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Dossier
Propos de Zhou Wenzhong sur le Dialogue stratégique et économique Chine–États-Unis

HOU RUILI, journaliste attitrée

C’EST en 2005 que Zhou Wenzhong est entré en fonction comme ambassadeur de la Chine aux É.-U., et le Dialogue stratégique économique Chine–É.-U. (qui deviendra le Dialogue stratégique et économique (DSÉ) Chine–É.-U. en 2009) a été instauré l’année suivante. Au cours des cinq années de son mandat, l’ambassadeur Zhou a été témoin des progrès de ce mécanisme. C’est dans ce contexte que nous l’avons interviewé.

 

Le 18 juin 2008, clôture du quatrième Dialogue stratégique économique Chine–É.-U à Annapolis

Un mécanisme de haut niveau

En juillet 2006, lors d’une visite aux É.-U., Zhou Yongkang, alors conseiller d’État et ministre de la Sécurité publique, avait été très actif à tenir des dialogues et des rencontres avec le Département de la Justice, le FBI et le Bureau de la Maison-Blanche pour la politique nationale de contrôle des drogues. C’est à cette époque qu’Henry Paulson a remplacé John Snow comme secrétaire au Trésor. Peu après son entrée en fonction, M. Paulson a demandé à rencontrer Zhou Yongkang; perplexe, l’ambassadeur Zhou se demandait bien pourquoi le secrétaire au Trésor souhaitait rencontrer un ministre chinois chargé de la sécurité publique.

Henry Paulson s’en est expliqué dès leur première rencontre : « Le président Bush est d’accord que je traite les problèmes des relations économiques et commerciales Chine–É.-U. au nom du gouvernement des États-Unis. » Le secrétaire au Trésor estimait que les problèmes étaient nombreux, et que bon nombre dépassaient la compétence de la China-US Joint Commission on Commerce and Trade (Commission intergouvernementale du commerce Chine–É.-U.) qui existait entre les deux pays. Il fallait donc un mécanisme particulier pour traiter ce genre de problèmes.

« Que la Maison-Blanche ait chargé M. Paulson d’être le représentant spécial du président Bush pour entretenir un dialogue avec la partie chinoise était très important. Sans tarder, j’ai fait part de cette situation à mon gouvernement, et j’ai très vite obtenu une réponse : la Chine acceptait cette suggestion et désignait Wu Yi comme représentante spéciale du président Hu Jintao pour entretenir ce dialogue », se souvient l’ambassadeur Zhou.

De décembre 2006 au même mois de 2008, la Chine et les É.-U. ont tenu ce genre de dialogue à cinq reprises, et selon M. Zhou, les deux parties y envoyaient des représentants importants. Dirigée par Henry Paulson, la délégation des É.-U. était constituée du secrétaire au Commerce, du représentant des É.-U. au Commerce, du secrétaire au Travail, du président de la Banque d’import-export, du sous-secrétaire d’État et du président de la Réserve fédérale. Du côté de la délégation chinoise, c’est Wu Yi, vice-première ministre et représentante du président Hu Jintao, qui dirigeait les discussions; les autres représentants chinois étaient les ministres des Finances et du Commerce, le vice-ministre des Affaires étrangères, le président de la Commission nationale du développement et de la réforme, le président de la Commission de contrôle des assurances de Chine, le président de la Commission de supervision bancaire de Chine, le président de la Commission du contrôle boursier de Chine et le président de la Banque populaire de Chine. Un dialogue d’un tel niveau a dès le début suscité un grand intérêt dans divers milieux partout dans le monde.à travers le DSÉ inauguré en 2009, la Chine et les É.-U., deux pays ayant une grande contribution à la croissance économique mondiale, ont pu renforcer leur coordination politique sur la macroéconomie et sur certains problèmes économiques et commerciaux concrets. Aujourd’hui, on porte beaucoup d’attention aux problèmes de la gestion de l’économie mondiale et à la supervision du secteur financier; sur ces deux points, le rôle de la Chine et la coordination des politiques entre la Chine et les É.-U. s’avèrent fort importants.

Avant l’instauration du DSÉ, le problème du taux de change du yuan était hautement politisé par la partie étatsunienne. Habituellement, les membres du Congrès estimaient que le yuan était sous-évalué et qu’il constituait un type de subvention à l’exportation de la part du gouvernement chinois. Ils exigeaient donc des taxes supplémentaires. M. Zhou se rappelle : « Les sénateurs Charles E. Schumer de l’État de New York et Lindsey Graham de la Caroline du Sud ont déposé une motion commune demandant à la Chine de verser 27,5 % de taxes supplémentaires aux É.-U. Si cette motion avait été adoptée, il y aurait eu une guerre commerciale entre les deux pays. » Le problème du taux de change du yuan n’est pas encore résolu, mais grâce à ce cadre de franc dialogue, on peut dire que, d’une certaine façon, il a été maîtrisé.

« Grâce aux échanges approfondis que permet le DSÉ, le Département du Trésor des É.-U. n’a jamais conclu que la Chine manipulait sa monnaie dans son rapport, publié en avril ou en mai de chaque année, sur le taux de change de l’ensemble des pays de la planète. Cela a évité un conflit plus grave sur le taux de change », indique l’ancien ambassadeur Zhou. Malgré les activités du DSÉ, la Commission intergouvernementale du commerce Chine–É.-U. existe encore et, d’après M. Zhou, elle joue toujours un rôle important. Par exemple, certaines entreprises des É.-U. estimaient que la Chine avait rajusté sa politique d’ouverture et que les restrictions les concernant étaient devenues de plus en plus nombreuses. Cela nécessitait des explications, et la Commission en a donné. En outre, des problèmes concrets tels que la protection de la propriété intellectuelle, les marchés publics et la délivrance du brevet de la 3G nécessitaient aussi un mécanisme d’un niveau très élevé qui serait chargé de la coordination entre les deux parties. Le DSÉ et la Commission sont complémentaires et jouent un rôle irremplaçable pour stabiliser les relations économiques et commerciales entre la Chine et les É.-U.

Un moteur de la coopération financière

Après l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les É.-U., en 1979, les commissions intergouvernementales du commerce, des techniques scientifiques et de l’économie avaient été chargés de traiter les problèmes bilatéraux dans certains domaines. La Commission intergouvernementale du commerce Chine–É.-U., celle ayant le niveau le plus élevé, était responsable des problèmes du commerce des marchandises et des services; elle ne traitait jamais les affaires bancaires, financières et des assurances. « Il était clair que la partie étatsunienne voulait inclure le secteur financier et bancaire dans le cadre du Dialogue. En fait, la coopération dans le domaine financier s’accentuait entre les deux pays, tout comme les problèmes. D’ailleurs, le nombre des banques américaines implantées en Chine était depuis longtemps bien supérieur à celui des banques chinoises sur le sol des É.-U. Nous souhaitions également enclencher le mécanisme du Dialogue, parce que nous désirions aussi discuter de ce problème avec la partie étatsunienne », explique M. Zhou.

Tout comme pour sa politique de réforme et d’ouverture, la Chine a ouvert son secteur financier sur l’extérieur à partir de la fin des années 1970. Promulgué en 1983, le Règlement sur l’établissement des institutions financières permanentes avec capitaux de ressortissants chinois et capitaux étrangers a, pour la première fois, fourni des garanties juridiques aux organismes financiers à capitaux étrangers.

À partir de 1994, la Chine a commencé la réforme de son système de devise et de son taux de change. Ouvert sur l’extérieur, le secteur financier chinois est entré dans l’économie de marché et s’est internationalisé. Sur la base à la fois de la libre convertibilité du yuan pour les opérations courantes et du nouveau système de devises, la Chine est devenue plus ouverte aux organismes financiers étrangers, tant pour les sphères d’activité que pour les lieux d’implantation.

Après la crise financière asiatique de 1997, la croissance économique mondiale a ralenti de façon générale, tout comme les investissements internationaux et la circulation des capitaux, y compris ceux à destination de la Chine. Or, dans cette même période, les pourparlers sur l’entrée de la Chine à l’OMC se sont accélérés. Les organismes financiers, et spécialement les banques chinoises, ont commencé leurs préparatifs pour affronter l’arrivée massive des banques étrangères. Conformément à ses engagements pris au cours des pourparlers relatifs à son entrée à l’OMC et travaillant de façon planifiée et méthodique, la Chine a augmenté le degré d’ouverture des secteurs des banques, des assurances et des titres de valeur après son entrée à l’OMC en 2001. Actuellement, le secteur financier chinois s’achemine de façon accélérée vers une ouverture totale. Selon des statistiques incomplètes, six banques des É.-U. ont déjà ouvert une trentaine de succursales en Chine, notamment les Citibank, JP Morgan, Morgan Stanley, East West Bank, Wing Hang Bank et GE Capital. Par rapport à l’envergure et au rythme de développement des entreprises financières étatsuniennes en Chine, les banques chinoises semblent traîner les pieds pour s’implanter aux É.-U. Première banque chinoise à le faire, la Banque de Chine est la principale banque chargée d’exécuter les opérations de change. Dès 1981, elle a ouvert deux succursales à New York et une à Los Angeles. En marchant sur ses traces, la Banque des Communications de Chine a aussi ouvert une succursale à New York, en 1991.

À la fin de cette année-là, pour lutter contre le blanchiment d’argent, le gouvernement des États-Unis a promulgué le Foreign Bank Supervision Enhancement Act (FBSEA) selon lequel les banques étrangères qui comptent ouvrir des succursales aux É.-U. doivent préalablement obtenir l’approbation de la Fed, ce qui, pour les banques étrangères, est un obstacle à l’entrée dans le milieu financier étatsunien. En 2007, grâce au Dialogue stratégique économique Chine-É.-U., la China Merchant Bank (CMB), une banque non gouvernementale avec actionnaires, a pu ouvrir une succursale aux É.-U. En avril de la même année, la Banque de l’industrie et du commerce de Chine (ICBC) a déposé une demande officielle pour ouvrir une succursale aux É.-U., et l’année suivante, la Banque de la Construction de Chine (CBC) a fait de même. Leur demande n’a pas été acceptée par la Fed.

Les 17 et 18 juin 2008, le quatrième Dialogue stratégique économique Chine-É.-U. a été tenu aux É.-U. L’entrée des banques ICBC et CBC sur le marché financier américain y a été l’un des sujets importants. Lors de la rencontre qu’il a eu avec Ben Bernanke, président de la Fed, Liu Mingkang, président de la Commission de supervision bancaire de Chine, l’a exhorté à accélérer l’approbation des demandes des banques chinoises. À cela, M. Bernanke a répondu que l’approbation de ces deux banques était en cours. À l’issue de ce Dialogue, les deux parties ont convenu de démarrer les pourparlers sur l’accord relatif à la protection des investissements bilatéraux. Les É.-U. ont alors exprimé clairement qu’ils accueillaient le fonds souverain de la Chine, réitérant l’engagement d’ouvrir leur marché financier et promettant que le traitement national serait accordé aux banques chinoises. Ils ont également déclaré qu’au moment opportun, ils accepteraient la demande des banques, allaient examiner cette demande selon la procédure normale et ne voulaient pas la faire traîner en longueur. La Chine a exprimé que les décisions d’investissements de son fonds souverain, la China Investment Corporation, seraient basées entièrement sur des considérations commerciales.

Deux mois après ce quatrième Dialogue, la banque ICBC a été officiellement autorisée à ouvrir une succursale à New York, et six mois plus tard, la CBC a aussi été acceptée. En octobre 2008, la Chine est devenue membre de la Banque interaméricaine de développement (BID) et y a versé 350 millions $US en vue de soutenir ses programmes financiers en Amérique latine et aux Caraïbes. À cet égard, l’ambassadeur Zhou a déclaré : « L’attitude des É.-U. était autrefois relativement passive. Après l’instauration du Dialogue stratégique économique, elle a changé peu à peu, les avis des deux parties ont convergé. Nos négociations avec la BID se sont aussi approfondies et nous avons finalement pu adhérer à cette banque. »

Une tribune pour renforcer la coopération économique

Après la rencontre de Hu Jintao et de Barack Obama au début de cette année, un partenariat de nouveau type, basé sur le respect mutuel, les avantages réciproques et une coopération gagnant-gagnant, se crée entre la Chine et les É.-U.

Les deux parties doivent assumer une responsabilité particulière envers la stabilité, la paix et le développement dans le monde. M. Zhou indique : « Ces deux pays ont beaucoup d’intérêts communs en matière de relations commerciales. Ce sont des relations stratégiques à l’échelle mondiale. L’approfondissement de la mondialisation exige un dialogue bilatéral dans un grand nombre de problèmes. »

D’après M. Zhou, chaque jour, 5 000 personnes font l’aller-retour entre les deux pays situés sur les côtes opposées du Pacifique. Lors de la visite du président Hu aux É.-U., on a signé un accord d’échanges réguliers entre les gouverneurs des provinces chinoises et ceux des États américains en vue de renforcer les liens entre ces régions. De plus, les instituts et les classes Confucius (80 aux É.-U.) dont les finances et les enseignants sont fournis en partie par la Chine, sont ouverts conjointement par les deux parties. Les Étatsuniens étudient le chinois plus que toute autre langue, et ils sont de plus en plus nombreux à le faire, car cette langue fait partie de la culture et de la vie économique chinoises.

Actuellement, la Chine est le deuxième partenaire commercial des États-Unis et réciproquement. De 2001 à 2010, le volume de leur commerce bilatéral est passé de 80,5 milliards $US à plus de 385,2 milliards $US. Durant cette période, les É.-U. ont effectué en Chine des investissements directs d’une valeur de plus de 65,2 milliards $US, alors que les investissements de la Chine aux É.-U. augmentent rapidement, totalisant déjà plus de 4,73 milliards $US.

« Entre ces deux pays, les contacts personnels sont innombrables, les échanges culturels sont profonds et le volume du commerce est particulièrement important. Parmi une soixantaine de dialogues sur la coopération bilatérale, le DSÉ est celui qui a le niveau le plus élevé. Il permettra d’établir un partenariat mutuellement avantageux entre la Chine et les É.-U. et il sera basé sur une collaboration bénéfique aux deux parties », affirme M. Zhou, d’un ton assuré.

 

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