CHINAHOY

4-January-2018

Le PCC dialogue avec des partis politiques du monde

 

 

 

 

SONG LUZHENG *

 

Du 30 novembre au 3 décembre 2017, le Dialogue de haut niveau entre le PCC et des partis politiques du monde s'est tenu à Beijing. Ce dialogue, avec une forme toute nouvelle et une ampleur sans précédent, est la première activité diplomatique multilatérale organisée par la Chine, depuis qu'elle a annoncé l'entrée du socialisme à la chinoise dans une nouvelle ère, lors du XIXe Congrès du PCC. À cette occasion, les dirigeants de plus de 300 partis et organisations politiques venant de plus de 120 pays se sont rassemblés pour la première fois et ont discuté autour du thème « Travailler ensemble en vue d'une communauté de destin pour l'humanité et d'un monde meilleur : la responsabilité des partis politiques ».

 

Ce nouveau phénomène de la politique internationale actuelle est riche de significations. Il reflète non seulement l'architecture internationale actuelle, mais présage aussi une nouvelle tendance de développement global.

 

 

Le 1er décembre 2017, au Grand Palais du Peuple de Beijing,
Xi Jinping prononce un discours lors du Dialogue de haut niveau entre
le PCC et des partis politiques du monde.

 

 

Quels sont les atouts du Dialogue ?

 

Le PCC n'est qu'un parti parmi des milliers d'autres dans le monde, alors pourquoi son dialogue attire tant d'attention et une telle participation au point que des hommes politiques, des experts et des savants des cinq continents, issus de pays à des stades de développement varié mais aussi de différents régimes, civilisations, ethnies et religions, sont venus y participer et que le ticket d'entrée est si difficile à trouver ? Quelles sont les causes qui permettent à ce dialogue de franchir les différences et de former un consensus mondial exceptionnel ?

 

Nul doute que la raison principale réside dans le miracle économique de la Chine qui s'est produit sous la direction du PCC. La seconde raison est qu'aucun autre pays de plus d'un milliard d'habitants n'a pu réussir à se développer si rapidement de façon pacifique.

 

 

Le 1er décembre 2017, à Beijing, Aung San Suu Kyi, conseillère
d'État du Myanmar, participe au Dialogue de haut niveau entre
le PCC et des partis politiques du monde.

 

La Chine d'aujourd'hui est non seulement la deuxième puissance économique du monde en termes de volume économique global, mais aussi son PIB par habitant approche les 10 000 dollars. Plus important encore, l'Occident, lors de sa montée en puissance, n'a pas rencontré les défis auquel la Chine a fait face : à l'époque, les pays occidentaux n'étaient pas en compétition très vive avec à la fois des économies plus développées et des pays moins développés. De ce point de vue, le développement chinois a été plus difficile que celui de l'Occident d'alors. Mais sa vitesse de développement a été plus rapide que celle des pays occidentaux.

 

Pourtant, bien que le grand volume économique global de la Chine et ses influences profondes sur le monde soient des raisons importantes qui peuvent expliquer la forte attraction et la large participation au dialogue, ce ne sont pas les seules. Une autre, très importante, réside dans l'action du PCC. Mais l'Occident ne comprend pas que pourquoi le PCC conserve une telle vitalité, une telle cohésion, une telle combativité et de tels talents.

 

Aujourd'hui, les partis politiques occidentaux se laissent gagner par le culte de l'argent, le populisme, la perte de leurs identités et des réalités avec le quotidien. Leur force pour diriger est de plus en plus faible, l'impasse politique est devenue une normalité, et le développement du pays s'enlise dans la stagnation. Aussi, le monde, surtout l'Occident, souhaite savoir comment le PCC surmonte le populisme et se libère des contraintes des puissances financières.

 

 

Le 2 décembre 2017, à Beijing, Jean-Pierre Raffarin, ancien premier
ministre français, prend part au Dialogue de haut niveau entre le PCC
et des partis politiques du monde.
 
 

De facto, sur le plan strictement politique, le PCC peut non seulement mettre en œuvre des réformes difficiles mais nécessaires, élaborer des plans à long terme, mais il peut aussi prendre rapidement des décisions et les exécuter. Par exemple, la Chine a commencé à construire les lignes ferroviaires à grande vitesse seulement en 2004, mais elle est aujourd'hui la première puissance dans ce domaine. En outre, ces cinq dernières années, l'équipe dirigeante de la Chine, avec le camarade Xi Jinping comme noyau dirigeant et avec une efficacité et une fermeté remarquables, a attentivement examiné et mené une lutte constante contre les problèmes du pays et les abus invétérés causés, depuis la réforme et l'ouverture, par l'économie de marché ou le développement anarchique. Grâce à son engagement, la Chine a réalisé des changements et atteint des succès considérables.

 

Si l'Occident ou même le monde entier souhaite connaître la réponse, il lui suffit de dialoguer avec le PCC.

 

 

Le 1er décembre 2017, des dirigeants de partis étrangers visitent à
Beijing l'École du Parti du Comité central du PCC après avoir participé
au Dialogue de haut niveau entre le PCC et des partis politiques du monde.
 
 

Pourquoi la Chine organise ce Dialogue ?

 

Premièrement, pour démontrer l'esprit novateur et d'entreprise des dirigeants chinois de la nouvelle génération. Cet esprit se fonde sur la confiance. Dans le domaine matériel autant que spirituel, la Chine d'aujourd'hui importe et exporte des produits et des idées.

 

L'objectif général du dialogue est non seulement de partager avec le monde la solution et les expériences chinoises, mais aussi de prêter une oreille attentive aux voix des étrangers. Après tout, la Chine est aujourd'hui sur le devant de la scène internationale, elle influence et change le monde en profondeur.

 

Deuxièmement, pour présenter l'ouverture de la Chine.

 

Depuis la crise économique mondiale de 2008, le populisme émerge dans les pays occidentaux. Leurs voix contre la mondialisation et le libre-échange ne cessent de prendre de l'ampleur. Sous l'effet de ce populisme, les grandes puissances sont de plus en plus fermées et égocentriques, le protectionnisme devient également monnaie courante. Pour autant, la Chine est considérée comme une puissance dans le monde, et également un grand défenseur du progrès de notre époque. Face aux défis, le PCC a organisé ce dialogue où il a directement communiqué et diffusé davantage son ouverture avec le monde d'une façon franche.

 

Cette ouverture s'est également traduite par l'organisation du dialogue. Les trois premières éditions du Dialogue entre le PCC et le monde incluaient des activités très variées. Les participants avaient l'opportunité de discuter face-à-face avec des dirigeants d'État, et pouvaient en même temps tirer les leçons des types de gouvernance des autorités locales. Ils avaient visité la Commission centrale de contrôle de la discipline et son centre de dénonciation, mystérieux pour le public, qui jouent un rôle très important dans la lutte anti-corruption. Ils avaient également observé sur place le jugement des cours locales de Beijing et étudié la gouvernance rurale de la province du Shandong et du Zhejiang. La première édition du Dialogue de haut niveau entre le PCC et des partis politiques du monde a poursuivi cette tradition. Le président chinois Xi Jinping, en tant que plus haut dirigeant de la Chine, a participé au Dialogue, et des participants ont visité l'école du Parti du Comité central du PCC, où ils ont pris part aux discussions, et ont visité l'Exposition sur les grandes réalisations chinoises de ces cinq dernières années. Ces arrangements peuvent permettre aux participants de mieux connaître tous les domaines de la Chine, ce qui montre la sincérité et l'ouverture de la Chine. Lors de la visite à l'école du Parti du Comité central du PCC, un représentant américain n'a pas cessé de faire l'éloge du mécanisme de formation de l'école.

 

Troisièmement, pour illustrer la conscience responsable de la Chine.

 

Aujourd'hui, le monde se trouve incontestablement à la période historique la plus importante après la Guerre froide. Face aux défis arrivés coup sur coup, tous les pays cherchent à trouver des solutions. La Chine, en tant que civilisation cinq fois millénaires, joue un rôle de stabilisateur dans le monde agité grâce à ses bonnes performances, et elle est également disposée à partager ses expériences réussies avec le monde

 

Lors du XIXe Congrès du PCC, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère a été fixée comme la pensée directrice à long terme du PCC, ce qui produit des influences majeures en Chine et dans le monde. Le 24 novembre 2017, Guo Yezhou, chef adjoint du Département international du Comité central du PCC, a indiqué : « Les partis politiques de tous les pays expriment, à travers les échanges entre partis, le souhait de comprendre profondément et systématiquement l'esprit du XIXe Congrès du PCC, notamment les connotations de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère, les préconisations sur la construction d'une communauté de destin pour l'humanité et sur la construction d'un monde meilleur. »

 

En bref, les raisons principales qui sous-tendent l'objectif de ce Dialogue sont de démontrer une Chine ouverte, responsable et confiante, et de trouver avec le monde des solutions pour résoudre les défis mondiaux et construire une communauté de destin pour l'humanité.

 

Le Dialogue est une plate-forme d'échanges politiques de haut niveau établie par la Chine. Les échanges et les dialogues entre partis politiques aident à élever la gouvernance du pays, à améliorer la gouvernance mondiale, et à promouvoir en les approfondissant les échanges tous azimuts entre les partis politiques du monde.

 

Que partage la Chine avec le monde ?

 

Lors du Dialogue, le moment le plus important a été la participation du président Xi Jinping à la cérémonie d'ouverture et son discours inaugural de 40 minutes qui a été applaudi 17 fois.

 

Le discours avait pour thème « Construire ensemble un monde meilleur », dont la première mission est de construire une communauté de destin pour l'humanité. Cette conception a été évoquée 15 fois et a remporté le plus d'applaudissements. Depuis la proposition de la conception en 2013, au cours des cinq années passées, M. Xi en a parlé plus de 100 fois avec un écho international variable, à mi-chemin entre l'attentisme et le scepticisme au début puis avec une grande espérance désormais. M. Xi a avancé dans son discours : « Nous devons nous efforcer de bâtir un monde sûr et sans peur, afin d'éliminer conjointement la cause fondamentale des guerres et d'aider les personnes à sortir des douleurs de la guerre ; nous devons nous efforcer d'éliminer la pauvreté et de promouvoir la prospérité commune ; nous devons nous efforcer de construire un monde ouvert et inclusif ; nous devons nous efforcer d'édifier un monde propre et beau ».

 

Certes, « la construction d'une communauté de destin pour l'humanité » induit de dépasser les différences de civilisation, de religion, de système, et de conception des valeurs. De plus, elle doit souligner l'égalité et le respect mutuel. Chaque pays, qu'il soit grand ou petit, a les mêmes responsabilités et a le droit de choisir sa propre voie de développement. Comme l'a dit M. Xi dans son discours : « La Chine n'importera pas les modèles étrangers de développement, ni n'exportera le modèle chinois. La Chine ne demandera pas à d'autres pays de copier ses pratiques. » Ainsi, la conception d'« une communauté de destin pour l'humanité » est déjà devenue la plus grande contribution de la Chine à la gouvernance mondiale.

 

En ce qui concerne les responsabilités de la Chine, M. Xi a expliqué : « Nous devons bien faire nos propres choses, ce qui est en fait une contribution à la construction d'une communauté de destin. [...]. La mission du PCC consiste précisément à apporter le bonheur au peuple chinois, le renouveau à la nation chinoise, la paix et le développement à l'humanité ». Dans son discours, il a proposé que la Chine continue, comme toujours, à contribuer à la paix mondiale, à faire des efforts pour promouvoir le développement commun dans le monde et à contribuer aux échanges et à l'apprentissage mutuel entre les différentes civilisations du monde. Dans les cinq années à venir, le PCC invitera à venir en Chine 15 000 personnes appartenant à des partis politiques étrangers pour échanger.

 

D'après M. Xi, le Dialogue de haut niveau entre le PCC et des partis politiques sera institutionnalisé, pour qu'il puisse devenir une plate-forme d'échanges politiques à haut niveau aux influences internationales et avec une large représentativité.

 

Le discours du président Xi Jinping a trouvé un écho puissant parmi les participants. Lors de la première session plénière du Dialogue, le premier ministre cambodgien Samdech Techo Hun Sen a loué M. Xi pour sa forte qualité politique et sa grandeur d'âme ; Demeke Mekonnen Hassen, vice-président du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (FDRPE) et vice-premier ministre de l'éthiopie, a sincèrement remercié la Chine pour ses expériences réussies partagées avec le monde… J'ai également parlé avec des participants étrangers de leurs sentiments par rapport au Dialogue, ils ont tous exprimé une attitude positive. Si pour les participants africains, il est normal de donner des évaluations positives au Dialogue, les participants occidentaux en ont, eux aussi cette fois, fait l'éloge au lieu de se montrer trop exigeants comme à l'accoutumée. Le nombre de voix positives que j'ai entendues lors du Dialogue a été plus élevé que tout ce que j'ai entendu pendant 17 ans en France.

 

Ce dialogue est la première activité diplomatique multilatérale organisée par la Chine sur son territoire après le XIXe Congrès du PCC. Il manifeste la confiance, l'ouverture et la vision de la Chine, qui peut aujourd'hui communiquer d'égal à égal avec l'Occident, d'une façon directe et sincère, et partager ses expériences avec un désintéressement total.

 

* SONG LUZHENG est chercheur de l'Institut de Chine de l'université Fudan.

 

 

 

 

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