LIANG MENG et QI FAN*
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Dossier |
Économie à faible bilan carbone : situation actuelle et perspectives de développement en Chine |
LIANG MENG et QI FAN* Survol des mesures concrètes qui montrent que la Chine emprunte bel et bien la voie lui permettant de réduire son empreinte carbone. À une époque où tous les pays souffrent du réchauffement climatique et du manque de ressources naturelles, développer une économie à faible bilan carbone cons-titue un grand défi pour tous. En tant que grand pays en développement, la Chine en affronte un encore plus grand pour économiser l’énergie et réduire ses émissions. Comment, d’une part, garantir un développement économique sain et rapide et, d’autre part, réduire la consommation d’énergie et les émissions de carbone? Comment, en développant une industrie à faible bilan carbone et un secteur de la finance du carbone, réaliser un développement socioéconomique durable pouvant transformer la structure économique? Ces dernières années, en cherchant continuellement un mode de développement adapté à ses propres conditions grâce à la combinaison appropriée de macropolitiques et de mécanismes de marché, le gouvernement chinois a bien lancé le développement de l’économie à faible bilan carbone.
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Une attention prioritaire Plus un pays va s’appliquer à développer ce type d’économie, mieux il réussira. La Chine est un gros émetteur de carbone en raison de sa faible efficacité énergétique et de sa structure énergétique : riche en charbon et pauvre en pétrole et en gaz naturel. Le gouvernement chinois est depuis longtemps sensibilisé à ce problème, et il a mis en place des mesures pour réduire la consommation d’énergie et mettre en valeur les nouvelles énergies. Dans le Xe Plan quinquennal (2001-2005), la Chine a défini sa stratégie de développement : développer simultanément l’exploitation des ressources et l’économie d’énergie, tout en mettant cette dernière en priorité, et promouvoir l’efficacité énergétique pour réaliser un développement durable. Ce Plan a aussi encouragé la popularisation des technologies d’économie et l’utilisation des ressources énergétiques, ainsi que le développement de nouvelles énergies et celui des énergies renouvelables, dont les énergies éolienne, solaire et géothermique. Par la suite, le XIe Plan quinquennal (2006-2010) a adopté l’économie de ressources comme politique nationale fondamentale, et il a défini deux objectifs contraignants : l’un pour la réduction de CO2 par unité du PIB et un autre concernant l’utilisation des nouvelles ressources. En 2004, le Conseil des affaires d’État projette d’adopter le Plan de mise en valeur des ressources énergétiques à moyen et long termes, et la même année, la Commission nationale du développement et de la réforme a promulgué le premier Plan spécial d’économies d’énergie à moyen et long termes. Puis, en 2007, dans son Plan de développement des énergies renouvelables à moyen et long termes, cette Commission a également fixé l’objectif de développement des énergies renouvelables jusqu’en 2020. Toujours en 2007, elle a aussi publié le Projet national de la Chine pour lutter contre le changement climatique. De manière complète, systématique et transparente, ce Projet explique les idées directrices, les principes, les objectifs et les mesures de la Chine dans la lutte contre le changement climatique. La Chine a été le premier pays au monde à publier ce genre de projet. Du côté de la législation, en 2005, le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (APN) a voté la Loi sur les énergies renouvelables, et en 2007, il a amendé la Loi sur l’économie d’énergie. Dans le tableau 1, on peut constater les succès obtenus par la Chine pour réduire sa consommation énergé-tique par unité du PIB durant le XIe Plan quinquennal. Dans le graphique 1, sur les changements de la proportion de consommation énergétique, le pourcentage de la consommation de carbone a déjà baissé, alors que le pourcentage des énergies propres est passé de 5,1 % en 1990 à 8,9 % en 2008. S’en tenant au principe de responsabilité commune, mais différenciée, la Chine remplit son devoir comme pays en développement, encourage vigoureusement le mécanisme de développement propre (MDP) et le système d’échange de droits d’émission. Lors de la COP15 à Copenhague en 2009, la Chine s’est engagée à réduire sa consommation d’énergie par unité du PIB de 20 % pour 2010, et elle a promis une réduction de 40 à 45 % de ses émissions de carbone par unité du PIB d’ici à 2020. Tout cela montre bien que la Chine est un pays responsable qui accorde beaucoup d’attention au changement climatique et à la coopération internationale. Développer la finance du carbone La finance du carbone joue un rôle important dans l’économie à faible bilan carbone. Elle permet, entre autres, de fournir des capitaux, bâtir un marché efficient de crédits-carbone et de développer des instruments financiers dérivés qui sont liés à la réduction des émissions. Actuellement, la Chine a obtenu un certain succès dans l’offre de capitaux pour édifier une économie à faible bilan carbone et mettre en place le mécanisme des crédits-carbone. Le tableau 2 montre le soutien des banques commerciales dans certains projets de production à faible émissions de carbone. Le mécanisme d’échanges de droits d’émission de carbone constitue le cœur de la finance du carbone. En définissant de manière stricte le quota des émissions de chaque entreprise, les droits d’émission acquièrent une certaine valeur marchande et forment un marché du carbone qui décide du prix des permis d’émission. En plus, le rendement de l’investissement dans les technologies à faibles émissions de carbone attire aussi les capitaux privés qui peuvent alléger la pression exercée sur le gouvernement pour investir dans ces technologies. Depuis 2008, la Chine s’est lancée dans ses premières expérimentations du marché du carbone. En août 2008, elle a inauguré la Bourse de l’environnement de Beijing et la Bourse de l’environnement et de l’énergie de Shanghai; le mois suivant, la Bourse sur les droits d’émission de Tianjin, première Bourse complète de la Chine dans ce domaine, a été établie à Tianjin, en coopération avec la Chicago Climate Exchange qui joue le rôle d’investisseur étranger et apporte l’expérience étrangère. Des organismes similaires ont été créés par la suite, notamment dans la province du Hebei et dans la ville de Guangzhou. Actuellement, les bourses chinoises sur le climat participent aux projets suivants : réduction volontaire des émissions par les entreprises dont les émissions sont élevées; services informatiques dans le cadre des MDP (voir graphiques 2 et 3); gestion de l’énergie par contrat; transfert des technologies environnementales et financement des investissements dans ce domaine; services de vérification et de certification des émissions de gaz à effet de serre et d’échange des droits d’émission.
![]() Sensibiliser par divers moyens En Chine, en plus du travail des administrations gouvernementales sur la réduction des émissions des entreprises, beaucoup d’opérations de sensibilisation se sont tenues pour encourager une réduction volontaire des émissions. Par exemple : le Forum 2010 de Davos, tenu à Tianjin, avait le développement durable pour thème; le premier Forum international des hauts dirigeants de la finance du carbone, organisé conjointement par la Banque populaire de Chine et la municipalité de Tianjin, a lié pour la première fois les notions de bas carbone et de finance; pour encourager l’économie d’énergie et la réduction des émissions, et tout en profitant de l’Expo, le gouvernement municipal de Shanghai a établi un mécanisme d’échange des droits d’émission baptisé « Expo verte » qui concerne la réduction volontaire des émissions; après avoir défini le standard Panda - standard sur la réduction volontaire des émissions - la Bourse de l’environnement de Beijing a lancé un indice bas carbone, en collaboration avec Vantage Point Partner. Dans un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui portait sur l’investissement mondial en 2010, la nouvelle zone Binhai de Tianjin a été considérée comme un modèle de développement de l’économie à faible empreinte carbone. Internet joue aussi un rôle important dans la sensibilisation à la réduction des émissions; mentionnons, entre autres, le site du China Climate Change Info-Net. Un avenir prospère L’économie à faible bilan carbone de la Chine a un bel avenir, mais une bonne planification et un soutien politique sont nécessaires pour la développer. À long terme, le développement de la finance du carbone sera une occasion importante pour la Chine de promouvoir la compétitivité de son marché financier. Dans ce contexte, il faut résoudre le plus tôt possible certains points : améliorer le mécanisme d’échange des droits d’émission de carbone; orienter plus d’entreprises vers ces échanges à travers une limitation de leurs émissions de carbone; ouvrir petit à petit le marché national du carbone pour une meilleure répartition des ressources sur le marché; et étudier le mode transfrontalier d’échanges des droits d’émissions afin de tirer des leçons applicables sur le marché chinois du carbone. De plus, il faut aussi encourager les banques commerciales, d’une part, à s’engager activement dans l’économie à faible bilan carbone, en appliquant dès que possible les nouvelles technologies concernant le MDP, et d’autre part, à s’engager à former des élites dans ce domaine afin de promouvoir leur influence internationale. La manière de développer l’économie à faible bilan carbone est un sujet qui concerne le destin de l’humanité. En s’orientant activement vers une telle économie grâce à la participation du gouvernement, aux mécanismes du marché et à la sensibilisation, la Chine a non seulement renforcé le développement d’une économie viable, mais a aussi offert de l’expérience pour les autres pays. |
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