Revenir à mes racines

David Chow Yue Chun.

(France) DAVID CHOW YUE CHUN*

Je m'appelle David Chow Yue Chun, ou Zhou Jing-hong (周景鸿) de mon nom chinois. Je suis Français, mais aux yeux de Chinois, je suis plutôt un « Chinois d'outre-mer » parce que ma mère est d'origine chinoise. J'ai 27 ans et j'apprends le mandarin, tout comme ma petite sœur d'ailleurs.

En août 2013, j'ai débarqué à Guangzhou (chef-lieu du Guang-dong) pour étudier cette langue à l'Université normale de Chine du Sud. À mon arrivée, je ne comprenais qu'un tout petit peu le chinois et ne savais lire que quelques caractères.

Au premier semestre, j'étais particulièrement occupé : toute la semaine, j'avais cours le matin et l'après-midi, et le soir, il me fallait encore faire mes devoirs dans le dortoir. Hormis étudier, je n'avais pas le temps de rien. Je ne trouvais pas le moindre moment pour visiter un peu la ville, ce qui me rendait triste. Toutefois, la situation s'est quelque peu améliorée au second semestre, car je ne suivais des cours que le matin. Par ailleurs, mon niveau de chinois avait connu un certain progrès. Ainsi, je profitais de mon temps libre l'après-midi pour découvrir davantage l'art et la culture de la nation chinoise. Pendant cette période, j'ai aussi fait la connaissance de nombreux amis venant des quatre coins du monde. Nous travaillions, mangions, jouions et faisions du sport ensemble... Que du bonheur chaque jour !

Maintenant que j'ai acquis davantage de vocabulaire et visité divers lieux en Chine, je suis capable de tenir des conversations simples en chinois, de regarder les programmes télévisés chinois et même de comprendre les nouvelles à la radio chinoise, ce qui me rend très heureux. Peu à peu, j'ai nourri un rêve, un rêve lié à la Chine : celui de revenir sur la terre de mes racines, soit m'installer définitivement en Chine, car tant de choses me plaisent dans ce pays !

Mon goût pour la gastronomie chinoise me pousse à revenir en Chine. Un dicton chinois affirme : « La nourriture constitue la première nécessité du peuple. » En Chine, il existe huit grandes cuisines, et chaque région possède ses propres spécialités culinaires. La gastronomie chinoise est réputée partout dans le monde. J'ai entendu parler d'un banquet bien célèbre, le Manhanquanxi, qui comprenait à la fois des plats typiques de l'ethnie han et des plats typiques de l'ethnie mandchoue. Lors de ce repas en pas moins de 108 services, les plats principaux étaient apportés à la suite de desserts et de trois variétés de thé.

Mon intérêt pour l'architecture chinoise me pousse à revenir en Chine. J'entends souvent parler des siheyuan de Beijing, ces anciennes maisons à cour carrée. Toutefois, ils disparaissent peu à peu, à mesure que la capitale chinoise se transforme en une métropole moderne envahie de grands immeubles.

Mon attrait pour les paysages chinois me pousse à revenir en Chine. J'aimerais fouler les cinq montagnes sacrées de la Chine, les quatre grands monts boud- dhistes dont le Wutai par exemple. C'est l'un des quatre monts sacrés du bouddhisme dans ce pays. Ce lieu, qui fleure bon l'encens, abrite 48 temples et des centaines de moines et nonnes.

Mon affection pour ses multiples ethnies me pousse à revenir en Chine. Le pays compte 56 ethnies. L'ethnie han est la plus nombreuse ; les autres sont désignées « ethnies minoritaires ». Actuellement, sur les billets en RMB (monnaie chinoise), figurent des inscriptions en cinq langues parlées respectivement dans cinq ethnies : han, mongole, tibétaine, ouïghoure et zhuang.

Chaque jour, j'ai le sentiment que je progresse en chinois et que je me rapproche toujours plus de mon rêve. Je dois maintenant redoubler d'efforts pour pouvoir, dans un avenir proche, être en mesure de déclarer de vive voix : « Salut la Chine, me revoilà ! »

NDLR : Les huit grandes cuisines chinoises comprennent celles du Guang-dong, du Sichuan, du Shandong, du Jiangsu, du Zhejiang, du Fujian, du Hunan et de l'Anhui. Wuyue désigne en chinois les cinq montagnes sacrées de la Chine : au Nord, le mont Hengshan dans le Shanxi ; à l'Ouest, le mont Huashan dans le Shaanxi ; au Centre, le mont Songshan dans le Henan ; à l'Est, le mont Taishan dans le Shandong ; et au Sud, le mont Hengshan dans le Hunan.

*DAVID CHOW YUE CHUN est étudiant à l'Institut Confucius à l'Université normale de Chine du Sud.

La Chine au présent