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Personnalité
Gary Locke, nouvel ambassadeur des États-Unis en Chine

YAN GANGBO

Une mission délicate attend Gary Locke sur la terre de ses ancêtres, mais le nouvel ambassadeur ne manque pas d’atouts.

Le 13 août dernier, après une vacance de quatre mois, l’ambassade des États-Unis en Chine a finalement accueilli son nouveau maître quand Gary Locke, le nou-vel ambassadeur, est entré en poste à Beijing. Sac au dos et chaussures relax aux pieds, accompagné de sa femme et de ses trois enfants, il donnait l’impression d’être un Chinois comme un autre qui rentre chez lui avec sa famille après un long congé.

Le 14 août 2011, Gary Locke, avec sa famille, rencontre les médias et prononce une courte allocution.

Premier ambassadeur américain d’origine chinoise affecté en Chine

« Mon grand-père est arrivé aux États-Unis il y a plus d’un siècle, raconte Gary Locke dans un entretien accordé à la CCTV. Il a travaillé comme domestique pour une famille de l’État de Washington, afin de pouvoir suivre des cours d’anglais. Plus tard, il est retourné en Chine pour se marier, puis il est revenu aux états-Unis. Au début, il envoyait de l’argent à sa famille en Chine, et puis finalement il les a tous fait venir aux États-Unis. Un siècle après, j’ai prêté serment comme gouverneur de l’État de Washington et j’ai emménagé dans la résidence du gouverneur, à un peu plus d’un kilomètre de l’endroit où mon grand-père avait lavé la vaisselle. »

Quand il parle de sa famille, l’émotion est perceptible : « Dès mon enfance, mon père m’a inculqué des valeurs : il faut s’appliquer à l’étude avec ardeur, attacher de l’importance à la famille, être fier de ses origines... L’histoire de mon clan familial ressemble à celle d’innombrables autres familles américaines d’origine chinoise, et j’en suis fier. »

Les citoyens américains d’origine chinoise, qui représentent environ 2 % de la population totale, se sont distingués dans les domaines les plus divers : économie, culture, éducation… mais aussi science et technologie. En politique, ils étaient jusqu’à récemment restés discrets, mais Gary Locke, lui, fait exception. En mai 2009, il a été nommé secrétaire au Commerce par le président Barack Obama, rejoignant ainsi le secrétaire à l’Énergie Stephen Chu, lui aussi d’origine chinoise. Fier de ses antécédents culturels et soucieux de défendre les droits et les intérêts des Américains d’origine asiatique, Gary Locke croit pouvoir faire en sorte qu’ils soient davantage remarqués et que les questions qui les préoccupent fassent l’objet de débats. Deux ans plus tard, il devenait le premier ambassadeur d’origine chinoise de l’histoire des États-Unis affecté en Chine.

En toute franchise, il prévient : « En tant qu’Américain d’origine asiatique, je comprends mieux l’histoire et la culture chinoises, et j’y suis plus sensible, mais je représente le gouvernement américain. »

Lors de sa première apparition officielle à Beijing en tant qu’ambassadeur, il a souligné que les relations bilatérales entre la Chine et les États-Unis sont tout à la fois extrêmement importantes et complexes sur les plans diplomatique et économique, et que, hors les défis qu’elles présentent, ces relations sont porteuses de grands espoirs pour ce qui est d’accroître la coopération et la collaboration. Il a exprimé le souhait d’œuvrer de concert avec le gouvernement chinois pour que s’épanouissent ces espoirs et, plus important encore, pour que la relation sino-américaine devienne cet exemple de coopération ample et réussie que souhaitent les présidents Barack Obama et Hu Jintao.

Avant de venir en Chine, Gary Locke a été reçu par le président Obama. Il explique : « Le président Obama a souligné l’aspect positif des relations entre les deux pays et noté que la coopération s’étendait à de multiples domaines, mais qu’il fallait l’élargir encore davantage. » Une tâche primordiale attend donc le nouvel ambassadeur, celle de « consolider l’amitié entre les peuples américain et chinois, tout en accentuant la coopération croissante entre nos deux pays sur les affaires bilatérales et internationales d’importance ».

Selon Sun Zhe, directeur du Centre pour les relations Chine–États-Unis de l’université Tsinghua, la situation qui attend Gary Locke est différente de celle qu’a connu son prédécesseur Jon Huntsman à son entrée en fonction. À l’époque, les deux pays attachaient de l’importance à la coopération pour mieux affronter la crise financière internationale. Aujourd’hui par contre, les relations sino-américaines sont face à « une situation stratégique relativement nouvelle ». Des questions comme celles de la dette américaine, du taux de change du yuan ou encore de la protection des droits de la propriété intellectuelle mettront ces relations à rude épreuve.

À qui s’interroge sur l’évolution des relations entre les deux pays après l’entrée en poste de Gary Locke, James Fallows, chroniqueur chevronné et rédacteur des discours de l’ancien président Carter, suggère : « Je crois que la Chine ne doit pas s’attendre à de grands changements dans les relations sino-américaines. En effet, les questions fondamentales n’ont pas changé. » Gary Locke lui-même a noté : « Je ne serai pas plus dur que mon prédécesseur ni plus faible que lui, notamment sur la question des droits de l’homme. »

Gary Locke, le nouvel ambassadeur des États-Unis en Chine, accompagné de sa femme et de ses trois enfants, lors de son entrée en poste le 13 août dernier

Une mission spéciale

« Un secrétaire en poste a été nommé ambassadeur en Chine, c’est un précédent, fait remarquer Zhou Wenzhong, ambassadeur de Chine aux États-Unis de 2005 à 2008. Étant donné qu’il connaît sur le bout des doigts les problèmes économiques et commerciaux, cela aidera à les régler. Cela montre aussi l’importance qu’Obama accorde aux relations économiques et commerciales entre les deux pays. »

« Sa tâche est d’ouvrir le marché chinois, analyse quant à lui Zhou Shijian, chercheur principal au Centre pour les relations Chine–États-Unis de l’université Tsinghua. Compte tenu de ses deux années d’expérience au département du Commerce, Obama souhaite équilibrer les échanges commerciaux et les investissements bilatéraux afin de stimuler l’économie et l’emploi aux États-Unis. »

Selon un reportage de l’agence Reuters, le US-China Business Council, composé de quelque deux cent quarante entreprises américaines, espère lui aussi, en collaboration avec Gary Locke, promouvoir les exportations vers la Chine, le marché connaissant la plus rapide croissance dans le monde.

Pourtant, le Washington Post se montre un peu pessimiste quant aux chances de réussite de Gary Locke. Selon le journal, son arrivée à Beijing survient à un moment délicat de la relation américano-chinoise. Par suite des ventes d’armes américaines à Taiwan l’année dernière et de l’audience qu’Obama a accordée au dalaï-lama, la Chine a suspendu en grande partie ses relations avec le Pentagone.

En août dernier pourtant, à l’occasion de sa visite en Chine, le vice-président américain Joe Biden a affirmé que les États-Unis admettent que les questions liées aux affaires de Taiwan et du Tibet relèvent des intérêts fondamentaux de la Chine. Selon lui, son pays s’en tient fermement à la politique d’une seule Chine et ne soutiendra pas l’ « indépendance de Taiwan ». Les États-Unis, a-t-il dit, reconnaissent parfaitement que le Tibet fait partie intégrante du territoire de la République populaire de Chine. Le vice-président a aussi insisté à plusieurs reprises sur la confiance et assuré que les États-Unis protégeraient les investissements aux États-Unis et les fonds placés dans les titres de la dette publique américaine.

Le 18 août 2011, Gary Locke assiste à un entretien au Grand Palais du Peuple aux côtés du vice-président américain Joe Biden.  PHOTOS : CFP 

Des affinités profondes avec la Chine

Selon un responsable du gouvernement américain, Gary Locke possède une vingtaine d’années d’expérience dans le règlement des affaires liées à la Chine, un pays avec lequel il a développé une relation étroite.

Le 11 octobre 1997, accompagné de sa femme et à ses propres frais, il est retourné pour la première fois dans le village de Jilong, dans la province du Guangdong, pour y présenter ses hommages aux ancêtres. Tout juste avant, il avait été reçu à Beijing par le président Jiang Zemin. Pour certains médias, sa quête de racines était doublée d’une mission exploratoire, à une époque où les relations sino-américaines connaissaient un froid. De fait, deux semaines après son voyage, le président Jiang Zemin a effectué une visite d’État aux États-Unis – la première dans ce pays en douze ans par un chef d’État chinois.

Nouvel exemple en 2006, quand le président Hu Jintao a effectué sa première visite d’État aux états-Unis. D’après le Los Angeles Times, c’est encore Gary Locke qui avait favorisé et coordonné la visite. Hu Jintao s’était d’abord rendu à Seattle, dans l’État de Washington, où il avait visité le siège de la société Boeing et partagé un repas avec Bill Gates.

Selon un reportage du Hong Kong Commercial Daily, ces deux dernières années, les hauts responsables chinois avaient des rencontres avec Gary Locke à presque chacune de leurs visites aux États-Unis.

C’est peut-être ce qui explique qu’en janvier 2011, en dépit d’importants différends commerciaux l’année précédente, les deux pays ont signé des accords sur le commerce et les investissements pour une valeur de plus de 23 milliards de dollars, dont plus de 20 milliards dans le domaine de la coopération sur les énergies propres, un sujet qui lui tient à cœur.

À l’heure actuelle, les relations entre la Chine et les États-Unis sont un mélange de coopération et de tension. De l’avis d’un expert, « À titre d’ambassadeur des États-Unis en Chine, Gary Locke est un personnage qui sera notamment en mesure de jouer entre les deux pays un rôle important de liaison, de médiation et de réconciliation. Il se peut que, durant son mandat, il contribue à des changements et à un renouveau dans les relations entre les deux pays ».

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