CHINAHOY

1-April-2010

Yangpu, nouvel essor après le silence

 

LI ZHUOXI et WU MEILING

YANGPU, berceau de l’industrie moderne de Shanghai, a d’abord connu une époque de splendeur. Mais pendant les années 1980, à cause du changement de structure de son économie, cet ancien centre industriel est devenu pendant un certain temps une « zone rouillée », appellation probablement due à la rouille des équipements hors d’usage.

Cependant, aujourd’hui, que ce soit des groupes d’observation ou des touristes individuels en visite à Shanghai, il arrive souvent que des personnes se rendent dans l’arrondissement Yangpu, après avoir visité Pudong et Xujiahui. Lorsqu’on met les pieds dans la rue Yangshupu, une véritable « zone rouillée », on remarque tout de suite de magnifiques architectures de différents pays qui se dressent derrière les vieilles usines. De plus, la communauté Savoir-Innovation (paradis de la fondation d’entreprise), la nouvelle cité Jiangwan et les universités centenaires dégagent partout de la vitalité : après des années de silence, le nouvel essor de Yangpu a insufflé de l’espoir aux habitants.

La rue Yangshupu, musée de l’industrie chinoise moderne

Le tronçon de Yangpu de la rivière Huangpu est le lieu d’origine de l’industrie chinoise moderne. Dans les années 1880, cet endroit vit apparaître la première usine moderne de distribution d’eau et la première filature de coton mécanisée de Chine. Durant son apogée, il réunissait près d’un millier de petites et moyennes entreprises de toutes catégories. Plus d’une centaine d’années plus tard, seuls restent les vieux ateliers, soit des millions de m2. Face à ce complexe architectural, M. Teng Kun Yen, un architecte de Taiwan, a souligné que c’était un véritable musée d’architectures universelles qui incarnaient l’art industriel moderne.

Le long de la rue Yangshupu, en marchant vers le nord, des bâtiments rappelant des palais européens sautent aux yeux : une belle tour gothique surmontant l’entrée, des murs de brique rouge, des fenêtres octogonales typiques, une porte plein-cintre en forme de flamme... Personne n’imaginerait que cet endroit est le berceau de l’histoire de l’approvisionnement urbain en eau de Chine. En effet, la première usine moderne de distribution d’eau y fut officiellement fondée le 29 juin 1883 par des hommes d’affaires étrangers. L’histoire industrielle de Shanghai a ainsi débuté dans le domaine de l’eau courante. Ensuite apparurent l’une après l’autre la centrale électrique qualifiée de n° 1 d’Extrême-Orient, l’usine à gaz, etc.

Un peu plus loin dans la rue, à l’ombre des camphriers et derrière un haut mur d’enceinte en fer, se trouve la centrale électrique de Yangshupu, de style ba-roque et affichant la date de 1915. Deux cheminées grises géantes s’élancent vers le ciel, évoquant les vicissitudes qu’elles ont dû connaître.

Des deux côtés de la rue Yangshupu s’alignent des usines solitaires et mélancoliques qui ont inspiré des artistes : en 2000, M. Teng Kun Yen a eu l’idée de créer une zone susceptible de montrer la valeur culturelle et historique des vieux édifices industriels et d’y rassembler les secteurs de conception et d’innovation. Grâce au soutien des services concernés de la municipalité de Shanghai et de l’arrondissement Yangpu, ce projet s’est rapidement concrétisé. En entrant dans la zone, la réalité des froids bâtiments, mêlée à la création artistique, compose une beauté touchante qui évoque la zone artistique 798 de Beijing.

Évolution de Wujiaochang

Il y a des dizaines d’années, Wujiaochang (place aux Cinq Angles en chinois) n’était qu’une région rurale. Mais aujourd’hui, c’est le lieu le plus connu dans le nord-est de Shanghai, grâce aux nombreux établissements d’enseignement supérieur de renom qui s’y trouvent, dont les universités Fudan, Tongji, de l’Économie et des Finances de Shanghai, et aux célèbres universités militaires comme l’Université n° 2 de médecine militaire et l’Institut des sciences politiques de Nanjing.

Bien que Wujiaochang ait joui d’une célébrité passagère sous la République de Chine (1912-1949) grâce au « Plan de la Grande Shanghai », il a fallu attendre le 6 juin 2007, quand un œuf multicolore géant est apparu au-dessus de Wujiaochang, pour que le centre secondaire urbain Jiangwan-Wujiaochang devienne un paradis d’achat digne de ce nom. Le développement commercial témoigne du niveau de la prospérité d’un endroit. Selon les dires, sur le plan de l’envergure, le centre commercial de Wujiaochang a dépassé celui de Xujiahui.

Le parc industriel de haute et nouvelle technologie de Wujiaochang endosse la mission d’être la « Silicon Valley de Shanghai ». À l’heure actuelle, ce parc réunit plus de 1 600 entreprises qui ont rapporté 7,2 milliards de yuans de chiffre de vente en 2008.

Si le temple du Génie protecteur de la ville symbolise la culture citadine de Shanghai et que le temple de Confucius incarne celle des bureaucrates et des lettrés, la culture et la politique de Shanghai après la République de Chine, autrement dit la civilisation centenaire de l’administration municipale, doivent être représentées par Yangpu.

Les civilisations centenaires de l’industrie, des universités et de l’administration municipale constituent la connotation culturelle de Yangpu. La civilisation centenaire de l’industrie est visible dans la rue Yangshupu; les deux autres sont portées bien haut par Wujiaochang.

Wujiaochang tire son nom du « Plan de la Grande Shanghai » lancé en 1927. À l’époque, dans cet endroit reculé de Shanghai, ont été planifiées des zones politique, commerciale et résidentielle. On y a bâti le bâtiment de style chinois du gouvernement municipal, la librairie et le terrain de sport, mais aussi les cinq voies principales qui rayonnent autour de Wujiaochang et qui relient cet endroit au port Wusong, au nord, au quai Qiujiang, à l’est, à la gare ferroviaire générale, à l’ouest, et à la concession internationale et au Bund, au sud. Dès lors, Wujiaochang a nettement représenté la civilisation centenaire de l’administration municipale.

Il existe d’autres sites à visiter à Yangpu : la communauté Savoir-In-novation; le marécage de Jiangwan dont l’écologie primitive reste intacte et qui est le seul terrain marécageux en zone urbaine; ou encore le parc forestier Gongqing qui offre un calme appréciable, loin du vacarme urbain.

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