura d'énormes opportunités si son développement répond aux besoins du pays et se repose sur ses propres atouts.

 

À l'avenir, comment le développement économique de Hong Kong sera-t-il lié à l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie ? Comment mettre pleinement en valeur les avantages de Hong Kong, et réaliser l'objectif du « gagnant-gagnant » dans sa coopération avec l'intérieur du pays ? Le gouvernement de la RAS de Hong Kong y a réfléchi et pris des mesures d'accompagnement appropriées. Leung Chun-ying a expliqué que le gouvernement hongkongais allait participer activement à l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie et coopérer avec l'autorité centrale pour la mettre en œuvre. « Hong Kong et les pays le long des Nouvelles Routes de la Soie sont très complémentaires sur le plan économique et possèdent des potentialités majeures en matière de développement coordonné. Les industries les plus compétitives de Hong Kong, telles que la finance, le commerce, la logistique, le tertiaire haut de gamme, le tourisme, ainsi que ses industries émergentes, peuvent toutes répondre à la stratégie nationale dite "sortir du pays" et "introduire de l'étranger". »

 

Le 30 mai 2017, à Aberdeen Promenade, se tient une course de bateaux-dragons en célébration du 20e anniversaire de la fondation de la Région administrative spéciale de Hong Kong.

 

Un soutien puissant apporté par le gouvernement central et l'intérieur du pays

 

Depuis 20 ans, l'intérieur du pays reste toujours le premier partenaire commercial de Hong Kong, tandis que Hong Kong est l'un des importants partenaires commerciaux de celui-ci.

 

Le gouvernement central et l'intérieur du pays font tous les efforts nécessaires pour soutenir et aider Hong Kong à coopérer avec l'intérieur du pays dans divers domaines. Les deux parties coopèrent dans le transit aux frontières et le dédouanement, la réglementation aérienne, la construction des infrastructures, ainsi que l'aménagement global de l'environnement. L'intérieur du pays a baissé le niveau des tarifs douaniers pour les produits hongkongais et certains produits fabriqués à Hong Kong sont même exemptés de droits de douane. Les banques hongkongaises sont autorisées à effectuer des opérations en yuan pour les individus, et à émettre des obligations en yuan. Les habitants de l'intérieur du pays peuvent voyager individuellement à Hong Kong et Hong Kong applique le projet d'introduction des talents de l'intérieur du pays. Grâce à l'ouverture globale des marchés dans le cadre du Close Economic Partnership Arrangement (CEPA), la coopération économique entre l'intérieur du pays et Hong Kong s'avère saine, réactive et mutuellement bénéfique et les obstacles entravant la circulation des personnes, des marchandises, des fonds et des informations se dissipent progressivement. Fin septembre 2016, un total de 206,28 millions de touristes de l'intérieur du pays ont effectué des voyages individuels à Hong Kong, représentant 55,2 % du nombre total de touristes de l'intérieur du pays venant à Hong Kong.

 

Parallèlement, le gouvernement central et l'intérieur du pays apportent un soutien énergique pour aider Hong Kong à renforcer son statut de centre financier, commercial et maritime international, ainsi que sa compétitivité internationale ; ils aident aussi Hong Kong à réaliser des opérations en yuan pour les individus, à émettre des obligations en yuan et à effectuer des règlements en yuan à titre d'essai dans les transactions commerciales transfrontalières. Ces mesures ont apporté des avantages à Hong Kong en tant que centre offshore en yuan. Actuellement, Hong Kong est le premier centre d'opérations offshore en yuan dans le monde.

 

Le gouvernement central apporte un soutien puissant dans la coopération entre Hong Kong et les autres provinces, régions autonomes ou municipalités de l'intérieur du pays, surtout avec la province du Guangdong. Il a ratifié des mécanismes de coopération tels que la conférence conjointe sur la coopération entre le Guangdong et Hong Kong et le Forum de coopération et de développement régionaux du grand delta de la rivière des Perles, précisé les secteurs pilotes de la coopération entre le Guangdong et Hong Kong et établi des plates-formes de coopération telles que la nouvelle zone de Hengqin (Zhuhai), la zone des services modernes Qianhai (Shenzhen) axée sur la coopération Shenzhen-Hong Kong et la nouvelle zone de Nansha (Guangzhou). L'objectif : encourager le Guangdong et Hong Kong à construire conjointement une conurbation de rang mondial et un centre des industries manufacturières et des services avancés.

 

Lors de la crise financière asiatique de 1997, de la crise du SRAS de 2003 et de la crise économique internationale de 2008, il a pu être constaté que le gouvernement central et l'intérieur du pays ont accordé à temps leur assistance et aidé Hong Kong à maintenir son taux de change et sa stabilité financière, donnant un élan au développement économique de Hong Kong par le renforcement de la coopération en termes de facilitation du commerce et des investissements.

 

Depuis 20 ans, les « ressources de l'intérieur du pays » jouent de plus en plus un rôle important pour soutenir et garantir le développement et la prospérité économique de Hong Kong. Comme l'a indiqué le président Xi Jinping : « Dès le retour de Hong Kong le 1er juillet 1997, l'avenir de Hong Kong est resté entre les mains des citoyens hongkongais et le destin de Hong Kong est devenu étroitement lié à celui de la patrie. »

 

Il est à noter que depuis 20 ans, dans son approche de la question de la RAS de Hong Kong, le gouvernement central fait toujours du maintien de la stabilité et de la prospérité sur le long terme un élément important de la stratégie nationale de développement global. Depuis le Xe Plan quinquennal (2001-2005), tous les plans quinquennaux ont inclus l'idée de « préserver la prospérité et la stabilité à long terme de Hong Kong » dans les stratégies nationales du développement global. Le XIIIe Plan quinquennal lancé en 2016 a consacré, pour la deuxième fois, un chapitre à la construction de Hong Kong selon le principe d'« un pays, deux systèmes », relatant les soutiens du gouvernement central dans l'exploitation des avantages traditionnels de Hong Kong et la formation de nouveaux atouts. Il a précisé les attentes à propos des orientations futures du développement économique de la RAS de Hong Kong.

 

Art urbain sur des escaliers, sur la place du Centre culturel de Hong Kong à Tsim Sha Tsui, le 6 juin 2017

 

La construction économique d'un « nouveau Hong Kong » est reconnue par la communauté internationale

 

Depuis la restitution de Hong Kong à la Chine il y a 20 ans, la construction d' un « nouveau Hong Kong » selon le principe d'« un pays, deux systèmes » a obtenu des résultats majeurs : l'économie connaît une croissance stable et le taux de chômage est en baisse ; en tant que centre financier, commercial et maritime international, la place de Hong Kong a été conservée et renforcée ; Hong Kong est toujours un centre bancaire international important, le 6e marché boursier et le 5e marché de change au niveau planétaire ; dans le palmarès mondial des centres financiers internationaux, Hong Kong se trouve aux premiers rangs.

 

Les avantages industriels traditionnels continuent d'être renforcés et de se développer. Le commerce, la logistique, le tourisme, la finance et d'autres secteurs des services jouent toujours leurs rôles de pilier dans son économie. En même temps, Hong Kong intensifie ses efforts pour former et développer des industries culturelles et créatives, des industries liées à l'innovation et aux sciences et techniques, à l'expertise des tests et des certificats, à la protection de l'environnement. Les deux initiatives d'« innovation par les sciences et techniques » et de « réindustrialisation » lancées par le gouvernement hongkongais, ont obtenu ses premiers résultats.

 

Depuis 20 ans, l'environnement favorable aux affaires à Hong Kong conserve son dynamisme. Dans le classement des 185 entités économiques en termes d'environnement des affaires, établi par la Banque mondiale, Hong Kong occupe les premiers rangs depuis des années. Dans le Rapport annuel sur la compétitivité internationale publié par International Institute for Management Development de Lausannes en Suisse, Hong Kong figure depuis des années parmi les économies les plus compétitives du monde. Depuis 23 années consécutives, la Heritage Foundation considère Hong Kong comme l'économie la plus libre au monde.

 

Les résultats économiques obtenus par Hong Kong depuis 20 ans ont aussi été progressivement reconnus par la communauté internationale, dont même une partie des personnes nourrissant des préjugés politiques envers Hong Kong après son retour et qui tentaient de remettre en cause le nouveau Hong Kong. Le Rapport semestriel sur Hong Kong des gouvernements britanniques successifs et Hong Kong Policy Act Report, publié irrégulièrement par l'administration américaine, en sont les preuves. Avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine, le magazine américain Fortune avait tenté de remettre en cause l'avenir de Hong Kong en publiant un article intitulé The Death of Hong Kong. Dix ans après la restitution de Hong Kong à la Chine, le magazine a été obligé de publier un article, intitulé Oops ! Hong Kong is hardly dead, qui avoue : « Nous nous sommes trompés ». Après le retour de Hong Kong, Christopher Francis Patten, le dernier gouverneur hongkongais et témoin du passage entre l'ancien Hong Kong et le nouveau Hong Kong, a également été obligé de reconnaître que « le principe d'''un pays, deux systèmes'' s'est avéré efficace à Hong Kong ». Le ministère des Affaires étrangères britannique a également déclaré : Le Royaume-Uni prend très au sérieux ses engagements contenus dans la Déclaration conjointe sino-britannique sur la question de Hong Kong et est convaincu que le principe d'« un pays, deux systèmes » est le meilleur arrangement possible pour assurer la stabilité et la prospérité sur le long terme à Hong Kong ; et il espère que le principe d'« un pays, deux systèmes » continuera d'être respecté et d'être couronné de succès.

 

 

*QI PENGFEI est le chef adjoint de la Société d'études sur Hong Kong et Macao.

 

 

La Chine au présent

 

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