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Culture

Yao Dixiong et la nature animale

WU BING, journaliste attitré

Portrait d’un artiste célébré internationalement pour sa compréhension instinctive de la nature et pour son style affranchi de l’académisme.

CRINIÈRES au vent et sabots trépidants dans le chant de la tempête représente un troupeau d’une centaine de chevaux en mouvement; en contemplant cette peinture sur rouleau de 10 m de long, on a l’impression d’entendre leurs hennissements excités et le bruit sourd de leur galop. Le peintre Yao Dixiong excelle à peindre les chevaux, un animal dont il peut transmettre la majesté en quelques traits de pinceau. Son rapport artistiquement intime avec cette créature ne se manifeste pas seulement dans ses représentations d’un cheval isolé, mais aussi dans la façon dont il anime le spectacle d’un troupeau sauvage. Après avoir émigré en Australie, Yao a élargi son intérêt pour les grands mammifères afin d’inclure la faune de ce pays, ce qui a permis la création de deux œuvres remarquables : 2 000 kangourous et L’Homme et la NatureÂme australienne, qui ont porté son art vers de nouvelles dimensions et de nouveaux sommets.

Songes dorés

Passion hippique

Yao est né en 1949, dans les prairies du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, et a pratiquement grandi sur le dos d’un cheval. Ayant commencé l’équitation à 5 ans, il était un cavalier accompli à 12 ans. Peu à peu, peindre ces animaux qui faisaient tellement partie de son monde est devenu un élément important de sa vie. Une éducation artistique formelle était hors de sa portée, mais l’absence de discipline et du jugement d’enseignants a libéré son esprit et sa créativité, la nature prenant le rôle de professeur. Il a étudié la vie qui l’entourait et, dans une innocente absorption, s’est formé un style artistique unique qui le distingue des Beaux-arts et de la scène artistique. Ainsi, dans Crinières au vent et sabots trépidants dans le chant de la tempête, il a utilisé une poudre blanche pour représenter les éclaboussures créées par le troupeau traversant la rivière, un effet que l’on peut facilement qualifier de parfait. Ce faisant, il a défié une convention, celle de la peinture chinoise traditionnelle qui utilise pour représenter les projections d’eau une combinaison d’espaces blancs et de corps de chevaux en contorsion. Il remet donc en cause l’esthétique classique d’une approche subtile et indirecte.

Des années d’expérience à dessiner les détails de l’anatomie du cheval lui permettent de combiner cette connaissance profonde à la technique traditionnelle chinoise de peinture au pinceau. Le résultat est un travail qui allie la précision du naturalisme occidental avec la fluidité et la grâce de la peinture traditionnelle chinoise, par exemple dans Galop et Je vais me marier.

Les milieux artistiques ont un grand respect pour les chevaux de cet autodidacte. Le célèbre critique d’art contemporain Shao Dazhen a déclaré : « Les chevaux de Yao Dixiong sont dynamiques et ont un grand attrait artistique. Son langage artistique ne se limite pas à une approche traditionnelle de ce sujet de peinture, il a créé un style unique en mélangeant le croquis de base à ses œuvres, donnant ainsi à ses chevaux un niveau élevé de vivacité. » Wu Guanzhong, artiste réputé, a déjà fait remarquer à propos de son compatriote : « L’excellence de Dixiong réside à la fois dans sa maîtrise du pinceau et de l’utilisation de l’encre dans un style personnel distinct. En conférant à leurs esprits et à leurs attitudes une importance primordiale pour son travail, il accorde aux chevaux de la personnalité humaine. Ses œuvres sont un jalon extraordinaire dans la peinture contemporaine de chevaux. » Les plus grands éloges proviennent cependant du célèbre peintre Fan Zeng. Non seulement l’a-t-il comparé à Han Gan et Cao Ba, deux artistes accomplis de la dynastie des Tang (618-907) épris du même sujet, mais il a également déclaré qu’il était l’égal de Xu Beihong, un artiste contemporain très apprécié pour ses chevaux.

Au galop vers la lune

2 000 kangourous

Le spectacle impressionnant des troupeaux de kangourous se déplaçant suscite la même crainte mêlée d’admiration que les chevaux affolés. En 1983, Yao Dixiong a été le premier Chinois à recevoir le parrainage du gouvernement australien pour une résidence d’artiste. Deux ans plus tard, il a achevé 2 000 kangourous. Ce rouleau de 63 m est entré dans le livre Guinness des records 1988 comme la plus longue peinture d’Australie.
Pour la première fois au monde, une peinture monumentale présente un paysage exotique dans le langage pictural de l’art chinois traditionnel. Elle a été exposée lors des cérémonies marquant le 200e anniversaire de l’Australie, le 150e anniversaire de l’État australien de Victoria, le premier vol reliant l’Australie à la Malaysia, le 200e anniversaire de l’arrivée des Chinois à Hawaï et à la conférence du tourisme de la zone Pacifique. Jusqu’à maintenant, 2 000 kangourous a été exposé à près de 100 reprises partout dans le monde.

Cette peinture reflète également la double influence des styles chinois et occidental sur Yao Dixiong. Il a utilisé l’encre de Chine pour former les animaux à coups de pinceau, puis les techniques picturales occidentales pour donner vie à leurs traits et à leurs attitudes variées. La couleur a été appliquée à travers l’utilisation de différents matériaux et peintures issus des écoles chinoise et occidentale. Par exemple, il a trouvé que la gouache, l’aquarelle et les pigments de propylène étaient appropriés pour dépeindre la poussiéreuse chaleur de l’habitat du kangourou. Mais pour tenir compte de la profondeur et de l’ampleur des forêts australiennes, il a usé du réalisme des paysages à l’huile de l’Occident. À certains moments, on peut discerner également l’influence du cinéma d’animation.

2 000 kangourous (détail)

Tous ces éléments divers sont regroupés sur une seule œuvre, mais dans une homogénéité et une harmonie exaltantes. M. Yao estime magistralement qu’il n’y a ni limites ni tabous dans l’exploration des abondantes traditions artistiques de l’Orient et l’Occident. De fait, chacune d’elles peut s’avérer nécessaire pour refléter les innombrables trésors de la diversité de notre monde.

L’Homme et la Nature – Âme australienne

Ce titre fait référence à la culture indigène de l’Australie. Long de 100 m, ce rouleau achevé en 2001 a fini d’établir la renommée de Yao Dixiong dans le milieu artistique international.

L’Homme et la NatureÂme australienne (détail)


Il lui a fallu dix-huit années de réflexion pour concevoir ce chef-d’œuvre, et encore deux ans et demi d’efforts pour effectivement transférer ses idées sur le papier. Pour trouver l’inspiration, il a passé de nombreuses années à vivre avec les aborigènes australiens dans les montagnes et à parler avec des artistes et artisans locaux pour se renseigner sur leurs croyances religieuses et leurs activités artistiques. Sur le rouleau, l’imposant Uluru, l’emblématique inselberg situé au centre de l’Australie, se profile à l’horizon, comme si une déesse géante s’apprêtait à se réveiller, et non loin de là, la tête solennelle d’un homme se jette vers le ciel comme un énorme rocher, sa respiration ressemblant à un arc-en-ciel. Toutes les représentations humaines de cette peinture sont basées sur de vraies personnes dont Yao a fait des croquis, aussi proches de la vie que ses chevaux bien-aimés.

L’Homme et la NatureÂme australienne (détail)

À l’invitation du gouvernement chinois, L’Homme et la NatureÂme australienne a été exposé dans plus de 20 villes chinoises, dont Beijing, Shang-hai, Nanjing, Hangzhou et Lanzhou. En décembre 2002, pour célébrer le 30e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l’Australie, la peinture a été placée dans la salle centrale du Musée national de Chine, à l’invitation du Bureau du Conseil des affaires d’État pour les affaires des Chinois d’outre-mer et de l’Association chinoise pour les échanges avec l’étranger. Les explorations artistiques de Yao Dixiong et ses réalisations ont gagné la reconnaissance du monde de l’art chinois et ont été largement applaudies par le milieu artistique international.

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