La vogue montante
du chinois
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Une Indonésienne d'origine chinoise
à une exposition de livres. |
" SELON des statistiques incomplètes,
aux États-Unis, plus de 80 universités ont ouvert
la spécialité de chinois et quelque 700 universités
font du chinois un cours public de langue étrangère.
Dans le monde actuel, non seulement les enfants des Chinois d'outre-mer,
mais aussi de nombreux habitants indigènes étudient
le chinois. On peut dire qu'une vogue du chinois a pris forme et
ne cesse de se répandre dans le monde, et toujours plus de
gens vont apprendre notre langue ", dit Li Guiling, directrice
adjointe du Bureau national de l'enseignement du chinois aux étrangers.
20 millions de personnes
apprennent le chinois
Parmi les millions de gens qui apprennent le chinois,
on remarque Maha Chakri Sirindhorn, une princesse thaïlandaise.
En 1980, elle a commencé à suivre des leçons
de chinois. En mars 2000, le ministère chinois de l'Éducation
lui a décerné le " Prix d'amitié de la
langue et de la culture de Chine ", en récompense de
sa maîtrise du chinois et de sa contribution à la promotion
des échanges culturels sino-thaïlandais. La princesse
est la première lauréate de ce prix destiné
aux étrangers qui travaillent à la diffusion de la
langue et de la culture chinoises dans le monde et au renforcement
de l'amitié entre les peuples.
Selon une estimation conservatrice, quelque 20 millions de personnes
suivent aujourd'hui des leçons de chinois dans le monde.
Les États-Unis enseignent le chinois non seulement dans leurs
écoles supérieures, mais encore dans 300 écoles
primaires et secondaires, sans compter les nombreuses écoles
du week-end. Rien que ces dernières années, plus de
200 écoles du chinois ont été ouvertes aux
États-Unis, où des étudiants sortis du continent
donnent des cours de chinois en caractères simplifiés,
accompagnés de transcriptions phonétiques. Le chinois
est devenu la troisième grande langue des États-Unis.
Il l'est aussi au Canada, où beaucoup d'universités
importantes dispensent des cours de chinois. Là comme aux
États-Unis, le chinois tend à devenir la deuxième
langue étrangère choisie par les étudiants.
En Italie, 20 universités possèdent le département
ou la spécialité de chinois. En Grande-Bretagne, en
France comme en Allemagne, beaucoup d'universités ont instauré
un département de chinois, et même un institut de sinologie.
Maintenant, le chinois est inscrit dans le programme d'enseignement
des écoles secondaires de ces pays. L'Australie et la Nouvelle-Zélande,
qui ont des relations étroites avec la Chine, ont aussi vu
fonctionner des cours de chinois dans nombre de leurs universités
et écoles secondaires.
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Des enfants de Chinois d'outre-mer dans
une colonie de vacances pour l'apprentissage du chinois. Ils
se familiarisent avec la culture et l'histoire de la Chine par
des visites et le tourisme. |
Les mers qui isolent la Chine de l'Amérique
du Sud n'ont pu empêcher le chinois de figurer dans le programme
d'enseigne-ment de nombreux pays comme le Mexique, le Chili et le
Brésil.
Les pays africains ont été parmi les premiers à
envoyer des étudiants en Chine pour apprendre le chinois.
L'enseignement du chinois se pratique aujourd'hui dans des universités
de l'Afrique du Sud, du Bénin, du Cameroun, du Kenya, de
la Côte-d'Ivoire et du Soudan.
Le chinois en Asie
Pour des raisons géographiques ou historiques,
le chinois se répand rapidement en Asie. Les Asiatiques représentent
75 % du total des étudiants étrangers en Chine.
En Asie, la République de Corée mène la liste
dans l'enseignement du chinois. Dès 1945, l'Université
de Séoul a créé un département de chinois.
Aujourd'hui, des centaines de milliers de Coréens du Sud
apprennent le chinois dans plus de 140 universités et 300
écoles secondaires. La République de Corée
est le pays ayant le plus d'étudiants en Chine.
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Étudiants étrangers apprenant
la boxe Taiji |
Vu la fréquence des échanges culturels
entre la Chine et le Japon depuis plus de mille ans, l'écri-ture
japonaise utilise encore, çà et là, des ca-ractères
chinois. Aujour-d'hui, plus d'un million de Japonais se penchent
sur l'étude du chinois.
En Indonésie, le ministère de l'Éducation a
inscrit le chinois au programme d'enseignement des écoles
secondaires, et en fait un cours obligatoire dans certains lycées
de sept villes.
À Singapour, dont plus de 70 % de la population sont d'origine
chinoise, le chinois est l'une des langues officielles. Singapour
utilise le chinois standardisé, les caractères chinois
simplifiés et la transcription phonétique. Cette année,
il a recruté une quarantaine de maîtres chinois, contre
une trentaine en 1999 et une cinquantaine en 2000, pour enseigner
dans ses écoles primaires et secondaires.
Le Vietnam, pays voisin de la Chine, avait utilisé le chinois
dans son histoire. Aujourd'hui, avec les échanges accrus
entre les deux pays, le commerce frontalier se développe
de jour en jour, et le chinois est devenu la deuxième langue
étrangère du pays. Une vingtaine d'universités
possèdent un département de chinois, alors que de
nombreuses écoles secondaires ont pris le chinois comme une
des principales langues étrangères.
En Thaïlande, l'enthousiasme des gens pour la langue chinoise
est le plus élevé au cours de la dernière décennie,
dû probablement au prestige et à l'influence de la
princesse. Le ministère thaïlandais de l'Éducation
encourage toutes les universités et écoles secondaires
à ouvrir le cours de chinois, si les conditions le permettent.
Au fur et à mesure de l'augmentation des échanges
économiques et commerciaux entre la Chine et d'autres pays
asiatiques et du développement du tourisme, les gens qui
étudient le chinois se multiplient dans des pays tels que
la Malaysia, les Philippines, le Laos, le Cambodge, le Bangladesh,
le Népal, le Pakistan et le Kazakhstan.
HSK, TOEFL chinois
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Des étudiants participant à
l'examen HSK à Beijing. |
En 2000, 52 000 étudiants étrangers
sont venus en Chine, dont 35 000 uniquement pour apprendre le chinois.
Aujourd'hui en Chine s'est formé un système d'enseignement
complet qui permet aux étudiants étrangers d'aspirer
à la licence, à la maîtrise et au doctorat.
Ceux-ci ont un large choix entre le chinois littéraire et
le chinois professionnel en usage dans les affaires commerciales
ou publiques, dans le commerce extérieur ou le tourisme.
Ils peuvent s'inscrire à des cours qui leur sont réservés
dans 357 écoles différentes.
En même temps, des leçons de chinois destinées
aux étrangers sont données dans des périodiques,
à la télévision, à la radio et sur l'Internet.
Les Annales de l'enseignement du chinois aux étrangers de
la Chine nouvelle ont fait remarquer que c'est notre revue qui a
pris l'initiative de l'enseignement du chinois pour les lecteurs
étrangers : " En janvier 1955, La Chine en construction
(aujourd'hui La Chine au présent) a ouvert dans son édition
anglaise une rubrique intitulée Language Corner, marquant
ainsi le début de l'enseignement du chinois dans la presse
de notre pays. " Bien accueillie par les lecteurs étrangers,
cette rubrique devait paraître aussi dans les éditions
en langues étrangères publiées par la suite
par notre revue.
Pour évaluer le niveau du chinois d'une personne, nous avons
aujourd'hui le HSK (Hanyu Shuiping Kaoshi).
" HSK est un examen standardisé, organisé à
l'échelon national, visant à tester le niveau du chinois
des gens dont la langue maternelle n'est pas le chinois, y compris
les étrangers, les ressortissants chinois à l'étranger
et les ethnies minoritaires à l'intérieur du pays
", explique Song Shaozhou, directeur adjoint du Bureau de la
Commission d'État de HSK et directeur du Centre de HSK de
l'Université des Langues et de la Culture de Beijing.
Cet examen comprend 11 niveaux : 9-11, niveaux avancés, équivalant
à la compétence d'un étudiant chinois du niveau
de la licence, 6-8, niveaux intermédiaires, suffisant pour
se charger d'un travail ordinaire, et 1-5, niveaux élémentaires.
Ceux qui désirent suivre les cours de maîtrise doivent
atteindre au moins le niveau 8.
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Marchander en se servant du chinois
qu'elle vient d'apprendre. |
Tous les ans, des examens HSK sont organisés
à l'intérieur du pays et outre-mer. Ceux qui ont atteint
ou dépassé la note requise reçoivent un "
Certificat de HSK ", délivré par la Commission
d'État de HSK et valable pour toujours. Pour les scores de
HSK, ils ont une durée de validité de deux ans (à
partir du jour de l'examen), en tant qu'attestation pour l'admission
des étudiants étrangers aux établissements
d'enseignement supérieurs de Chine.
En 2001, trois examens HSK ont lieu à l'intérieur
du pays (13 mai, 8 juillet et 16 décembre). Quant aux dates
des examens d'outre-mer, elles sont discutées entre le Bureau
de la Commission d'État de HSK et ses représentants
d'outre-mer. À l'heure actuelle, 47 centres d'examen sont
ouverts dans 27 villes à l'intérieur du pays et 55
autres répartis dans 24 pays différents, dont neuf
en Asie. Les candidats peuvent s'inscrire au centre le plus proche.
Depuis 1990, parmi les 350 000 candidats qui se sont présentés,
75 % ont obtenu un certificat correspondant à leur note.
Le nombre des candidats augmente en moyenne de 30 % par an.
L'avenir du chinois
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Meyer (à droite), une
étudiante anglaise à l'École d'opéras
traditionnels de Beijing, se prépare, avec l'aide de
son maître, à une représentation de stagiaires. |
Le chinois est la langue commune de la nation
chinoise, une des langues officielles de travail au sein de l'ONU
et une des langues les plus vieilles et les plus riches du monde.
Il compte le plus d'utilisateurs dans le monde actuel.
Expliquant les raisons de la vogue du chinois dans le monde, Li
Guiling et Song Shaozhou sont du même avis : premièrement,
la Chine est un pays riche d'une longue histoire et d'une brillante
culture, qui a énormément contribué au progrès
de l'humanité ; deuxièmement, l'influence et le prestige
croissants de la Chine sur le plan international et la multiplication
de ses relations avec d'autres pays et les organisations internationales
incitent plus de gens à apprendre le chinois.
Un article de News Weekly de cette année a écrit :
" L'avenir de la Chine n'est pas simplement son propre avenir,
mais une partie de celui du monde. " Le chinois, qui reflète
la réalité chinoise et qui lui est intimement liés
est en voie de devenir la coqueluche des milieux linguistiques du
monde.
DENG SHULIN
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