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Dossier
Maman ouïgoure, famille multiethnique

HOU RUILI

 

Alipa, lors de la cérémonie en l’honneur des « Dix personnes qui ont ému la Chine en 2009 »  CFP

 

LA famille d’Alipa, qui vit dans le district de Qinghe (Xinjiang), conserve encore aujourd’hui une grande marmite en fer de 1,2 m de diamètre. C’est grâce à celle-ci qu’au cours des 43 dernières années, Maman Alipa et feu Papa Abibao ont nourri 19 filles et garçons, dont 10 sont des orphelins qu’ils ont adoptés à partir des années 1960.

Si vous demandez à Maman Alipa l’ethnie de ces enfants, elle vous répondra toujours, toute contente, qu’ils sont ouïgour, kazakh, han, hui, etc. Et si vous lui demandez lesquels sont ses enfants naturels, elle se fâchera : « Ce sont tous mes propres enfants. »

Maman Alipa a 70 ans. Elle a perdu ses parents alors qu’elle était enfant et a commencé une vie de vagabondage et de solitude. En 1963, ses voisins, un couple kazakh, sont morts des suites de maladie, laissant derrière eux trois enfants : l’aîné avait 16 ans et le benjamin, 6 ans. À ce moment-là, elle venait d’être mère, son bébé n’avait que 20 jours. Malgré tout, elle a décidé, après en avoir discuté avec son mari, de recueillir ces trois orphelins.

En 1974, la sœur cadette de Maman Alipa a rencontré à l’entrée de l’hôpital une petite fille hui gravement malade: Wang Shuzhen. Son père était mort et sa mère s’était remariée avant de mourir à son tour, laissant derrière elle deux filles et un fils. Son père adoptif, Jin Xuejun, d’ethnie han, avait déjà quatre enfants et était bien mal en point. Wang Shuzhen, en manque d’amour, traînait toute sale jusqu’au district de Qinghe. « Mon corps était ulcéré et ma tête couverte de poux. Maman Alipa m’a mise dans une grande cuvette pour me laver. C’était la première fois que je prenais un bain », se souvient-elle.

Au bout d’un certain temps, le couple a ramené Wang Shuzhen chez elle, mais ils y ont trouvé son père adoptif très malade et sans ressources. Cette famille étant complètement démunie, ils ont sans hésitation repris les trois enfants en laissant au vieillard l’allocation gouvernementale des orphelins. Peu après, M. Jin est mort et ses quatre enfants han sont aussi venus chez le couple Abibao.

Durant ces années difficiles matériellement, élever un enfant n’était pas chose facile. Pour ses 19 enfants, le père Abibao travaillait jour et nuit. « Je les ai adoptés, j’ai le devoir et la responsabilité de les élever. Je ne me sens pas du tout fatigué. »

Abibao a dépensé tout son salaire pour nourrir les enfants et renforcer leur constitution. Sa famille élevait une vache, mais personne ne voulait boire de son lait, car celui-ci était vendu contre un peu d’argent pour s’approvisionner en articles courants. « Chez nous, la marmite est tellement grande qu’on peut préparer le repas pour 30 ou 40 personnes. Mais souvent, une marmite de riz était insuffisante pour toute la famille. Ma mère était obligée de laisser les enfants manger d’abord », confie Wang Shuzhen.

À cette époque, leur maison en terre comportait quatre pièces. Les enfants du même âge couchaient ensemble, mais la difficulté de la vie n’entamait pas leur bonheur. La petite dernière, Reziwanguli ajoute : « Nous étions très unis. Que nous soyions leurs enfants naturels ou adoptifs et quelle que soit notre ethnie, c’est ensemble que nous allions à l’école, que nous faisions nos devoirs et que nous mangions. Il n’y avait aucune discorde entre nous. »

Dans cette famille, les enfants ont grandi jour après jour. Les garçons aidaient le père à cultiver les champs et à faire paître les troupeaux, tandis que les filles donnaient un coup de main à la mère dans les travaux ménagers. Chacun apportait sa contribution pour jouir de la chaleur familiale.

Quarante ans se sont écoulés, les 19 enfants sont grands et exercent différents métiers. Ils respectent leurs parents et s’entendent bien. La petite maison en terre d’autrefois est devenue une grande maison bien éclairée. Cette famille formée de six ethnies se rassemble souvent pour évoquer le passé en prenant le thé sous la pergola dans la cour.

Pour les 70 ans de Maman Alipa cette année, les 182 membres de cette famille l’ont entourée pour se faire prendre en photo. Malheureusement, le père Abibao a déjà quitté ce monde. À chaque fête, les enfants et les petits-enfants retournent à la maison et expriment leur gratitude à Maman Alipa.

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