CHINAHOY

23-June-2014

La Chine et l’Europe : le moment d’une deuxième « lune de miel »?

 

Le premier ministre chinois Li Keqiang effectue cette semaine une tournée dans différentes parties de l'Europe, cimentant les liens économiques toujours plus étroits qui ont fait de l'Union européenne le plus important partenaire commercial de la Chine depuis dix ans d'affilée.

C'est la troisième visite du premier ministre Li en Europe depuis qu'il a pris ses fonctions en 2013.

En Grande-Bretagne, où le premier ministre chinois a rencontré la reine Elizabeth II et le premier ministre David Cameron, les deux pays ont signé mardi des ententes d'une valeur de plus de 14 milliards de livres, et l'énergie et la finance dominent l'ordre du jour du commerce.

Deux jours plus tard, à Athènes, le premier ministre Li a supervisé la signature d'accords de commerce et d'investissement d'une valeur de 4,6 milliards $ avec la Grèce, tout en exprimant son soutien aux efforts de relance économique du pays qui a été renfloué.

La manifestation ouverte de soutien, à la fois par des paroles et par des accords, a soulevé une question à laquelle beaucoup sont curieux de connaître la réponse : une deuxième « lune de miel est-elle imminente »?

La Chine et l'Europe ont profité de longues années de coopération tranquille au début du millénaire. Les relations se sont toutefois légèrement refroidies au milieu des années 2000.

La reprise des relations commerciales et des fréquents échanges officiels de haut niveau ont suscité l'espoir d'une deuxième « lune de miel ».

Le volume annuel du commerce entre la Chine et l'UE a dépassé 550 milliards $, et il y a plus de 5 millions de visites entre les deux parties chaque année.

Les investissements directs de l'UE en Chine ont bondi à 6,5 milliards $ en 2013, une augmentation de 21,9 % en glissement annuel. Les investissements directs de la Chine dans l'Union européenne ont pour leur part grimpé de 6,2 % à 3,6 milliards $.

Les visites fréquentes par les dirigeants des deux parties illustrent à merveille les relations étroites.

En 2013, les chefs d'États et de gouvernements de l'Europe, dont l'ancien premier ministre français Jean-Marc Ayrault, le premier ministre néerlandais Mark Rutte et le premier ministre Cameron de la Grande-Bretagne ont visité la Chine.

Par ailleurs, le président Xi Jinping et le premier ministre Li de la Chine ont également effectué des visites dans des pays d'Europe en mars et ce mois-ci, ce qui signale la confiance politique croissante avec le continent.

Mais il y a eu des signes d'une « crise de sept ans ». Un document de politique chinoise publié en avril a admis que « les deux parties ont des désaccords et des frictions sur des questions de valeur comme les droits de l'homme ainsi que sur des questions économiques et commerciales. »

Le commerce est peut-être la zone la plus sensible entre les deux parties, mais il est également le foyer de leurs principaux différends. L'affaire antidumping de l'UE sur les systèmes chinois d'énergie photovoltaïque, qui durait depuis un an, a menacé de se transformer en guerre commerciale avant que les deux parties réussissent à parvenir à un accord.

Peut-être qu'une deuxième « lune de miel » n'est pas près de se produire, après tout. Cependant, les désaccords ne rendent pas les relations infructueuses.

Au contraire, les liens vont sans doute dans la bonne direction, selon Cui Hongjian, directeur des études européennes au groupe de réflexion du ministère des Affaires étrangères, l'Institut chinois des relations internationales.

« Une chose est sûre, les relations sino-européennes ont connu un développement solide et complet au cours des dernières années », a déclaré M. Cui, en ajoutant qu'aucune autre région n'a exercé autant d'influence sur la Chine que l'Europe. Ses paroles font écho à celles du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. « Voici ce que je pense de la relation d'aujourd'hui avec la Chine : une relation basée sur l'amitié et une relation à maturité », a déclaré M. Barroso dans ses souhaits au peuple chinois pour la nouvelle année lunaire en 2008. Ces mots sont encore vrais aujourd'hui.

La maturité signifie que les deux parties sont en mesure d'approfondir les points sur lesquels elles sont d'accord. Quant aux points de désaccord, elles sont capables d'en parler de manière constructive et de trouver un moyen de s'en sortir, a déclaré M. Barroso. Notant qu'il y avait eu des fluctuations dans les relations commerciales sino-européennes, selon Cui Hongjian, elles sont susceptibles de n'être qu'à court terme.

Selon lui, les relations entre la Chine et l'Europe sont les témoins de changements subtils, notamment à la suite de la prouesse économique et politique croissante de la Chine.

Les deux parties ont besoin de temps pour s'adapter et accepter les changements de chacun, a-t-il dit. « La coopération entre la Chine et l'Europe pourrait jouer un rôle positif en insufflant plus de stabilité dans l'ordre international actuel. »

 

Source: french.china.org.cn

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