Sommaire du Mai 2001
 
 

Sonorité à la chinoise : le erhu et le guqin

Depuis des millénaires, la musique a toujours tenu une place importante dans la culture chinoise et a acquis une touche bien personnelle. C'est ainsi que les mélomanes du monde entier peuvent associer facilement à cette culture le son bien particulier de deux instruments de musique traditionnels, sans même, bien souvent, connaître leur nom. Ces deux instruments sont le erhu et le guqin.

Le erhu

C'est une sorte de violon à deux cordes, appelé aussi huqin. On dit que son ancêtre remonterait à la dynastie des Tang (618-907) et l'instrument, le xiqin, à une tribu mongole appelée Xi. A l'époque de la dynastie des Song (960-1279), la deuxième génération du huqin était un instrument solo joué lors des banquets impériaux. La distinction d'avec le huqin est apparu sous les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911), au moment de l'âge d'or des opéras locaux. Le erhu s'est alors développé en une " école " différente. Après la fondation de la Chine nouvelle, la fabrication du erhu, l'art de son exécution et l'éducation musicale de cet instrument se sont rapidement développés. Deux artistes célèbres Hua Yanjun (1893-1950) et Liu Tianhua (1895-1932) ont apporté une contribution exceptionnelle à l'amélioration du erhu et ils l'ont fait passer du statut d'instrument d'accompagnement dans un opéra à celui d'instrument solo.

Le tambour du erhu est la caisse de résonance de l'instrument et est habituellement fabriqué de bois de santal ou d'ébène. Il a une forme hexagonale et mesure environ 13 cm de long. L'orifice avant est recouvert de peau de python et celui de l'arrière est laissé ouvert ou rempli de " fenêtres sonores " de différentes formes. Les fonctions de cette caisse de résonance sont d'amplifier les vibrations des cordes. Le cou du erhu mesure 81 cm de long et est fabriqué des mêmes matériaux que le tambour. A l'extrémité de la tige, la tête est recourbée et on y trouve les chevilles de réglage. Le musicien fait émettre des sons en touchant les cordes en différents points le long du cou de l'instrument. L'archet possède habituellement des cordes en soie ou en nylon. Il a 76 cm de long et est fabriqué de roseau que l'on courbe lors de la cuisson. La posture que le musicien doit adopter pour jouer du erhu est la même que celle adoptée pour les autres sortes de huqin, la main gauche tenant le violon et la droite, l'archet.

Le erhu joue souvent un rôle capital dans les orchestres nationaux. Dans les orchestres plus petits, on a habituellement 2 à 6 erhu, dans les plus grands, 10 à 12. En fait, le erhu joue le même rôle que le violon dans les orchestres occidentaux. On l'appelle le prince des instruments de musique nationaux. La tonalité du erhu est douce, incomparable, raffinée et polyvalente.

Le guqin

Cet instrument, dont l'histoire remonte à plus de 2000 ans, a été introduit du Japon et de la Corée durant la dynastie des Tang (618-907). Sa musique s'est particulièrement développée à partir du folklore et de la littérature. Durant la dynastie des Qing (1644-1911), la plupart des guqin avaient 14 cordes et deux groupes d'octaves. Au fil des ans, le nombre de cordes a changé, passant de cinq à 49 cordes. Actuellement, le guqin à 21 cordes est le plus courant.

Le corps du guqin est fabriqué de bois d'ébène, de bois de corail ou de bois de rose, alors que la surface et la plaque de base sont fait d'abrasin. La tête du guqin est appelée yueshan et le sillet est fait de petites pièces d'os. Les cordes sont tenues ensemble par une épine de supports. L'épine peut être fabriquée de bois, de bambou, d'os de chameau ou d'ivoire et avoir différentes formes, parfois en pyramide, en épée, etc. Une poutre en croix inclinée, située dans la boîte de résonance, règle le ton. Chaque corde possède un ton, de sorte que lorsqu'on accorde le guqin, la corde la plus basse est réglé au Sol ou au Do. Le musicien doit s'asseoir pour jouer de cet instrument et laisser un bon espace entre lui et le guqin. Règle générale, la partie supérieure de son corps, surtout la tête et les épaules, battent la mesure de la mélodie. Des médiators sont collés au doigts pour améliorer le son des cordes lorsque le muscien les touche. Le guqin est particulièrement approprié pour évoquer les images d'eau, d'arbres et de firmament.

Différentes écoles sont apparues au fil de l'histoire. L'Ecole du Zhejiang est renommée pour sa complexité, celle du Shandong, pour sa sonorité et sa simplicité, celle de Chaozhou pour sa douceur, alors que celle du Henan est vivante et osée.

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