L'APEC et l'ouverture
de la Chine
L'APEC
(Asia Pacific Economic Cooperation), fondée en 1989, est
une organisation économique de coopération intergouvernementale
regroupant 21 pays membres dans la région Asie-Pacifique.
En 1991, la Chine et les régions de Hongkong et de Taiwan
ont adhéré en même temps à cette organisation.
En tant que seule organisation économique régionale
à laquelle la Chine participe, l'APEC lui offre une scène
de collaboration aux activités économiques de la région
et même du monde, tout en accélérant le processus
de son ouverture.
Caractères de
l'APEC et son influence
Contrairement à d'autres organisations
économiques régionales comme l'Union européenne
et l'ALENA par exemple, l'APEC a adopté une méthode
non contraignante pour promouvoir la coopération économique
dans la région et élargir le champ des intérêts
communs au lieu de s'appuyer sur des règles ou des conventions
internes qui limiteraient la participation de ses membres aux activités
régionales. Concrètement, sur la base du respect et
de l'égalité réciproques, et à travers
des arrangements qu'elle initie et des concertations communes, l'APEC
procède à une coopération économique
régionale de manière progressive, tout en prônant
un " régionalisme ouvert " et en offrant les fruits
de sa coopération économique aux pays non membres
sur un pied d'égalité.
Au cours de la dernière décennie, l'APEC s'est développée
et s'est améliorée beaucoup. Ses activités
touchent principalement trois aspects : libération du commerce
et des investissements, facilitation du commerce et des investissements,
coopération économique et technique. Les mesures appropriées
menant aux investissements incluent l'élimination des barrières
tarifaires et non tarifaires parmi les membres et la libération
à l'intérieur du secteur des services et des investissements.
À cet égard, l'APEC a établi un échéancier
: d'ici à 2010, libération des investissements et
du commerce parmi les membres développés et, d'ici
à 2020, parmi les membres en développement - un objectif
dont fait état l'accord conclu par les membres de l'APEC
en 1994.
Faciliter
les investissements et le commerce vise à tracer la voie
aux activités d'affaires des entreprises de la région
Asie-Pacifique en simplifiant les formalités douanières,
en réalisant un commerce libre de tout papier et en établissant
des accords basés sur l'approbation mutuelle et des politiques
compétitives. L'APEC a accompli des progrès remarquables
dans ce domaine. Lors de la conférence de Brunei qui a eu
lieu en 2000, l'APEC a lancé son site Web : Bizapec.com,
dans le but de faire connaître aux entreprises les résultats
et les informations sur l'APEC, de les aider à dénicher
les occasions d'affaires et à réaliser l'objectif
d'un commerce libre de toutes contraintes, tel que le recherche
l'APEC. La coopération dans les domaines économique
et technique est principalement réalisée parmi les
membres pour promouvoir leur prospérité et leur développement
communs. Les activités se concentrent principalement dans
six secteurs prioritaires : l'exploitation des ressources humaines,
le marché des capitaux, les infrastructures, la technique,
la protection de l'environnement et les moyennes et petites entreprises.
Les entreprises sont encouragées à participer aux
activités de la coopération économique et technique.
Jusqu'à présent, l'APEC a déjà entrepris
plus de 400 projets de coopération.
L'APEC exerce une influence sur la Chine dans beaucoup de domaines.
Premièrement, l'organisation favorise l'accroissement des
intérêts économiques de la Chine dans cette
région. La région Asie-Pacifique est un endroit où
se concentrent les intérêts principaux de l'économie
extérieure de la Chine. Quatre-vingt pour cent du chiffre
d'affaires du commerce de la Chine et plus de 90 % des capitaux
étrangers proviennent des pays membres de la région
Asie-Pacifique. Dans la foire de l'investissement de l'APEC qui
s'est tenue cette année à Yantai, province du Shandong,
la Chine a signé des accords d'investissements étrangers
d'une valeur de 2,64 milliards de dollars US, des accords d'import-export
de 580 millions de dollars US, dont 200 millions de dollars US pour
l'importation. À travers l'APEC, la Chine peut, avec d'autres
membres, consacrer ses efforts au développement
commun de la région Asie-Pacifique, et l'économie
chinoise peut ainsi apporter la meilleure contribution possible
au développement de cette région.
De plus, à travers le forum de cette organisation, la Chine
peut renforcer les échanges de politiques avec d'autres membres.
La rencontre annuelle non officielle des dirigeants offre un canal,
à travers lequel la Chine peut non seulement renforcer la
compréhension avec d'autres membres, mais aussi transmettre
ses politiques sur les affaires étrangères et les
informations sur l'ouverture et la réforme de la Chine. Dans
les années 90, c'est principalement à travers cette
organisation que la Chine a pris l'initiative de réduire
ses tarifs douaniers et d'éliminer ses barrières non
tarifaires.
Opinions et contributions
de la Chine
Étant le plus grand pays en développement
de cette organisation, depuis son entrée en 1991, la Chine
a participé à toutes les activités conformément
au principe des avantages réciproques et de la coopération,
et elle a joué un rôle actif dans le processus de coopération
dans la région Asie-Pacifique.
La Chine préconise toujours les trois principes suivants
: premièrement, insister sur le mode APEC, c'est-à-dire
respecter pleinement la diversité des membres, reconnaître
la différence de niveau et d'étape de leur développement,
leurs différents intérêts et leurs différents
besoins, insister sur la souplesse, la progressivité et l'ouverture,
respecter le principe d'égalité, d'avantages réciproques,
de consensus par la voie des consultations, de la reconnaissance
des points communs tout en mettant de côté les divergences,
de la libre initiative et du libre consentement, combiner les actions
unilatérales et collectives. Tous ces points de vue ont été
proposés pour la première fois par le président
Jiang Zemin pendant la réunion de Subic en 1996, et ils sont
devenus les principes principaux qui guident le développement
de la coopération de l'APEC. Deuxièmement, s'en tenir
au principe selon lequel la libéralisation du commerce et
des investissements et la coopération économique et
technique ont la même importance. La Chine préconise
depuis toujours que ces deux aspects sont complémentaires,
formant un tout inséparable. Troisièmement, s'en tenir
à la nature économique de l'APEC.
Durant la décennie de participation de la Chine aux activités
de l'APEC, quelles sont ses principales contributions à l'organisation
?
Premièrement,
abaisser volontairement ses tarifs douaniers dans le cadre de la
libéralisation du commerce et des investissements. À
la réunion d'Osaka en 1995, la Chine a déclaré
sa décision d'abaisser grandement le taux des taxes à
l'importation à partir de 1996 ; à la réunion
de Subic en 1996, la Chine a déclaré sa décision
d'abaisser en moyenne jusqu'à 15 % environ les tarifs douaniers
pour les produits importés à partir de 2000 ; à
la réunion de Vancouver en 1997, la Chine a décidé
d'adhérer à l'Information Technology Agreement, a
annoncé la réduction moyenne jusqu'à 10 % de
ses tarifs sur les produits industriels et ce, à partir de
2005. Concrètement, le taux des tarifs douaniers en Chine
a baissé graduellement de 35 % à 23% en 1996, à
17 % en 1997 et à 16,7 % en 1999, pour arriver aujourd'hui
à 13 %. Deuxièmement, faire disparaître les
barrières non tarifaires. À partir de l'an 2000, la
Chine a transformé les quotas sur l'importation du sucre,
du caoutchouc naturel et du coton en politique tarifaire. Actuellement,
seulement 372 produits sont encore soumis à une barrière
non tarifaire. Troisièmement, réaliser progressivement
la libéralisation des services et des investissements. En
1999, la Chine a supprimé les mesures de restriction géographique
pour la localisation des banques à capitaux étrangers
; en septembre 2000, la Chine a permis les fluctuations du taux
d'intérêt des devises étrangères. Par
ailleurs, dans les domaines des assurances, de la vente au détail,
du transport, du tourisme et des télécommunications,
l'ouverture se fait de plus en plus grande et rapide.
La Chine s'efforce de promouvoir la coopération économique
et technique. De 1994 à 2001, la Chine a pris part à
toutes les importantes réunions internationales et régionales
dans ce domaine et a avancé beaucoup de propositions qui
ont été acceptées.
En plus de ces propositions, la Chine participe activement au processus
d'ouverture des zones d'exploitation industrielle des technologies
de pointe. Actuellement, une dizaine de zones de ce genre à
Beijing, à Suzhou, etc. sont déjà ouvertes
aux membres de l'APEC afin de promouvoir la coopération économique
et technique entre eux.
Sommet en Chine
La 9e réunion non officielle des
dirigeants économiques de l'APEC se tient ce mois-ci année
à Shanghai. C'est la première réunion de ce
genre au nouveau siècle. Le gouvernement chinois va profiter
pleinement de cette occasion précieuse pour faire avancer
les politiques et propositions auxquelles il adhère depuis
longtemps et ce, sur la base de la concertation entre les pays membres
de cette organisation. La Chine a déjà choisi le thème
de cette réunion : " Nouveau siècle, Nouveau
défi: participation, coopération, promotion de la
prospérité commune ". Ce thème, misant
sur l'avenir, reflète bien les nouvelles caractéristiques
de la situation actuelle aux plans international et régional.
Il se conforme aux besoins réels de la coopération
Asie-Pacifique, assure la bonne continuité de l'APEC et,
en suivant le principe de diversité et de concertation commune
de cette organisation, cherche, le plus largement possible, l'intérêt
commun des pays membres pour en promouvoir le développement
et la prospérité en commun.
Cette
année, la Chine a avancé trois propositions sur les
sujets à débattre au cours de la réunion. La
première : renforcer la coopération économique
et technique et spécialement la capacité de formation
des ressources humaines ; la deuxième : promouvoir la libération
et la facilitation du commerce et des investissements ; la troisième
: promouvoir le développement continu de la région
Asie-Pacifique, par exemple, renforcer le dialogue sur les politiques
macro-économiques et entamer des projets dans le secteur
financier, etc. Toutes ces propositions montrent le désir
de la Chine de promouvoir le développement de l'APEC.
Pour les entreprises chinoises, cette réunion représente
une occasion précieuse, car l'APEC est une organisation qui
leur offre de nouvelles perspectives de développement. Ces
dernières peuvent s'y faire connaître et y découvrir
de nouvelles occasions commerciales. Dans la nouvelle conjoncture
économique actuelle, cette réunion constitue un feu
vert permettant aux entreprises chinoises de sortir du pays et de
participer à la coopération régionale.
ZHAO JIANGLIN
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