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Dossier
Rencontre avec une famille de commerçants chinois au Cameroun

 

LI ZHIJIAN

 

On trouve au Cameroun environ quatre mille Chinois, dont le quart environ est employé par des entreprises d’État, tandis que les autres sont pour la plupart des commerçants. Comment vivent-ils ? De quelle nature sont leurs relations avec les Camerounais d’origine ? J’ai interviewé un commerçant chinois de Douala installé au Cameroun depuis plus de quinze ans. Son histoire donne un bon aperçu de la vie des Chinois ordinaires dans ce pays.

Sur le boulevard Ahmadou Ahidjo, à Douala, capitale économique du Cameroun, on aperçoit plusieurs bâtiments portant des caractères chinois, comme Da Shanghai (« Grand Shanghai ») et Zhong-Ka Youyilou (« Bâtiment de l'amitié sino-camerounaise »). Au bout de ce Chinatown du Cameroun, la résidence hôtelière Sainte-Juliette et le marché de la Grande Chine attirent spécialement les passants. Le propriétaire des deux enseignes est M. Hu Xiaomeng.

M. Hu, diplômé du département d'anglais de l'université Sun Yat-sen de Guangzhou, a abandonné en 1995 un emploi stable dans une entreprise publique de la province du Hubei pour s'installer au Cameroun avec seulement 2 000 dollars en poche. À l'époque, il n'y avait que huit Chinois à Douala et les affaires n'étaient pas évidentes. Les débuts n’ont pas été faciles.

L’année 1996, la première de M. Hu au Cameroun, a été marquée par une longue saison des pluies. Il a donc compté sur une grande demande pour des parapluies et en a importé de Chine un plein conteneur d'une valeur de 600 000 yuans, prévoyant les vendre à des distributeurs locaux. Il a cependant vite découvert que les parapluies produits en Chine n'étaient pas assez grands pour s'abriter des fortes averses que connaît le Cameroun, ce qui a nui aux ventes.

La fin de la saison pluviale approchant, un grand nombre de parapluies restait invendu. M. Hu a changé de stratégie et s'est tourné de la vente en gros vers la vente au détail. Il a couru les foires locales pour vendre lui-même ses parapluies, un à un, aux habitants. C’est ainsi que, malgré des bénéfices inférieurs à ses attentes, il a pu surmonter la difficulté.

Comme le soldat sur le champ de bataille, l'homme d'affaires n'a pas toujours la chance de son côté !

En 1997, M. Hu a placé ses espoirs dans les nombreux fumeurs, et a acheté des briquets chinois pour une valeur de 100 000 yuans. Il a malheureusement découvert que l’habitude, chez les fumeurs locaux, était de n'acheter qu’une cigarette à la fois plutôt que tout un paquet — une cigarette que le vendeur allumait toujours lui-même, ruinant donc le marché des briquets ! Au final, il n'a vendu que pour 20 000 yuans de son stock.

« La qualité et le prix des produits chinois sont un avantage incomparable sur le marché africain, mais, pour faire des affaires, nous devons nous familiariser avec les caractéristiques du marché et les habitudes de consommation. Dans un environnement complètement étranger, il est difficile d'y parvenir », estime M. Hu.

Pour mieux connaître la culture camerounaise, M. Hu s'est plongé dans la vie locale et s'est lié d'amitié avec beaucoup de Camerounais. Abasi Daouda par exemple, qu'il considère comme un frère, est originaire de Garoua dans le Nord du pays. « Depuis notre rencontre en 1996, nous n'avons pas conclu la moindre affaire, mais quand il a voulu se marier, il est venu me demander conseil », explique-t-il en souriant.

Fort de l’expérience et des leçons des deux premières années, M. Hu a bien compris la règle d’or des affaires au Cameroun : vendre non pas ce que l'on a, mais plutôt ce dont ils ont besoin. À Noël 1998, il a connu sa première saison faste en vendant des rubans colorés, de petits chapeaux rouges et d'autres articles de fête. Cette année-là, le volume du commerce entre la Chine et le Cameroun a dépassé les 100 millions de dollars.

Comme de plus en plus de Chinois font des affaires à Douala, M. Hu a établi le marché du commerce de la Grande Chine, qui abrite plus de cinquante boutiques et soixante entrepôts. Ce marché offre non seulement une base d’opération aux hommes d'affaires chinois du Cameroun, mais il sert aussi de centre de redistribution des marchandises à destination du Tchad, de la Guinée équatoriale, du Nigéria et d'autres pays du Centre et de l'Ouest de l'Afrique.

Les affaires de M. Hu ont donc pris de l’ampleur, et il a également rencontré l'amour de sa vie. C'est en 1999 qu'il a fait la connaissance de sa femme, Yu Zhongyu, originaire de Wenzhou dans la province du Zhejiang, et qui fait également des affaires au Cameroun.

En tant que présidente de l'Association des Chinois de Douala, Mme Yu Zhongyu encourage ses compatriotes à s'adapter à la société camerounaise et à embrasser la culture du pays. « Les amis africains attachent comme nous beaucoup d'importance aux relations d'amitié. Le vrai, le bon et le beau de l'humanité dépassent les différences culturelles », estime cette catholique.

Leur fils, Hu Tianze, âgé de neuf ans, est la priorité du couple. Pour son éducation et notamment pour l'apprentissage du chinois, ils n'ont d'autre choix que de l'envoyer en Chine. La famille ne se retrouve au grand complet que deux fois l’an : lors des vacances d'été et pour la fête du printemps. « Il est certain qu'il nous manque beaucoup, mais, en tant que Chinois, il ne faut pas qu'il soit déraciné culturellement », déclare M. Hu en serrant son fils dans ses bras.

Vers la fin de l'entretien, des clients entrent dans le restaurant de la résidence hôtelière. Hu Xiaomeng les salue en souriant et demande à ses employés camerounais, dans un français fluide, de prendre leur commande. Hu Tianze se cramponne à sa mère, comme s'il exprimait par là son désir de ne pas rentrer en Chine, et comme s'il souhaitait que les vacances d'été ne se terminent jamais.

Hu Xiaomeng avec sa femme et son enfant

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