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Dossier
Les relations économiques et commerciales Chine–États-Unis et leurs perspectives

NI FENG*

LORS de la visite d’État du président Hu Jintao aux États-Unis du 19 au 21 janvier derniers, les deux pays ont signé la Déclaration commune Chine–É.-U. Parmi les sujets variés qu’abordent les 41 clauses de cette déclaration, 14 concernent la coopération économique et commerciale. Tout comme l’a indiqué l’ancien secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, « le partenariat économique et commercial entre les États-Unis et la Chine est à un tournant ».

 

Le 11 septembre 2010, pour soutenir ses agriculteurs, Arnold Schwarzenegger, gouverneur de l’État de Californie, présente des produits de cet État dans un supermarché, lors d’une promotion de la gastronomie californienne, à Hangzhou.

Une situation gagnant-gagnant

En 2010, le commerce entre les deux pays est sorti de la crise financière et a repris une croissance soutenue. La Chine est le deuxième partenaire commercial des États-Unis, et réciproquement. Les États-Unis sont le premier marché d’exportation de la Chine, tandis que la Chine est le troisième marché d’exportation des États-Unis. Bien que la Chine soit plus dépendante du marché américain que les États-Unis du marché chinois, la situation est en train d’évoluer. L’année dernière, la Chine a importé pour 17,5 milliards $US de produits agricoles, remplaçant le Canada comme premier marché d’exportation des États-Unis pour ce secteur.

Les entreprises étatsuniennes ont enregistré de gros profits en investissant en Chine. Ainsi, General Motors a vendu plus de voitures en Chine que dans son pays d’origine en 2010. Pendant les dix premiers mois de l’année dernière, la Chine a attiré plus de 2,4 milliards $US d’investissement américain, soit quelque 18,7 % de plus que pendant la même période de 2009. Fin octobre 2010, il y avait en Chine environ 59 000 projets financés par des investissements étatsuniens pour une valeur totale de plus de 64,6 milliards $US. Parallèlement, les investissements chinois augmentent aux États-Unis à un rythme accéléré. Fin octobre 2010, les investissements directs des entreprises chinoises (secteur financier non compris) aux États-Unis totalisaient plus de 4,2 milliards $US dans différents domaines tels que l’industrie, les sciences et techniques et le tourisme. Ce chiffre a augmenté de 10 % par rapport à celui de 2009 (3,9 milliards $US). Depuis l’éclatement de la crise financière, la Chine a renforcé son emprise sur la dette publique des États-Unis jusqu’à hauteur de 1 billion $US afin d’apporter un important soutien financier aux efforts de reprise des États-Unis. Au moment où les États-Unis cherchent à augmenter leurs exportations et à attirer des capitaux étrangers, et que la Chine veut accroître sa demande intérieure et trouver de nouveaux marchés pour y investir, le commerce entre les deux pays dispose d’une grande marge de manœuvre.

Augmentation des différends commerciaux

Depuis longtemps, les États-Unis sont mécontents du « déséquilibre » de leurs échanges avec la Chine. Dans son rapport annuel soumis en novembre dernier au Congrès américain, la US China Economic and Security Review Commission a indiqué, que le déficit commercial des États-Unis avec la Chine avait affecté la reprise aux États-Unis, et que ces deux pays ont chacun la responsabilité de réduire ce déséquilibre du commerce mondial. La Chine doit accroître ses importations et réformer le régime du taux de change du yuan pour tempérer la compétitivité de ses exportations. C’est pour cette raison que le Département du Trésor a menacé à deux reprises de considérer la Chine comme une manipulatrice de son taux de change. Pour leur part, les deux chambres du Congrès ont chacune voté un projet de loi demandant à l’administration Obama d’imposer des droits dissuasifs sur les marchandises chinoises.

Les autres sujets de divergence entre les deux pays portent sur les subventions à l’exportation, les achats gouvernementaux, la protection de la propriété intellectuelle et l’exportation des terres rares. En 2010, les États-Unis ont lancé six enquêtes sur les recours commerciaux ciblant des produits chinois, pour une valeur de 850 millions $US. Depuis son ouverture en 2009, le 111e Congrès a soumis une quarantaine de propositions concernant la Chine, sur des sujets comme le taux de change du yuan, l’énergie, le changement climatique, la qualité des produits, la sécurité alimentaire et l’application des lois sur le commerce. La plupart de celles-ci ont appelé à des mesures plus sévères envers la Chine. Les États-Unis ont refusé à maintes reprises les investissements de certaines entreprises chinoises sous le prétexte de sécurité nationale. De plus, dans l’espoir de dégager la route pour leurs propres entreprises, les États-Unis ont demandé à la Chine de modifier certaines lois relatives à l’innovation qu’ils considèrent comme néfastes pour les entreprises étrangères. Inquiets des limites posées par la Chine sur l’exportation des terres rares, ils ont menacé de porter plainte auprès de l’OMC.

Les accusations des États-Unis sont dues en grande partie à leur inquiétude de voir l’écart de puissance entre les deux pays se réduire. Depuis la crise qui s’est déclenchée en 2008, les États-Unis ont subi de lourdes pertes, tandis que la Chine, moins affectée par cette crise, se rétablit vite. Son PIB a dépassé celui du Japon pour devenir la deuxième économie mondiale, et sa compétitivité technologique s’élève très rapidement. La montée en puissance de la Chine donne des sueurs froides à certains Américains. Même le président Obama a déclaré, début 2010 : « Les États-Unis ne sont pas prêts à accepter une place de second. » Les frictions entre les deux pays montrent bien que les États-Unis espèrent renverser la tendance de la course économique qu’ils sont en train de perdre au profit de la Chine.

Derrière le déséquilibre commercial se cachent des raisons plus profondes. Celui-ci est avant tout le résultat des délocalisations industrielles effectuées par les pays développés en Chine au nom de la mondialisation. Dans les exportations chinoises, plus de 60 % sont des produits fabriqués par des coentreprises sino-étrangères et par des sociétés étrangères implantées en Chine. Les multinationales font d’énormes profits sur ces produits, ne laissant aux industriels chinois qu’une maigre part. Deuxièmement, les États-Unis pratiquent une politique commerciale discriminatoire en interdisant l’exportation en Chine de produits à des fins militaires et en imposant un contrôle très strict sur celle des produits à des fins à la fois militaire et civile, même si ces produits ne sont utilisés qu’à des fins civiles.Troisièmement, datant des années 1940 et liées au principe du pays d’origine, les méthodes de calcul utilisées actuellement par les États-Unis ne reflètent pas la situation réelle du commerce extérieur de chaque pays aujourd’hui. Par exemple, une poupée Barbie vendue 9,99 $US aux États-Unis est achetée 2 $US à la Chine. De ce prix, seulement 0,35 $US revient au fabricant, 0,65 $US couvre les frais de matières premières et 1 $US est destiné au transport et aux autres frais. Pourtant, selon la méthode utilisée par les États-Unis, ces 2 $US sont pris en compte dans la valeur d’exportation chinoise.

Interdépendance asymétrique

Pour le moment, une grande asymétrie perdure dans les relations économiques et commerciales des deux pays. Au moment d’un différend, la Chine se trouve dans une position plutôt passive et est le joueur moins important dans une relation d’interdépendance inégale, permettant ainsi aux États-Unis de garder leur supériorité et de prendre les mesures qu’ils veulent.

Le problème du taux de change continuera de peser sur les relations bilatérales. Le modèle économique chinois orienté sur les exportations a maintenant plus de 30 ans; il est donc difficile de le changer sur une courte période. La monnaie chinoise doit être réévaluée peu à peu, et le niveau d’exportation maintenu. De leur côté, les États-Unis souhaitent augmenter leurs exportations et réduire le déficit commercial. Une contradiction existe donc bel et bien.

Malgré les divergences entre les deux pays, l’interdépendance économique a augmenté ces dernières années. La Chine est le marché d’exportation des États-Unis qui a connu la croissance la plus rapide. De 2001 à 2008, les exportations des États-Unis vers la Chine ont doublé. De même, la hausse des exportations chinoises offre plus de choix aux ménages américains. Si les États-Unis diminuent les restrictions sur les investissements, plus d’entreprises chinoises y afflueront. Plusieurs problèmes économiques et sociaux qui nécessitent des fonds importants, tels que le déficit des finances publiques et la réforme de l’assurance-maladie, pourraient être résolus avec l’arrivée continue des investissements chinois.

La crise a aussi généré l’occasion d’améliorer l’asymétrie de ces relations d’interdépendance. Personne ne sait au juste si les États-Unis sont en déclin, mais personne ne peut nier la montée en puissance de la Chine. Autrefois, les États-Unis pensaient qu’ils pourraient agir seuls. Pourtant, la crise actuelle leur a fait chercher une coordination internationale, et le rôle de la Chine y est significatif. Bien qu’elle ne soit pas pressentie pour remplacer les États-Unis comme première économie mondiale, la croissance économique de la Chine lui permet pourtant d’obtenir un droit de parole accru. Son actuel poids géopolitique ne permettra pas aux États-Unis de prendre comme bon leur semble des mesures économiques contre la Chine.

En raison de son importance économique grandissante et de l’affermissement de ses liens commerciaux avec les États-Unis, la Chine exercera une plus grande influence dans l’élaboration de la politique des États-Unis. Cela se traduit par une certaine retenue des Américains dans les mesures économiques et commerciales concernant la Chine et par le soutien qu’ils cherchent à obtenir de la Chine sur des problèmes bilatéraux et multilatéraux.

 

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