CHINAHOY

2-September-2016

M. Gourdault-Montagne : ce Sommet du G20 est une importante articulation de la coopération internationale

 

M. Gourdault-Montagne prononce un discours lors de la cérémonie du prix Fu Lei 2014. (YU JIE)

 

SONG RUOBING*

 

Le 20 juillet, l'ambassadeur de France en Chine, M. Maurice Gourdault-Montagne, m'a accordé une interview à propos du Sommet du G20 et de la coopération sino-française.

 

Arrivé en août 2014 au poste d'ambassadeur de France en Chine, M. Gourdault-Montagne a été témoin des activités organisées dans le cadre du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays.

 

La contribution historique du G20 à la gouvernance et à la stabilité du monde

 

« Nous sommes sûrs de la capacité de la Chine à bien organiser cette rencontre et nous lui apportons un soutien énergique, a déclaré M. l'ambassadeur. Nous avons aussi fait remarquer l'existence de problèmes importants. Par exemple, nous devons prendre des mesures pour combattre le terrorisme financier, et avoir une meilleure transparence fiscale, car dans certains pays, le système juridique va à l'encontre de cet objectif. Nous devons agir de façon à connaître le départ des revenus fiscaux et empêcher leur fuite. Cela est très important. D'autre part, nous sommes dotés d'un important système financier international. Dans la situation actuelle de mondialisation, de nombreuses monnaies différentes circulent sur notre globe. Un système financier coordonné est donc nécessaire à la réalisation de nos divers projets. Il faut assurer la stabilité des fonds, éviter les fluctuations du marché financier et réaliser un développement sûr et durable. Une discussion est donc de rigueur entre nous pour trouver un règlement et un système de contrôle adéquats susceptibles de nous aider à réaliser un développement durable. Nous sommes en mesure de mieux stabiliser le monde, par une meilleure gouvernance mondiale, par une cohabitation harmonieuse dans un monde devenant multipolaire, avec plusieurs grands pôles dont la Chine fait partie. Nous devons parvenir à une unanimité de vues sur certaines règles et les observer. Nous avons un long chemin à parcourir. Le Sommet du G20 à Hangzhou sera une importante articulation. Dans l'avenir, nous ferons d'autres progrès similaires. Il nous faut coopérer et progresser. »

 

La réalisation de quatre objectifs grâce à des efforts conjugués

 

Le Sommet de Hangzhou avancera le concept des Quatre idées, soit l'innovation, la vitalité, l'interconnexion et l'inclusivité, dans le développement de l'économie mondiale.

 

Selon M. l'ambassadeur, ces quatre idées permettent de résumer les objectifs de la nouvelle économie mondiale. Tous les pays doivent travailler dans ce sens et coopérer étroitement pour atteindre ces objectifs. Quand nous abordons l'élévation du niveau économique, nous pensons tous à l'innovation. Quand nous parlons d'interconnexion, nous avons dans l'économie numérique un bel exemple. L'inclusivité signifie qu'au cours du développement, nous ne devons pas négliger les autres. Les conditions de développement diffèrent d'une région à l'autre. Même en Chine, il y a des régions développées et des régions sous-développées. Ces différences ne pourront être comblées qu'avec le temps. Il en est de même pour le monde entier. Nous devons travailler ensemble, sans négliger l'un ou l'autre. La vitalité désigne la nouvelle force motrice apportée par le Sommet du G20 aux progrès du monde. Nous déployons des efforts conjoints pour réaliser un plan d'action commun. Nous renforçons notre union. L'interconnexion signifie aussi l'union. Nous devons aider les pays dépourvus de capacités correspondantes. L'ONU a fixé un objectif de développement durable pour 2030. Cela est nécessaire, et nos deux pays, la Chine et la France, y prêtent une grande attention. Le développement ne doit délaisser une quelconque partie. Il est très important de garantir aux régions sous-développées le partage des résultats du développement.

 

Jack Ma, un personnage de grand renom

 

Hangzhou est la ville candidate du Sommet du G20 cette année. M. Maurice Gourdault-Montagne s'y rendra avant l'arrivée du président français. Il attend beaucoup de sa visite à Hangzhou, et de celle du président français.  

 

 Cependant, Hangzhou et le Zhejiang ne lui sont pas inconnus. L'ambassadeur français sait qu'à Hangzhou, l'université du Zhejiang a un département de langue et de culture françaises, de haut niveau académique. Il connaît de nombreux professeurs de l'université du Zhejiang et sait que c'est une école prestigieuse. Il a déclaré que le gouvernement chinois avait de fortes raisons de choisir Hangzhou, illustre ville candidate. Non seulement Hangzhou et le Zhejiang sont très connus, mais le climat y est agréable et les paysages magnifiques. Il a évoqué le groupe Alibaba qui y a son siège, ainsi que son fondateur Jack Ma, un personnage de renom. Celui-ci s'est rendu en France et s'est entretenu avec M. Gourdault-Montagne.

 

« Hangzhou est une capitale provinciale possédant des technologies Internet avancées, a affirmé M. Gourdault-Montagne. Internet exerce une grande influence sur la vie contemporaine. La plupart des pays membres du G20 utilisent Internet pour porter leur économie à un nouveau niveau, et pour favoriser l'émergence d'une économie nouvelle. L'utilisation d'Internet signifie une circulation facilitée des produits et des idées. Nous devons reconnaître qu'il s'agit d'une force importante pour faire progresser l'humanité. Les interactions entre les êtres humains sont très importantes pour le développement des pays, et modifient la vie de tous. Par conséquent, nous devons déployer tous nos efforts pour développer et populariser Internet. » Voilà un des consensus du G20.

 

Une confiance réciproque solide entre la France et la Chine

 

Maurice Gourdault-Montagne est pleinement confiant au sujet de la coopération sino-française. « Les échanges et la coopération entre nos deux pays datent de 50 ans, a souligné M. l'ambassadeur. À travers les dialogues, les deux parties ont jeté une base profonde de confiance réciproque. La France a été, il y a 15 ans, le premier pays européen à entamer un dialogue stratégique global avec la Chine. Grâce à ce mécanisme de dialogue, nous avons abordé toutes sortes de questions. En tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, nous avons discuté de problèmes mondiaux comme la crise internationale et le développement global. Sur ces questions, la Chine et la France doivent jouer un rôle exemplaire. Ces quatre dernières années, nous avons engagé le dialogue dans les domaines économique et financier. Depuis la visite effectuée il y a trois ans par le président Xi Jinping en France à l'occasion du 50e anniversaire de l'établissement de nos relations diplomatiques, nous avons entrepris un dialogue de haut niveau sur l'échange de personnel. Nos échanges ont couvert de nombreux domaines politiques, économiques et culturels. Dans le domaine économique, notre coopération constructive sur le projet d'énergie nucléaire a porté sur l'étude et la mise au point conjointes du réacteur nucléaire de troisième génération (EPR). Ce réacteur pressurisé européen est en train d'être construit à Taishan. Nous espérons que ce sera le premier EPR entré en fonctionnement dans le monde. »

 

« Nous coopérons aussi sur le plan de l'aéronautique. En outre, à partir de 2014, nous avons commencé une coopération de longue haleine sur le plan du développement social, de la santé et des soins médicaux, du troisième âge, de la recherche pharmaceutique, de la qualité des produits agricoles et de la sécurité sanitaire des aliments. Il est important que les consommateurs sachent ce qu'ils mangent et boivent. D'autre part, le progrès social incessant exige de nous que nous bâtissions des villes durables, c'est-à-dire des villes propres. Nous devons mettre au point et populariser les techniques de traitement de l'eau et des ordures. Beaucoup de nos entreprises coopèrent avec la Chine à ces fins. Tout ce que j'ai mentionné ci-dessus est contenu dans le XIIIe Plan quinquennal de la Chine, dans les ''Cinq idées du développement'' : écologie, ouverture, innovation, coordination et partage. »

 

M. Gourdault-Montagne est optimiste quant aux perspectives de la coopération sino-française. « La France, a-t-il souligné, a été l'un des premiers pays à participer à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, et elle s'est prononcée pour le programme des Routes de la Soie terrestre et maritime. Ce programme, a-t-il poursuivi, donnera une impulsion au processus de mondialisation de la Chine. Au cours de ce processus, nous aurons de nombreuses occasions de coopérer. Il nous faut les saisir. Relier la Chine et l'Occident par les voies ferrées, routières et d'autres infrastructures est une proposition magistrale. Nous devons étudier la manière de rendre la vie des peuples du monde plus stable et plus prospère. »

 

Au cours de l'interview, Maurice Gourdault-Montagne a également répondu à des questions sur la coopération entre la France et la province du Sichuan, notamment dans sa capitale Chengdu.  

 

*SONG RUOBING est correspondant de China.org.cn.

 

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