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Économie
La responsabilité sociale de l’industrie textile

LIU QIONG

Le développement économique devrait entraîner une amélioration des conditions de travail, et le secteur secondaire commence à s’en apercevoir en Chine. Voici comment

La forte intensité de travail et les bas salaires dans l’industrie textile sont des points essentiels quand on parle de la responsabilité sociale des entreprises. CFP

IL y a quelques années, Zhang Rongming, directeur de l’entreprise Aimer, est allé en tournée d’étude en Europe avec l’Association chinoise de l’industrie textile, et il a offert un pyjama à la présidente de la Confédération européenne des syndicats. Après l’avoir essayé, elle a demandé à voir M. Zhang, car elle ne comprenait pas pourquoi ce produit, de haute qualité et à bas prix, était introuvable sur le marché européen.

Elle s’est interrogée sur la conception et la fabrication de ce vêtement, en particulier sur la conformité éthique. Avait-t-il été fabriqué par des enfants? Comment la main-d’œuvre avait-elle été exploitée? Durant le processus de fabrication, les eaux usées avaient-elles pollué l’environnement naturel? Ces interrogations sont à la base de la conscience qu’a cette entreprise de l’importance de sa responsabilité sociale.

La prise de conscience d’une multinationale

Nécessitant une forte intensité de main-d’œuvre, l’industrie textile est devenue un des secteurs essentiels lorsqu’on parle de responsabilité sociale, à cause des faibles salaires, des mauvaises conditions de travail et de la pénibilité de celui-ci. Fin juillet 2010, plus de dix entreprises ont rendu publics leurs rapports de responsabilité sociale qui ont fait taire les reproches qu’on leur adressait.

« Ayant été le premier secteur à être internationalisé, l’industrie textile chinoise a aussi été la première à subir les retombées de la responsabilité sociale », déclare Liang Xiaohui, chercheur en chef du bureau de la responsabilité sociale de l’Association chinoise de l’industrie textile. Dans les années 1990, un certain nombre d’exploitants d’entreprises textiles de la côte sud-est cherchaient un succès rapide et des avantages immédiats. Ceci les a amenés à négliger aussi bien leurs employés que leurs consommateurs.

Le chef de la responsabilité sociale des entreprises de Shanghai estime qu’une prise de conscience de la clientèle occidentale a commencé dans les années 1980. Suite au développement de la mondialisation, un certain nombre de marques ont été mises en accusation. Le fait que Levi’s embauche des enfants pour confectionner ses célèbres pantalons a déclenché un tollé. Cela a mis en plein jour l’existence de ces « ateliers de misère » et a permis d’entamer un mouvement de responsabilité sociale des entreprises dans les pays occidentaux.

En plus de créer des profits et d’être responsables face aux actionnaires, ces entreprises ont eu l’obligation de prendre en compte le bien-être et la santé de leur masse salariale, ainsi que de s’assurer de la sécurité de leur production et de son impact environnemental. Sous la pression intérieure et extérieure, les multinationales ont dû renforcer la gestion de leurs chaînes de production afin de maintenir leur image de marque et leurs bénéfices.

Certaines entreprises ont perdu des clients en raison de la disqualification de leurs usines, ce qui donne plus d’importance aux audits grâce auxquels est vérifiée l’utilisation de la main-d’œuvre et des ressources. De nombreuses entreprises ont créé un département dédié au respect de ces contrôles.

Des clients étrangers choisissent des produits textiles lors de la XVIe Foire internationale du vêtement et des accessoires de Chine. CFP

Des responsabilités accrues

Les audits industriels apportent encore d’autres pressions aux entreprises. Parfois, la même entreprise subit simultanément un contrôle de sa responsabilité sociale de plusieurs institutions étrangères. Il en résulte une augmentation du coût de production et une réduction des bénéfices.

Yang Chunlei, une ouvrière d’une usine de confection à Pinghu (Zhejiang) raconte comment, depuis qu’elle et ses collègues ont commencé à travailler pour les marchés américains et européens en 2002, des entreprises de marques étrangères différentes sont venues dans l’usine pour faire contrôler cette dernière. Discutant avec les ouvrières de leurs exigences, ces clients semblaient tous avoir des demandes différentes, toujours au détriment de la main-d’œuvre.

« Je préfère que notre entreprise ne dépense pas trop d’argent pour satisfaire à ces critères, mais qu’elle se concentre sur notre bien-être. Je pense que c’est ainsi que les employés seront motivés à travailler bien et à améliorer la qualité », pense Yang Chunlei.

Beaucoup d’autres entreprises d’exportation textile font face au même problème : les clients étrangers exigent généralement de faire un audit de l’usine avant même de passer la moindre commande. Habituellement, ils s’assurent en premier de la qualité, des registres de production et des procédures de contrôle, et en second, de la responsabilité sociale, des conditions d’embauche et du respect du droit du travail.

Il est entendu que l’entreprise doit faire elle-même les audits de ses usines avant de recevoir la commande de la multinationale. Le premier audit est gratuit; en cas de disqualification, il faut réformer et fixer une limite. Le deuxième coûte de 500 à 1000 $US; même conséquence en cas de défaillances. Mais au troisième, en cas de problèmes, la commande sera annulée.

Les différentes multinationales ont divers critères et parfois, un même fournisseur chinois doit faire face à de nombreux audits sur sa responsabilité sociale. Ceux-ci sont à peu près tous semblables, mais leur coût est à sa charge et cela conduit à la diminution des bénéfices.

« Pourquoi les entreprises sont-elles toujours passives lors des audits? Ne pouvons-nous pas prouver notre bonne foi? En stimulant positivement des mécanismes de responsabilité sociale, on peut rationaliser les relations entre travail et capital, et donc augmenter la productivité et renforcer la confiance extérieure », pense Sun Ruizhe, directeur du Bureau de la responsabilité sociale de l’Association chinoise de l’industrie textile.

« Pour différentes raisons, beaucoup d’entreprises croient en un système de certification unifié. En 2005, l’Association chinoise de l’industrie textile a publié les règles générales et principales du CSC9000T. En 2006, elle a promulgué et mis en vigueur les documents d’orientation. En 2008, elle a étendu ce système et formellement édicté le programme de responsabilité sociale de l’entreprise du vêtement et du textile de la Chine (CSR-GATEs). Ces deux tentatives d’encadrement, CSC9000T et CSR-GATEs, fournissent la solution pour un développement social qui n’érode pas les profits économiques, et ils donnent une image responsable des chaînes d’approvisionnement », dit Liang Xiaohui.

De jeunes ouvrières, en compétition pour la compétence professionnelle, dans une filature de soie du district de Rong’an (Guangxi) CNSPHOTO

De nouveaux défis issus du marché intérieur

Quelle responsabilité sociale devraient assumer les entreprises textiles? La norme CSC9000 incarne trois aspects : premièrement, l’industrie du textile et du vêtement doit protéger l’égalité des chances, les droits et la dignité des travailleurs.

Deuxièmement, l’industrie du textile et du vêtement prend la responsabilité de protéger et d’améliorer l’environnement, d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources, de rendre la société et le marché plus respectueux de la légalité.

Troisièmement, ce secteur, qui emploie environ 20 millions de personnes, a également la responsabilité de fournir et de maintenir ces emplois, de sauvegarder les moyens d’existence de base et l’harmonie sociale, de stabiliser et d’optimiser la chaîne d’approvisionnement mondiale.

« De janvier à juin de cette année, les chiffres de ventes intérieures des grandes entreprises ont atteint 81,8 %, et cette croissance continue. Par le passé, la production orientée sur les exportations répondait aux demandes des marques étrangères, la responsabilité sociale des entreprises était obtenue par un peu d’attention et de développement. Qu’en est-il d’une production orientée vers le marché intérieur? Des marques locales peuvent-elles incorporer la responsabilité sociale dans le processus de gestion de la chaîne d’approvisionnement? Pour elles, c’est un défi. De plus, malgré un nombre croissant de grandes entreprises qui attachent de l’importance à la responsabilité sociale et qui publient un rapport annuel sur celle-ci, les PME n’ont pas eu la même prise de conscience », analyse Liang Xiaohui qui pense avoir trouvé dans l’utilisation des nouvelles technologies le moyen de réduire la pollution industrielle. Mais celles-ci sont plus coûteuses, c’est pourquoi de nombreuses entreprises ne les utilisent pas.

« En effet, la responsabilité sociale est un coût pour les entreprises. Tout dépend de la manière dont les entreprises équilibrent la relation d’intérêt entre les coûts actuels et le développement à long terme. Les entreprises doivent investir davantage dans les recherches scientifiques, l’innovation et la promotion des produits, il faut améliorer la capacité des travailleurs à créer de la valeur pour renforcer la puissance des entreprises qui alors deviendront responsables socialement », exprime Chen Shujun, vice-président de l’Association chinoise de l’industrie textile.

Cependant, son président, Du Yuzhou, explique : « L’augmentation du salaire des travailleurs ne veut pas dire que les entreprises doivent augmenter leurs coûts, certaines entreprises, qui ont une augmentation de la valeur de production par habitant, font grand cas de la responsabilité sociale. » Les données prouvent que, de janvier à mai de cette année, les salaires ont augmenté de 13,96 % dans l’industrie textile, et que la valeur de production par habitant a augmenté de 24 %.

« En fait, si les entreprises rendaient publics des rapports sur leur responsabilité sociale, elles pourraient augmenter leurs opportunités de marché et réduire leurs coûts des affaires », ajoute Sun Ruizhe. Il est sûr qu’avec le développement de l’industrie textile chinoise, les entreprises textiles assumeront leurs responsabilités sociales de leur propre initiative.

 

Le CSC9000

Le CSC9000, qui a été lancé par l’Association chinoise de l’industrie textile, est un système de gestion de la responsabilité sociale mis en œuvre pour les entreprises textiles nationales. Tout premier code de conduite sur la responsabilité sociale mis en vigueur dans une zone industrielle, il contrôle les contrats de travail, les conditions de travail, la rémunération et les avantages sociaux, les syndicats et la négociation collective, la discrimination, le harcèlement et les abus, la santé et la sécurité. Au total, il y a dix éléments qui sont vérifiés et évalués pour établir des relations de travail harmonieuses et promouvoir la responsabilité sociale des entreprises.

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