Vers la puissance industrielle

L’économie chinoise continue de ralentir, si l’on en croit les données économiques publiées en avril dernier. Les chiffres atteignent même des planchers historiques pour ce qui est de la valeur industrielle ajoutée (+9,3 %), de l’agrégat monétaire M1 (+3,1 %) et de la production d’électricité (+0,7 %). À la fin du mois de mai dernier, alors qu’il présidait la séance d’étude collective du Bureau politique du Comité central du PCC, le président Hu Jintao a déclaré : « Il faut améliorer la qualité et l’efficacité du développement industriel pour faire d’un grand pays industriel une puissance industrielle. » Cela donnera sans doute une impulsion nouvelle à l’économie chinoise réelle.

Depuis la fondation de la Chine nouvelle, et surtout avec la réforme et l’ouverture, la Chine s’est dotée d’un tissu industriel moderne complet et s’est transformée de pays agricole en pays industriel. En 2009, elle a dépassé le Japon en valeur totale de la production industrielle pour prendre le deuxième rang dans le monde. Selon le bureau national des Statistiques, la valeur industrielle ajoutée est passée de 160,7 milliards de yuans en 1978 à 18 857,2 milliards en 2011.

Cependant, l’industrie chinoise, dont le développement a exigé des investissements considérables sur une longue période, de même qu’une grande quantité d’énergie et de matières premières, est confrontée à des problèmes et contradictions profondément enracinés : rentabilité économique faible, structure irrationnelle, manque de technologies clés, contraintes aggravées au niveau de l’environnement et des ressources, déséquilibre du développement régional. Le XIIe plan quinquennal (2011-2015) veut transformer le mode de développement et optimiser la structure industrielle, pour résoudre ces contradictions profondes qui continuent d’entraver le développement de l’économie chinoise. En proposant la construction d’une puissance industrielle, le président Hu n’a pas éludé ces contradictions. Il a plutôt indiqué : « Il faut privilégier le cadre légal pour la construction d’une puissance industrielle. La transformation et la montée en gamme de l’industrie devront être axées sur la transformation et la mise à niveau de l’industrie manufacturière, le développement des industries émergentes stratégiques, le développement vigoureux des services aux producteurs. » Il a encore précisé : « Il faut, dans ces domaines clés, améliorer la capacité fondamentale de fabrication industrielle, la capacité de mise au point de nouveaux produits, la capacité de création de marques et la concentration industrielle, afin de promouvoir la mise à niveau de la chaîne industrielle entière, d’élever la compétitivité de l’industrie et l’efficacité économique, de renforcer le développement durable de l’industrie. » Au palmarès des « Fortune 500 », établi pour 2011 par le magazine Fortune, figurent 69 entreprises chinoises, dont 61 de la partie continentale de la Chine, contre 8 en 2000. Avec la mondialisation économique, de plus en plus d’entreprises classées au « Fortune Global 500 » se sont implantées en Chine. De nouvelles occasions d’affaires s’ouvrent aux investisseurs étrangers dans le secteur industriel, et les perspectives sont prometteuses.

Dans son discours, le président Hu a aussi mis l’accent sur l’innovation et sur l’utilisation industrielle de l’informatique. La Chine entre aujourd’hui dans une nouvelle phase d’industrialisation, qui doit lui permettre de devenir un pays innovant.