CHINAHOY

30-September-2015

Nouvelles opportunités entre la France et la Chine

 

Des bénévoles chinois et français pour la protection du patrimoine en train de restaurer des maisons centenaires dans le Guizhou.

 

Interview de Matthias Fekl, secrétaire d'État français récemment en visite en Chine.

LIU CHENGZI, membre de la rédaction

Du 7 au 9 septembre 2015, Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger, a effectué une visite en Chine pour s'entretenir avec le gouvernement chinois de diverses questions, telles que l'agriculture et les produits du terroir, la politique des visas ou encore certains projets touristiques (concernant les croisières et les visites des régions viticoles). Parmi la délégation qui l'accompagnait figuraient des représentants des ministères français, des associations et des industriels spécialisés dans le vin ainsi que dans les filières bovine et porcine, et des représentants de plusieurs régions de l'Hexagone, tous en quête de nouvelles opportunités de coopération dans la deuxième économie du monde.

Bienvenue aux touristes !

M. Fekl a d'abord exprimé ses vives attentes quant aux prochaines visites mutuelles des hauts dirigeants français et chinois, prévues pour novembre. Il a rappelé que les deux pays entretiennent des relations diplomatiques étroites, de sorte que les présidents et les ministres des Affaires étrangères des deux pays n'en sont pas à leur premier déplacement. Dans le même temps, il a estimé : « Les promesses faites en matière de réduction des émissions par le premier ministre chinois Li Keqiang lors de sa visite en France en juillet dernier reflètent la disposition de la Chine à prendre ses responsabilités en tant que grand pays. »

M. Fekl a fait savoir qu'en 2014, la France avait reçu 1,7 million de touristes chinois, un chiffre qui devrait atteindre les 2 millions cette année. Et la France s'est fixé un objectif de 5 millions à l'horizon 2020. Selon lui, un tiers des personnes qui choisissent de voyager en France, toute origine confondue, le font par intérêt pour la gastronomie du pays, et parmi eux, se trouvent un grand nombre de Chinois. C'est pourquoi la France a mis en place, en exclusivité pour la Chine, l'opération « visa en 48 h », avec seulement 5 % de demandes rejetées. Dans le même temps, la France a annoncé la mise en œuvre du système international de la biométrie pour la délivrance des visas en Chine et a adopté une loi autorisant l'ouverture des commerces le dimanche, des mesures favorables au tourisme. Les visiteurs chinois sont d'ailleurs de plus en plus chouchoutés : ils reçoivent automatiquement un sms d'accueil à leur arrivée sur le sol français ; des indications en chinois et du personnel d'accueil sinophones ont été ajoutés à l'aéroport de Paris ; des applications mobiles en chinois ont été lancées à leur intention... L'objectif est de les accueillir dans les meilleures conditions possibles pour que ceux-ci repartent avec un souvenir impérissable de leur voyage en France.

En outre, M. Fekl était entouré d'un cortège de délégués d'entreprises venus discuter avec des agences de voyage chinoises de projets portant sur les croisières et l'œnotourisme, afin de diversifier l'offre des types de séjour proposés aux Chinois.

De plus en plus de touristes chinois débarquent en France pour découvrir les vignobles, déguster des vins et acheter des bons crus. Entre 2005 et 2010, les ventes de champagne ont doublé en Chine. Parmi l'ensemble des touristes étrangers qui se rendent en France, la moitié fait un détour par les vignobles champenois. Pour M. Fekl, les projets d'œnotourisme seront un moyen de faire découvrir aux Chinois les paysages et la culture des campagnes françaises.

Par ailleurs, Tahiti, une des îles de la Polynésie française, a été désignée meilleure destination touristique au monde par le gouvernement chinois. Pour visiter la Polynésie française, le moyen le plus pratique et le plus économique consiste à s'embarquer pour une croisière à bord d'un paquebot, un autre point sur lequel Matthias Fekl était venu négocier.

Pour éviter que ses ressources touristiques ne soient fragmentées, la France envisage la création d'un fonds touristique colossal pour soutenir un développement plus intégré. À ce titre, la France espère trouver des partenaires chinois pour l'aider.

Coopération traditionnelle et sujets d'actualité

Dans le domaine du transport aérien, M. Fekl a déclaré que la France se tenait prête à négocier avec la Chine l'ouverture de nouveaux vols directs non seulement à destination de métropoles chinoises, comme Beijing, Shanghai ou Guangzhou, mais aussi de villes moyennes. En outre, l'industrie aéronautique est depuis longtemps un secteur clé de la coopération entre les deux pays. Le premier jour de sa visite en France en juillet dernier, Li Keqiang avait ratifié des commandes d'Airbus A330, pour un montant total de 18 milliards de dollars. La prise de participation chinoise à l'aéroport de Toulouse représente également l'issue positive d'importants pourparlers. M. Fekl espère que les deux pays approfondiront encore leur coopération en matière de transport aérien, pour être toujours plus connectés.

Au sujet des problèmes que risque de soulever l'arrivée des réfugiés syriens sur les plans du tourisme et de l'économie, M. Fekl a précisé que les récentes mesures d'accueil des réfugiés mises en place étaient valables dans toute l'Union européenne. La France souhaite venir en aide à ces gens dont la vie est menacée, tout en leur assurant un traitement digne et humain. En parallèle, le gouvernement français, en particulier le ministère de l'Intérieur, a déployé un certain nombre de programmes d'action pour garantir le maintien de l'ordre public, notamment dans les zones de haute fréquentation touristique.

La coopération en matière d'agriculture était également un vaste sujet à l'ordre du jour lors de la visite de M. Fekl. « Le président de la République m'a confié pour mission de développer notre politique extérieure pour l'exportation des produits alimentaires français. Au cours de mon déplacement, j'ai mené de sincères échanges avec le vice-ministre chinois du Commerce. Actuellement, la France est classée « pays à risque négligeable » au regard de la maladie de la vache folle, sur la décision de l'Organisation mondiale de la santé. Nous invitons donc les autorités chinoises concernées à venir en France procéder à des inspections de nos fermes d'élevage, pour qu'enfin l'embargo chinois sur nos exportations de viande bovine puisse être levé. »

Coopération et échanges commerciaux

« À travers cette visite en Chine, j'ai pu remarquer à quel point les liens sino-français étaient solidement noués et diversifiés. Cela m'évoque d'ailleurs le souvenir de mon passage en Chine l'année dernière, où j'avais conduit une délégation de 350 petites et moyennes entreprises à Chengdu. Depuis, le volume du commerce extérieur et le volume des exportations ont augmenté chez les deux pays en cette année 2015. Les exportations françaises vers la Chine ont crû de 12 %. Par ailleurs, nous suivons de près le développement économique poursuivi par la Chine. Le président François Hollande a fait part, dans diverses allocutions, de sa confiance envers l'économie chinoise engagée dans des réformes et des transformations de son modèle de croissance. »

Selon des premières statistiques publiées par la douane française le 9 septembre dernier, entre janvier et juillet 2015, la balance commerciale de la France avec la Chine affichait un déficit de 15,8 milliards d'euros. En réponse à ce problème, M. Fekl a indiqué : « Bien que la Chine soit le premier pays responsable du déficit commercial global de la France, le volume de nos échanges commerciaux tend à la hausse. Il faut ajouter que les entreprises françaises sont disposées à coopérer avec leurs pairs chinois, par la création de joint-ventures. À cet effet, le gouvernement français cherche à apporter son soutien politique en vue d'une collaboration franco-chinoise toujours plus intense et plus vaste. »

Matthias Fekl a également évoqué l'exploitation conjointe des marchés tiers, l'une des questions majeures discutées lors de la dernière visite de Li Keqiang en France. Les entreprises françaises et chinoises espèrent toutes pouvoir investir et coopérer sur les marchés tiers. Et les domaines de coopération potentielle ne manquent pas : agroalimentaire, énergie, tourisme et construction d'infrastructures... « Dès lors que la coopération franco-chinoise peut permettre la conclusion de nouveaux projets, ne ménageons pas nos efforts », a-t-il conclu.

 

 

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