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Dossier
Changement climatique : politiques et actions de la Chine

XIE ZHENHUA*

Alors qu’on reproche souvent à la Chine d’être l’un des plus gros pollueurs du monde, cet article vise à faire comprendre les conditions concrètes du pays et les mesures qu’il peut et veut prendre pour se débarrasser de cette étiquette.

LE climat mondial actuel se caractérise par un réchauffement progressif. C’est l’existence même de l’humanité et le développement de tous les pays de la planète qui en dépend. Cela constitue déjà un défi de taille pour la communauté internationale pour ce siècle, et tous doivent s’unir pour y faire face. La Chine est un grand pays en développement (PED) et elle compte une population considérable, de même que des conditions climatiques et environnementales à la fois complexes et fragiles. Pour beaucoup de régions chinoises, le changement climatique pose une menace grave, détériore les conditions d’existence et entrave le développement; il affecte aussi la sécurité alimentaire et l’écologie, et me-nace l’approvisionnement en énergie et en eau. Pour assurer le développement durable de la Chine, relever le défi du changement climatique est d’abord un impératif stratégique.

  Le 27 mars 2010, une cérémonie d’extinction des lumières « Une heure pour la planète » a été organisée au Palais impérial de Beijing. Trente-trois villes chinoises ont participé à cette opération lancée par le WWF. CNSPHOTO

L’attitude de la Chine

Le changement climatique est issu du développement et doit être résolu dans un processus de développement durable. Afin de réaliser un meilleur développement et de mieux affronter le changement climatique, la communauté mondiale doit considérer le développement économique, l’élimination de la pauvreté et la protection du climat d’un point de vue global. Les pays de la planète étant différents sur le plan du développement et des moyens, ils doivent assumer des responsabilités « communes, mais différenciées » afin de résoudre le problème du changement climatique. Au cours des deux siècles de leur industrialisation, les pays développés (PD) ont émis des gaz à effet de serre sans contrainte ni limite. Actuellement, leur niveau moyen d’émissions par habitant est nettement supérieur à celui des PED. Puisqu’ils profitent d’une forte puissance économique et de techniques de pointe dans le domaine du bas carbone, les PD doivent assumer la responsabilité historique de réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre, fournir aux PED des soutiens financiers et techniques, afin de participer au renforcement de leurs capacités. En revanche, les PED doivent prendre des mesures actives pour mieux réagir au changement climatique et le ralentir.

En tant que cadre fondamental et fondement juridique régissant la coopération internationale sur ce sujet, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le Protocole de Kyoto cristallisent le consensus de la communauté mondiale; ils constituent la base et le guide d’action pour appliquer la Feuille de route de Bali. Dans les négociations internationales actuelles, on doit s’en tenir fermement à ces deux documents, respecter strictement l’autorité de la Feuille de route de Bali et avoir une vue d’ensemble des sujets comme l’atténuation et l’adaptation aux conséquences néfastes du changement climatique, le transfert de technologies et le soutien financier. La Conférence de Cancún doit continuer à s’en tenir au processus de négociations de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto, définir le plus tôt possible les objectifs de réduction des émissions au cours de la deuxième période des engagements pris par les PD ayant signé le Protocole, et pousser ceux d’entre eux qui ne l’ont pas encore signé à fixer des normes d’émissions comparables à celles mises en place par les PD signataires. Les PD pourront-ils mettre en place le fonds de 30 milliards $US de démarrage rapide promis à la Conférence de Copenhague et ainsi édifier la confiance mutuelle? Cela constitue la clé de la réussite de la Conférence de Cancún. Parallèlement, celle-ci doit continuer à respecter les principes suivants : transparence, participation massive, concertation et initiative des parties prenantes. La Conférence doit sécuriser les acquis, notamment sur le plan de l’atténuation, de l’adaptation, du transfert de technologies et du renforcement des capacités; elle doit aussi jeter des bases solides pour conclure les négociations sur la Feuille de route de Bali.

La Chine prône la lutte commune contre le changement climatique par une coopération internationale vraiment efficace, le respect strict du cadre général de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto, ainsi que du principe de responsabilités « communes, mais différenciées » et de celui de développement durable. Sur la base de ces documents, conformément aux exigences de la Feuille de route de Bali et à partir de sa situation concrète, la Chine va prendre la responsabilité qui convient à son stade de développement et va assumer ses devoirs internationaux dans la mesure de ses capacités actuelles. Afin de jouer un rôle constructif dans les négociations internationales sur le changement climatique et contribuer à la protection du climat planétaire et au développement durable dans le monde, elle va également appliquer activement dans ses politiques intérieures, des mesures et des actions efficaces dans ce domaine.

Lors de l’Exposition internationale sur l’économie d’énergie et la protection de l’environnement, organisée à Beijing en 2009, des petites éoliennes et des voitures économisant l’énergie attirent des citadins CNSPHOTO

Une réponse active et conforme à la stratégie de son développement socio-économique

Ces dernières années, la Chine a enregistré une croissance économique rapide, mais son mode extensif de croissance n’a pas changé pour l’essentiel. La Chine manque de ressources naturelles, et au cours du processus d’industrialisation, elle a consommé beaucoup d’énergie. Son niveau de pollution est élevé. Avec l’augmentation de sa consommation d’énergie, la Chine est de plus en plus dépendante des ressources énergétiques importées. Si elle continue à faire progresser la modernisation en conservant ce mode extensif de croissance économique, et si elle suit la voie traditionnelle de l’industrialisation, elle ne pourra plus supporter la pression sur ses ressources énergétiques et environnementales et elle ne pourra pas non plus avoir un développement économique durable. Par conséquent, la Chine doit trouver un équilibre entre sa croissance économique et son adaptation au changement climatique, en cherchant par tous les moyens à changer son mode de développement. Cela est possible en utilisant les moyens suivants: contrôler ses émissions de gaz à effet de serre, accélérer la restructuration de son économie et économiser l’énergie en améliorant son efficacité énergétique et en développant les énergies propres.

Actuellement, l’économie verte et la diminution des émissions de carbone sont déjà une tendance internationale importante. La technologie bas carbone et l’industrie à faible bilan carbone constituent déjà un nouveau pôle international de compétitivité sur le plan économique et technologique. Tous les pays ont, par des investissements, renforcé leur politique de ce secteur, et ils ont ainsi cherché activement à développer une économie verte correspondant à leur réalité respective. La Chine a déjà fixé sa stratégie de croissance économique : transformer son mode de développement et réaliser une croissance à la fois saine et rapide. La transformation du mode de développement signifie améliorer les rendements tout en consommant moins d’énergie et en rejettant moins de gaz à effet de serre. En réalité, les politiques et mesures pour réagir au changement climatique sont conformes à la politique chinoise qui est appliquée depuis des années. Cette dernière inclut notamment la transformation du mode de développement, le rajustement de la structure économique, la promotion des économies d’énergie, le développement du recyclage, la sécurité énergétique et l’amélioration de l’écologie.

Il est donc évident qu’une politique active en matière de changement climatique et la transformation du mode de développement économique correspondent au courant actuel du développement mondial. Cela répond aussi aux besoins de la Chine. Dans l’intérêt à long terme de la nation chinoise et de toute l’humanité, le gouvernement chinois considère la lutte contre le changement climatique comme une stratégie importante pour le développement socioéconomique. Dans le XIe Plan quinquennal de développement économique et de progrès social (2006-2010), la Chine avait fixé un objectif d’action nationale pour diminuer la consommation d’énergie par unité du PIB, mettre en valeur les énergies renouvelables et augmenter la superficie des forêts. En 2009, le gouvernement chinois a de nouveau défini un objectif pour 2020 concernant le contrôle des émissions de gaz à effet de serre, et il l’a inclus comme contenu important dans le projet d’économie nationale et de développement social à moyen et à long terme. À partir de sa situation concrète, la Chine va planifier globalement sa croissance économique, l’élimination de la pauvreté et la protection de l’environnement. De plus, dans l’étape actuelle d’industrialisation et d’urbanisation du pays, la Chine va accélérer l’exploitation de technologies bas carbone et le développement de ce secteur; elle va aussi chercher une voie permettant à la fois de développer l’économie, d’améliorer la vie de la population et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Il est clair que les PD ont commencé à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre après avoir achevé leur étape d’industrialisation et d’urbanisation. Selon les derniers chiffres du FMI, le PIB par habitant en Chine n’était que de 3 678 $US en 2009, au 100e rang mondial, et son développement n’était pas équilibré. Selon le critère de pauvreté fixé par l’ONU, soit un dollar par habitant et par jour, la Chine compte encore 100 millions de pauvres; la tâche de développer l’économie et d’améliorer la vie de la population est donc encore lourde. De plus, la Chine se trouve précisément dans une étape d’industrialisation et d’urbanisation rapide. La consommation d’énergie devrait donc logiquement augmenter. Par manque de ressources énergétiques, la Chine va maintenir une structure de consommation énergétique basée essentiellement sur le charbon pour une période encore relativement longue, et le contrôle des émissions de gaz à effet de serre affrontera encore de nombreuses difficultés.

Cela étant, le gouvernement chinois n’a jamais ménagé ses efforts pour trouver une solution au changement climatique, et il a adopté une série de politiques et mesures. Il a créé des organismes de direction et des mécanismes, perfectionnant des lois et des règlements sur ce sujet. Parmi les PED, il a été le premier au monde à adopter un plan national sur le changement climatique. Afin de renforcer sans cesse sa capacité d’adaptation, il a pris des mesures rigoureuses de restructuration économique, industrielle et énergétique, d’économie d’énergie, de reboisement et d’éducation.

À la fin 2009, la consommation totale d’énergie par unité du PIB avait diminué de 15,6 % par rapport à celle de 2005. Cette année, la Chine va tâcher d’atteindre l’objectif fixé par le XIe Plan quinquennal, c’est-à-dire une diminution de 20 % de la consommation d’énergie, l’équivalent d’une diminution de 1,5 milliard t de CO2. La part de la consommation des énergies renouvelables représente actuellement 9 % du total des énergies primaires. En 2009, la Chine occupait la première place dans le monde pour ce qui est de la capacité des installations hydroélectriques, de la surface de captage d’énergie solaire, des nouvelles installations d’énergie éolienne et de la production prévue des centrales nucléaires en construction. Le taux de couverture forestière a atteint 20,36 %. Tout cela constitue une contribution importante pour tenter de s’attaquer au problème mondial du changement climatique.

Les tâches et objectifs

Le gouvernement chinois a fixé comme objectif de diminuer de 40 à 45 % les émissions de CO2 par unité du PIB d’ici à 2020 par rapport à celles de 2005. Selon cet objectif, la part de l’énergie non fossile atteindra quelque 15 % dans le total des énergies primaires, la superficie forestière augmentera de 40 millions ha par rapport à 2005, et le volume de bois, représenté par les arbres sur pied, de 1,3 milliard m3. Dans la prochaine décennie, la Chine va considérer la lutte contre le changement climatique comme une stratégie importante et inclure la diminution des émissions de CO2 par unité du PIB comme norme contraignante dans le plan de développement économique et social. Le pays fera les efforts suivants : économiser l’énergie; améliorer la structure énergétique; renforcer la capacité de rétention du carbone; mettre pleinement en valeur le rôle important du progrès technique et de l’innovation; établir progressivement un système de soutien technique et politique servant à mieux relever le défi du changement climatique; et développer à grande échelle une économie verte typiquement chinoise qui va dans le sens d’un développement socioéconomique durable.

Pour le futur, la façon de mener à bien le travail sur le changement climatique tient à deux aspects : le contrôle des émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de la capacité d’adaptation au changement climatique.

Pour le volet des émissions de gaz à effet de serre, la Chine va prendre les mesures suivantes : accélérer le rythme du changement du mode de croissance économique; rajuster activement la structure industrielle; transformer les industries par la technique bas carbone; limiter strictement l’expansion des secteurs énergivores et à fortes émissions de gaz à effet de serre; éliminer dès que possible les industries technologiquement dépassées ayant une faible capacité de production; économiser l’énergie dans les secteurs importants du bâtiment et du transport; améliorer l’efficacité du coefficient énergétique; renforcer une production et une utilisation propres du charbon; exploiter et populariser la technique de combustion à haut rendement; exploiter pleinement le gaz naturel ainsi que les énergies nucléaire, hydraulique, éolienne, solaire et autres énergies renouvelables; et selon les conditions locales, faire progresser l’utilisation des énergies géothermique et de la biomasse en vue d’optimiser la structure énergétique. Le pays va également renforcer vigoureusement le reboisement et développer les ressources forestières, et élever la qualité des forêts par un renforcement de leur contrôle et de leur gestion. La protection et l’aménagement des écosystèmes forestiers, marécageux et désertiques seront intensifiés et la capacité de rétention du carbone par les forêts sera améliorée.

Pour mieux affronter le changement climatique, la Chine doit, sans perdre de temps, établir une stratégie générale et adopter des politiques particulières. Selon ces dernières, le pays va réaliser les actions suivantes: prendre des mesures efficaces dans les domaines de l’agriculture, de la sylviculture, des eaux et du gaz; prendre les mesures appropriées dans les régions côtières dont les conditions naturelles sont fragiles; réduire au maximum les effets néfastes du changement climatique sur l’économie nationale et le développement social; renforcer l’évaluation de l’influence du changement climatique sur les différentes régions et mettre l’accent sur la planification et la conception scientifiques des infrastructures et des grands travaux; et élaborer des mesures et politiques sur l’agriculture et la sylviculture en vue de garantir la sécurité alimentaire et écologique. Il faut aussi exploiter rationnellement les ressources hydriques, optimiser leur distribution, rendre plus rigoureuses les mesures pour économiser les ressources en eau, renforcer le contrôle de la mer et de son écosystème, améliorer la capacité des régions côtières à lutter contre les désastres maritimes et perfectionner les plans d’urgence pour résister aux désastres climatiques.

 

*XIE ZHENHUA est vice-président de la Commission nationale du développement et de la réforme. Il travaille depuis longtemps dans des services administratifs sur la protection de l’environnement, l’économie d’énergie, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réponse au changement climatique. Ces dernières années, il est le chef de la délégation chinoise aux négociations internationales sur la CCNUCC et sur le Protocole de Kyoto.

 

Les actions de la Chine

Il s’agit de mener à bien le travail sur les cinq points suivants :

1. Renforcer la planification d’ensemble et avoir une orientation spécifique pour réaliser consciencieusement l’objectif de 2020 sur le contrôle des gaz à effet de serre.

2. Perfectionner le système législatif et politique, et mener à bien le travail dans tous les domaines en réponse au changement climatique.

3. Renforcer la recherche scientifique et l’exploitation des techniques pour soutenir fermement la lutte contre le changement climatique.

4. Renforcer la diffusion et l’éducation et créer un climat social favorable à la réponse au changement climatique.

5. Renforcer le dialogue et les échanges internationaux, et promouvoir une coopération authentique.

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