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Les belles histoires de la musique traditionnelle chinoise III
Guangling san
Guangling san est à l'origine un morceau folklorique composé à la fin de la dynastie des Han de l'Est (25-220) dans la région Guangling (près de Yangzhou, province du Jiangsu). La première publication de sa partition remonte à 1452, sous les Ming (1368-1644), dans le livre Shenqi mipu. Il s'agit en fait d'un morceau de guqin déjà connu, mais que les musiciens des époques suivantes ont préféré jouer au guzheng du fait de son caractère guerrier. La voix du guzheng est plus éclatante que celle du guqin, ce qui le rend plus expressif.
Guangling san, c'est une histoire de vengeance. Dans la période des Royaumes Combattants, le père de Nie Zheng fut appelé pour forger l'épée du roi de Han. Malheureusement, incapable de terminer sa tâche dans les délais impartis, celui-ci fut condamné et exécuté. Nie Zheng en deuil s'est juré de venger son père. Ayant entendu dire que le roi adorait écouter le son du guqin, il se rendit au Mont Taishan (Shandong) pour apprendre le guqin, une tâche à laquelle il consacra dix années. Puis il revint dans sa cité d'origine, sans oublier de noircir son visage ni de contrefaire sa voix, afin de s'introduire dans la ville sans risquer d'être reconnu. C'est ainsi qu'un jour il se retrouva à jouer du guqin près de la cité interdite du roi, et la belle mélodie ne manqua pas de conquérir tout le monde. On parla au roi de ce joueur magnifique, qui lui demanda de venir à la cour jouer pour lui. Nie Zheng accepta l'invitation et cacha un poignard dans le ventre de son instrument. Attendant le moment favorable alors que le roi et les gardes étaient en extase sous l'effet de sa musique, Nie Zheng dégaina soudain son poignard et tua le roi. Aussitôt après, pour éviter que la vengeance royale ne s'abatte sur sa famille, il se tua lui-même d'un coup de poignard.
Beaucoup d'anciennes histoires parlent de régicide, mais celle de Guangling san est différente : grâce à un style très particulier, intégrant la musique et une atmosphère tendue, elle rend parfaitement la scène brutale et pathétique. Ji Kang, sage de l'époque des Jin (265-420), est reconnu comme l'un des meilleurs interprètes de ce morceau. Condamné à mort à la suite d'une dénonciation mensongère, c'est ce morceau qu'il décida de jouer avant d'être exécuté. Louis Cha (Chah Leuhng Yuhng), écrivain chinois de romans de cape et d'épée, a utilisé un extrait de la partition de Guangling san dans sont roman Fière allure sur monts et vaux.
La Chine au présent