Les
Coréens et les Hezhe
L'ethnie
coréenne regroupe une population de 1 923 400 personnes,
et la plupart de celles-ci habitent dans la province du Jilin dans
le Nord-Est du pays. La plus forte concentration se trouve dans
la préfecture coréenne autonome Yanbian du Jilin,
fondée en 1952, et qui couvre une superficie de 41 500 km2.
Cette préfecture est une région majestueuse où
l'on trouve des montagnes élevées et des vallées
profondes. Dans les monts Changbai, le plus haut pic s'élève
à 2 744 mètres au-dessus du niveau de la mer; c'est
un volcan éteint qui forme la ligne frontalière avec
la République populaire de Corée. La région
est riche au plan agricole (pommes et poires surtout) et produit
d'importantes quantités de tabac.
Une autre communauté compacte vit dans
le district coréen autonome Changbai, dans le sud-est du
Jilin. Cette dernière région est l'une des sources
importantes du pays pour le bois, le ginseng, la fourrure de martre
et les bois de cerf. C'est également l'habitat de nombreux
animaux sauvages.
Les
ancêtres de l'ethnie coréenne ont émigré
de la péninsule coréenne à la fin du XVIIe
siècle, et la plupart étaient des paysans qui fuyaient
l'oppression des seigneurs féodaux. Suite à une famine
grave dans la partie nord de la Corée en 1869, de nombreux
Coréens se sont installés alors dans la région
actuelle de Yanbian. Une autre vague de migrations a eu lieu lorsque
le Japon annexa la Corée et chassa les paysans de leur terre.
Us et coutumes
Les Coréens ont leur propre langage parlé
et écrit. Leur alphabet est simple et ingénieux et
les Coréens en sont très fiers.
La robe coréenne traditionnelle est blanche,
symbole de simplicité et de sérénité.
Les hommes portent un pantalon bouffant attaché
à la cheville et un veston fermé à droite.
Ils portent aussi parfois un chapeau noir en poils de cheval. Les
femmes portent des jupes volumineuses et une veste courte s'arrêtant
juste sous les aisselles.
La cuisine est très épicée
et comprend des kimchi ((légumes marinés), des nouilles
froides, des gâteaux de riz glutineux et de la viande de chien.
Les maisons coréennes sont construites
en bois avec des avant-toits bas en tuiles ou des toits recouverts
de chaume. Elles sont chauffées par des cheminées
situées sous une plate-forme surélevée dans
les pièces principales, laquelle sert également de
lit et de siège. On enlève les chaussures avant d'entrer
dans la maison.
Les Coréens se passionnent pour la musique.
Ils chantent et dansent sous l'accompagnement de tambours et de
flûtes. En plus les fêtes traditionnelles célébrées
en Chine, les Coréens soulignent particulièrment le
centième jour d'un enfant et le 60e anniversaire de naissance
d'une personne.
Autrefois, les hommes travaillaient aux champs
alors que les femmes s'occupaient de la maison. Le fils aîné
devenait le chef de famille à la mort de son père
ou si ce dernier devenait incapable de gérer les affaires
familiales. On pratiquait la monogamie mais le mariage précoce
et l'adoption d'une enfant fiancée étaient chose courante.
Aujourd'hui, la région de Yanbian est renommée
pour ses organisations culturelles et ses troupes de théâtre.
Mentionnons entre autres, l'Association unie de la culture de Yanbian
et des travailleurs artistiques et la section de Yanbian de l'Association
des écrivains chinois. Les chants, les danses et les compagnies
théâtrales de Yanbian sont renommées partout
au pays.
Les Coréens ont également mis en
place un réseau particulièrement efficace de centres
de soins et d'hôpitaux, dont l'Hôpital de Yanbian, une
centre de traitement de la tuberculose, un hôpital anti-épidémique
et un centre psychiatrique. La préfecture coréenne
autonome de Yanbian s'enorgueillit de standards très élevés
aux plans de la maternité, du soin des enfants et du planning
familial, de même que de résultats enviables dans la
lutte contre les maladies endémiques.
Les Hezhe
Les Hezhe forment la plus petite ethnie de la
Chine. En fait, avant 1949, ils n'étaient qu'environ 300.
Aujourd'hui, on en compte près de 4 300. Les Hezhe sont des
nomades qui vivent surtout de la chasse et de la pêche dans
la plaine située près des fleuves Heilong, Songhua
et Wusuli, dans les districts de Tongjiang, Fuyuan et Raohe de la
province du Heilongjiang. Leur langue n'a pas de forme écrite
et ils utilisent le chinois courant, tant à l'oral qu'à
l'écrit, pour communiquer avec le monde extérieur.
En hiver, ils se déplacent en traîneaux et chassent
en skis. Ils sont particulièrement habiles en menuiserie,
en tannerie et en fonderie.
Ils sont issus de l'ethnie nomade des Nüzhe,
une ethnie de chevaliers tatars qui ont ravagé la frontière
septentrionale de nombreuses dynasties chinoises. Les Hezhe se donnent
différents noms, dont Nanai, Nabei et Naniao, tous signifiant
aborigènes. La première vague de leur arrivée
a eu lieu sous la dynastie des Tang (618-907) lors de l'établissement
de la région militaire Heilong pour administrer cette région.
Au début de la dynastie des Qing (1644-1911), les Hezhe furent
intégrés au système militaire des Huits Bannières
des dirigeants mandchous. Aujourd'hui les Hezhe administrent leurs
propres affaires dans la commune autonome hezhe de Xiabacha, district
de Fuyuan.
Us et coutumes
Les vêtements traditionnels des Hezhe sont
confectionnés de peaux de poissons et de peaux de chevreuils.
Les hommes décorent leurs vêtements de boutons faits
d'os de poissons-chats et le col et les poignets de leurs vêtements
sont teints de motifs en forme de nuages. Les femmes portent des
robes en peau de poisson ou de chevreuil, décorées
de coquillages et de bandes de couleurs en peau de chevreuil teinte
de motifs de nuages, de plantes et d'animaux. La peau d'ours et
l'écorce de bouleau sont également utilisés
pour confectionner des bottes épaisses que tout le monde
portent en hiver. La broderie est un art très développé
parmi les Hezhe, art qui s'est probablement perfectionné
au cours de siècles de longues nuits hivernales. Des motifs
géométriques et floraux décorent les vêtements,
les chaussures et les blagues à tabac.
Les filles célibataires nattent leurs cheveux
en une longue tresse, alors que les femmes mariées en ont
deux. Les bracelets sont des bijoux courants pour toutes les femmes,
mais seules les femmes âgées portent des boucles d'oreilles.
La monogamie est la pratique, mais, autrefois, on fermait les yeux
sur la polygamie des membres les plus riches de la tribu. Les partenaires
de mariage devaient être choisis parmi les membres d'un autre
clan, et les mariages précoces, arrangés par les parents
étaient la coutume. Aucune cérémonie de mariage
n'était tenue et l'on voyait d'un mauvais il le remariage
d'une veuve. Les morts étaient enterrés dans la nature,
dans une fosse entourée de bûches de bois recouverte
d'un tertre. Les enfants décédés en très
bas âge étaient enveloppés d'écorce de
bouleaux et suspendus à des branches d'arbres, dans l'espoir
que leur esprit soit libéré dans l'atmosphère
et apporte la prospérité aux parents.
Raconter des histoires et chanter des ballades
font partie des passe-temps favoris des Hezhe dont le folklore est
particulièrement riche. Certaines ballades et épopées
peuvent durer des jours, puisque les histoires des anciens héros
sont racontées en alternant avec des chants. Les shuohuli,
des chansonnettes vivantes, sont interprétées par
les anciens pour initier les plus jeunes aux coutumes tribales.
Les Hezhe interprètent également des chants improvisés
: les plus typiques sont les jialingkuo et les henina. Toutefois,
peu à peu, toutes ces coutumes tombent en désuétude,
tout comme le chamanisme qui était la religion primitive
des Hezhe.
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