CHINAHOY

31-October-2013

Écoconstruction et transports verts

 

Le bus de transit rapide (BRT) a été introduit dans de nombreuses villes chinoises, comme à Changzhou, dans le Jiangsu.

 

LI YUAN, membre de la rédaction

L’émergence de l’industrie verte est un phénomène récent en Chine. Il y a quelques années seulement, le gouvernement chinois a lancé le projet de généraliser les ampoules basse consommation, sensibilisant les ménages aux écarts en termes de consommation d’énergie et de protection environnementale entre lampes à incandescence classiques et lampes fluorescentes compactes. D’autres initiatives ont été formulées par la suite, telles que l’encouragement à l’utilisation de sacs recyclables, l’octroi de subventions à l’achat d’appareils électroménagers écologiques et la participation à la Journée mondiale sans voiture. Ainsi les Chinois ont-ils pris de plus en plus conscience de la nécessité d’économiser l’énergie et de s’orienter vers l’industrie durable.

Lors de l’enquête sur les indicateurs d’efficacité énergétique menée par l’entreprise Johnson Controls, 61 % des sondés chinois ont reconnu qu’ils attachaient aujourd’hui plus d’importance à l’économie d’énergie que l’année précédente, une progression plus élevée que partout ailleurs dans le monde.

Les départements concernés du gouvernement central s’appliquent à prendre des mesures pour mettre en œuvre le plan quinquennal qui prévoit d’élever à 4 500 milliards de yuans d’ici 2015 la valeur totale de la production générée par les industries liées à l’économie d’énergie et à la protection de l’environnement, visant une contribution de 2 % de la valeur ajoutée de ces industries au PIB.

Ne pas copier le modèle occidental

La construction est un des secteurs les plus énergivores. À Beijing, elle représente entre 20 % et 24 % du total de l’énergie consommée par la métropole. C’est pourquoi le bâtiment vert est considéré comme un contenu important dans le programme chinois d’aménagement écologique et d’économie d’énergie.

« Le point clé de la réduction des émissions réside dans la recherche d’un nouveau mode de vie et de consommation. La construction constitue sans doute le domaine dans lequel les plus grands progrès en matière d’économie d’énergie pourraient être faits », a expliqué Jiang Yi, membre de l’Académie chinoise de l’Ingénierie.

Parmi les participants au sondage de Johnson Controls, 60 % ont déclaré qu’ils préféraient louer un bâtiment écologique certifié à un bâtiment traditionnel, sous réserve d’un prix abordable. Mais bien que le marché de l’écoconstruction grossisse de jour en jour, Jiang Yi ne crie pas victoire : « Le développement et la diffusion des technologies économes en énergie jettent les bases de la construction écologique. Mais il ne suffit pas d’accumuler pléthore de technologies, car de nombreux facteurs sont à prendre en compte, tels que le climat et les besoins du marché. Pour juger du succès d’un bâtiment vert, il faut considérer sa consommation énergétique réelle, et non la quantité d’installations photovoltaïques ou de matériaux isolants dont celui-ci est muni. »

« Le développement des bâtiments basse consommation en Chine ne doit pas copier le modèle occidental, qui a fait advenir la modernité au détriment des ressources. Il faut s’appuyer sur le concept de développement scientifique et s’engager dans une voie d’économie d’énergie propre à la Chine. Il convient de rechercher un nouveau chemin qui soit en harmonie avec la nature, en adoptant des mesures appropriées aux conditions réelles du pays », a ajouté Jiang Yi. Il estime qu’à l’heure du rapide développement social et de la pénurie des ressources, les plus grands défis dans le domaine de la construction verte ne relèveront pas du niveau technologique de la Chine, mais de sa capacité à faire preuve de sagesse.

Traiter les « maladies urbaines »

Au fil de l’accélération de l’urbanisation, une cascade de « maladies urbaines » ont fait leur apparition en Chine ces dernières années, comme les embouteillages, la hausse de la consommation énergétique et la dégradation accrue de l’environnement. Les gaz d’échappement des voitures, actuellement responsables de plus de 22 % des PM2,5, sont considérés comme l’une des principales sources polluantes. Les Chinois appellent d’urgence au développement des transports verts.

Pendant longtemps, la Chine a été appelée le « royaume de la bicyclette ». Mais celles-ci se font de plus en plus rares dans les villes, à mesure du développement industriel et de la transformation des modes de vie. En 2000, presque 38,5 % des résidents de Beijing choisissaient le vélo pour leurs trajets, mais ce pourcentage est désormais inférieur à 15 %. Pourtant, la bicyclette est vue comme le meilleur moyen de résoudre les problèmes qui perturbent à la fois l’environnement et la circulation routière.

L’ensemble des villes chinoises déploient des efforts en vue de trouver des solutions au trafic trop dense. La capitale chinoise a adopté de nombreuses mesures à cet égard, comme par exemple le contrôle du nombre de véhicules vendus, la limitation du nombre d’automobiles sur les routes, le développement des transports publics, la promotion des voitures à énergies nouvelles ou encore l’application de nouvelles normes relatives au carburant.

Le gouvernement central accorde une importance particulière au développement des transports verts. « Une série de mesures et politiques ont été initiées cette année, dans l’objectif de mettre en place d’ici 2020 un système de transport à faible émission de carbone », a fait remarquer Yang Chuantang, ministre des Transports.

En effet, dans ce secteur, le gouvernement diffuse activement les technologies écoénergétiques ainsi que les équipements fonctionnant à partir d’énergies renouvelables, tout en accélérant l’élimination du matériel gourmand en énergie et particulièrement polluant.

 

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