CHINAHOY

2-March-2016

Percées diplomatiques tous azimuts

 

HE YAFEI*

 

Ces dernières années, la Chine a engrangé toute une série de succès diplomatiques. En s'annonçant prête à lancer un nouveau type de relations internationales avec la coopération mutuellement bénéfique comme idée centrale, la Chine poursuit son effort visant à mettre en place un réseau de partenariats planétaires, à élargir ses relations avec toute une série de grands pays, à resserrer ses liens avec de nombreux pays en développement. Tout cela grâce à une coopération internationale approfondie, une participation accrue à la gouvernance mondiale, et à une contribution toujours plus importante d'idées et de projets, restituant son sens au concept de gouvernance mondiale, et offrant des pistes pour une réforme des mécanismes de l'ONU. Passons en revue les actions diplomatiques chinoises et les succès incontestables obtenus ces dernières années.

Élargissement de partena-riats planétaires

L'établissement de partenariats planétaires dans le respect de l'ouverture, de la tolérance et de la coopération mutuellement bénéfique a permis à la diplomatie chinoise de nouer des partenariats partout dans le monde.

L'établissement et l'élargissement de son réseau de partenariats planétaires constitue une innovation dans sa politique diplomatique traditionnellement orientée vers l'indépendance et la paix. Allant au-delà de la modalité du non-alignement et de l'alliance militaire sous la coupe des États-Unis, la Chine poursuit son idée d'une voie attachée à la justice et aux principes du droit international, qui recherche le bénéfice mutuel, insiste sur les concepts philosophiques et les valeurs fondamentales et puise son inspiration dans sa civilisation millénaire. Ses valeurs traditionnelles sont le dialogue par-delà les divergences, la primauté de la paix, l'harmonie respectueuse de la diversité et la concorde résultant de la paix avec les autres États. Des concepts et idées d'une grande vitalité et d'un fort pouvoir fédérateur.

La Chine rejette et lutte contre la mentalité de jeu à somme nulle, se prononce contre toute alliance exclusive. Elle préconise un ordre mondial ouvert et inclusif, la diversité et l'inspiration mutuelle, l'entente harmonieuse dans les relations internationales, le traitement d'égal à égal et la coopération à bénéfice mutuel. La diplomatie chinoise se construit sur le principe « amitié, sincérité, bénéfice mutuel et tolérance » vis-à-vis des pays voisins, et c'est bel et bien là l'état actuel de ses partenariats planétaires. La Chine a noué toutes sortes de partenariats stratégiques avec 67 pays et 5 organisations internationales, preuve que son approche du partenariat est appréciée et soutenue par un grand nombre de pays.

L'initiative du président chinois Xi Jinping de la construction, avec la communauté internationale, d'une communauté de destin, s'inscrit dans le prolongement de l'idée des partenariats planétaires. Le réseau de partenariats planétaires proposé par la Chine diffère par sa nature de l'alliance militaire planétaire conduite par les États-Unis. L'alliance militaire américaine, créée pendant la guerre froide, est fermée et exclusive. Elle a pour objectif fondamental l'affrontement, y compris militaire. Loin d'être une relation de partenariat sur un pied d'égalité, cette alliance, centrée sur les États-Unis, n'est qu'une garantie de sécurité dont dépendent certains pays.

Contrairement à cette alliance, le réseau de partenariats planétaires souhaité par la Chine, qu'ils soient « stratégiques » ou non, reste ouvert, inclusif et gagnant-gagnant. Il ne menace aucun pays tiers. Au contraire, il garde vivant l'esprit de Bandung préconisant l'égalité de tous les pays, grands ou petits, et les cinq Principes de la coexistence pacifique. Il se met au service de la préservation de la paix et de la stabilité dans le monde et fait la promotion du développement partagé de l'économie mondiale.

Le partenariat planétaire proposé par la Chine ne vise pas à favoriser les uns au détriment des autres, ni à former des camps opposés. Bien au contraire, il cherche à construire le « mondialisme » et une communauté de destin.

Loin d'être centré sur la Chine, le réseau de partenariats planétaires qu'elle préconise est un réseau de coopération multipolaire mondiale et régionale à différents niveaux, sur un schéma fait de cercles concentriques avec plusieurs points d'appui. Tout comme le réseau Internet, les partenaires sont interdépendants et reliés les uns aux autres sans centre unique. Qu'il s'agisse de la coopération Sud-Sud, de la coopération Nord-Sud, ou encore des échanges et coopérations sans distinction entre Nord et Sud, ou des coopérations inter-régionales, le monde où nous vivons a mille facettes. Les différents pays dans des conditions diverses suivent des modes de développement différents. Le réseau de partenariats planétaires encourage l'addition et la multiplication au lieu de la soustraction et des divisions. Il préconise un nouveau mode d'inspiration réciproque, d'interconnexion et de coopération entre les différents pays dans la période d'« Internet+ » qui s'ouvre

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Participation globale à la gouvernance mondiale

La gouvernance mondiale concerne l'ordre et les règles internationaux, et constitue le critère et le cadre permettant aux différents pays de résoudre les affaires internationales. La Chine, deuxième économie du monde, membre permanent du Conseil de sécurité et membre clé du G20, est un important participant, constructeur et contributeur à la gouvernance mondiale, et dans le même temps une force importante pour la promotion de la réforme de la gouvernance mondiale. La Chine participe en profondeur à la gouvernance mondiale, apporte idées et projets à cette dernière et enrichit le concept et le mécanisme de la gouvernance mondiale, ce qui exercera une grande influence à la création d'un nouvel ordre international au XXIe siècle.

En affirmant qu'avec la multiplication des défis planétaires, le renforcement de la gouvernance mondiale et la promotion de la réforme du mécanisme de la gouvernance mondiale constituent désormais des tendances irrésistibles, le président Xi a souligné l'importance de faire progresser le développement innovant du concept de gouvernance mondiale, mais aussi de faire valoir les points communs entre le savoir-faire et le concept de gouvernance existant dans la culture chinoise et les besoins de notre époque. Cela pour poursuivre la construction d'une communauté de destin de l'humanité et faire fonctionner un concept de gouvernance mondiale marqué par les consultations communes, la construction conjointe et le partage.

Depuis le début du XXIe siècle, la gouvernance mondiale subit des changements majeurs. Des changements qui se manifestent notamment dans les trois domaines suivants :

Premièrement, la crise financière internationale de 2008 qui a mis fin au mythe du « nouveau libéralisme » américain et du « consensus de Washington », mettant à mal aussi bien le soft power que le hard power des pays occidentaux, si bien que la reprise économique mondiale s'avère lente et peine à retrouver le niveau d'avant la crise. Les différents pays travaillent à l'exploration de nouveaux concepts et mécanismes de gouvernance mondiale. Le Capital de Karl Marx et Le Capital au XXIe siècle écrit par l'économiste français Thomas Piketty en 2014, quoique composés à plus d'un siècle de distance, étudient tous deux de manière approfondie l'avantage du capital sur le travail en termes de rendement, la cupidité de certains accroissant dangereusement la concentration du capital.

Deuxièmement, l'émergence généralisée des pays en développement réduit rapidement le fossé entre Nord et Sud qui définissait les rapports de forces au niveau mondial. La gouvernance mondiale passe progressivement de l'ancienne prédominance occidentale vers un modèle de gouvernance multipolaire. Malgré cela, les pays en développement ne disposent pas pour l'instant d'un système équilibré qui leur permette de faire entendre leur voix dans le système de la gouvernance mondiale.

Troisièmement, l'intégration de la Chine dans le système de gouvernance mondiale a d'ores et déjà produit des résultats remarquables. Dans un contexte de morosité persistante de l'économie mondiale, l'économie chinoise qui poursuit sa croissance représente la lumière au fond du tunnel, puisqu'elle a contribué pour plus de 30 % à la croissance mondiale. L'action désintéressée de la Chine dans la lutte contre la crise financière au sein du G20 lui a valu l'appréciation d'un grand nombre de pays. Les avantages spécifiques de la Chine de par son mode de gouvernance, la voie de développement qu'elle a choisi, ont attiré l'attention générale.

L'accroissement de la participation globale de la Chine à la gouvernance planétaire illustre bien le fait que la Chine entend œuvrer par des actes concrets à la promotion d'un développement partagé visant à une croissance durable et une reprise forte de l'économie mondiale. L'initiative de la Ceinture économique de la Route de la Soie et de la Route de la Soie maritime du XXIe siècle avancée par le président Xi en est l'exemple le plus convaincant. Cette initiative innovante en rupture avec les modes de coopération internationale habituels ouvre de nouvelles pistes de réflexion à la construction de l'intégration économique régionale et transrégionale. Elle est saluée par plus de 60 pays du fait des opportunités de développement partagé qu'elle propose pour l'Asie, l'Europe et un grand nombre de pays riverains. La Chine s'occupe actuellement de faire la promotion de cette politique et de trouver des points d'ancrage pour cette stratégie du développement avec les pays riverains, afin de bien préparer l'interconnexion des infrastructures, l'intégration commerciale, la circulation des capitaux et finalement un enrichissement mutuel des diverses civilisations, tandis que de nouveaux établissements financiers internationaux comme l'AIIB et le Fonds de la Route de la Soie sont mis en place pour organiser le financement de la construction de « une Ceinture et une Route ».

La Chine a adopté une attitude ouverte envers le Partenariat trans-pacifique (TPP) et d'autres projets d'intégration économique ; force est pourtant de constater que le TPP conclu sous l'égide des États-Unis cherche au contraire à écarter la Chine du processus d'élaboration de nouvelles règles de gouvernance mondiale. En tant que premier partenaire commercial de 128 économies du monde, et premier pays par son industrie manufacturière, elle entend, en s'inspirant des expériences réussies de ses quatre zones de libre-échange, mettre en place une nouvelle structure d'ouverture sur le monde extérieur. Elle veut s'ouvrir aussi bien aux pays développés qu'aux pays en développement, en mettant l'accent sur l'ouverture réciproque avec les pays situés le long de la nouvelle Route de la Soie. Cela pour promouvoir une montée en gamme de son économie et un développement vigoureux de l'économie mondiale.

La réforme de la gouvernance mondiale est loin d'être terminée. Elle doit se poursuivre, conduire à de profonds réajustements et finalement au remodelage de l'ordre et des règles internationaux en vigueur. Tous les pays attendent avec intérêt de voir le rôle de pilote qu'adoptera la Chine en tant que membre central du G20 en assumant la présidence tournante en 2016. Une opportunité immense pour permettre à la diplomatie responsable à la chinoise de jouer un rôle accru dans la refonte de la gouvernance mondiale.

Quelques résultats récents de la diplomatie chinoise

Les relations sino-américaines, qui se construisent sur le principe d'une diplomatie entre grandes puissances, se développent malgré les divergences et cherchent à mettre en place un cadre d'un nouveau type de relations ; la Chine et les puissances moyennes européennes parviennent à une nouvelle étape dans leurs relations, qui se traduit par une rupture géopolitique ; la Chine renforce sa coopération amicale avec les pays des BRICS et les pays en développement, consolidant les bases d'une diplomatie de grand pays à la chinoise.

La visite d'État du président Xi aux États-Unis en septembre 2015 s'est effectuée dans un contexte marqué par de grandes complications sur la scène mondiale, une croissance mondiale ralentie et l'apparition incessante de nouvelles contradictions entre la Chine et les États-Unis. Elle revêtait donc une importance toute particulière, certains ont même dit historique. Les contacts entre les deux pays restent fluides, et la constrution d'un nouveau type de relations entre grands pays demeure l'objectif partagé, même si le différend sino-américain en mer de Chine méridionale gagne chaque jour en acuité et si d'autres difficultés et facteurs d'incertitude se multiplient dans les relations bilatérales, particulièrement depuis le début de la campagne présidentielle aux États-Unis.

Ces consensus fondamentaux peuvent se résumer en trois points. Premièrement, les deux parties s'accordent sur le fait que la Chine et les États-Unis ne doivent pas tomber dans le piège de Thucydides, en référence à l'historien de la Grèce antique qui décrivait comme inéluctable la confrontation entre une puissance dominante et une puissance montante. La Chine poursuit sa voie de développement pacifique et mise sur la coopération mutuellement bénéfique, sa seule condition étant de préserver absolument sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement. Les États-Unis accueillent favorablement le développement et la croissance de la Chine et espèrent s'engager dans une concurrence et une coopération productives avec la Chine. Deuxièmement, la Chine et les États-Unis sont parvenus à un accord fondamental concernant l'ordre international et la réforme de la gouvernance mondiale. Les inquiétudes américaines vis-à-vis d'un éventuel défi chinois à l'ordre international sont dans une certaine mesure atténuées. Le conflit entre l'ordre et les règles se trouve depuis toujours au cœur de la concurrence entre États, mais il constitue aussi le point focal de bien des heurts internationaux. Dans le contexte de l'ordre international et du système de gouvernance mondiale, il concerne les droits et intérêts de la souveraineté et est d'une importance primordiale pour la coexistence pacifique et la coopération entre les deux pays. La coopération étroite entre la Chine et les États-Unis au sein du G20 a permis d'éviter un krach financier mondial et fait comprendre à tous que la coopération entre ces deux poids lourds est cruciale sur la scène internationale. Elle est non seulement de l'intérêt des deux pays, mais influence aussi le développement et la stabilité du reste du monde. Enfin, troisièmement, la Chine et les États-Unis abordent avec franchise et sincérité leurs relations, sans chercher à esquiver les divergences et les contradictions. Le fait que les deux pays perfectionnent leur gestion concertée des conflits et des crises, qu'ils mettent en place un mécanisme de communication entre leurs forces armées et des canaux de concertation sur la cyber-sécurité, montre s'il en était besoin que leurs relations gagnent en maturité et qu'ils seront capables de gérer leurs divergences pour éviter les conflits et l'affrontement.

Par ailleurs, le renforcement des relations entre la Chine et les puissances moyennes telles que le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne ou l'Australie illustre bien la diplomatie globale à la chinoise. Le projet chinois, qui est de créer un réseau planétaire de partenariats, rencontre le souhait de ces pays qui cherchent à développer une coopération pragmatique pour prendre le « train express » du développement chinois.

On trouve un autre exemple de cette approche dans la visite récente du président Xi au Royaume-Uni. La coopération qui s'approfondit entre les deux pays dans des domaines tels que le nucléaire, le TGV et la finance, inaugure de nouveaux champs de coopération entre la Chine les pays développés. Le principe de division internationale en blocs, qu'il soit « Est-Ouest » ou « Nord-Sud », est un format des relations internationales qui a fait son temps, et de tels partenariats planétaires basés sur une communauté d'intérêts sont largement acceptés, de même que l'approche chinoise du développement partagé et de la coopération mutuellement bénéfique reçoit un accueil de plus en plus favorable.

Les puissances moyennes occidentales dont les points de vue divergent parfois avec celui des États-Unis sur la politique étrangère, comme le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Australie ou l'Italie, se prononcent comme les grands pays en développement, Brésil, Inde, Indonésie, Turquie, pour un monde multipolaire et une démocratisation des relations internationales. La crise financière de 2008, la crise économique suivie de celle de la dette souveraine, ont donné l'alerte aux pays occidentaux de puissance moyenne sur la nécessité qu'il y avait de réformer le système de la gouvernance mondiale, notamment le système monétaire, en vue de réduire les risques systémiques. Ayant accepté le point de vue chinois sur la gouvernance mondiale, un grand nombre de pays de puissance moyenne entendent désormais renforcer leur concertation avec la Chine pour améliorer le système de gouvernance mondiale, manifestant la réalité d'un changement sur l'échiquier mondial.

Le rôle des pays de puissance moyenne dans les affaires internationales s'accentue, et le réseau chinois de partenariats planétaires doit s'appuyer sur leur action motrice dans le monde et les régions. On compte aujourd'hui parmi les pays de puissance moyenne le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Corée du Sud, le Canada, l'Italie, l'Espagne et l'Australie, mais aussi des pays en développement tels que le Mexique, la Turquie, l'Iran, l'Indonésie, l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Égypte et l'Arabie saoudite. Les pays de puissance moyenne se caractérisent par leur politique étrangère relativement indépendante dans différents domaines des affaires internationales, ce qui leur permet de se ménager une certaine marge de manœuvre. Ces pays, dont chacun présente des caractéristiques propres, constituent une sorte de « classe moyenne » de la communauté internationale, qui joue le rôle de locomotive pour le passage d'une structure verticale du pouvoir international vers un schéma horizontal. Sur la question de la réforme du Conseil de sécurité par exemple, le mouvement « Unis pour le consensus » lancé par la Corée du Sud, le Mexique, le Pakistan et l'Argentine, est devenu une force importante capable de contrer le G-4 (Japon, Allemagne, Inde et Brésil) qui souhaite se voir attribuer des sièges de membre permanent au Conseil de sécurité.

Il faut le constater, les pays en développement restent la base et l'appui stratégique de la diplomatie à la chinoise. Dans les relations internationales, la Chine reste attachée à son statut de pays en développement.

C'est ce qu'a souhaité exprimer le président Xi lors de la commémoration du 70e anniversaire de l'ONU. Dans cette enceinte internationale, la Chine prête toujours sa voix aux pays en développement. C'est parce qu'elle n'oubliera jamais qu'au début des années 1970, ce sont les pays en développement qui ont voté l'approbation de la résolution 2758 à l'Assemblée générale, ouvrant ainsi à la Chine les portes de l'ONU, qui retrouvait son statut légal dans le concert des nations. Ces liens de chair et de sang entre la Chine et les pays en développement demeureront toujours le fondement de la diplomatie chinoise.

De nos jours, alors que l'écart se réduit entre les pays en développement et les pays développés, la structure de la croissance économique mondiale traverse un double changement de pivot. D'une part, la part de la Chine et des autres pays en développement dans la croissance mondiale continue de s'accroître, celle de la Chine dépassant depuis plusieurs années consécutives le seuil de 30 %. Le centre de gravité de la croissance mondiale s'est donc déplacé des pays développés vers les pays en développement. D'autre part, les liens économiques entre la Chine et les pays en développement se resserrent chaque jour davantage, et le centre de gravité des échanges internationaux de la Chine se déplace des pays développés vers les pays en développement.

En effet, si au début du XXIe siècle, les parts des pays développés et des pays en développement à la croissance du PIB mondial étaient respectivement de 80 % et de 20 %, on a observé un renversement spectaculaire de ces proportions, puisque sur la période 2010-2013, elles ont été de 19 % et 81 % respectivement. C'est la Chine, avec 35 % du total, contribution la plus importante.

Les statistiques des exportations chinoises de ces dernières années montrent que parmi les partenaires commerciaux de la Chine, ce sont les pays en développement qui ont connu la croissance la plus rapide. Ce sont eux aussi qui présentent le plus gros potentiel de développement. En ce qui concerne la croissance des exportations, elle a baissé à 7,2 % pour la Chine en 2013-2014, contre 4,4 % pour les pays du G7, 7,4 % pour les autres pays développés, de 6,1 % pour les BRICS. Des chiffres à comparer aux 12 % des autres pays en développement et de 16 % pour l'ASEAN, le taux le plus élevé. Les exportations chinoises sont une fois de plus allées principalement vers les pays du G7 (48 %), et les autres pays développés (35,2 %), contre seulement 2,7 % vers les BRICS et 13,9 % vers d'autres pays en développement en 2000. Ces chiffres sont passés, en 2014, à 3,9 %, 30,8 %, 6,2 % et 29,2 % pour ces quatre types d'économies.

La diplomatie chinoise doit avancer avec son époque et attacher une importance croissante au rôle de ses partenaires clé que sont les pays en développement. L'initiative chinoise « une Ceinture et une Route » illustre bien les principes qui sous-tendent la diplomatie chinoise. Avec la mise en œuvre de cette initiative, la Chine réoriente sa politique pour pratiquer une double ouverture aux pays développés comme aux pays en développement, au lieu de privilégier les pays développés comme par le passé. D'autre part, on voit qu'elle accorde désormais une place prioritaire aux pays en développement riverains, mettant en application l'idée stratégique avancée par Deng Xiaoping il y a plus de 30 ans de « l'ouverture sur trois plans ».

La Chine se développe et le monde avance. Les rapports entre la Chine et le monde connaissent aujourd'hui des changements historiques.

*HE YAFEI, directeur adjoint du Bureau pour les affaires des Chinois d'outre-mer relevant du Conseil des affaires d'état et ancien vice-ministre des Affaires étrangères.

 

La Chine au présent

 

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