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Dossier
Des médecins chinois à Zanzibar
 

Le 6 juin 2011, les îles Zanzibar (Tanzanie) ont accueilli la 24e équipe médicale chinoise de la région du Jiangsu. Sur cette équipe de vingt et un membres, douze ont été affectés à l’hôpital Mnazi Moja et les neuf autres à l’hôpital Abdulla Mzee, sur l’île Pemba.

Depuis l’envoi de sa première équipe médicale vers l’Algérie en 1963, la Chine a affecté plus de 21 000 personnels médicaux dans soixante-cinq pays en développement sur cinq continents. Actuellement, 1 100 médecins chinois sont en poste dans quarante-huit pays étrangers dont quarante-deux pays africains.

Le savoir-faire chinois au service des hôpitaux de Zanzibar

L’hôpital de Mnazi Moja s’étend sur 4 hectares et possède 400 lits. C’est le plus grand hôpital public sur les îles Zanzibar. Il assure le service hospitalier pour le million d’habitants que compte l’archipel. Cet établissement comporte deux services de pointe : son centre ophtalmologique mis en place par la Chine et son centre de traitement des malades du sida offert par les États-Unis.

En Afrique, de nombreuses personnes souffrent de maladies ophtalmiques à cause de la trop forte lumière du soleil et beaucoup de patients, même jeunes, sont affectés de cataracte. En 2009, le gouvernement de la province du Jiangsu a financé la construction du centre d’ophtalmologie de cet hôpital. Après deux ans d’installation, ce centre est déjà devenu très performant. « Notre centre accueille environ 300 patients par jour et son niveau de gestion et de services est comparable à celui des hôpitaux chinois, affirme Mme Geng Ning, l’une des deux médecins chinois du centre qui en compte seulement quatre. Depuis qu’elle a commencé son travail à l’hôpital il y a deux mois, le docteur Geng a rencontré de nombreux cas de glaucome dont certains ayant mené à la cécité. Dès lors, elle a mis l’accent sur la prévention de cette maladie : « On peut soigner la cataracte mais pas le glaucome. Maintenant que notre prise en charge de la cataracte est bien développée, la prochaine étape pour nous est la prévention des glaucomes. »

Le service de gynécologie obstétrique, qui possède 100 lits, est également l’un des points forts de l’hôpital Mnazi Moja. Mme Hou Shunyu travaille avec quatre autres spécialistes venus de Russie et d’Égypte dans ce service. D’après elle : « Ce service est l’un des meilleurs de cet hôpital. Nous avons la capacité d’effectuer la plupart des opérations chirurgicales à part l’ablation des tumeurs et la chirurgie mini-invasifs. En Chine, de nombreux hôpitaux de district sont équipés pour effectuer des traitements mini-invasifs et le coût de l’installation est de seulement 2 ou 3 millions de yuans, mais ici, il n’y a pas ce type de traitement. »

Les limites auxquelles les médecins sont confrontés

M. Lu Jianlin, le directeur de la 24e équipe médicale du Jiangsu, est expert en urologie : « Il y a beaucoup de cas de calculs urinaires ici. Le traitement des calculs de petite taille est simple : il suffit de casser les calculs par ultrason et de donner un traitement pour les évacuer. Mais en Tanzanie, on ne dispose pas de techniques assez développées. Ainsi, lorsqu’un patient a des calculs, on lui conseille seulement de boire beaucoup d’eau et de faire du sport pour les évacuer naturellement. Trois mois plus tard, si les calculs n’ont pas disparu, il ne reste plus qu’à faire l’opération », raconte t-il, regrettant que la qualité des soins soit limitée par le manque de ressources.

Ma Qianjun est médecin cardiologue. En Tanzanie il s’occupe majoritairement de soigner l’hypertension, une affection très répandue dans la région. Il se plaint du fait que les médecins locaux imposent l’utilisation du Lasix comme médicament antihypertenseur malgré son coût élevé. Une autre difficulté pour lui est le manque d’effectifs par rapport au nombre de malades qui entraîne souvent une attente de six à sept semaines avant de pouvoir réexaminer les patients en cours de traitement.

Le service de médecine traditionnelle chinoise a été ouvert avec l’arrivée de la première équipe médicale chinoise en Tanzanie. M. Ouyang Basi, médecin en médecine chinoise explique qu’il traite principalement des cas d’arthrite, de paralysie du visage et de lombalgie. L’un de ses souvenirs les plus forts est la guérison d’un enfant de 5 ou 6 ans atteint de paralysie faciale après une semaine de soins intensifs. Il a été touché par la gratitude exprimée par les parents de cet enfant. Il rencontre lui aussi des difficultés matérielles dans son travail. Par exemple, à Zanzibar, il n’existe pas d’aiguilles d’acupuncture à usage unique et comme ni l’hôpital ni les patients ne veulent en acheter à leurs propres frais, le docteur Ouyang doit faire stériliser ses aiguilles après chaque utilisation.

M. Li Huaiqi, stomatologiste, a décrit sa première journée d’opération sur son blog : « L’opération a duré trois heures mais n’était pas difficile. Par contre, j’ai eu du mal à supporter les mouches et les moustiques qui tournaient autour de nous et de la plaie du patient. Puis, au moment de commencer la troisième opération, comme nous n’avions plus d’instruments propres, nous avons dû désinfecter ceux qui venaient d’être utilisés. Le problème est que l’appareil de stérilisation est tombé en panne. Nous avons donc dû aller chercher à droite et à gauche des instruments. Pendant ce temps, le malade attendait. Très serein, il m’a conseillé d’être patient. Je ne savais plus si je devais en rire ou en pleurer. »

La formation du personnel local

M. Li Xiaobing est radiologue. Il travaille non seulement à Mnazi Moja mais également pour d’autres antennes hospitalières de l’archipel. Tous les jours, il a une centaine de radiographies à étudier. « Dans cette région, il n’y a pas beaucoup de cancers mais plutôt des cas de maladies infectieuses et de tuberculose qui se diagnostiquent très bien à la radiographie. Toutefois, les gens tardent trop longtemps avant faire des radios et leur maladie est souvent à un stade avancé. »

Le Dr Li trouve que les techniciens locaux de radiographie font beaucoup d’erreurs. Ils se trompent souvent dans l’ordre des radios et mélangent parfois les dossiers des patients, ce qui provoque des risques d’erreur médicale. Il a donc proposé d’associer des numéros à chaque dossier afin d’éviter les confusions. Par ailleurs, ils ne connaissent pas toujours les techniques de prise de clichés radiographiques. Le docteur Li a donc dû leur apprendre au coup par coup. M. Li espère pouvoir former un assistant et l’hôpital aimerait également qu’il puisse poursuivre ses efforts de formation envers le personnel local.

Des nouveaux projets pour de meilleurs soins

M. Lu Jianlin et son équipe projettent de mettre en place un nouveau service de soins intensifs, un service de chirurgie mini-invasive et un programme d’opération des becs de lièvre, « l’opération sourire ». En effet, M. Li Huaiqi a eu l’idée de mettre en place ce programme après avoir constaté que de nombreuses familles renoncent à faire cette opération faute de moyens. Il a dû également abandonner son projet d’opérer un nourrisson présentant une forme grave de fente palatine. « Le problème n’est pas l’argent mais le manque d’équipements et de médicaments. Par ailleurs, cette opération demanderait une grande coopération entre services, un bon anesthésiste et des équipements adaptés. De plus notre hôpital ne dispose pas de service de soins intensifs au cas où l’opération tournerait mal. »

La mise en place d’un service de soins intensifs est une priorité absolue selon M. Xu Xiao, le médecin chef en médecine générale. « Dans les îles Zanzibar, la qualité des soins est extrêmement basse. Ainsi, lorsqu’un patient est gravement malade, sa famille abandonne directement. Le service des soins intensifs est le service pivot d’un hôpital. C’est un chaînon indispensable pour assurer la sécurité du malade après une opération. »

La vie privée des médecins chinois à Zanzibar

À part la plage, il y a peu de loisirs à Zanzibar, aussi les médecins riches de temps libre aiment s’adonner à l’écriture. Ils ont même créé une revue sur Internet appelée Duixun rassemblant les expériences et les pensées du groupe. M. Li Xiaobing a également réalisé des reportages sur la vie de son équipe qui ont été diffusés sur la chaîne télévisée de Suzhou.

On ne trouve pas beaucoup de légumes sur place et les repas sont relativement simples. Les aliments envoyés de Chine comme les champignons et l’alcool sont réservés aux grandes occasions. L’éloignement de la famille est certainement la contrainte la plus difficile à supporter pour ces courageux médecins. Ainsi, lors de notre interview, M. Ouyang a été très ému lorsqu’il a reçu un coup de téléphone de son épouse lui disant qu’elle s’était rendue dans sa ville natale pour rendre hommage à sa mère décédée. En effet, si Zanzibar, avec ses plages et sa cité historique de pierre, est une destination magnifique pour les touristes, elle demeure pour les médecins chinois un lieu étranger, loin de leur famille.

 

Yin Xiaodong (à droite), médecin ORL, exécute une opération avec des médecins locaux.

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