Engagement dans les œuvres caritatives au soir de sa vie
LUO HAIYAN*
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L'album personnel de Wang Guangmei | BIEN que son époux ait été persécuté jusqu’à la mort et qu’elle ait été emprisonnée pendant douze ans, Wang Guangmei, en tant qu’ancienne première dame du pays au destin fluctuant, a toujours été large d’esprit. Elle estimait que son sort n’était que le résultat d’une époque, sans jamais s’en plaindre.
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Wang Guangmei, lors d’une réunion du Comité national de la CCPPC | Retrouvant sa liberté après avoir été emprisonnée à tort pendant des années, Wang Guangmei, loin d’être déprimée, s’est engagée dans les services sociaux avec plein d’enthousiasme. Elle a été membre, permanent ou non, du Comité national de la CCPPC pour les Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe éditions. De plus, en même temps qu’elle assumait les fonctions de directrice du Bureau des affaires étrangères de l’Académie des sciences sociales de Chine, elle a été chargée, entre autres, des postes de présidente honoraire de l’Association des anciens élèves de l’École normale supérieure de Beijing et de membre exécutif de la Fédération nationale des femmes de Chine.
Douée en anglais, Wang Guangmei a été à même de lire cette langue jusqu’à un âge avancé. Elle s’abonnait à plusieurs magazines et lisait chaque jour plusieurs types de journaux, vivement intéressée par les nouvelles connaissances, toujours curieuse de nouveaux savoirs et avide d’apprendre.
Pendant les dernières années de sa vie, elle s’est consacrée de son mieux aux œuvres caritatives et a participé au « Programme du Bonheur » dont la mission est d’aider les mères nécessiteuses dans tout le pays, ce qui a rempli le reste de sa vie de liberté et de tranquillité.
Au printemps de l’année 1995, Mme Peng Peiyun, alors conseillère d’État et présidente de la Commission nationale du planning familial, a adressé une lettre à Wang Guangmei pour l’inviter à prendre le poste de chef du comité d’organisation du « Programme du Bonheur ». À 74 ans, Wang Guangmei avait déjà poliment refusé beaucoup d’invitations honorifiques de ce genre. Pourtant, après avoir lu cette lettre, examiné des rapports d’enquête et consulté les données, elle a promis sans aucune hésitation d’occuper ce poste. « Aider les mères équivaut à aider les enfants ainsi que les familles. Je suis bien prête à être bénévole pour ce programme. » En outre, elle a souligné qu’elle ne se contenterait pas du titre, mais qu’elle devrait faire quelque chose de concret.
Le manque d’argent constituait la plus grande difficulté pour ce « Programme du Bonheur ». Dans les occasions de toutes sortes, officielles ou non, Wang Guangmei menait une campagne énergique pour cette opération, appelant toute la société à aider les mères qui vivent dans la pauvreté. Malgré son âge, elle s’efforçait de participer à toutes les activités organisées par le comité. En dépit de sa santé précaire, elle s’alliait à ces femmes d’un milieu modeste. Elle a laissé ses traces sur les routes montagneuses de régions démunies comme le district de Dali (Shaanxi), le district d’Anxi (Fujian) et les régions frontalières du Yunnan.
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Célébration de la Fête nationale américaine organisée par l’ambassade des États-Unis, en présence de Wang Guangmei, alors directrice du Bureau des affaires étrangères de l’Académie des sciences sociales de Chine | Tout au long de ses dernières années, faire le bien et solliciter des contributions ont fait partie intégrante de sa vie. Pour collecter des fonds, elle a même vendu aux enchères les six antiquités des dynasties des Song (960-1279) ou des Qing (1644-1911), héritées de sa mère et retrouvées après dix ans de Révolution culturelle, et a donné l’intégralité de la somme collectée, 566 000 yuans.
Impressionnées par l’altruisme et la bonté de Wang Guangmei, de nombreuses personnalités ont fait preuve de générosité pour le « Programme du Bonheur ». Jusqu’au mois de février 2005, date à laquelle Wang Guangmei a démissionné de son poste en tant que chef du comité d’organisation du programme pour cause de maladie, le programme avait connu un grand succès pendant dix ans : 29 provinces, municipalités et régions autonomes avaient organisé des activités pour aider les mères nécessiteuses, couvrant 389 districts à travers le pays. Plus de 13 millions de yuans d’équipements et de médicaments avaient été distribués gratuitement pour soigner les gynécopathies concernant 210 000 femmes. D’ailleurs, 650 000 examens médicaux avaient été effectués gratuitement auprès des mères nécessiteuses. Au total, ce sont plus de 800 000 personnes, dont 154 000 mères démunies, qui ont été aidées.
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Wang Guangmei souscrit au « Programme du Bonheur ». | Le 13 octobre 2006, alors qu’elle venait tout juste de fêter ses 85 ans, Wang Guangmei est morte calmement, accompagnée par ses enfants. Hu Jintao et Wen Jiabao, ainsi que d’autres dirigeants du Parti et de l’État et plusieurs milliers d’habitants de Beijing lui ont solennellement dit adieu. Cinq jours après sa mort, la deuxième cérémonie du programme de lutte contre la pauvreté en Chine s’est tenue au Grand Palais du Peuple, et le grand prix a été accordé à cette occasion à l’initiatrice du « Programme du Bonheur », Wang Guangmei.
D’une part, le « Programme du Bonheur » a été mieux connu grâce à la participation de Wang Guangmei, et d’autre part, la vie de celle-ci a été plus glorieuse grâce à ce grand programme.
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