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Dossier

Chine et États-Unis : ensemble pour le meilleur et pour le pire

― Entretien avec Jia Xiudong, chercheur invité de l’Institut des études internationales de Chine

LIU QIONG*

LE traitement national à accorder aux entreprises chinoises aux
É.-U. a constitué l’un des thèmes du deuxième Dialogue stratégique et économique (DSÉ) Chine–É.-U. En 2010, les investissements des É.-U. en Chine avaient déjà dépassé 60 milliards $US, alors que ceux de la Chine dans ce pays n’en représentaient que le quinzième, soit quelque 4 milliards $US.

En janvier 2011, avant la tenue du troisième DSÉ Chine–É.-U., le président Hu Jintao a effectué une visite aux É.-U. Durant cette tournée, il a visité une exposition sur les entreprises chinoises implantées à Chicago, dans le Centre-Ouest. L’un des exposants était Wanxiang America Corporation, un fabricant de pièces détachées d’automobile considéré comme l’une des multinationales chinoises ayant le mieux réussi dans ce pays : cette compagnie y compte 28 filiales, et en 2010, elle a réalisé des ventes de plus de 2 milliards $US.

Lors des premier et deuxième DSÉ, la Chine et les É.-U. ont fait de grands efforts pour discuter de leurs relations dans divers domaines, et ils sont parvenus à une identité de vues. Le chercheur Jia Xiudong concentre ses recherches sur la stratégie internationale et sur les relations Chine–É.-U., et il a travaillé pendant des années à l’ambassade de Chine aux É.-U. En 2009, il a participé aux préparatifs du premier DSÉ à Washington, et il a une compréhension profonde des relations Chine–É.-U. C’est dans ce contexte que nous l’avons interviewé.

Jia Xiudong

Le 27 juillet 2009, le premier DSÉ a eu lieu à un moment où les deux pays cherchaient des moyens d’affronter en commun la crise financière. Comment évaluez-vous maintenant le rôle de ce dialogue dans la promotion de la reprise économique?

Au fur et à mesure de l’approfondissement de la mondialisation économique, les pays deviennent de plus en plus interdépendants, et le monde est désormais un tout qui doit partager les bonheurs et les malheurs. Au moment où la crise financière mondiale a lancé un sérieux défi à l’économie partout dans le monde, la communauté mondiale a adopté une variété d’importants plans d’incitation économique, contribuant ainsi à l’atténuation de la crise et au succès de la reprise économique.

Le premier DSÉ s’est justement tenu dans un tel contexte. La Chine et les É.-U. ont discuté en profondeur de questions bilatérales, entre autres l’économie, la finance et le maintien de la stabilité commerciale. Des mécanismes de négociations multilatérales comme le Sommet du G20 ont servi de complément à ce DSÉ.

À l’époque, l’administration Obama venait d’entrer en fonction, de sorte que la Chine et les É.-U. ont profité de cette tribune pour communiquer plus en profondeur. Chacun a fait part franchement à l’autre de ses politiques et a indiqué son intérêt envers les politiques de l’autre. Le mécanisme du DSÉ a joué un rôle positif pour favoriser la coopération dans le contexte de la crise financière et développer davantage les relations bilatérales.

Depuis qu’Obama est arrivé au pouvoir, les relations entre la Chine et les É.-U. ont connu des hauts et des bas. Que pensez-vous des relations actuelles entre ces deux pays?

En fait, les relations entre nos deux pays ont toujours connu des hauts et des bas, ce n’est pas une chose surprenante. Il en était de même du temps de George W. Bush. Au début de l’administration Obama, les relations entre la Chine et les É.-U. ont pris un bon départ, et les deux parties entretenaient de bonnes communications.

Le 13 décembre 2006, M.Gutierrez, secrétaire au Commerce des États-Unis, était présent lors de la signature du contrat entre GE Aviation et Shanghai Airlines à Beijing.    CFP

Pourtant, de vieux problèmes perduraient, notamment la vente d’armes à Taiwan et des différends commerciaux; de nouveaux problèmes ont aussi surgi, entre autres l’affaire Google.

Néanmoins, tout comme l’a indiqué le président Hu Jintao lors de sa dernière visite aux É.-U., il ne faut pas considérer les relations Chine–É.-U. comme une relation de jeu à somme nulle, car les domaines de coopération sont nombreux entre les deux parties. D’ailleurs, la Déclaration commune Chine–É.-U., publiée en janvier dernier, souligne que les deux pays développent activement leur coopération dans plusieurs domaines : sécurité, économie, société, énergie, environnement. Cette perspective globale nous démontre l’importance d’un partenariat de coopération entre les deux pays.

Le 21 janvier 2011, le président Hu Jintao a effectué une visite aux É.-U., et celle-ci a posé une bonne assise pour le troisième DSÉ. À votre avis, quel impact doit-on attendre de cette visite?

Elle est arrivée à point nommé. Cette année marque le 40e anniversaire des contacts entre les deux pays, la mi-mandat de la présidence d’Obama et le début du XIIe Plan quinquennal (2011-2015) en Chine. Cette visite a redéfini les relations entre les É.-U., le plus important pays développé, et la Chine, un pays émergent. Les deux pays s’efforceront de bâtir ensemble un partenariat basé sur le respect mutuel, les avantages réciproques et une coopération gagnant-gagnant. Des résultats fructueux réaffirmeront l’identité et la place particulière occupée par chacune des deux parties et refléteront l’esprit de coopération active, le principe des bénéfices réciproques et les vertus du respect mutuel.

En 2010, la Chine a réalisé un PIB de près de 40 billions de yuans, soit 40 % de celui des É.-U. Les grosses réserves de dollars américains que la Chine détient actuellement lient de plus en plus les économies des deux pays; cependant, la « corrélation de sécurité » découlant de leur interdépendance présente plus de signes de « corrélation dangereuse ». Qu’en pensez-vous?

La Chine s’intègre de plus en plus au système économique mondial, et elle est déjà la deuxième plus grande puissance économique. Au cours du processus de mondialisation, il est certain que les pays s’influencent mutuellement. Un désastre économique et politique dans un grand pays entraîne à coup sûr des problèmes dans d’autres pays. Rappelons-nous comment la crise de Wall Street a affecté l’économie chinoise.

Comme les politiques adoptées par un pays ont des répercussions dans d’autres pays, les programmes d’incitation économique pour parer à la crise financière ont été décidés après discussion entre les pays du G20. Ainsi, quand les É.-U. élaborent une politique monétaire plus souple, ils doivent considérer comment une telle politique pourrait influencer d’autres pays.

Avec la mondialisation économique, l’interdépendance des économies chinoise et américaine ne cesse de s’approfondir. Les relations économiques entre la Chine et les É.-U. n’ont jamais été aussi étroites. Selon des statistiques de la Chine, chacun des deux pays est le deuxième plus important partenaire commercial de l’autre : en 2010, la valeur de leurs échanges commerciaux était de plus de 385,2 milliards $US, contre 2,5 milliards $US au moment de l’établissement de leurs relations diplomatiques; c’est donc quelque 150 fois plus. En outre, parmi les importants marchés d’exportation des États-Unis, la Chine est celui qui a la croissance la plus rapide depuis neuf ans d’affilée. Tout cela montre que les deux pays doivent s’unir pour le meilleur et pour le pire, au lieu de chercher à se faire du tort.

Le président Obama a nommé Gary Locke, son secrétaire au Commerce, au poste d’ambassadeur en Chine. Quelle est votre opinion sur ce dernier? Pourquoi la Maison-Blanche a-t-elle nommé un secrétaire au Commerce à un tel poste? Comment estimez-vous l’impact de cet événement sur nos futures relations?

J’estime que cela montre l’importance qu’accorde le gouvernement des États-Unis aux relations et communications bilatérales avec la Chine. Étant devenue la deuxième puissance économique mondiale, la Chine a plus de voix au chapitre sur la scène internationale; elle en est déjà le centre, et les relations Chine–É.-U. ont une portée internationale et non pas simplement bilatérale.

Gary Locke connaît bien la Chine et il y est respecté dans tous les milieux; il y entretient beaucoup de liens personnels. De plus, au sein du gouvernement des États-Unis, il jouit d’une certaine influence politique. D’ailleurs, l’administration Obama apprécie son expérience et ce qu’il a fait dans le passé : lorsqu’il était gouverneur de l’État de Washington et secrétaire au Commerce, il a grandement contribué au développement des relations économiques et commerciales entre la Chine et les É.-U. À titre d’ambassadeur, on s’attend à ce qu’il encourage l’approfondissement de ces relations.

Certes, le « visage chinois » de Gary Locke lui confère une certaine intimité avec les Chinois; pourtant, comme ambassadeur et Étatsunien qui a prêté serment de servir son pays, M. Locke défendra sûrement les intérêts américains. Avant lui, certains ambassadeurs avaient des expériences militaire, politique ou juridique; certains parlaient même couramment le chinois. La Chine accueille tous ceux qui servent de pont entre nos deux pays et qui favorisent les relations bilatérales.

Les entreprises chinoises affrontent souvent quantité de barrières à leurs investissements directs aux États-Unis. Selon vous, quelles en sont les raisons et quels sont les moyens grâce auxquels cette situation pourrait être améliorée?

Depuis l’adhésion de la Chine à l’OMC, il y a dix ans, les 100 domaines du secteur tertiaire que le gouvernement chinois avait promis d’ouvrir ont tous enregistré des investissements des compagnies des États-Unis. À la fin de 2010, ces dernières avaient investi plus de 65,2 milliards $US dans 59 000 projets en Chine. Parallèlement, les investissements des entreprises chinoises ont augmenté rapidement aux É.-U.; fin novembre dernier, les investissements directs chinois aux É.-U. dans les secteurs autres que la finance avaient dépassé 4,4 milliards $US, alors qu’on y dénombrait quelque 1 300 entreprises chinoises.

Certaines d’entre elles ont rencontré de multiples obstacles dans leurs investissements directs aux É.-U. D’une part, faute de confiance politique mutuelle entre les gouvernements, les É.-U. entretiennent des soupçons à l’égard de la Chine sur le plan stratégique. Résultat : dans le commerce tout à fait normal de la Chine, ils voient une intention stratégique. D’autre part, de façon générale, la Chine estime aussi que les gens des É.-U. et les compagnies de ce pays nourrissent des préjugés, hostilités et soupçons envers les entreprises chinoises. Tout cela dénote le manque de compréhension mutuelle entre les deux pays. À cause de cette situation, il faut que le gouvernement chinois travaille à améliorer la situation par l’intermédiaire du mécanisme de dialogue, tout en appelant le gouvernement des États-Unis à traiter les entreprises chinoises de manière équitable.

On peut aussi ajouter que la Chine ne communique pas suffisamment et que son sens des relations publiques est faible, ce à quoi s’ajoute sa stratégie d’investissement qui n’est pas tout à fait au point. Quant aux entreprises chinoises, elles ont relativement peu d’expérience dans les obstacles de l’économie de marché et sont moins familières avec les règles du marché et avec le fonctionnement politique aux É.-U., sans parler de l’évaluation du risque d’investissement. Conclusion : les entreprises chinoises doivent renforcer leur compréhension en s’inspirant des méthodes de relations publiques de leur pays d’accueil, tout en se préparant mieux et en évaluant la situation sur tous les plans.

*LIU QIONG est journaliste du First Financial Daily.

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