CHINAHOY

28-February-2014

Développement difficile pour les véhicules à énergies nouvelles en Chine

Le smog récurrent en Chine a fait de la protection de l'environnement un impératif pour le gouvernement, ce qui devrait normalement promouvoir le développement des véhicules à énergies nouvelles.

Le 23 février, des experts et des professionnels de l'industrie automobile se sont réunis à Beijing, en proie à plusieurs jours consécutifs de smog, afin de discuter des véhicules à énergies nouvelles.

Le gouvernement chinois a pris diverses mesures pour promouvoir le développement de ce type de véhicules, désignant notamment 87 villes pilotes de promotion des véhicules à énergies nouvelles et augmentant les subventions de l'Etat.

Tesla Motors, constructeur américain de véhicules électriques, a saisi cette occasion. Avant fin 2014, il ouvrira des magasins dans 10 à 12 villes chinoises, et ses Model S seront livrés sur le marché chinois pour la première fois au printemps de cette année.

"Beaucoup estiment que le jour où les véhicules à énergies nouvelles se répandront à travers le pays n'est pas loin, ce qui est sûrement faux", indique Liu Chongxi, vice-directeur général de la China Automobile Industry Engineering Corporation. Il assure en effet que la promotion de ces véhicules est beaucoup plus difficile que l'on ne l'imagine.

En 2013, moins de 20.000 véhicules de ce genre se sont écoulés en Chine. Un écart très important par rapport à l'objectif de ventes totales de 500.000 unités avant fin 2015.

Selon Cai Jiming, professeur à l'Université Tsinghua, les batteries des véhicules électriques, qui coûtent déjà trop cher, ont une autonomie trop courte et un temps de recharge trop long. A cela s'ajoute un manque d'infrastructures permettant de les recharger.

La majorité des véhicules à énergies nouvelles actuellement en circulation sont utilisés dans les services publics (taxis, bus, autocars) et ne sont pas rentables, précise M. Liu.

Face à ces défis technologiques, les constructeurs automobiles traditionnels sont très réticents à se lancer dans le domaine des véhicules à énergies nouvelles.

"L'amélioration des technologies est une révolution pour les constructeurs automobiles traditionnels. S'ils se lancent dans l'innovation, toutes les anciennes technologies et installations deviendront obsolètes", explique Huang Qiang, chercheur à l'Académie des sciences des chemins de fer de Chine.

Le protectionnisme des gouvernements locaux entrave également la promotion de ces véhicules. "Les villes pilotes soutiennent les industries locales en limitant l'accès des constructeurs automobiles extérieurs", déplore M. Liu, ajoutant que "les constructeurs automobiles sont obligés d'investir dans les régions ciblées en échange d'un accès aux marchés locaux".

La promotion des véhicules à énergies nouvelles est une mission d'une complexité extrême et d'une grande difficulté. La tendance est à une coopération non seulement internationale, mais aussi nationale.

M. Cai estime qu'il faut encourager les instituts de recherche spéciaux à innover au lieu de compter uniquement sur les constructeurs automobiles traditionnels.

Des entreprises privées possèdent aujourd'hui des technologies avancées en matière de développement des véhicules électriques, et le gouvernement doit encourager et diriger l'innovation de ces entreprises.

Les discussions sur le développement des véhicules à énergies nouvelles sont loin d'être terminées. En mars, les deux sessions s'ouvriront à Beijing, et ces véhicules en seront sans aucun doute l'un des sujets chauds.

Comment établir des mesures efficaces favorables au développement des véhicules à énergies nouvelles ? Comment lever les obstacles à la promotion de ces véhicules ? Comment faire disparaître les barrières régionales ? Autant de questions qui restent pour l'heure sans réponses.

Sources : China Business News et Xinhua

Liens