Sommaire d'octobre 2001
 
Les Tu
La nationalité tu regroupe une population de 192 000 personnes qui habitent dans la partie nord-ouest de la Chine, soit à l'est du lac Qinghai, au sud des monts Qilian et le long des berges des rivières Huangshui et Datong. Les Tu sont surtout concentrés dans le district autonome huzhou tu, mais certains autres habitent dans la province du Gansu.
Les Tu parlent une langue qui appartient à la branche mongole des langues altaïques. Son vocabulaire de base ressemble à celui de la langue mongole, mais il est plus semblable au vocabulaire des Dongxiang et des Bonan. Bon nombre de termes religieux sont empruntés au tibétain, alors que les mots usuels sont issus du chinois courant. Les Tu n'ont pas de langage écrit; ils utilisent les caractères chinois.
Les costumes et les parures des Tu sont uniques. Les hommes et les femmes aiment porter des chemisiers avec des cols portant des broderies délicates aux couleurs vives. Les hommes portent souvent des tuniques, des chapeaux de feutre ornés de garnitures de brocard. Les femmes portent un type de jaquette ouverte en diagonale à l'avant dont les manches sont confectionnées avec cinq différents types de tissus. Parfois elles portent un vêtement sans manche noir, ce qui indique une tenue plus officielle. Depuis toujours les femmes tu se soucient particulièrement de leur coiffure et on en dénombrait sept ou huit variétés. Aujourd'hui, elles adoptent une coiffure plus simple rehaussée d'une feutrine ornée de brocard, ce qui est très en vogue parmi les femmes tu.
Les Tu sont renommés pour leurs talents en chants et en danses. Leur répertoire est riche en ballades et en littérature orale aux intrigues enlevantes. Chaque année, dans le district autonome, on tient une fête des ballades traditionnelles et pour cette occasion, des milliers de chanteurs et de jeunes de cette ethnie se rassemblent pour célébrer.

Origines historiques
Le fait que les Tu se disent Mongguer (Mongols) ou Chahan Mongguer (Mongols blancs) démontrent bien les relations étroites qui ont existé entre les premiers Tu et les Mongols. Selon des légendes populaires, les ancêtres des Tu du district autonome Huzhu seraient des soldats d'un des généraux de Genghis Khan, du nom de Gerilite. Ces ancêtres se seraient mêlés aux Houer dans la région actuellement occupée par ce district. Des registres chinois relatent également que des troupes mongoles sous le commandement de Genghis Khan auraient fait leur apparition à Xining (capitale actuelle de la province du Qinghai) qui exerçait une juridiction sur le district de Huzhu durant la dynastie des Yuan (1279-1368). Il y a longtemps, Huoer était un nom tibétain attribués aux pasteurs nomades qui vivaient dans le nord du Tibet. Aujourd'hui, ce terme fait référence aux Tu.
Autrefois, les Tu étaient essentiellement des éleveurs de chèvres et de moutons, étant donné l'abondance d'eau et de pâturages dans la région fertile où ils habitaient. On dit qu'ils auraient fait de l'élevage dès la dynastie des Ming (1368-1644). Au fil des ans, ils ont été soumis à la férule de chefs héréditaires dont les titres et les territoires avaient été octroyés par les empereurs Ming. Ce régime a pris fin dans les années 30 du siècle dernier. Jusqu'à la Libération, les Tu ont été ensuite soumis au régime des seigneurs de guerre de la fa mille Ma. Le district autonome fut établi en 1954.
La secte Jaune du bouddhisme tibétain a depuis toujours été très présente dans la région des Tu.
Aujourd'hui, une structure industrielle existe dans la région des Tu : machinerie agricole, fertilisants, vin, minerai et charbon.

Les Salar
Les Salar comptent quelque 87 000 personnes dont la majorité vivent dans le district autonome salar Xunhua de la province du Qinghai. Les autres vivent au Gansu et au Xinjiang.
Diverses théories circulent sur l'origine des Salar. Selon la théorie prédominante, les ancêtres des Salar seraient originaires de la région de Samarkand en Asie centrale et ils se seraient installés dans la région durant la dynastie des Yuan (1271-1368).
Durant la dynastie des Yuan, un chef salar dont le nom de famille était Han fut déclaré chef héréditaire de cette ethnie. Il se soumit par la suite à la dynastie des Ming et continua à détenir sa position. Une bureaucratie élémentaire qui s'occupait des affaires militaires, des châtiments, des revenus et des provisions relevait de lui. Suite au développement de l'économie et à l'expansion de la population, durant les Qing (1644-1911), la région habitée par les Salar fut divisée en deux régions administratives : les huit gong intérieurs de Xunhua et les cinq gong extérieurs de Hualong. Un gong se composait d'un certain nombre de villages. Comme les Salar sont des musulmans dévots, les villages étaient dominés par des mosquées et le clergé, et les terres étaient aux mains des élites : le chef, les chefs de communautés et l'imam. La Libération de 1949 a changé cette économie seigneuriale et a mis un terme aux luttes des Salar contre l'exploitation abusive.
Les Salar sont surtout des paysans qui cultivent du blé, de l'orge tibétain, du sarrasin et des pommes de terre. Comme occupation connexe, ils s'adonnent à la production du sel, au tissage de la laine, à la coupe du bois et à l'élevage. La région de Xunhua est réputée, entre autres, pour les piments et les noix, et certains types d'herbes médécinales.

Culture, us et coutumes
Le langage des Salar qui appartient à la branche turque de la famille des langues altaïques ressemble beaucoup au langage des Ouïgours et des ouzbeks. Il contient aussi un certain nombre de mots empruntés au chinois et au tibétain, résultat de longues années de contacts fréquents. Aujourd'hui, les jeunes Salar savent parler le chinois dont ils ont aussi adopté le l'écriture.
Le folklore des Salar est riche et coloré. De nombreuses légendes, histoires et contes font l'éloge du courage et de la sagesse des travailleurs et déplorent la vie difficile des femmes salar dans le passé, tout comme leurs luttes contre l'oppression féodale. L'air folklorique typique est le Hua'er, une sorte de chanson folklorique exécutée de façon libre et grandiloquente. On y retrouve une influence des chants tibétains. Les chanteurs peuvent improviser selon leurs sentiments. Les Salar possèdent de nombreuses troupes de théâtre et d'ensembles de chants et danses.
Fortement influencés par l'islam, les Salar partagent les mêmes coutumes que les gens de l'ethnie hui qui vit tout près. Les femmes aiment porter un couvre-chef et une jaquette noir sans manche par dessus des vêtements rouge vif. Elles excellent en broderie et cousent souvent des fleurs en cinq différentes couleurs sur les taies d'oreillers, les chaussures et les chaussettes. Les hommes portent un chapeau sans rebord, blanc ou noir. En hiver, ils portent une veste de peau de mouton, sans doublure, ou des lainages.
Les coutumes des Salar ont changé beaucoup. Par exemple, autrefois, la polygamie et le mariage précoce étaient monnaie courante et on abattait fréquemment de nombreux animaux pour les mariages, les funérailles et les fêtes. Autrefois également, les femmes salar ont beaucoup souffert sous une morale religieuse rigoureuse. Les célibataires n'avaient pas le droit de se montrer en public, alors que les femmes mariées devaient cacher leur visage devant les étrangers. Elles ne devaient pas regarder la personne en face lorsqu'elles répondaient à une question et devaient faire un détour si elle rencontrait un étranger. Aujourd'hui, les femmes prennent une part active dans la vie de l'ethnie salar.

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