CHINAHOY

29-June-2017

Des sportifs champions solidaires

 

Lancement d'une action de solidarité à Chongqing le 26 mars 2017 du Fonds d'utilité publique des sportifs champions de Beijing

 

Forte de ses 70 médailles d'or gagnées au cours de sa carrière sportive, Gao Min, surnommée « la Reine des plongeons », est la première championne chinoise de plongeon tremplin.

 

ZHANG YAMING, membre de la rédaction

 

Le jour de la Saint-Valentin 2017, elle se rend à Shanghai accompagnée d'autres membres du Fonds d'utilité publique des sportifs champions de Beijing, une institution établie à l'initiative conjointe des dizaines de champions et de chefs d'entreprise bienveillants, approuvée par le Bureau des affaires civiles de la municipalité de Beijing en août dernier, pour rendre visite à la première personne qui va recevoir leur aide. Gao Min figure parmi les initiateurs de cette organisation et elle est aussi directrice du conseil des champions de ce fonds. Parmi les membres de l'institution, on peut citer, entre autres, Gao Ling, championne olympique de badminton, Huo Liang, champion olympique de plongeon, Tao Luna, championne olympique de tir.

 

Au nom des champions

 

En 2014, Chen Rongquan, plongeur né en 1994, est sélectionné pour rejoindre l'équipe nationale. Malheureusement, en 2015, se produit un événement inattendu. En mars, alors qu'il est en tournée avec l'équipe nationale pour participer à des compétitions au Canada, au Mexique et à Porto Rico, il commence à souffrir de fièvre persistante. Mais le programme de compétitions étant très chargé, il néglige ces symptômes. Lors de la dernière épreuve, on lui découvre de l'hématurie et un œdème. Rentré au pays, il est conduit à l'hôpital dès la descente de l'avion pour être soigné. Malheureusement, les médecins diagnostiquent une insuffisance rénale aiguë. À cause de la gravité de la maladie et du traitement tardif, il ne recouvrira pas entièrement les fonctions de ses deux reins.

 

Le 14 février 2017, plusieurs membres du Fonds d'utilité publique des sportifs champions de Beijing arrivent dans la chambre d'hôpital de Chen Rongquan à Shanghai pour lui exprimer leur soutien et l'encourager.

 

Dans une interview, Gao Min déclare : « Ces dernières années, j'ai mené de nombreuses activités d'intérêt public étrangères au monde du sport. En fait, à l'heure actuelle, de nombreux sportifs rencontrent des difficultés dans leur vie quotidienne suite à des blessures ou des maladies. Ils ont vraiment besoin d'aide. » Grâce à cette idée, un nombre grandissant de sportifs ont apporté leur soutien au Fonds d'utilité publique des sportifs champions de Beijing.

 

La dure réalité du monde du sport est qu'en dépit des entraînements exigeants auxquels les sportifs professionnels se soumettent dès leur enfance, tous n'ont pas la chance de monter sur la plus haute marche du podium et un grand nombre d'entre eux souffrent de blessures ou de maladies en tous genres. Une fois à la retraite, certaines blessures ou maladies peuvent avoir des répercussions sur leur vie quotidienne et rendre leur réinsertion difficile. Le Fonds d'utilité publique, dont les membres n'oublient pas leurs anciens coéquipiers, les sportifs non médaillés et les sparring-partners qui ont travaillé dur, se préoccupe de l'avenir des sportifs à la retraite et fournit une aide indispensable à ceux qui, blessés ou malades, sont en difficulté. À la mi-avril 2017, le Fonds d'utilité publique avait déjà reçu environ 100 demandes d'aide et fourni du soutien à 15 sportifs pour blessures ou maladies. L'institution compte désormais 71 membres dont 50 champions olympiques.

 

Le Fonds d'utilité publique a pour objectif d'apporter une assistance aux sportifs qui, suite à des blessures ou une maladie, rencontrent des difficultés dans la vie quotidienne ou suivent des traitements de réadaptation fonctionnelle. Mais qui sont les sportifs éligibles ? Voici la réponse du fonds : les sportifs retraités qui ont pratiqué un sport pendant plus de trois années consécutives et qui ne peuvent exercer un métier normal en raison de blessure, de maladie ou d'invalidité et dont le revenu mensuel est inférieur à 3 500 yuans ; et ceux qui, en raison de blessures graves ou de lésions survenues lors d'entraînements, ont perdu leur autonomie dans la vie quotidienne et ne peuvent plus subvenir à leurs besoins.

 

Faire rayonner l'esprit sportif

 

Mao Jun est le deuxième sportif retraité, après Chen Rongquan, à bénéficier de l'aide fournie par le fonds.

 

Ancien membre de l'équipe provinciale de cyclistes du Jiangsu, il est aujourd'hui âgé de 42 ans. En 1995, victime d'un accident de la circulation lors d'un entraînement quotidien, il perd la capacité de travail suite à une importante amputation. Aujourd'hui, il tient un petit magasin et vit avec son père. Au début, il espérait que les bénéfices de ce commerce lui permettraient de subvenir à ses besoins. Mais il est soumis à un traitement médical de longue durée et les médicaments traditionnels chinois qui lui ont été prescrits lui coûtent à eux seuls 5 000 yuans par mois, alors que les revenus du magasin n'atteignent que 10 000 yuans par an.

 

Gao Min confie : « Quand nous lui avons dit, lors de notre visite, que deux champions olympiques originaires du Jiangsu, Zhong Man et Xu Anqi, avaient désiré lui rendre visite avec nous, mais qu'ils n'avaient finalement pas pu se libérer à cause des entraînements, Mao Jun a répété plusieurs fois : les entraînements sont importants. J'ai réalisé que seuls les sportifs peuvent vraiment comprendre à quel point les entraînements sont importants. » En tant que championne, Gao Min a pu percevoir chez Mao Jun cette incroyable force mentale que la carrière sportive permet d'acquérir : l'optimisme, la volonté sans faille et la détermination de ne jamais renoncer.

 

Sur le chemin du retour à Beijing après sa visite à Mao Jun, Gao Min s'exclame : « Aujourd'hui, ce qui intéresse les gens, c'est souvent le résultat de la compétition : gagner ou pas la médaille d'or. À mon avis, la valeur du sportif se mesure aux efforts fournis pendant la compétition. Quant au résultat, médaille ou pas, ce n'est pas l'essentiel. À partir du moment où l'on a donné le meilleur de soi-même, quel que soit le classement, on devrait être considéré comme un champion. On doit tenir jusqu'au dernier instant et verser la dernière goutte de sueur sur la piste de course. C'est ça l'esprit sportif, et aussi l'énergie positive pour faire face à la vie. »

 

En apportant une aide sociale plus importante aux anciens sportifs en difficulté, le fonds espère bien aussi faire partager au monde entier l'énergie positive des sportifs.

 

Apporter des encouragements

 

Le 22 février 2017, des membres du Fonds d'utilité publique rendent visite à Ma Fengtian, ancien pratiquant des arts martiaux, à Taiyuan dans le Shanxi pour lui remettre une aide financière de 10 000 yuans.

 

Né en 1997 dans une famille pauvre d'un petit village à Taiyuan, Ma Fengtian commence son initiation aux arts martiaux dès l'âge de 11 ans. Plus qu'un loisir, il voit dans la pratique de ce sport une possibilité d'améliorer les conditions de vie de sa famille.

 

Début février 2017, six mois avant les Jeux nationaux de Tianjin, alors que le garçon à peine âgé de vingt ans entre dans la dernière ligne droite de sa préparation, il passe une visite médicale au cours de laquelle les médecins lui découvrent un cancer des nœuds lymphatiques en phase finale. Le père de Ma Fengtian se rappelle bien : « Quand je l'ai accompagné à l'hôpital au début, je ne pensais pas qu'il était dans un état si grave. Le traitement qui lui a été prescrit comportait beaucoup de médicaments importés de l'étranger qui n'étaient pas remboursés par la sécurité sociale. Les frais de soins dépassaient 8 000 yuans par jour. » Le père de Ma se retrouve ainsi confronté à de grosses difficultés financières.

 

Chaque fois que des membres rendent visite aux anciens sportifs bénéficiaires de l'aide, ils sont accompagnés de champions qui viennent exprimer l'affection et la solidarité du milieu sportif en leur souhaitant de surmonter leurs difficultés. Plus les difficultés sont grandes, plus il faut se battre. Le sport chinois ne les a pas oubliés et les soutient toujours !

 

Dans la chambre d'hôpital de Ma Fengtian, Sun Changting, ancien champion paralympique, lui déclare en lui serrant la main avec force : « Nous t'apportons un petit signe de solidarité, le soutien de tous les champions. Tu dois rester fort. Être fort psychologiquement, c'est le plus important. Tu vois, j'ai perdu une jambe dans une compétition. Maintenant que je suis à la retraite, je continue de courir 5 km par jour. Tu dois avoir confiance en toi. Aucune difficulté n'est insurmontable quelle qu'elle soit ! »

 

 

La Chine au présent

 

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