CHINAHOY

30-January-2011

La nature généreuse du Guangxi

YI FAN

En dépit d’une superficie limitée de terres agricoles, le Guangxi sait tirer son épingle du jeu de façon éclatante, même en agriculture.

LA région autonome zhuang du Guangxi est dominée par des montagnes, ce qui souligne la rareté de ses terres agricoles. L’amélioration de l’efficacité agricole dans une zone «huit-un-un » (sur un total de dix, les montagnes représentent huit parts, les rivières une et les terres arables une) a été un grand défi pour les dirigeants locaux, en particulier si l’on veut garder un revenu décent pour les agriculteurs. Les réalisations du gouvernement régional ces dernières années sont cependant encourageantes.

La restructuration de l’agriculture et la promotion des cultures locales ont permis la promotion globale de l’agriculture et l’amélioration de la vie des agriculteurs. Actuellement, ses trois principales cultures occupent une part importante de la production nationale, celle de la canne à sucre pour plus de 60 %, celle du manioc pour plus de 70 % et la sériciculture (vers à soie) pour plus de 30 %.

Des ouvrières sont en train de trier les cocons de ver à soie dans une filature de soie. La sériciculture du Guangxi occupe la première place du pays depuis cinq années consécutives.

Plus sucré que le sucre

Le Guangxi a cherché à utiliser de plus en plus une technologie éco-efficace dans ses plantations de canne à sucre. Le résultat est une amélioration évidente de la production unitaire et globale, avec une teneur en sucre plus élevée. En 2009, les raffineries de sucre du Guangxi ont transformé 55,45 millions de tonnes de canne en 7,102 millions de tonnes de sucre, ce qui représente 66,14 % de la production nationale et 1,57 fois la production de 2000. Parallèlement, les ventes de sucre du Guangxi cette même année ont été de 35 milliards de yuans, et les bénéfices et les taxes de 7 milliards de yuans, ce qui représente une augmentation respective de 8 milliards et 3,966 milliards de yuans par rapport à l’année précédente.

L’industrie sucrière locale emploie 100 000 travailleurs sur ses chaînes de production, en plus des 20 millions de planteurs de canne, soit un tiers de la population rurale du Guangxi. Le revenu moyen par producteur est d’au moins 1 000 yuans par an. L’industrie entraîne également un réseau de transport et de production d’emballages d’une valeur annuelle de 10 milliards de yuans.

Depuis 2003, le Département de l’agriculture du Guangxi a suivi une démarche écologique pour augmenter le rendement de la production de canne à sucre. Il a mis au point huit technologies comprenant une pratique de plantation écologique, l’utilisation de variétés à haute teneur en sucre et à haut rendement, un labour mécanique profond et une fertilisation intelligente. Pendant ce temps, des normes de production ont été élaborées et mises en œuvre, et des programmes de formation organisés pour 20 millions de planteurs de canne.

Les producteurs utilisent maintenant des variétés améliorées après avoir maîtrisé les nouvelles technologies de plantation. Grâce aux cultures intercalaires de pastèque, de maïs et de soja, et en intégrant l’élevage de porcs et la production de méthane à l’agriculture, les producteurs ont ainsi réalisé un équilibre écologique. En 2009, le rendement moyen à l’hectare de la canne à sucre a atteint 70 t, une augmentation de 13 t par rapport à 2000. En 2010, la superficie des variétés à haut rendement et à forte teneur en sucre a dépassé 95 % des terrains cultivés, permettant aux revenus des producteurs de dépasser 20 milliards de yuans.

Les paysans sont heureux de leur récolte de pommes de terre.

Soyeux comme la soie

Bonnes nouvelles également pour la sériciculture en 2010 : la superficie des plantations de mûrier a dépassé 139 000 ha, soit une augmentation de 9,38 % par rapport à l’année précédente. On a élevé 117 800 tonnes de cocons de vers à soie, soit une augmentation annuelle de 41,42 %, et les seules ventes de cocon ont rapporté 3,51 milliards de yuans aux agriculteurs, soit une augmentation de 117,34 %, le prix moyen du kilo étant de 29,8 yuans.

Pour la cinquième année consécutive, la production de cocons de vers à soie au Guangxi a occupé la première place en Chine, représentant un tiers de la production nationale et un cinquième de la production mondiale. En fait, le Guangxi à lui seul dépasse l’Inde, deuxième pays sériciculteur du monde. Ces dernières années, le Guangxi a déployé de grands efforts pour faire de la sériciculture son deuxième pilier industriel et affûter sa compétitivité à l’échelle nationale, voire mondiale. Pour créer une sériciculture à haut rendement, le professeur Xiang Zhonghuai a été engagé ainsi que 18 autres experts dans le domaine. Les actifs comprennent maintenant trois ceintures de production au nord, au centre et au sud du Guangxi, ainsi que les vitrines de la sériciculture moderne que sont les 18 districts et 10 villages modèles. C’est un modèle qui a prouvé son efficacité.

Par rapport à 2000, les plantations de mûriers au Guangxi ont été multipliées par six, sa production de cocon a augmenté de presque autant, et le nombre des entreprises de transformation de la soie a été multiplié par cinq. Pendant ce temps, la valeur ajoutée et le développement global de ce secteur se renforcent. Par exemple, les branches de ces arbres peuvent produire des champignons comestibles, et les excréments de vers à soie peuvent être utilisés pour extraire la chlorophylle et sont aussi un bon engrais.

M. Yuan Longping (au centre), membre de l’Académie d’ingénierie de Chine, effectue une enquête sur place concernant le super-riz hybride à Guilin.

L’énergie verte

Bien que le manioc soit une culture traditionnelle, de nos jours, elle a une importance stratégique. Le Guangxi est le plus important producteur chinois de manioc, fécule qui peut être une matière première importante pour la production de gaz d’éthanol, une nouvelle bioénergie. La production de manioc a connu ces dernières années un essor rapide dans le Guangxi, à la fois pour ce qui est de la superficie des plantations et de la production; toutes les deux représentant environ 70 % du total national. Ceci en fait une importante base énergétique pour la biomasse en Chine.

Trois millions de cultivateurs de manioc ont appliqué à bon escient les cultures intercalaires, et ils obtiennent maintenant une production supplémentaire de 21 à 22,5 tonnes de pastèques par hectare, rapportant autour de 15 000 yuans. Pendant ce temps, le rendement du manioc a également augmenté de trois tonnes par hectare, ce qui ajoute de 1 500 à 2 250 yuans à leurs revenus. Secteur en expansion, les plantations de manioc du Guangxi se sont élevées à 286 700 ha en 2009, soit une augmentation annuelle de 19,4 % et une production totale de 7,2 millions de tonnes, soit une augmentation de 20 %.

Le gouvernement régional se concentre sur les améliorations techniques, opérationnelles et réglementaires qui feront du Guangxi le champion incontesté de l’utilisation énergétique de la biomasse.

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