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Dossier
L’Afrique créera certainement le « miracle africain »

 

― Entretien avec Xue Jinwei, ambassadeur de Chine au Cameroun

WANG BINGYI, YAN WEIJUAN et LI ZHIJIAN

Les relations sino-camerounaises, l’aide de la Chine au Cameroun, ainsi que les modes respectifs de développement de la Chine et de l’Afrique ont été les thèmes abordés avec monsieur l’ambassadeur Xue.

À l’invitation du président Hu Jintao, Paul Biya, président de la République du Cameroun, a effectué une visite d’État en Chine du 20 au 22 juillet dernier. Pourriez-vous nous décrire les principales retombées de cette visite et l’évolution des relations entre les deux pays ces dernières années ?

2011 marque le 40e anniversaire de l’établissement officiel des relations diplomatiques entre nos deux pays. La visite du président Biya peut être considérée comme le bilan des quatre décennies de relations entre la Chine et le Cameroun, et par cette visite, les deux présidents ont tracé le cheminement du développement de ces relations bilatérales. Au cours de leur entretien, le président Hu Jintao s’est montré très satisfait des relations sino-camerounaises que l’on peut qualifier de durables, stables et saines. À mon avis, ces relations amicales se basent sur trois points. 

D’abord, tous les deux sont des pays émergents et affrontent la même tâche de développement, de sorte qu’ils constatent une grande communauté de vues et nourrissent le même besoin et le même désir de promouvoir leurs relations. Ensuite, ils maintiennent depuis toujours un partenariat amical et sur un pied d’égalité. La Chine considère toujours qu’elle et le Cameroun sont des partenaires égaux, et elle aide sincèrement ce pays à développer son économie, tandis que le Cameroun compte aussi la Chine parmi ses partenaires de coopération stratégique les plus dignes de confiance et les plus fidèles. Finalement, dans l’assistance qu’elle prête au Cameroun, la Chine respecte les choix du Cameroun et n’intervient pas dans ses affaires intérieures. L’aide de la Chine a joué un rôle positif pour améliorer la vie de la population camerounaise et la croissance économique du pays. Sous l’impulsion des contacts amicaux de haut niveau, les relations entre les deux pays conservent toujours un élan vigoureux, tandis que la coopération se révèle fructueuse.

Quelle est votre évaluation de la création du Forum de coopération Chine-Afrique et de l’ampleur de son influence sur les relations sino-camerounaises ?

Le Forum de coopération Chine-Afrique est un important choix stratégique visant à ce que la Chine et les pays africains s’appliquent à relever les défis de la mondialisation et cherchent, main dans la main, à se développer ensemble. Depuis sa création en 2000, et en particulier depuis le Sommet de Beijing en 2006, les relations sino-africaines sont devenues plus étroites, et la coopération ne cesse de s’élargir. C’est en vue de promouvoir un partenariat stratégique de nouveau type que le gouvernement chinois a développé une coopération concrète avec l’Afrique dans divers domaines ; il l’a fait aussi pour encourager la coopération sur une plus grande échelle, dans un champ d’action plus vaste et à des niveaux plus élevés. La coopération entre la Chine et le Cameroun en est un exemple, alors que la coopération amicale entre les deux pays est actuellement en train de s’élargir dans différents domaines. Sur le plan politique, les échanges de haut niveau sont fréquents, et dans les affaires internationales, les deux pays se soutiennent mutuellement. Leur coopération économique constitue le point essentiel de leurs relations, et leur commerce présente une tendance de croissance stable et relativement rapide. Par exemple, en 2010, le volume du commerce bilatéral était de plus d’un milliard de dollars, soit une croissance de 23,1 % par rapport à 2009.

Pourriez-vous nous présenter les résultats de la coopération économique et commerciale entre les deux pays ?

On compte actuellement une dizaine de projets de coopération qui sont en cours d’exécution ou déjà achevés. Notamment à Yaoundé, des cas réussis comme le Palais des congrès, le Palais polyvalent des sports et l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique sont emblématiques de la coopération entre la Chine et le Cameroun. De 1975, année où la Chine a commencé à envoyer des équipes médicales au Cameroun, jusqu’aujourd’hui, la Chine a envoyé quelque 400 personnes réparties dans quinze équipes. En 2002, la Chine a aidé le Cameroun à bâtir un hôpital pour les femmes et les enfants, et aujourd’hui, un autre du genre est en construction à Douala. Conformément aux accords signés par le président camerounais lors de sa visite en Chine, cette dernière est prête à faire don des équipements médicaux nécessaires pour ces hôpitaux. D’ailleurs, pendant cinq ans d’affilée, les médicaments nécessaires pour lutter contre le paludisme ont été fournis au Cameroun par la Chine.

Ces dernières années, la Banque chinoise d’import-export a accentué elle aussi ses investissements au Cameroun. Ainsi, avec le gouvernement camerounais, elle a signé plusieurs contrats de prêts préférentiels, de crédits clients à taux préférentiels et de prêts commerciaux. Parmi ces projets, les travaux de la première étape de 300 000 lignes CDMA et ceux d’approvisionnement en eau à Douala sont terminés, tandis que d’autres sont en cours d’exécution ou de préparation.

La réalisation de tous ces ouvrages de même que leurs fonctions sont évidentes. Ces projets touchent divers domaines importants, dont les infrastructures, les télécommunications et le bien-être général de la population. Un des avantages supplémentaires est que ces projets sont effectués sur une courte durée, généralement d’un à deux ans, contribuant ainsi considérablement au développement économique local et à l’amélioration de la vie des habitants. Au Cameroun, les Chinois font l’objet de commentaires favorables. Dans la cité des marchandises chinoises de Douala, les produits de bonne qualité et vendus à prix modiques correspondent aux demandes de consommation des gens locaux. De plus en plus de Camerounais s’adonnent donc au commerce entre les deux pays : ils viennent en Chine pour choisir les produits dont le marché camerounais a besoin et les envoient dans leur pays, ce qui favorise les relations économiques et commerciales bilatérales.

Et la coopération dans d’autres domaines ?

Il y en a, bien sûr. Par exemple, en coopération agricole, les techniques chinoises avancées en agriculture ont été vulgarisées dans le Centre pilote d’agriculture qui a été fondé grâce à l’aide du Shaanxi Land Reclamation Group. Dans le cadre de la culture et dans celui des échanges de personnel, le gouvernement chinois octroie chaque année autour de trente bourses d’études à des Camerounais. Cette année, par diverses voies, la Chine a formé pour le Cameroun plus de 160 personnes de différents domaines. Sur un autre plan, l’institut Confucius créé à l’université de Yaoundé II offre des cours de langue et de culture chinoises de différents niveaux, et jusqu’à maintenant, il a formé 3 200 personnes. En 2010, sur Canal 2, une chaîne privée de télévision camerounaise, on a lancé une émission quotidienne de quinze minutes d’enseignement du chinois. Finalement, tous les ans, des troupes artistiques chinoises donnent des représentations au Cameroun, tandis que la Troupe nationale de danse du Cameroun se rend en Chine à plusieurs reprises.

Quel est votre parcours ? Quelle est votre impression de l’Afrique ?

Après mes études universitaires, à la fin de 1974, j’ai été envoyé à Madagascar pour apprendre la langue locale; j’y ai étudié et travaillé pendant treize ans. À mon retour en Chine, j’ai été affecté au département Afrique du ministère des Affaires étrangères pour m’occuper des affaires liées à l’Afrique de l’Est, et par la suite, ma tâche a touché l’Afrique de l’Ouest. J’ai été ambassadeur de Chine au Gabon pendant quatre ans, et je suis maintenant au Cameroun. Certaines personnes disent à propos de l’Afrique : « J’en avais peur avant d’y venir, je l’ai aimée en arrivant et j’y pense maintenat que je l’ai quittée. » Je partage aussi ce sentiment. J’ai l’impression de ne pas pouvoir la quitter, car c’est un endroit idéal pour concrétiser ses ambitions. Les Africains sont très amicaux envers les Chinois, et l’on peut facilement entrer en contact avec eux. Dans les années 1970, deux écrits de Mao Zedong, De la pratique et De la contradiction, comptaient parmi les sujets des cours de philosophie dans les lycées malgaches ; de nombreux Africains ont encore une véritable adoration pour le président Mao. L’Afrique dispose de ses propres ressources ainsi que d’une culture et d’une tradition qui lui sont propres. Pour des raisons historiques, ses ressources n’ont pas été bien mises en valeur, d’où son retard actuel. Toutefois, à mon avis, les Africains sont très intelligents. Parmi mes compagnons d’études à Madagascar, beaucoup occupent un poste important dans l’appareil étatique.

Que pensez-vous du mode de développement de la Chine et de celui de l’Afrique ?

L’Afrique a du retard par rapport à d’autres continents. Dans les années 1960 et 1970, après avoir obtenu leur indépendance, les pays africains ont commencé à chercher un nouveau mode de développement économique et politique. En règle générale, ils ont choisi la nationalisation. Dans les années 1990, ils ont appliqué la démocratisation, la privatisation et le multipartisme. Un demi-siècle s’est écoulé, l’Afrique a avancé, mais elle a aussi vécu des bouleversements. Je crois que les prochaines 50 années correspondront à une période de maturité et de croissance. Selon les Africains, il faudra perfectionner davantage leur système politique et économique pour trouver un modèle et une voie qui leur conviennent. Pour ce qui est du développement de la Chine, il s’est fait à partir des réalités du pays. Son mode de développement n’est pas tout à fait approprié à l’Afrique, quoique certaines des expériences de la Chine puissent inspirer le continent africain. Compte tenu de la différence de situation dans chacun des pays africains, il leur est impossible de copier quelque mode que ce soit. Grâce à ses ressources abondantes et à sa situation politique en voie de stabilisation, l’Afrique de l’Ouest a maintenant de belles perspectives devant elle. Toutefois, le développement nécessite du temps. Je suis persuadé que, grâce à leurs efforts inlassables, à leur recherche et à la pratique, les pays africains trouveront une voie de développement adaptée à leurs conditions concrètes et qu’ils créeront le « miracle africain ».

 

Le président chinois Hu Jintao accueille son homologue camerounais Paul Biya, le 20 juillet 2011.

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