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La valeur stratégique du cinquantenaire des relations sino-françaises
Le 27 janvier 2014 marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la République française. Il s'agit des relations diplomatiques les plus anciennes nouées entre la Chine nouvelle et un grand pays occidental. Au cours du demi-siècle écoulé, les relations sino-françaises ont fait preuve d'une valeur stratégique non négligeable, exerçant une influence notable sur l'évolution des rapports entre les grandes puissances après la Seconde Guerre mondiale.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le monde est entré dans une guerre froide opposant le camp de l'Est à celui de l'Ouest, dans laquelle la Chine nouvelle a fait l'objet d'un blocus général du bloc occidental dirigé par Américains. En dépit de ce climat, en 1964, le président français Charles de Gaulle a surmonté, avec un courage politique remarquable, de multiples obstacles en prenant la décision d'établir des relations diplomatiques au niveau d'ambassadeur avec la République populaire de Chine. Cette volonté de la France a été positivement saluée par Mao Zedong, de Zhou Enlai et d'autres dirigeants chinois.
Grâce aux efforts conjugués des deux pays, le communiqué sur l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France a été officiellement publié le 27 janvier 1964. L'évènement a eu un profond retentissement dans le monde entier. La France est ainsi devenue la première grande puissance occidentale à établir officiellement des relations diplomatiques avec la Chine nouvelle, brisant ainsi le blocus politique et diplomatique imposé par l'Occident contre la Chine depuis de longues années.
Après le décès du général de Gaulle, c'est George Pompidou qui lui succéda au poste de président de la République. Continuateur du gaullisme, il continua à accorder une haute importance à la promotion des relations de coopération et d'amitié avec la Chine. En septembre 1973, le président Pompidou a effectué une visite officielle en Chine, ce qui fut la première visite d'un chef d'Etat français dans le pays. Avant lui, le président américain Richard Nixon s'était certes rendu en Chine en 1972, mais cette visite avait eu lieu avant l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis et bien qu'extrêmement importante pour son rôle de normalisation des relations bilatérales, elle ne pouvait être considérée comme la visite officielle d'un chef d'Etat sur le plan diplomatique. Par conséquent, le président français Georges Pompidou est bien le premier chef d'Etat d'une grande puissance occidentale à avoir effectué une visite officielle en Chine.
En mai 1975, le vice-Premier ministre chinois de l'époque, Deng Xiaoping, s'est rendu en visite en France. Son déplacement étant été considéré par le gouvernement français comme une réponse à la visite officielle du président Georges Pompidou en Chine un an plus tôt, Deng Xiaoping a été reçu selon le protocole généralement réservé aux chefs d'Etats étrangers. La France fut le premier grand pays occidental où Deng Xiaoping se rendait, ce qui a marqué le début d'un nouveau chapitre dans l'ouverture de la Chine au monde extérieur.
Bien que l'échiquier mondial ait connu de grands bouleversements après la fin de la guerre froide, les relations sino-françaises se sont sans cesse consolidées et améliorées, sous l'impulsion des dirigeants successifs des deux pays. La Chine et la France furent ensuite les premiers pays à annoncer l'instauration d'un partenariat global stratégique. En 1997, dans la déclaration conjointe sino-française, le président Jiang Zemin et son homologue français Jacques Chirac ont annoncé l'établissement d'un partenariat global sino-français tourné vers le 21e siècle ; puis en 2004, le président Hu Jintao et M. Chirac ont signé une déclaration conjointe transformant ce partenariat global sino-français en un partenariat global stratégique.
En 2010, le président Hu Jintao et son homologue français Nicolas Sarkozy ont publié une Déclaration conjointe sur le renforcement du partenariat global stratégique, qui préconisait la mise en place d'un nouveau type de partenariat global stratégique ouvert sur le monde et basé sur la confiance mutuelle, les avantages réciproques, la maturité et la stabilité.
Les relations sino-françaises ont joué un rôle de modèle et de pionnier dans les relations entre grands Etats. Elles ont d'ailleurs incontestablement joué un rôle pilote dans la course à l'établissement des relations diplomatiques avec la Chine qu'ont entamée les pays occidentaux dans les années 70.
Si la décision prise par la France d'établir des relations diplomatiques avec la Chine a montré le courage politique du général de Gaulle, les deux gouvernements n'en avaient pas moins une raison profonde. Ils ont en effet adopté une politique diplomatique indépendante, pour prendre une décision stratégique fondée sur une évaluation minutieuse de la situation internationale de l'époque. Dans le contexte de la guerre froide, la France, alors alliée des Etats-Unis, cherchait à s'extraire de la « politique des blocs », et à ébranler cet ordre mondial monopolisé par deux superpuissances. Le général de Gaulle s'est donc employé à détendre les relations avec l'URSS afin de contenir les Américains, tout en développant des relations avec la Chine pour contenir l'URSS d'autre part.
Pour la Chine, développer des relations avec la France était également un besoin stratégique permettant de briser le blocus de l'Occident et de mettre en place un large front uni pour combattre l'hégémonie internationale. Un fait intéressant est que, dans les années 1960, la Chine et la France n'appartenaient pas au même bloc, la Chine étant dans celui de l'Est et la France dans celui de l'Ouest. Cependant, elles jouaient toutes les deux un rôle similaire de « rebelle » dans leurs camps respectifs : la France avait défié l'hégémonie américaine par son retrait de l'OTAN, tandis que la Chine refusait le contrôle de Moscou, qui jouait les « grands frères », en critiquant ouvertement l'URSS
Mener une diplomatie indépendante était donc une idée commune à la Chine et la France, et les deux partageaient également un même objectif : lutter contre le monopole du monde par les deux superpuissances (les Etats-Unis et l'URSS). Ce consensus a donc été le facteur essentiel à l'origine de la décision des deux pays d'établir leurs relations diplomatiques dans le contexte de la guerre froide.
Lors des cinquante années qui ont suivi l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, les deux gouvernements s'en sont toujours tenus au principe d'une diplomatie indépendante dans les affaires internationales, et ce malgré les changements survenus dans la situation internationale. Ils se sont toujours prononcés en faveur d'un monde multipolaire, du dialogue, du renforcement du rôle leader de l'ONU dans les affaires internationales et de la diversité culturelle, mais également contre l'hégémonie et l'unilatéralisme, et le règlement des conflits et des différends par le recours à la force.
En tant que membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la France ont toujours adopté une position identique ou similaire et joué un rôle actif dans le règlement des problèmes internationaux majeurs. L'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France était une décision stratégique éclairée des deux gouvernements, et l'histoire des 50 ans ayant suivi l'instauration de ces relations a prouvé maintes fois le caractère stratégique des relations sino-françaises.
L'histoire a aussi montré que négliger cette valeur stratégique a pour effet d'entraver les relations sino-françaises. Au début des années 1990, la France a vendu à Taiwan des frégates La Fayette et des avions Mirage, puis, en 2008, le relais de la torche des Jeux olympiques de Beijing a été perturbé à Paris, et la même année, le président français a rencontré de façon très médiatisé le Dalai Lama. Tous ces actes ont porté atteinte aux relations sino-françaises, et l'origine du problème réside dans une absence de vision stratégique dans le traitement des relations diplomatiques.
Au moment crucial que représente le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-françaises, nous avons raison d'être pleinement confiants quant au développement futur de ces relations. En analysant l'histoire de ces 50 ans, on constate que l'amélioration considérable des relations entre les deux pays a bénéficié favorablement de la politique de réforme et d'ouverture mise en œuvre par la Chine. Celle-ci a mis en évidence la complémentarité économique entre la Chine et la France et offert un espace de développement à une coopération renforcée entre les deux pays. En outre, la décision importante prise l'année dernière lors de la 3e session plénière du Comité central issu du 18e Congrès du PCC concernant l'approfondissement global de la réforme ouvrira de nouvelles perspectives au développement continu des relations sino-françaises.
Lourdement affectée par la crise de la dette européenne, la France s'emploie à redresser son économie et éprouve un besoin urgent d'explorer des marchés asiatiques pleins de vitalité. Avec le deuxième PIB du monde, la Chine est le partenaire offrant le plus grand potentiel pour la France. Grand pays d'Asie-Pacifique, la Chine jouit d'une influence politique croissante, tandis que la France cherche à jouer un rôle plus actif dans cette région. Et comme l'a un jour affirmé le ministre français Laurent Fabius : « La Chine est un partenaire incontournable ».
Lors de la visite en Chine du président François Hollande en avril 2013, ce dernier et le président Xi Jinping ont publié un communiqué de presse conjoint sino-français, dans lequel les deux chefs d'Etat ont fait part de leur parfait consensus concernant la promotion continue du partenariat global stratégique sino-français orienté vers l'avenir. Ce consensus a fourni une base solide au développement durable des relations de coopération et d'amitié entre les deux pays.
Source: french.china.org.cn
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