CHINAHOY

7-December-2009

Les profondes mutations du Tibet

« Au milieu du ciel, au centre de la terre, au cœur du monde et aux sources des fleuves et des monts enneigés. Aux monts élevés, à la terre propre, aux paysages magnifiques, avec les gens bienveillants et courageux, aux mœurs simples... »

Extrait du Document de Dunhuang en ancienne écriture tibétaine

Manidui (tas de pierres sur lesquelles sont inscrits des soutras bouddhiques)

SUR le plateau Qinghai-Tibet, d’une altitude moyenne de 4 000 m, se dressent des chaînes de montagnes imposantes, dont les monts Kunlun, Karakorum, Gangdisê, Himalaya et Hengduan. On y trouve également le célèbre mont Qomolangma et le grand canyon du fleuve Yarlung Zangbo. C’est au sud-ouest de ce plateau surnommé le « Toit du monde » que se situe la région autonome du Tibet, à la frontière sud-ouest de la Chine. Son environnement est le mieux conservé de la planète : les monts enneigés qui s’élèvent dans le ciel, les fleuves et rivières s’y déversant, les lacs plus bleus que le ciel, les précieuses faune et flore du plateau, la forêt vierge et les prairies à perte de vue. À ceux-ci s’ajoutent encore le majestueux palais du Potala, la culture et les arts ancestraux, les traditions folkloriques uniques...

L’environnement géographique particulier et sa longue histoire ont généré un paysage naturel propre au Tibet et une civilisation fascinante, contribuant à en faire un paradis qui émerveille les voyageurs, les artistes et les photographes.

En 1959, sous la direction du PCC, toutes les ethnies tibétaines instaurèrent la réforme démocratique, abolissant ainsi un régime féodal de servage extrêmement obscurantiste, cruel et sauvage, et la théocratie. Le gouvernement local tibétain du Kashag, réactionnaire, fut dissous et les contrats de vente d’esclave en usage depuis plusieurs générations furent brûlés. Dès lors, les mendiants dans les rues de Lhasa, les forgerons de Barkhor, les esclaves nangsans du bassin irrigué par les trois fleuves (Nujiang, Lancang et Jinsha), de même que les pauvres pasteurs vivant sur la prairie Changtang, devinrent les maîtres du Tibet. De la pauvreté à la prospérité, ils ont chanté d’un air mélodieux un Tibet harmonieux et écologique où l’on mène une vie relativement aisée et où règne la paix.

Le Tibet accède à une certaine aisance

« Si haut que soit le mont Himalaya, il a son sommet. Si long que soit le fleuve Yarlung Zangbo, il a sa source. Quelle que soit la peine dont a souffert le peuple tibétain, elle a eu sa fin. Grâce à l’arrivée du PCC, l’amertume a été transformée en douceur. »

—Extrait de Grâce à l’arrivée du PCC, l’amertume a été transformée en douceur, chanson de Tseten Drolma, chanteuse tibétaine

Cette chanteuse jouit d’une grande popularité en Chine. Sa chanson reflète les aspirations communes des diverses ethnies du Tibet.

En tant que tibétologue, Lhorong Dradul est l’un des rédacteurs du Rapport sur le développement économique et social sur le Tibet, publié en mars 2009. Depuis 1996, il se consacre aux recherches sur l’aide aux pauvres du Tibet. Chaque année, il s’immerge au Tibet et se mêle aux pasteurs et agriculteurs tibétains; c’est ainsi qu’il a été témoin du développement économique et social du Tibet depuis une décennie.

L’equus kiang, âne sauvage du Tibet

« Une simple tasse de thé au beurre peut témoigner de l’évolution économique et sociale du Tibet », souligne-t-il. Parmi les trois villages pauvres qu’il a parcourus, jadis, seuls 10 % des pasteurs et agriculteurs tibétains étaient en mesure d’en boire à tout moment, environ 40 % le faisaient seulement le matin, et le reste, soit près de la moitié, était incapable d’en boire même une fois par jour. Mais aujourd’hui, plus de 90 % d’entre eux peuvent en jouir tous les jours.

La réforme démocratique instaurée au Tibet en 1959 a donné naissance à la première nouvelle ère dans l’histoire du Tibet, empreinte de dynamisme et marquée par la démocratie et la dignité. Désormais, un certain nombre de travaux modernes d’infrastructure ont vu le jour les uns après les autres, jetant une base solide pour le développement économique et social du Tibet. Quant à l’industrie moderne, partie de zéro, elle a érigé un système de production industrielle propre au Tibet, reposant principalement sur l’industrie minière, le bâtiment et les travaux publics, l’artisanat ethnique, ainsi que la médecine et la pharmacopée tibétaines. Le PIB a connu une croissance annuelle moyenne de 8,9 % au Tibet, et son volume économique total a été multiplié par 59 en 50 ans. En 2008, sa valeur ajoutée industrielle représentait 171 fois celle de 1959.

Avant la réforme démocratique, ses agriculture et élevage étaient arriérés. Sur le plan agricole, les récoltes ne dépassaient pas 4 à 5 fois le volume des semences. Et dans les régions pastorales, le taux de mortalité du bétail restait élevé; en revanche, le nombre de bétail prévu pour l’abattage était bas. Quand ils se trouvaient exposés aux tempêtes de neige, les agriculteurs et pasteurs manquaient de nourriture et de vêtements, malgré leur dur labeur pendant toute l’année. Mais à présent, l’agriculture et l’élevage ont opéré de profondes transformations, caractérisées par une grande efficacité et un souci écologique. Un groupe de marques de haute gamme a investi une certaine part de marché dans la région autonome, même dans le pays. En 2008, le revenu net par habitant des agriculteurs et éleveurs a atteint 3 170 yuans dans toute la région autonome. Ils ont assuré le maintien d’une croissance à deux chiffres pendant six années consécutives.

Toujours avant la réforme démocratique, le Tibet ne comptait aucune route moderne, alors que de nos jours, les transports aérien, ferroviaire et routier s’y développent harmonieusement. Lhasa jouit d’un réseau de transports qui rayonne dans toute la région.

Un mont sacré Le lac sacré Nam Co
Le palais Yumbulagang, le premier temple du Tibet

En se promenant dans les rues de Lhasa, on peut remarquer que les gens mènent une vie moderne aussi pratique et confortable qu’ailleurs, même s’ils se trouvent sur le plateau le plus haut du monde. Une récente étude a révélé qu’en mai 2009, le nombre de voitures particulières était de 64 441 unités à Lhasa, en moyenne une pour quatre personnes. La surface habitable par habitant dans les villes et bourgs du Tibet était de 32,7 m2. Les bâtiments, autrefois faits de terre et de bois, sont maintenant en pierre et en bois. En parallèle, des quartiers résidentiels de différents niveaux y poussent comme des champignons. Quant aux articles d’usage courant pour les citadins tibétains, ils sont devenus plus modernes et de meilleure qualité. La preuve : les appareils électroménagers, notamment le téléviseur en couleurs, la machine à laver et le réfrigérateur ont déjà envahi les modestes foyers depuis longtemps.

Depuis 50 ans de réforme démocratique, le Tibet a fait des progrès à pas de géant dans tous les domaines, allant des équipements médicaux et sanitaires à l’éducation et la culture, en passant par la protection de la culture traditionnelle ethnique et le respect de la liberté religieuse.

Le Tibet de paix

« La réforme démocratique est un choix grandiose consistant à changer le sort de la population tibétaine, la ligne de faîte de l’histoire de l’ancien et du nouveau Tibet, un jalon de l’histoire mondiale dans l’abolition de l’esclavage et une contribution éminente apportée par le PCC et le peuple chinois à la cause mondiale des droits de l’homme. »

—Extrait d’un article de Radi, ancien vice-président du Comité permanent de l’APN, publié dans le Quotidien du peuple le 26 mars 2009

Le 19 janvier 2009, l’organe législatif de la région autonome du Tibet a adopté une proposition et a fixé le 28 mars comme Journée d’émancipation des serfs tibétains.

L’équitation est l'un des divertissements préférés des pasteurs. Un troupeau de chèvres PHOTOS : ZHANG HUA

La réforme démocratique de 1959 a permis à un million de serfs, représentant plus de 90 % de la population totale du Tibet, de s’émanciper. Les codes de l’ancien Tibet ont été abrogés, la Constitution et les autres lois de la Chine nouvelle leur ont assuré tous des droits.

Le Tibet compte une trentaine d’ethnies, dont les Tibétains, Han, Monba, Lhoba, Mongols, Naxi, Nu, Derung, Zhuang. Étant donné sa position géographique particulière et la forte concentration d’ethnies minoritaires, le maintien de la stabilité et le refus de la scission sont cruciaux.

Le 14 mars 2008, des émeutiers ont commis des actes de violence, de saccage, de pillage et de destruction par le feu dans des quartiers importants de Lhasa, causant de graves pertes humaines et matérielles et troublant fortement l’ordre social local. Une fois de plus a retenti au Tibet la sirène de la lutte contre la scission pour défendre l’unité de la patrie et l’union des ethnies.

Ces dernières années, la région autonome du Tibet s’en est tenue fermement au principe selon lequel la stabilité est primordiale. Elle s’attelle à l’édification d’un Tibet de paix, dans le but d’assurer la stabilité fondamentale à l’ordre social.

Pour renforcer la sécurité publique, elle perfectionne son dispositif de maintien de la stabilité, renforce le système de contrôle et de prévention de la société afin de prévenir toutes sortes d’agissements criminels et de les combattre en vertu de la loi. Elle traite avec justesse les questions sensibles et les difficultés qui touchent les intérêts vitaux de la population et améliore la gestion et les services en faveur de la population flottante. Mettant l’accent sur le travail de base à la campagne et consolidant les organisations de base, elle s’efforce de bâtir les premiers remparts pour assurer la stabilité. Elle attache également une grande importance à la sécurité de la production, particulièrement au niveau des aliments et des médicaments. Tout cela a permis de garantir la sécurité de la vie et des biens de la population et contribué à la stabilité sociale.

Le Tibet harmonieux

« Au crépuscule, je me tiens debout sur une haute colline et j’ai vu s’étirer le chemin de fer jusqu’à ma région natale. Il ressemble à un dragon géant serpentant par monts et par vaux pour apporter au plateau enneigé la paix et la prospérité. C’est une route céleste miraculeuse qui nous emmène au paradis sur terre... »

—Extrait de Route céleste, chantée par la chanteuse tibétaine Pasang

Les paroles de cette chanson m’accompagnaient dans le véhicule qui traversait de hautes montagnes et des vallées profondes à l’intérieur du Tibet. Je m’étonnais des serres maraîchères qui défilaient sous mes yeux et des habitations modernes particulières qui se cachaient dans les montagnes.

Depuis la réforme et l’ouverture, l’autorité centrale a toujours attaché une grande importance au développement et à la prospérité de tous dans la région du Tibet. Des années 1980 au début de ce siècle, le gouvernement central a convoqué, à quatre reprises, une session de travail consacrée au Tibet et a déterminé successivement 222 projets clés de construction à son intention. Ils sont tous étroitement liés à la vie des habitants tibétains. Selon les statistiques, pour les seules infrastructures, de 1951 à 2008, l’État a injecté plus de 100 milliards de yuans. Et de 1959 à 2008, les finances centrales ont transféré au total plus de 201,9 milliards de yuans au Tibet, soit une croissance annuelle moyenne de près de 12 %. Depuis 1994, l’autorité centrale a désigné, l’un après l’autre, une soixantaine d’organismes d’État relevant de l’autorité centrale, 18 provinces et villes, de même que 17 entreprises relevant de l’autorité centrale, pour accorder au Tibet des aides ciblées dans son édification économique. Outre 6 056 projets d’assistance ciblée, elle a envoyé 3 747 cadres au Tibet pour y travailler.

Au Tibet, si le temps permet de se promener dans différents endroits, on peut entendre partout des histoires liées aux aides accordées par d’autres régions. Grâce aux assistances des provinces du Guangdong et du Fujian, Nyingchi, tout près du grand canyon du fleuve Yarlung Zangbo, est devenue ces dernières années une nouvelle ville modèle de la région autonome. Les revenus de ses agriculteurs et éleveurs sont les plus élevés de la région autonome, et ses paysages charmants captivent les touristes chinois et étrangers.

Depuis 50 ans, grâce aux aides fournies par l’autorité centrale et d’autres régions, et aux efforts conjugués des habitants tibétains, des changements considérables ont eu lieu au Tibet.

Le Tibet écologique

« En Chine, le Tibet se situe au plus proche du ciel et il est aussi au plus loin de la pollution. »

—Extrait du Rapport sur le développement économique et social du Tibet, par le Centre de recherches tibétologiques de Chine

Le Tibet est vraiment beau, avec ses plans d’eaux tels les lacs Nam Co, Yamzho Yumco et Mapam Yumco; avec ses monts comme le Qomolangma et le Kangrinboqê; avec ses paysages comme le plateau Qinghai-Tibet et la prairie du nord du Tibet; et avec son ciel bleu, ses nuages changeants, son soleil brûlant...

Pour préserver et perpétuer cette beauté, la région autonome du Tibet œuvre activement à la sécurité écologique et la protection de l’environnement, parallèlement au développement économique. Pour ce faire, ces dernières années, l’Assemblée populaire et le gouvernement de la région autonome ont élaboré et promulgué des dizaines de règlements locaux concernant divers domaines. En mars 2009, le gouvernement central a ratifié le Plan de protection et d’édification de l’écran de sécurité écologique du Tibet (2008-2030), visant à faire du Tibet un écran maintenant la sécurité écologique nationale avec l’aide des finances centrales.

Disposant d’une grande surface de forêt vierge en parfait état de conservation, le Tibet fait partie des provinces et régions autonomes les plus riches en ressources forestières, avec un taux de boisement de 11,3 %. La diversité de ses espèces d’animaux sauvages le place au 3e rang national, et en terme de quantité d’animaux sauvages, il figure parmi les premières du pays. Ses marécages, dont plus de 90 % restent intacts, sont les plus importants de Chine. Ses prairies (plus de 80 millions d’hectares) et ses terres labourées (plus de 20 millions d’hectares) ne souffrent d’aucune pollution industrielle. Parallèlement, ses quelque 1 600 lacs dispersés sur le plateau ont conservé leur état primitif. Lhasa est le chef-lieu le moins pollué et possède la meilleure qualité environnementale de Chine.

La qingke (orge du Tibet) verdoyante, les montagnes enneigées, les troupeaux de moutons et de yacks, les prairies luxuriantes, les lacs sacrés, les ruisseaux dévalant librement, les gens faisant sans cesse tourner leur moulin à prières... Tout cela constitue la beauté du Tibet !

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