CHINAHOY

2-December-2016

Karen Leotoing : une Française s’épanouit en Chine

 

À l'occasion du dîner de gala des employés de BMW Chine à Yanqi Lake, fin août 2016.

 

 

MA YAN, membre de la rédaction

 

On dit que les entreprises réussies s'accompagnent généralement d'employés compétents, et cela se révèle être vrai chez BMW Brilliance, une entreprise de construction automobile basée à Shenyang, dans le Nord-Est de la Chine.

 

BMW Brilliance est une coentreprise entre BMW et Brilliance, créée en 2003. Ses activités principales consistent en la production, la distribution et la vente des voitures BMW sur la partie continentale de la Chine. Cette entreprise conquit avec succès des clients fidèles en Chine, dont des diplomates de toutes les nationalités. Si l'on évoque son succès dans le domaine des ventes diplomatiques, on ne peut pas le dissocier de sa responsable : Karen Leotoing.

 

Habitant et ayant travaillé en Chine depuis déjà 13 ans, Karen Leotoing, une femme élégante et compétente, se trouve aujourd'hui dans un milieu épanouissant. En tant que responsable des ventes diplomatiques chez BMW Brilliance à Beijing, elle est très populaire et performante dans son poste. Très satisfaite de ses aventures en Chine, elle déclare : « C'est chez moi ici ! »

 

La passion du chinois

 

Karen Leotoing parle très bien le chinois. Elle a commencé l'apprentissage de cette langue en 1989, dans un lycée qui donnait la possibilité d'apprendre trois langues étrangères. Aux côtés de l'anglais et de l'espagnol, elle a choisi le chinois comme troisième langue. « À l'époque, mon lycée proposait le russe ou le chinois comme troisième langue, et j'ai choisi le chinois car c'est un pays avec une grande population, il y a moins de Russes sur la terre que de Chinois, alors je me suis dit que ce serait plus intéressant d'apprendre le chinois que le russe. » La découverte de cette langue l'a beaucoup passionnée. Elle avait des professeurs de chinois venant de Chine qui dispensaient des cours de conversation et d'écriture, mais qui lui apprenaient également à faire des raviolis chinois afin d'introduire la tradition chinoise. Tous les ans, elle avait un nouveau professeur chinois. Elle se promenait aussi dans les quartiers chinois de Paris afin de s'imprégner de l'atmosphère et de la langue. Intéressée par la langue et la culture chinoises, elle était justement, à ce moment-là, abonnée à La Chine au présent pour lire des récits se passant en Chine. Elle a réalisé qu'apprendre le chinois était vraiment intéressant et qu'elle adorait cette langue !

 

Au bout de 3 ans de chinois au lycée, elle a décidé de poursuivre l'apprentissage à l'université. Pour elle, c'était une « continuité normale ». En 1992, année de son entrée à l'université, l'économie chinoise n'était pas encore très développée, elle ne savait donc pas quel métier elle entreprendrait plus tard. Elle était juste intéressée par la langue et la culture chinoises et voulait continuer d'apprendre sans penser à l'avenir. Il y avait alors seulement quelques universités qui enseignaient le chinois en France, et les étudiants n'étaient pas nombreux, mais Karen en faisait partie par passion. Grâce à son intelligence et à ses efforts, elle a obtenu une bourse d'études attribuée par le gouvernement chinois en 1995, pour venir étudier la langue en Chine pendant un an. C'est ainsi qu'elle est entrée à l'université du Sichuan, à Chengdu, en septembre 1995. C'était la première fois qu'elle venait découvrir la Chine sur place. D'après elle, le premier voyage a été très compliqué, parce qu'« en 1995, à Chengdu, il y avait très peu d'étrangers. Les Chinois me regardaient un peu bizarrement », mais elle y a malgré tout passé un bon séjour et a fait des progrès linguistiques. Après un an d'études à Chengdu, Karen est rentrée en France pour finir ses études.

 

Ses aventures en Chine

 

En 2003, Karen Leotoing est retournée en Chine, et depuis, elle travaille toujours dans le pays. Quand elle a décidé de continuer le chinois à l'université, elle ne pensait pas à ce qu'elle allait faire plus tard. Pourtant l'avantage linguistique lui permet de vivre et travailler en Chine dans de meilleures conditions depuis longtemps.

 

En 2003, elle a signé un contrat avec l'ambassade de France en Chine à Beijing, mais elle a été envoyée au consulat de France à Wuhan, dans la province du Hubei, pour 3 ans. Elle travaillait au service culturel pour s'occuper des activités culturelles et de la gestion des dossiers des étudiants chinois qui voulaient aller étudier en France. À l'époque, c'étaient « Les Années Chine-France », entraînant donc une série d'échanges culturels entre la Chine et la France. Par exemple, la première année (d'octobre 2003 à juillet 2004), la Chine avait tout d'abord organisé des activités culturelles en France, telles que la Fête de la gastronomie chinoise, le grand ballet le Détachement féminin rouge, le concert de l'Orchestre traditionnel national de Chine, l'exposition sur les objets déterrés de Sanxingdui, et l'exposition de photographies sur le patrimoine chinois. La deuxième année (d'octobre 2004 à juillet 2005), la France a également partagé sa culture en Chine. Karen était chargée de l'organisation de ces événements pour le compte du consulat. Ce fut une expérience intéressante pour elle.

 

À la fin de ses 3 ans de contrat à Wuhan, en 2007, Karen est allée à Beijing et a commencé à travailler à la mission économique au sein de l'ambassade de France. Cette même année, c'était la première visite officielle en Chine de Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, accompagné de 6 ministres français dont Christine Lagarde, la ministre de l'Économie de l'époque, mais aussi d'une délégation de 250 personnes parmi lesquelles il y avait des représentants des grandes entreprises françaises. Dans ce contexte, elle a organisé un forum économique avec ses collègues, afin que les intervenants français puissent rencontrer directement des partenaires potentiels chinois. « C'était une période difficile avec beaucoup de pression, mais c'était passionnant. »

 

Puis en 2008, l'année des Jeux olympiques de Beijing, Karen est entrée dans une agence française, Aristeia, pour organiser des activités autour des Jeux olympiques, comme par exemple, la réservation des hôtels et des restaurants, les visites de stades, ou l'achat des tickets des JO pour les grands clients. Ensuite, au bout de 6 mois, elle a commencé à travailler chez AGS Four Winds Beijing, une filiale détenue à 100 % par le groupe AGS Déménagement International. Elle y occupait le poste de directrice générale et s'occupait du déménagement d'expatriés à Beijing. Elle est restée dans cette société française jusqu'à 2014.

 

Ayant déjà accumulé 11 ans de travail en Chine, Karen Leotoing s'est dit, après son emploi à AGS, qu'il était temps pour elle de rentrer en France. Cependant, la Chine lui manquait beaucoup, elle n'a pas tardé à reprendre sa valise et son chat et à retourner à Beijing. À son arrivée, elle a été sélectionnée par BMW Brilliance pour le poste de responsable des ventes diplomatiques en Chine, poste qu'elle occupe depuis juillet 2015. Elle est en charge de la vente de voitures BMW fabriquées en Allemagne uniquement à une clientèle de diplomates bénéficiant d'accords préférentiels. Grâce à sa personnalité ouverte et extravertie, elle vend bien son produit et séduit une clientèle loyale pour son entreprise. Elle s'est liée d'amitié avec des diplomates et est souvent invitée à des activités diplomatiques. Elle aime vraiment son poste actuel. « C'est super bien », nous confie-t-elle.

 

Une amoureuse de la Chine

 

Karen Leotoing est Française, Paris est sa ville, mais pourtant au fond de son cœur, elle se sent Chinoise. « Quand je suis en France, je me sens étrangère, comme une touriste dans mon propre pays. Par contre, ici, c'est chez moi », explique-t-elle. Elle aime passionnément vivre en Chine, parce qu'en tant qu'étrangère, « tous les jours sont différents ». Elle peut faire de nouvelles découvertes chaque jour, comme par exemple apprendre une nouvelle expression en chinois, rencontrer une nouvelle situation ou une nouvelle personne, etc. Tout ceci est très stimulant. Chaque jour est une nouvelle expérience, cela permet à une personne de s'enrichir personnellement et de ne jamais stagner. « Tous les jours, l'économie chinoise et la société chinoise me poussent à bouger et à m'améliorer, ce n'est donc pas possible de rester là à attendre. C'est pour cette raison que la Chine m'a manqué quand je suis rentrée en France. »

 

Karen aime beaucoup voyager pour découvrir les beaux paysages de la Chine. Elle a visité presque toutes les provinces de la Chine à l'exception du Xinjiang, de la Mongolie intérieure, et du Qinghai, mais l'endroit qu'elle préfère, c'est Beijing, parce que cette ville est sa maison. « Je suis Française, mais je me sens Pékinoise. Paris est dans mon cœur, je suis contente d'y retourner de temps en temps, mais ce n'est plus ma maison. Je n'arrive plus à m'adapter en France. Ma maison, c'est Beijing ! C'est chez moi, ici », nous confie-t-elle.

 

Pour les années à venir, Karen compte rester en Chine et continuer à travailler chez BMW. « J'aime la Chine. J'aime la culture chinoise. Je suis heureuse ici ! J'aimerais bien rester dans cette entreprise parce que je m'y sens bien. Je souhaite continuer mes aventures en Chine », conclut-elle.

 

La Chine au présent

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