CHINAHOY

1-December-2017

Les concepts, idées et stratégies de développement chinois de la nouvelle ère

 

 

 

 

XIA YIPU*

 

 

Les cinq années qui ont suivi le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) ont été marquées par un développement extraordinaire du Parti et de l'État. En dépit du climat international aux prises avec une reprise économique léthargique, des conflits et bouleversements régionaux fréquents ainsi que de l'aggravation des enjeux planétaires, et malgré les profonds changements survenus dans notre économie notamment avec l'amorce de la « nouvelle normalité », le PCC a conduit le peuple chinois à avancer en faisant preuve de créativité, surmonté bon nombre de difficultés restées sans solution pendant de nombreuses années et a réussi des exploits colossaux sans précédent. Il a ainsi accompli des réalisations historiques tant dans la réforme et l'ouverture que dans la modernisation socialiste.

 

Grâce aux efforts continus fournis depuis la réforme et l'ouverture, le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle ère ; une nouvelle contradiction principale s'est dessinée dans la société chinoise et un nouvel objectif a été fixé : construire en deux étapes un grand et beau pays socialiste moderne, prospère, puissant, démocratique, harmonieux et hautement civilisé. Trois « nouveautés » réunies dans le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère tel que le conçoit Xi Jinping.

Le 26 septembre 2017, dans le Palais des expositions de Beijing, s'ouvre
l'exposition présentant les résultats obtenus ces cinq dernières années en Chine.

 

L'important concept de développement depuis le XVIIIe Congrès du PCC

 

Depuis le XVIIIe Congrès du PCC, en accord avec la tendance générale du développement mondial et la position historique de la Chine, le PCC s'est donné pour mission de réaliser le rêve chinois et les objectifs des « deux centenaires », en d'autres termes, parachever in extenso la société de moyenne aisance d'ici la célébration du centenaire de la fondation du PCC, et faire de la Chine un pays socialiste moderne, prospère, puissant, démocratique, harmonieux et hautement civilisé d'ici la célébration du centenaire de la République populaire de Chine. Cette situation reflète la grande confiance des communistes chinois dans l'édification du Parti et, dans le même temps, leur détermination à renforcer l'auto-édification.

 

Tout au long de son histoire, le PCC a mis en œuvre une gouvernance stricte du Parti. En décembre 2014, lors d'une tournée d'inspection dans le Jiangsu, le secrétaire général Xi Jinping a avancé pour la première fois le concept d'« application intégrale d'une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti » et l'a incorporé dans les dispositions stratégiques dites des « Quatre intégralités », aux côtés de l'édification intégrale de la société de moyenne aisance, l'approfondissement intégral de la réforme, la promotion intégrale de l'État de droit. Les nouveaux concepts, idées et stratégies de Xi Jinping en matière de gouvernance nationale ont converti la « gestion stricte du Parti » en l'« application intégrale d'une discipline rigoureuse au sein du Parti ». Ceci dit, il faut faire progresser sur toute la ligne l'édification du Parti dans les domaines de la politique, de l'idéologie, de l'organisation, de la discipline et du style de travail, tout en veillant à ce que l'édification du Parti aille de pair avec le perfectionnement du système institutionnel tout au long de ce processus. Ces nouveaux concepts, idées et stratégies ont ainsi apporté sur le plan théorique une réponse à la grande question de l'autocontrôle de la discipline au sein du Parti, et considérablement soutenu sur le plan pratique le processus historique de l'édification du Parti.

 

Conformément au « concept de développement scientifique », la problématique « quel type de développement faut-il réaliser et comment le réaliser » a été posée pour définir la théorie sur le développement du socialisme à la chinoise ; puis une réponse scientifique, conforme aux particularités de notre époque, a pu être donnée. Depuis le XVIIIe Congrès du PCC, le Comité central du PCC avec le camarade Xi Jinping comme noyau dirigeant, après avoir analysé avec perspicacité l'orientation générale du développement en Chine et dans le monde, s'est demandé « comment procéder à un développement scientifique », a lancé le nouveau concept de développement « innovant, coordonné, écologique, ouvert et partagé », et a élargi la portée du concept de développement scientifique. En tant que concept clé parmi les nouveaux concepts, idées et stratégies de gouvernance du pays proposés par Xi Jinping, le concept de développement « innovant, coordonné, écologique, ouvert et partagé » a enrichi et développé le concept de développement existant dans le système théorique du socialisme à la chinoise et l'a élevé au rang de doctrine. Cela marque une mise à niveau du concept de développement marxiste et les derniers résultats de la sinisation du marxisme.

 

Le 9 novembre 2017, à New York, la société chinoise Sogou
est introduite au New York Stock Exchange.

La nouvelle position historique dans la nouvelle ère

 

Au début de la réforme et de l'ouverture, dans son discours tenu lors de son déplacement dans la partie sud du pays, Deng Xiaoping a formulé le vœu que la Chine mette en place d'ici 30 ans un système bien établi, plus mature. Après une trentaine d'années de construction socialiste, le secrétaire général Xi Jinping a indiqué que « de ce point de vue-là, la première moitié du travail propre à la pratique socialiste a été achevée en Chine ». Dans la nouvelle ère, en nous appuyant sur la solide base que forme ce système socialiste fondamental solidement établi, nous devons continuer de perfectionner et développer le régime socialiste à la chinoise et instaurer un système institutionnel plus complet, plus stable et plus efficace pour garantir le développement de la cause du Parti et de l'État, le bien-être du peuple, l'harmonie sociale et la stabilité durable, à dessein d'ouvrir un nouveau chapitre dans la pratique socialiste.

 

La nouvelle ère se traduit par une période où les diverses ethnies du pays unissent leurs forces et travaillent main dans la main dans l'espoir d'une vie meilleure et d'une prospérité commune à toute la population. Apporter le bonheur au peuple et faire advenir le renouveau de la nation représentent l'engagement initial et la mission des communistes chinois, mais aussi une exigence fondamentale propre au socialisme. La Chine est la deuxième économie mondiale, le rythme de développement de la société chinoise et sa capacité d'innovation ont surpris la planète. Toutefois, un déséquilibre persiste dans le développement chinois, qui peine donc à répondre complètement à l'aspiration croissante de la population à une vie meilleure. Ce déséquilibre, qui constitue la nouvelle contradiction principale constatée au sein de la société chinoise dans la nouvelle ère, lance un appel à stimuler la créativité et le dynamisme de toute la société, à réaliser un développement de meilleure qualité, plus efficace, plus équitable et plus durable, à promouvoir la justice et à hausser le bien-être du peuple, pour que toute la population profite des fruits de la réforme et du développement.

 

Cette nouvelle ère se révèle aussi être l'époque où la Chine se rapproche progressivement du devant de la scène internationale et multiplie les contributions qu'elle offre à l'humanité. Le pays doit suivre son propre chemin de développement, tracé par le PCC au fil d'âpres efforts. Mais inévitablement, le développement de la Chine s'inscrit dans le développement mondial. Selon le secrétaire général Xi Jinping, les communistes doivent adopter une vision globale pour associer développement national et ouverture sur l'extérieur, pour lier le développement de la Chine à celui du monde, ainsi que pour combiner les intérêts de la population chinoise et ceux de la population mondiale. Consciencieusement, la Chine assimile son expérience, les leçons apprises du passé et les fruits de la réforme et de l'ouverture comme ceux de la construction socialiste, puis intègre le tout au développement du socialisme à l'échelle planétaire et même au cours de l'histoire mondiale. Elle a ainsi renforcé l'influence internationale exercée par la voie, la théorie, le régime et la culture du socialisme à la chinoise. Elle a également élargi le choix des chemins vers la modernisation que les pays en développement peuvent emprunter.

 

Saisir la nouvelle contradiction et promouvoir un nouveau développement

 

Selon le rapport du XIXe Congrès du PCC, la contradiction principale à laquelle fait face la société chinoise s'est transformée, devenant celle entre l'aspiration croissante de la population à une vie meilleure et le développement déséquilibré et insuffisant.

 

Cette nouvelle contradiction sociale est en effet révélatrice de la réalité du développement chinois. Le PIB chinois est passé de 54 000 milliards à 80 000 milliards de yuans au cours des cinq dernières années ; le PIB par habitant atteint désormais 8 260 dollars. Le temps de la pénurie est maintenant révolu, mais on observe encore un développement déséquilibré et insuffisant d'une région à l'autre, de même que des situations de surproduction ou sous-production dues à une structure industrielle inadaptée. Prenons l'exemple du vélopartage. Entre 2016 et 2017, l'économie du vélopartage a pris son essor en Chine. Ces bicyclettes en libre-service ont rapidement envahi les routes des villes chinoises de premier et de deuxième rangs. Néanmoins, victimes de leur succès, ces deux-roues ont depuis tendance à gêner la circulation et parfois même, à « polluer » l'espace urbain. Les mesures réglementaires promulguées n'affaiblissent pas l'ardeur des entreprises opérant dans le secteur, qui souhaitent multiplier le nombre de vélos et les profits. À l'opposé, dans les petites villes et les villages, ce type de vélo, pourtant en mesure de faciliter la vie des habitants, se fait encore attendre ou est introduit en nombre limité, en dépit des appels lancés par le gouvernement.

 

L'affirmation de la nouvelle contradiction sociale tient compte des préoccupations les plus directes et les plus réelles des citoyens et répond sur tous les plans au désir d'une vie meilleure de la population. Le peuple ne s'arrête plus à des exigences matérielles (de quoi se nourrir et se vêtir), mais revendique désormais l'accès à des produits et services de gamme supérieure, de meilleure qualité et plus diversifiée. Depuis le XVIIIe Congrès du PCC, la Chine a opéré plusieurs réformes. Dans le secteur de la santé publique, la séparation entre ceux qui prescrivent les médicaments et ceux qui les vendent a été imposée, et les frais médicaux à la charge des patients devraient être réduits. Une nouvelle réforme fiscale est entrée en vigueur et prévoit le remplacement de la taxe sur le chiffre d'affaires par la TVA, afin d'alléger les charges fiscales supportées par les entreprises. En outre, la réforme visant à mettre en place un système de logement caractérisé par la diversification des offres et la multiplication des garanties, et qui accorde autant d'importance à la location qu'à l'achat des logements, permettra à toute la population de se loger dignement. Cette série de mesures efficaces incarne la maxime : « Tout se fait dans l'intérêt du peuple et tout s'appuie sur le peuple ».

 

Un nouvel objectif pour un nouveau départ

 

Le socialisme à la chinoise planifie de façon scientifique sa prochaine réalisation du deuxième objectif centenaire. Les cinq ans entre le XIXe et le XXe Congrès du Parti constituent la jonction historique des objectifs des « deux centenaires ». Le récent XIXe Congrès du PCC a clairement défini les tâches d'importance stratégique à mener pour réaliser le premier objectif et formule les grandes lignes du plan pour atteindre le deuxième objectif. Il enrichit et complète le calendrier et la feuille de route pour la construction socialiste chinoise depuis la réforme et l'ouverture : durant la première période allant du début de la réforme et de l'ouverture aux années 1990, les besoins élémentaires de la population ont été satisfaits ; durant la deuxième période s'étirant de 1991 à l'an 2000, la population a accédé à une vie de moyenne aisance dans son ensemble ; durant la troisième période comprise entre 2001 et 2020, la construction in extenso de la société de moyenne aisance sera parachevée ; durant la quatrième période de 2021 à 2035, la modernisation socialiste sera essentiellement accomplie ; durant la cinquième période entre 2036 et 2050, la Chine deviendra un grand et beau pays socialiste moderne, puissant, prospère, démocratique harmonieux et hautement civilisé.

 

Grâce au nouvel objectif et au nouveau programme, la modernisation socialiste ciblée pourra être achevée avec 15 ans d'avance. L'idée d'établir un « beau » pays est une nouveauté qui correspond aux dispositions d'ensemble dites « Plan global à cinq axes » (l'édification sur les plans économique, politique, culturel, social et écologique). Autre nouveauté : établir un pays « puissant ». À travers cet adjectif, l'on entend que la prospérité et la puissance de la nation chinoise ne se traduisent pas seulement par le développement économique, mais aussi par l'épanouissement de chacun, par l'harmonie entre l'homme et la nature, ainsi que par une plus grande contribution chinoise à l'humanité.

 

Nouvelle ère, nouvelle contradiction et nouvel objectif

 

La pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère constitue le dernier acquis de la sinisation du marxisme et la dernière forme d'innovation théorique incorporée à l'idéologie directrice du PCC.

 

Cette pensée précise l'objectif d'ensemble, la tâche générale, la base, les dispositions globales et celles stratégiques, ainsi que l'orientation, le moteur et le mode de développement, les démarches stratégiques, les conditions extérieures et la garantie politique pour maintenir et développer le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère. Elle forme en outre un système théorique scientifique au contenu extrêmement riche et couvre tous les domaines, notamment la réforme, le développement, la stabilité, les politiques intérieures et extérieures, la défense nationale, la gouvernance du Parti, de l'État et de l'armée. À la fois orientation stratégique et guide d'action, elle unifie la nouvelle ère, la nouvelle contradiction et le nouvel objectif dans le cadre de la grande lutte, la grande cause et la grande œuvre que le peuple mène sous la direction du PCC, avec l'intention de réaliser le grand rêve chinois.

 

Cette pensée est aujourd'hui mise en application dans le travail du Parti, à travers quatorze points : maintenir la direction du Parti dans toutes les activités ; persévérer dans l'idée de la primauté du peuple ; poursuivre l'approfondissement intégral de la réforme ; maintenir le nouveau concept de développement ; assurer le statut du peuple en tant que maître du pays ; persévérer dans la promotion intégrale de la gouvernance de l'État en vertu de la loi ; adhérer fermement au système des valeurs essentielles socialistes ; garantir et améliorer le bien-être social par le développement ; persévérer dans la coexistence harmonieuse entre l'homme et la nature ; adopter un concept global de sécurité nationale ; maintenir la direction absolue du Parti sur l'armée populaire ; maintenir le principe « un pays, deux systèmes » et promouvoir la réunification nationale ; promouvoir la construction d'une communauté de destin pour l'humanité ; continuer à faire régner une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti.

 

 

*XIA YIPU est chargé de recherche à l'Institut de recherche du marxisme de l'Académie des sciences sociales de Chine.

 

 

1.   

Liens