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Environnement S.A (ESA), un développement à la mesure de la Chine
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La centrale thermique de Pucheng à Shanghai, équipée par Environnement S.A. |
SÉBASTIEN ROUSSILLAT, membre de la rédaction
Environnement S.A est une entreprise française spécialiste de la mesure en continu de l'environnement. C'est François Gourdon, le PDG du groupe qui l'a créée en 1978. Elle est spécialisée dans le développement d'outils de mesure et l'installation de systèmes de contrôle capables de mesurer les gaz polluants et particules dans l'air ambiant ou émissions de gaz, y compris la dioxine, sur les cheminées des incinérateurs, centrales thermiques, ou autres sites avec combustion.
Implantée dans 65 pays, l'entreprise est florissante, et cotée en bourse depuis 2006. « C'est le potentiel de développement énorme en Chine qui a poussé le siège à ouvrir une filiale ici en Chine fin 2009 : Environnement China Ltd. Mais nous étions déjà implantés depuis la fin des années 1990 par l'intermediaire d'un distributeur », explique Fabienne Rond.
C'est également ESA qui a obtenu le marché des stations de contrôle de la ville de Beijing avant les Jeux Olympiques.
La pollution, un enjeu majeur en Chine
Depuis des années, Chine rime avec pollution industrielle, brouillards polluants et problèmes environnementaux. « Je pense qu'il y a une réelle prise de conscience de la part des Chinois et aussi du gouvernement. D'ailleurs depuis trois quatre ans, les nouvelles directives gouvernementales ont rehaussé les normes et étendu les mesures à de nouveaux gaz, à de nouvelles zones géographiques ou de nouveaux domaines d'activité. Le sujet est pris au sérieux depuis longtemps, mais on note une accélération depuis 6 mois-1 an de la part du gouvernement, avec la sortie d'un nouveau plan environnemental. »
La qualité de l'air dans les villes et le contrôle des émissions industrielles sont devenus un leitmotiv des politiques environnementales chinoises depuis les pics de pollution à Beijing et dans d'autres villes chinoises ces dernières années. « Nous avons ce qu'il faut pour mesurer l'air ambiant et les émissions, la volonté du gouvernement de contrôler les émissions est un marché très bénéfique pour nous. De nouveaux marchés sont apparus récemment, comme celui de la surveillance des COV (composés organiques volatiles), aussi bien dans l'air ambiant que dans les émissions. La Chine cherche aussi à équiper certaines zones avec des capteurs de précision moins élevée que celle des analyseurs de stations, mais qui couvrent des zones de façon plus dense, pour contrôler les mêmes paramètres et notamment les PM 2,5. »
Ces derniers qui sont des particules en suspension dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres sont devenues la hantise des Chinois et du gouvernement car elles sont un véritable risque sanitaire et peuvent entraîner cancers, problèmes respiratoires, maladies cardiovasculaires et faire baisser l'espérance de vie.
Un marché en plein boom
Cette préoccupation environnementale de plus en plus pressante a créé une demande accrue en matériel de mesure pour équiper les usines et les villes.
Les clients ne manquent pas : « Nous avons deux types de clients : les clients industriels pour les systèmes de surveillance des émissions et les clients d'État pour les systèmes de surveillance de la qualité de l'air.
Dans le domaine de la qualité de l'air, les directives émanent du gouvernement central, mais les appels d'offres se font au niveau provincial, municipal et de district. « Chaque niveau administratif a des projets d'investissements pour équiper les villes de stations fixes de mesure de l'air ambiant. »
Fabienne Rond nous éclaire sur les changements en matière de surveillance de la qualité de l'air : « Dans le passé, trois paramètres étaient mesurés en Chine : les PM 10 (particules en suspension dans l'air d'un diamètre inférieur à 10 micromètres), le dioxyde de souffre et les oxydes d'azote. Depuis 2012, les PM 2,5, le carbone et l'ozone ont été ajoutés aux paramètres obligatoires dans les stations fixes. »
Dans le domaine des émissions, « une nouvelle demande est apparue il y a un peu plus d'un an, qui est liée à une baisse des plafonds des émissions pour les NOX, le SO2 et les particules dans les usines de combustion et en particulier dans les centrales thermiques. L'abaissement de ces plafonds nous permet d'entrer sur le marché de la surveillance des émissions industrielles des centrales thermiques car les exigences sont beaucoup plus hautes et demandent un niveau de précision que nos équipements sont en mesure d'offrir », ajoute-t-elle.
Une concurrence de plus en plus forte des sociétés chinoises
La prise de conscience générale du problème de la pollution en Chine a aussi poussé le gouvernement à soutenir les entreprises chinoises afin qu'elles puissent développer leurs propres systèmes de mesure et innover dans ce secteur.
Parmi les mesures de soutien, le gouvernement central conseille, à niveaux de prix et qualité égaux, d'acheter en priorité des equipements 100 % « made in China ». « Cette exigence ne correspond pas à une mesure officielle mais apparaît dans certaines villes ou régions, généralement celles où les budgets sont également les plus réduits. » En plus de la vente d'équipements, il existe un marché des opérations de maintenance des stations pour lequel les sociétés étrangères – même avec fabrication locale – peuvent difficilement prendre part et nous sommes amenés à nous associer alors avec des entreprises chinoises qui vont prendre part à l'appel d'offre.
Les entreprises chinoises ont plusieurs options pour prendre part à ces marchés : importer et revendre des appareils étrangers, importer et intégrer en Chine les parties clés des systèmes, ce qui permet d'abaisser les coûts. Elles peuvent chercher à fabriquer elles-mêmes, avec succès ou pas.
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