CHINAHOY

4-January-2018

Partager les opportunités de développement avec le monde

 

 

 

LIU JIE

 

Aux États-Unis, l'édition Asie du Time vient de publier le 13 novembre 2017 une couverture qui n'est pas passée inaperçue sous le titre China won écrit en chinois et en anglais sur un fond rouge et jaune qui symbolise le drapeau rouge aux cinq étoiles de la Chine. Depuis sa création, c'est la première fois que le magazine adopte une telle couverture bilingue.

 

Le 16 novembre 2017, le Symposium international de think tanks sur
« Le XIXe Congrès du PCC : implications pour la Chine et le monde » se tient à Beijing.
 
 
 

À la lecture de l'article, on découvre la liste des succès obtenus par la Chine dans les domaines économique, politique et social, le président d'Eurasia Group Ian Bremmer estime que les sytèmes politique et économique aujourd'hui appliqués par la Chine sont plus complets et même plus durables que le modèle américain qui avait dominé les institutions internationales après la Seconde Guerre mondiale.

 

À l'image de nombreux Américains, Kenneth Quinn, président de la World Food Prize Foundation et fin connaisseur de la Chine qu'il visite depuis 1979, n'est pas surpris de cet article. D'après lui, comment l'Occident pourrait-il rester indifférent au modèle chinois et pourquoi d'autres pays devraient s'en tenir à l'écart, alors qu'objectivement sa mise en pratique est un succès.

 

Kenneth Quinn accorde une interview à une journaliste.
 
 

Une évidence d'autant plus claire qu'après le XIXe Congrès du PCC, la Chine se trouve à un nouveau point de départ dans ses relations avec le monde qui soulève de nombreuses questions. Où va la Chine ? Quelle sagesse contiennent les propositions de la Chine au monde et en quoi contribuent-elles à un développement diversifié des civilisations actuelles ? Comment l'influence de la Chine va s'intégrer dans le processus plus large de l'évolution de l'humanité ? M. Quinn et beaucoup d'autres spécialistes étrangers espèrent trouver des réponses claires et plus systématiques. Répondant à ces attentes, un symposium rassemblant une centaine de spécialistes et d'hommes politiques venus d'une trentaine de think tanks du monde et sur « Le XIXe Congrès du PCC : implications pour la Chine et le monde » a été tenu le 16 novembre dernier à Beijing, organisé conjointement par l'Académie des sciences sociales de Chine et le Centre chinois pour les échanges économiques internationaux (CCEEI).

 

Quelles ont été les actions les plus remarquables du PCC ?

 

Évoquant le changement en Chine, Fukuda Yasuo, président du conseil du Forum asiatique de Bo'ao et ancien premier ministre japonais, se rappelle ce qu'il avait vu dans l'avenue Chang'an de Beijing 30 ans auparavant : « Il y avait peu d'automobiles. Partout des régiments de bicyclettes étaient alignés. Le passé n'est plus comparable au présent. La Chine a construit plus de 20 000 km de chemins de fer à grande vitesse, dépassant ainsi le Japon, et de loin, en matière de vitesse et d'efficacité », a-il exprimé.

 

Couverture de l'édition Asie du Time
parue le 13 novembre 2017
 

 

Peter Kagwanja, directeur de l'Institut de politique africaine du Kenya, a un profond sentiment de reconnaissance envers le TGV chinois. Grâce au chemin de fer réalisé avec l'assistance chinoise, le trajet de Mombasa à Nairobi est raccourci à quatre heures, favorisant l'essor de l'économie kényane.

 

« La Chine est un précédent dans l'histoire du développement mondial. Le modèle chinois nous apporte de l'espoir », a affirmé M. Kagwanja.

 

Depuis longtemps, d'après un lieu commun qui reflète en réalité « l'occidentalocentrisme », la civilisation, le système et le modèle de développement occidentaux seraient optimaux. Cependant, sans copier aveuglement le modèle occidental, le peuple chinois, sous la direction du Parti communiste chinois (PCC), a fait d'un pays agricole pauvre et arriéré un pays industriel avancé en moins de 100 ans. Selon les experts participants, si les routes menant à la modernisation sont nombreuses, la proposition de la Chine constitue un nouveau choix pour y accéder pour les pays en développement.

 

« En Chine, des dizaines de millions de personnes vivent encore en-dessous du seuil de pauvreté. Si l'on adoptait la logique de l'économie de marché de l'Occident au lieu de l'orientation par le gouvernement, je suis sûr que la tâche dans la lutte contre la pauvreté ne sera jamais accomplie », a assuré Yi Peng, président du conseil de Pangoal Institution.

 

Une opinion sur laquelle renchérit Cai Fang, vice-président de l'Académie des sciences sociales de Chine, affirmant que la Chine a contribué durant les quarante dernières années à la réduction de la pauvreté dans le monde à plus de 70 %, et que la sagesse dont elle a fait preuve en la matière a servi de référence à d'autres pays en développement.

 

Et il est vrai que depuis la crise financière en 2008, l'Occident n'a pas su réaliser une réforme fondamentale de son système, les théories idéologiques de ces pays n'ont pas été en mesure d'expliquer convenablement les raisons de ces difficultés ni de proposer des solutions convaincantes. En traversant avec sang-froid cette période de changements de vitesse, la Chine a poursuivi sa voie sur l'économie de marché socialiste et contribué à la croissance de l'économie mondiale pour plus de 30 %, devenant ainsi un « propulseur » du développement économique mondial.

 

Ce constat est indéniable, à tel point que « face aux succès de la Chine, l'Occident préfère mesurer la gouvernance et le développement de notre pays avec ses propres critères. Ce n'est pas juste », a dit Yu Jin, président de l'Institut pour la réforme et le développement régionaux de Chine. Selon lui, le fait que la Chine élabore sa propre stratégie de développement conformément aux lois du développement général est non seulement inoffensif pour les autres pays, mais permet aussi de trouver des points de convergence entre les intérêts des différentes nations dans la mise en place d'une coopération.

 

Pour le PCC, la clé pour promouvoir la modernisation du pays est d'élargir le sens et la sphère de sa pensée directrice en fonction des besoins des différentes phases de sa propre modernisation en se reposant sur les situations mondiale, nationale et au sein du Parti, au lieu de reproduire simplement les modèles de la modernisation occidentale.

 

D'après Yuan Peng, directeur adjoint de l'Institut des relations contemporaines de Chine, la proposition de la Chine offre un nouveau choix aux pays qui déployent des efforts pour accroître leur puissance.

 

Quand la Chine gagne, le monde gagne

 

« Dans le domaine de la pensée aujourd'hui quelles sont les réflexions les plus précieuses ? À mon avis, elles comprennent les pensées phares qui guident l'humanité dans ses progrès et se conforment aux lois du développement ; les conceptions du monde, des valeurs et de la sécurité qui permettent de fédérer les esprits et de déclencher des actions communes dans le cadre de la diversité culturelle, de multiples besoins et de différents modes de vie ; les biens publics d'un nouveau type qui peuvent apporter le bonheur à l'humanité », a expliqué Chen Wenling, économétricienne en chef du CCEEI. Selon elle, le rapport du XIXe Congrès du PCC présente cette rareté de pensée, qui, au-delà des différentes idéologies et des différentes voies, recherche le plus grand dénominateur commun de l'humanité et les points de convergence des intérêts de chacun, répondant ainsi aux besoins de tous les peuples qui aspirent à une belle vie.

 

À cet égard, « la construction d'une communauté de destin pour l'humanité » est une composante majeure de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère et une des stratégies fondamentales pour poursuivre et développer le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère. Cette « communauté de destin pour l'humanité » est devenue un des mots-clés les plus discutés par les participants au symposium.

 

« Au cours des dernières années, la Chine a aidé l'Afrique à construire un grand nombre d'infrastructures et à développer des projets industriels, celle-ci ayant profité de la prospérité de celle-là. Les pays occidentaux ne veulent que nos matières premières, tandis que la Chine nous aide à réaliser l'industrialisation et la modernisation », a commenté Nkolo Foe, vice-président du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA).

 

En un peu moins de dix ans, les initiatives de la Chine demeurent impressionnantes que ce soit pour la mise en œuvre de l'initiative des nouvelles Routes de la Soie, la création de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, la fondation du fonds de la Route de la Soie, l'organisation du premier Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale, la réunion des dirigeants de l'APEC, le Sommet du G20, la rencontre des dirigeants des BRICS, etc. Tout cela a permis à la Chine de passer du statut de participante à la gouvernance mondiale à celui de l'un des principaux chefs de file, capable de promouvoir la gouvernance mondiale vers une nouvelle ère.

 

Le XIXe Congrès du PCC est un bon remède pour la lutte contre l'hégémonie et le monde unipolaire, mais la Chine doit encore augmenter l'intelligence de son art de la diplomatie pour relever les défis à venir, selon Viktor Larin, directeur de l'Institut d'histoire, d'archéologie et d'ethnologie des peuples de l'Académie des sciences de Russie.

 

En effet, d'après les experts participant au symposium, il reste à résoudre de nombreux problèmes pratiques pour construire une véritable communauté de destin pour l'humantié. Par exemple, les différents pays, en élaborant leurs politiques, doivent tenir compte de l'effet de débordement, renforcer la capacité de coordination des politiques d'innovation et surmonter les obstacles dus à la différence des langues dans les échanges.

 

Pour en revenir à l'article du Time, Ian Bremmer donne une évaluation suivante de l'influence de la Chine dans le monde : aujourd'hui, aucun pays n'a une influence assez grande pour établir des règles politiques et économiques mondiales ; s'il fallait choisir un pays qui pourrait exercer la plus grande influence tant sur les partenaires que sur les adversaires, parier sur la Chine serait sans doute un choix judicieux.

 

« Plus la Chine se développe, plus elle apporte de nombreuses opportunités et plus sa contribution au monde est grande. Le développement et le progrès de la Chine signifient aussi ceux du monde. Quand la Chine gagne, le monde gagne », a souligné l'article.

 

En quoi le développement de la Chine est bon pour le monde ?

 

Il y a quelques années, la canneberge était encore étrangère aux Chinois. Mais avec les besoins croissants en fruits sains de la classe moyenne chinoise de plus en plus riche, la Chine est devenue le deuxième marché d'exportation des États-Unis pour ce fruit depuis quatre ans.

 

D'autres produits entrent sur le marché chinois comme les poissons marins de l'Alaska, le bœuf du Montana et le soja de l'Iowa. Durant la visite en Chine du président américain Donald Trump, les entreprises chinoises et américaines ont signé des accords de coopération économique et commerciale pour 253,5 milliards de dollars, insufflant une nouvelle dynamique à ces échanges bilatéraux.

 

Voilà ici une illustration concrète du rapport du XIXe Congrès du PCC qui a affirmé vouloir « Promouvoir une nouvelle conjoncture d'ouverture tous azimuts. L'ouverture amène le progrès ;

le repli sur soi a nécessairement pour résultat la régression. La porte ouverte de la Chine ne se refermera pas, mais au contraire continuera à s'ouvrir encore davantage ».

 

Selon Zhang Yuyan, directeur de l'Institut de la politique et de l'économie mondiales de l'Académie des sciences sociales de Chine, on disait auparavant « le repli sur soi conduit à la régression ». Aujourd'hui, la transformation de « conduit à » à « nécessairement » montre de manière évidente la détermination de la Chine à poursuivre l'ouverture.

 

Mais même sans entrer dans des détails sémantiques, l'expérience de la Chine nouvelle depuis sa fondation en 1949 révèle une vérité simple : « Une grande ouverture apporte un grand développement ; une petite ouverture, un petit développement. » L'ouverture est un besoin du développement propre de la Chine en tant que deuxième économie du monde, et apportera de nouvelles opportunités à la croissance de l'économie mondiale, d'après Zhao Jinping, directeur du service de l'économie vers l'extérieur du Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d'État.

 

D'ici quinze ans, le marché chinois s'élargira davantage. Il est prévu que la Chine importera pour 24 000 milliards de dollars de marchandises, absorbera pour 2 000 milliards de dollars d'investissements directs étrangers, et ses investissements totaux à l'étranger atteindront le même chiffre. Cette année, à Shanghai aura lieu la première Exposition internationale de l'import de Chine, qui fournira aux diverses parties une nouvelle plate-forme d'accès au marché chinois.

 

Selon Zhao Jinping, il faut reconnaître que le niveau d'ouverture actuel de la Chine est encore loin de s'adapter aux changements complexes de l'environnement extérieur, et de permettre de former de nouveaux atouts visant à participer et à guider la coopération et la concurrence internationales. L'ouverture n'est pas suffisante ni dans son ampleur ni dans sa profondeur, et le déséquilibre reste encore la principale contradiction actuelle en Chine.

 

Pour matérialiser les nouvelles exigences visant à former une nouvelle conjoncture d'ouverture, la clé du problème est contenue dans la volonté d'agir « tous azimuts », et la difficulté à surmonter est celle de la « nouvelle conjoncture ». Il faut surmonter bon nombre d'épreuves et d'obstacles dans les domaines les plus difficiles et réaliser de nouveaux progrès. Selon

M. Zhao, l'ouverture future de la Chine devra être globale, à des niveaux élevés et profonds, ce qui donnera une force motrice durable au développement et à la réforme de la Chine.

 

Le rapport du XIXe Congrès du PCC a ainsi souligné : « Il faut, tous les peuples, œuvrer, dans un esprit de solidarité, pour la facilitation et la libéralisation du commerce et de l'investissement, et faire évoluer la mondialisation économique dans le sens d'une plus grande ouverture, de l'inclusion, de l'universalité, de l'équilibre et du principe gagnant-gagnant. »

 

« Dans le cas de l'accentuation du courant anti-mondialisation et de la lutte profonde entre la mondialisation et l'anti-mondialisation, la proposition de la Chine conduira à la recherche de nouveaux concepts plus équitables et plus inclusifs, de sorte à ouvrir de nouvelles routes de la mondialisation », a dit Wang Huiyao, président du conseil du Centre pour la Chine et la mondialisation.

 

Actuellement, si la Chine s'efforce de prendre une position d'avant-garde dans les branches industrielles à travers l'accumulation et l'innovation, préparant les moteurs de la croissance future et les énergies potentielles pour le prochain cycle économique de développement, c'est dans le but de mener à bien ses propres projets pour la mondialisation. Selon M. Wang, plus de telles « propositions de la Chine » seront nombreuses, plus forte sera la compétitivité dans le choix des voies, plus la Chine attirera de soutiens et unira de forces au cours de la mondialisation, afin de relier la « prospérité de la Chine » avec le « progrès du monde » de façon plus profonde.

 

LIU JIE est journaliste de l'agence de presse Xinhua. D'autres journalistes de l'agence Tan Xiaoyi, Luo Zhen, Wang Fan, Zhao Wei, Huang Xiaoxi et Cao Dian ont contribué à cet article.

 

 

 

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