En Chine, la langue française est perçue comme la langue la plus romantique du monde, mais l'avenir des diplômés de cette spécialité n'est pas aussi rose. En raison de l'augmentation du nombre d'étudiants en langue française et de la faible demande, la concurrence pour les diplômés en langue française est de plus en plus rude sur le marché de l'emploi.

Wang Jihui, professeur à l'Université des langues étrangères de Beijing, a rappelé que l'enseignement de la langue française a connu en Chine une expansion vertigineuse ces dernières années. "A présent, 71 institutions d'enseignement supérieur en Chine dispensent des cours de français, sans compter divers établissements sociaux qui ont ouvert des classes d'enseignement de la langue française", a-t-il expliqué.

Cependant, les débouchés pour les diplômés n'ont pas considérablement changé. "Les départements gouvernementaux, les grandes entreprises et les établissements d'enseignement restent encore les principaux employeurs", a reconnu M. Wang.

En plus de l'augmentation du nombre de diplômés universitaires, les apprenants issus de certains établissements linguistiques français, comme l'Alliance française, et les jeunes ayant suivi un parcours en France, prennent également part à la compétition sur le marché de l'emploi, a poursuivi Wang Jinhui.

"C'est comme un gâteau inchangé mais partagé par plus de gens", a-t-il résumé.

Fang Youzhong, professeur de langue française à l'Université des études étrangères de Beijing, a indiqué que les entreprises françaises préféraient recruter des diplômés chinois de polytechnique ou en langue anglaise plus utilisée dans le monde des affaires, ajoutant ainsi de l'incertitude au sort des apprenants de la langue française.

"Pour trouver un emploi, davantage de diplômés universitaires ont accepté de travailler loin de leur pays natal, voire dans des pays africains", a reconnu M. Fang.

La situation délicate dans laquelle se trouvent les diplômés en langue française n'est pas un phénomène isolé en Chine. D'après les statistiques officielles, le nombre de candidats à l'admission universitaire (le Gaokao) devrait baisser à 9,2 millions d'étudiants cette année, soit la troisième baisse consécutive, en comparaison avec son pic de 10,5 millions en 2008.

Les analyses d'experts ont montré que certains jeunes avaient renoncé à l'enseignement supérieur,compte tenu de la difficulté croissante de trouver un emploi pour les jeunes diplômés universitaires.