CHINAHOY

13-March-2013

L'urbanisation et la croissance exercent une pression sur les gouvernements locaux

Alors que la plupart des grandes économies lutte au milieu de la crise de la propagation de la dette, la Chine semble avoir été bien préservée, mais pour encore combien de temps ?

Barclays Capital estime que la dette publique chinoise pourrait s'élevée dépasser les 50 milliards de yuans (8,03 milliards de dollars), tenant compte des prêts improductifs dans le système bancaire et de l'écart des pensions.

Mais Barclays a déclaré que le risque d'une crise de la dette en Chine restait faible au cours des prochaines années, en citant la solide situation budgétaire du gouvernement central.

Ce qui est plus inquiétant, c'est la dette des collectivités locales, qui, comme on le sait, a grimpé à 12 milliards de yuans, contre 10,7 milliards fin 2010.

Selon le National Audit Office, 2012 et 2013 sont les années de pointe pour le remboursement de l'emprunt au plan local. Environ 42% de cette dette avait mûri à la fin de l'année 2012, année où le taux de croissance du chiffre d'affaires du gouvernement a été réduit de moitié par rapport à un an auparavant.

Les banques ont étendu les trois quarts de ces créances arrivées à échéance, selon le Financial Times, mais un autre 53% correspondrait à la date limite de remboursement avant la fin de cette année.

«L'extension de la dette est une mesure commune adoptée par les autorités locales pour surmonter la crise de liquidité, surtout au milieu de la politique monétaire rigoureuse au cours de la première moitié de 2012», a annoncé Zhao Quanhou, responsable des études financières du Centre chinois de recherche des sciences fiscales rattaché au ministère des Finances.

«Comme la politique monétaire se desserre, il devrait y avoir plus de nouveaux emprunts pour rembourser les anciennes créances», a-t-il souligné.

Pour M. Zhao, certains analystes s'attendent à une réglementation de la dette locale cette année et ce, après la session de l'Assemblée Nationale Populaire (ANP), la gestion du passif sera un effort sur le long terme, donc pas de nouvelles percées en vue.

Tout en admettant qu'il y aura des situations où les gouvernements locaux seront confrontés aux problèmes de liquidité, les responsable des études financières a déclaré que le risque des sommes dues n'est pas encore une menace pour la stabilité de la deuxième plus grande économie du monde.

Et de rajouter, que cela reposait également sur fait que le pays permet toujours à ses collectivités locales de lever des fonds par le biais de financement de la dette. Il faudra dans le future rester prudent et discipliné.

Dans les cinq ou dix prochaines années, le montant absolu de la dette locale sera toujours en expansion en conformité avec l'économie, mais le ratio dette-PIB pourrait tomber par la suite, selon Zhao Quanhou.

Les nouveaux dirigeants du pays ont maintes fois souligné le rôle de l'urbanisation dans la croissance future, ce qui a renforcé la confiance dans l'économie, mais aussi soulevé des inquiétudes sur un nouveau cycle de surinvestissement, qui pourrait se traduire pour le gouvernement local par des créances supplémentaires.

Dans le programme économique de cette année, dix-neuf collectivités locales ont fixé un objectif de croissance de l'investissement en capital fixe au-dessus de 20%, alors que quatre d'entre elles prévoient d'année en année une croissance supérieure à 30%.

Selon l'agence Standard and Poor, la nécessité des flux de trésorerie des collectivités locales resteront élevés au cours des prochaines années, mais face à l'affaiblissement des positions de liquidité beaucoup pourraient recourir à de nouveaux emprunts.

En conséquence, S & P a déclaré, que le risque de défaillance en Chine de certaines autorités, en raison de leurs plateformes de financement pourrait augmenter considérablement au cours des deux prochaines années.

«Les risques sont particulièrement importants pour les gouvernements des comtés qui ont connu des coûts élevés, des emprunts à court terme auprès des des institutions financières non bancaires », a fait observer Kim Eng Tan, analyste des crédits chez S & P.

«Certains gouvernements locaux peuvent se retrouver piégés dans un cycle. Ils peuvent avoir à dépenser plus pour des infrastructures afin de générer une augmentation des recettes provenant de la vente des terres. Et c'est juste s'ils peuvent tirer profit du bénéfice de ces ventes pour rembourser la créance contractée plus tôt pour l'investissement des infrastructures».

Yang Tao, chercheur à l'Institut des finances et des banques à l'Académie chinoise des sciences sociales, a expliqué que le gouvernement local jouera un rôle majeur pour faire avancer le processus d'urbanisation en Chine. Une impulsion à l'investissement, sous la pression de la dette croissante, sera mis en place au cours du 12ème plan quinquennal (2011-2015).

Les restrictions des plateformes locales de financement ne suffiront pas à régler le déséquilibre entre la demande croissante de financement et la pénurie de l'offre de crédit, a précisé M. Yang. Au contraire, cela peut même obliger les autorités locales à convertir leur dette en risques financiers sous d'autres formes cachées.

«Sous l'impulsion du gouvernement local, l'investissement n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Certains projets liés à la vie de la population, tels que le logement abordable et le trafic ferroviaire urbain, ont besoin de telles initiatives par les autorités locales», a confié Zhao Quanhou.

Tout en éliminant les projets inutiles et non urgents, les autorités devraient envisager d'introduire davantage d'investisseurs privés via un financement point par point, qui est aussi une bonne voie pour briser le monopole dans certains services publics, a-t-il dit.

Source : le Quotidien du Peuple en ligne

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