Sommaire du Mai 2001
 
 

De l'obscurité à
la clarté

-Le cinquantenaire de la libération pacifique du Tibet

Depuis la dynastie des Yuan, il y a plus de 700 ans, le gouvernement central de la Chine exerce un pouvoir souverain sur le Tibet. Au XIXe siècle, la Chine a subi l'agression des puissances impérialistes. Ces pays ont fait des incursions dans l'intérieur de la Chine, mais ils ont aussi pénétré au Tibet. Ils ont monté cette région contre sa patrie. A la veille de l'avènement de la Chine nouvelle en 1949, comme les activités sécessionnistes de ces pays s'étaient aggravées, peu de temps après la fondation de la République populaire de Chine, le Comité central du Parti communiste de Chine et Mao

Zedong ont donné l'ordre de libérer pacifiquement le Tibet.
La libération pacifique a débuté à Qamdo. A travers le développement de ce petit bourg de l'est du Tibet, on peut découvrir le parcours des derniers 50 ans. L'évocation de Li Guozhu, une combattante de l'APL qui a participé à la libération de Qamdo, permet de connaître les efforts déployés par les Han et les Tibétains et l'abnégation dont ils ont fait preuve.

Cinquante ans ne sont pas une longue période dans l'histoire de l'humanité. C'est justement pour cela que la transformation du Tibet est si précieuse et si réjouissante. Raidi, président du Comité permanent de l'APN de la région autonome du Tibet, nous présente cette métamorphose. C'est une occasion de bien connaître le nouveau Tibet.

-NDLR

Le Tibet, de plus en plus
proche de nous

Entretien avec Raidi,
président du Comité permanent de l'APN du Tibet

" Les 50 ans qui ont suivi la libération pacifique constituent une marche de l'obscurité vers la clarté, du retard vers le progrès, de l'ignorance vers la civilisation, de la pauvreté vers la richesse, de la fermeture vers l'ouverture. " C'est en ces termes que Raidi a évalué la situation.
On compare souvent l'ancien Tibet à la société européenne du Moyen Age. Le gouvernement et les nobles monopolisaient le pouvoir politique et les moyens de production, même l'occupation des serfs. Les propriétaires décidaient à leur gré de la vie et de la mort des serfs, et ceux-ci n'avaient aucun droit. Ils travaillaient inlassablement, mais vivaient dans le dénuement le plus complet. Le fruit de leur travail allait aux propriétaires. En 1951, la libération pacifique du Tibet a fait franchir à cette région le premier pas vers la civilisation et le progrès. Quelques années plus tard, en 1959, la réforme démocratique a éradiqué complètement le système de l'exploitation cruelle, et elle a édifié une nouvelle région où l'égalité et la liberté ont fourni des conditions favorables au développement et à la vie du peuple tibétain.
Aujourd'hui, autour du Potala, une ville moderne se dresse. Les voitures roulent dans des grandes avenues plutôt que dans des chemins bourbeux. Dans les vallées désertiques où déambulaient des caravanes de yacks, sont construites des routes qui serpentent dans les montagnes. Maintenant, aéroport, écoles, tours de TV, industries modernes, sont partie composante du Tibet, tout comme les anciens temples.
C'est la population du Tibet qui a vécu le plus grand changement. Le "Toit du monde " n'est plus isolé du monde extérieur. Comme la population d'ailleurs, celle du Tibet lit le journal, utilise les appareils de télécoms modernes, s'instruit et va travailler tous les jours aux usines ou dans les magasins, et même prend les informations dans Internet.
Les Tibétains peuvent annoncer fièrement que, en 50 ans, il ont créé un nouveau Tibet.
Dans ce contexte, le président a pris plaisir à parler avec notre journaliste du développement économique, de la construction des infrastructures, de l'amélioration du niveau d'éducation, etc.
Notre entretien a commencé par la construction du chemin de fer Qinghai-Tibet, approuvée récemment. C'est un chemin de fer long de 1 100 km qui sera construit en six ans et qui reliera Lhasa, la capitale de la région autonome du Tibet, à Golmud, ville de la province du Qinghai. La construction de cette ligne est du jamais vu dans le monde.
" Ne minimisons pas les difficultés de cette ligne de 1 100 km; une moitié va traverser des terrains glacés en permanence et l'autre moitié passera dans des hautes montagnes dont l'altitude se situe à 5 000 m. Pour cette raison, la construction de cette ligne remporte deux records mondiaux : celui du chemin de fer le plus long sur le haut plateau et celui du plus long sur un terrain glacé en permanence. " Il dit avec fierté : " Ce chemin de fer doit surmonter les risques de glissement de terrain, les coulées boueuses, l'érosion des roches, traverser une zone de séisme et les deux réserves de protection de la nature sur le haut plateau Qinghai-Tibet. La construction doit tenir compte de la protection des animaux sauvages, de l'environnement de vie, de l'environnement botanique de la zone de la source du Yangtsé et de celle du fleuve Jaune, ainsi que de la santé, des heures de travail, de l'alimentation en oxygène et du mal des montagnes après la mise en chantier dans cette zone à haute altitude. "
Ce genre de difficultés a empêché à deux reprises le démarrage de la construction de cette ligne. La première fois c'était dans les années 50 et, la deuxième fois, la construction a commencé en 1979, mais on a dû l'arrêter à l'entrée du Tibet.
" Le Tibet a besoin de cette ligne ferroviaire ", affirme le président Raidi.
Au cours des six dernières années, le PNB du Tibet a augmenté annuellement de plus de 10 %, et le taux moyen annuel de croissance a atteint 12,9 %, ce qui permet à la région de se classer au premier rang au pays. Cependant, sur le continent chinois, le Tibet est la seule région à ne pas être reliée par le chemin de fer. Le transport aérien est relativement limité; quant au transport routier, il est toujours influencé par le climat rigoureux de cette région et il est interrompu de temps en temps.
Les produits de l'agriculture et de l'élevage sont abondants, mais les difficultés d'accès entravent leur exportation et même leur circulation à l'intérieur du Tibet. Les secteurs industriels établis récemment comme la pharmacie, les minerais, l'alimentation verte et le secteur touristique ont besoin d'une ligne de transport stable pour importer des matières premières et amener les touristes.
Pour dissiper les préoccupations liées à la mise en service de la ligne ferroviaire, le président Raidi affirme : " Ce chemin de fer ne devrait pas causer de dégâts à l'environnement. "
Après l'arrêt de la construction du chemin de fer en 1979, des scientifiques et des techniciens venus de tous les coins du pays n'ont jamais cessé leur prospection et les tests sur place. Ils ont présenté un projet plus global sur la construction de cette ligne, y compris la protection de l'environnement, afin de réduire au maximum les dégâts qu'elle pourrait causer par cette ligne. Dans les zones des sources des fleuves Yangtsé, Jaune et Mékong où passera le train, avant l'installation des rails, on verra à relocaliser les herbes et les arbres.
Le train ne passera qu'en bordure de la réserve de protection de la nature Hoh Xil et ne devrait pas empêcher les animaux sauvages d'y vivre. Malgré tout, le ministère du Chemin de fer demande de construire un passage spécial permettant aux animaux de traverser le chemin de fer librement.
L'investissement total de ce chemin de fer dépasse 13 milliards de yuans, l'équivalent de la valeur globale de la production annuelle du Tibet. C'est un moteur puissant qui peut propulser le développement économique du Tibet. Et Raidi de poursuivre : " Le chemin de fer Qinghai-Tibet aura une influence sans précédent sur le Tibet, accélérera son développement économique et poussera en avant le progrès social et le développement des secteurs divers comme le tourisme, l'exploitation des ressources, le commerce, etc. "
Cette ligne raccourcira la distance entre le Tibet et les autres régions du pays et le monde, non seulement au plan géographique, mais aussi dans les domaines de l'économie, de l'éducation, de la culture et des autres dans lesquels les Tibétains déployent maintenant tous leurs efforts.
Le président Raidi a aussi parlé de l'éducation. Selon ses dires, le taux de fréquentation scolaire atteint 85,8 %, les taux de couverture de la radiodiffusion et de la télédiffusion sont de 77,8 % et de 76,2 %. Dans dix ans, à Lhasa, pour la zone urbaine, la qualité de l'éducation aura atteint le niveau moyen de l'intérieur du pays et, dans 15 ans, la modernisation du système d'éducation sera accomplie. Pour faire correspondre l'éducation aux caractères du Tibet -vaste étendue peu peuplée- un réseau de télé-enseignement sera formé au cours des cinq prochaines années, ce qui bénéficiera avant tout aux enfants d'âge scolaire de la zone pastorale et agricole autour de Lhasa et aux enfants des villes qui enrichiront leurs connaissances par Internet.
Quant à la maîtrise de l'informatique, les Tibétains ne tirent pas de l'arrière. Le développement d'Internet est en plein essor au Tibet. Les cafés Internet qui sont apparus dans des rues de Lhasa et de Xigazê sont des nouveaux endroits fréquentés par les jeunes. Des unités administratives et des entreprises du Tibet commencent à utiliser Internet pour le recrutement. L'organisme du gouvernement veut utiliser Internet pour présenter le Tibet. Par conséquent, le Centre national de l'informatique du Tibet a été établi. C'est un site Web qui présente le plus grand nombre d'informations sur le Tibet. Maintenant, ses lecteurs de partout dans le monde peuvent lire ses deux éditions en chinois et en anglais.
Le Potala, ancien palais, commence à utiliser l'ordinateur pour gérer le grand nombre de ses objets anciens.
Pour répondre au développement rapide de son économie, le Tibet a un besoin pressant d'introduire des personnes qualifiées de l'intérieur du pays. Lhasa a adopté récemment des mesures de recrutement. Le personnel nécessaire couvre tous les secteurs, y compris la gestion d'entreprise, l'exploitation des ressources touristiques, la technologie, l'informatique, l'urbanisme, la médecine et la santé publique, l'éducation, etc. Le gouvernement offre des crédits au personnel scientifique pour effectuer de la recherche.
Raidi a indiqué : " Il nous faut bien réaliser que la base de développement du Tibet est faible, le Tibet manque surtout de personnel qualifié. "
En 2001, la Chine débute le travail du Xe Plan quinquennal et le Tibet fait face à une nouvelle étape de développement. Raidi est plein de confiance pour l'économie tibétaine. Il déclare : " Nous faisons des efforts pour maintenir une croissance économique annuelle de plus de 12 %. En 2005, la moyenne du PNB par habitant du Tibet se classera au premier rang dans l'Ouest de la Chine. "
Pour atteindre cet objectif, le Tibet a élaboré un nouveau plan qui mettra l'accent sur ses quatre secteurs qui abondent en ressources: tourisme, agriculture écologique du haut plateau, pharmacologie tibétaine et minerais, et qui permettra à tous ses secteurs industriels piliers de s'ouvrir vers l'extérieur.
Aujourd'hui, Lhasa est une ville prospère où se rassemblent les hommes d'affaires et les touristes de tous les coins du pays et même du monde. Une femme de l'intérieur du pays a affirmé que, un jour à Lhasa, elle avait rencontré plus d'étrangers qu'elle en avait rencontrés à l'intérieur du pays.
L'aspect urbain et les temples millénaires composent une image merveilleuse, ce qui illustre précisément l'histoire du développement du Tibet. S'il n'y avait pas eu cette grande transformation, il y a 50 ans, quel aspect présenteraient maintenant Lhasa et le Tibet ? Et comment évalue-t-on l'histoire des cinq décennies passées ?

-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-
Retour

Adresse: 24, rue Baiwanzhuang, Beijing 100037, Chine
Fax: (0086-10) 68328338
Site Web: http://www.chinatoday.com.cn
E-mail: chinatoday@263.net
Tous droits réservés à La Chine au présent