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Aux quatre coins du pays

Hongkou : pérennité, exotisme et modernité

WU MEILING

Le quai des bateaux de croisière du port de Shanghai

Aperçu des différents aspects d’une des zones vitales de Shanghai qui contient le souffle du passé et l’aspiration vers l’avenir.

HONGKOU est un arrondissement de Shanghai où cohabitent les constructions anciennes et les grands bâtiments modernes, où s’entremêlent les sirènes et les murmures des prières des fidèles. Beaucoup d’embarcations venues d’ailleurs apportent à cet endroit vitalité, imagination et fantaisie.

Situé au nord-est du centre-ville de Shanghai, bordé par la Huangpu et la Suzhou, Hongkou doit son nom à son port. C’est d’ici que les pêcheurs d’antan partaient pour chercher fortune. Les fumées d’encens du temple Xiahai y sont toujours épaisses. Aujourd’hui, cet endroit fait désormais partie du « triangle d’or » du commerce shanghaïen, relié par voix express au Bund et au quartier de Lujiazui. C’est ici qu’on débarque en Chine et c’est d’ici qu’on part vers le reste du monde.

Hongkou est aussi un endroit mêlé de souvenirs classiques propres à la ville de Shanghai et d’éléments urbains modernes. On peut y admirer d’innombrables miracles architecturaux, par exemple la Broadway Mansions, le Bureau de poste, le Richard’s Hotel (actuellement Astor House ou Pujiang Hotel), le consulat général de la Fédération de Russie, etc. C’est sur la rue Duolun qu’on trouve le plus grand nombre de ce genre de constructions.

La rue Duolun

Au siècle dernier, c’était l’une des portes de la ville, toujours entrouverte afin que tout le monde puisse y accéder. Longue de 500 m environ, cette rue a une histoire extraordinaire. Il y a de 70 à 80 ans, c’était encore une petite rue où habitaient beaucoup d’élites de la société et du milieu de la culture : les écrivains Lu Xun (1881-1936) et Mao Dun (1896-1981), le scientifique et archéologue Guo Moruo (1892-1978), l’éducateur Ye Shengtao (1894-1988), le dramaturge Tian Han (1898-1968), le calligraphe Shen Yinmo (1883-1971) et le Japonais Uchiyama Kanzo (1885-1959), ami intime de Lu Xun, pour ne citer qu’eux.

À l’entrée de la rue se trouve une des trois résidences luxueuses de Kong Xiangxi (1880-1967, président du Conseil exécutif et ministre des Finances du gouvernement du Guomindang). La façade de la maison est faite de carreaux aux motifs islamiques ou espagnols sophistiqués. Plus loin, vous trouverez une dizaine de maisons de styles différents comme l’église chrétienne Hongdetang, la résidence de Bai Chongxi (général du Guomindang, 1893-1966).

C’était aussi un endroit de rassemblement des écrivains de la Zuolian (Ligue des écrivains de gauche). Le siège de cette organisation est facile à trouver; ce petit bâtiment de style européen était l’ancien emplacement de l’Université des arts Zhonghua. Le 2 mars 1930, la Zuolian y a été fondée. Beaucoup d’œuvres littéraires comme Xiaoshuo Yuebao (Mensuel des romans) dont Ye Shengtao était le rédacteur en chef, Huanmie (Désillusion), premier roman de Mao Dun, Mengke, de l’écrivaine Ding Ling (1904-1986), Miewang (Destruction) de Ba Jin (1904-2005), y ont été écrits.

Lu Xun a passé ses dix dernières années dans la ville de Shanghai où il a habité Hongkou à trois reprises, à une centaine de mètres de la rue Duolun. La première fois, cet écrivain célèbre a habité Jingyunli, une petite ruelle d’à peine 10 m, mais à l’atmosphère bien pittoresque. À la même époque, d’autres écrivains, tels que Mao Dun, Ye Shengtao, Zhou Jianren (frère de Lu Xun et militant social, 1888-1984), Rou Shi (1902-1931), Feng Xuefeng (1903-1976), y habitaient également. Des sculptures en bronze leur rendent hommage.

Au bout de la rue Duolun se trouvent le Parc Lu Xun et le mémorial qui lui est consacré, construits dans les années 1950; ils attirent toujours beaucoup de visiteurs.

La synagogue Ohel Moishe

Ouvrez le grand livre de l’histoire et passez en revue les vicissitudes d’un siècle, traversez le tunnel du temps pour revenir à l’époque des guerres sanglantes.

En 1938, la guerre faisait rage à Shanghai. Au même moment, en Europe, une catastrophe sans précédent planait sur les Juifs. Dès lors, ils commencèrent une vie d’errance. La froideur et le refus qu’ils rencontrèrent les firent voyager dans presque la moitié du monde. Finalement, ils ont débarqué à Hongkou. Bienveillants et généreux, les Shanghaïens leur assurèrent une existence sûre et digne pour que ces sans-logis éprouvent la fraternité et la chaleur humaine.

La synagogue Ohel Moishe, un des monuments modernes classés de Shang-hai, est non seulement un témoignage historique du ghetto juif, mais aussi un symbole de la profonde amitié qui unit ces deux peuples. Le gouvernement de l’arrondissement Hongkou a alloué un million $US pour réparer la synagogue Ohel Moishe et créer un mémorial aux réfugiés juifs. Avec l’Exposition universelle de Shanghai, ces monuments attirent de nombreux visiteurs étrangers. Récemment M. Haïm Dotan, architecte du pavillon d’Israël, est venu à Shanghai pour rafraîchir sa mémoire de ses souvenirs d’enfance.

Selon des informations, de 1933 à 1941, étant la seule ville acceptant les réfugiés juifs sans demander de visa, Shanghai en a reçu presque 30 000. Jusqu’à la guerre du Pacifique qui a éclaté en décembre 1941, encore quelque 2 500 Juifs s’y sont réfugiés. « Pour des milliers et des milliers de Juifs, Shanghai est alors devenue un talisman, une issue de secours qui leur donnait l’espoir d’échapper à la domination nazie », dit le chercheur juif David Kranzler.

Le 18 février 1943 à Shanghai, les occupants japonais émirent l’ordre de délimiter le quartier d’habitation des réfugiés apatrides, exigeant que les réfugiés venus d’Europe depuis 1937 y soient transférés en un mois. Voilà ce qui s’est passé : environ 30 000 réfugiés juifs et presque 100 000 Chinois vivaient entassés sur une superficie d’à peine 1 km2.

En voyant la peinture à l’huile Le réveillon accrochée au mur de la synagogue, Mme Gerti Brender, qui s’est depuis installée en Australie, s’est rappelée lors de son retour à Shanghai en avril 2005 que : « lors d’un Nouvel An chinois, mes amicaux voisins chinois nous avaient invités à prendre le dîner chez eux. Cela nous avait réchauffé le cœur. Après mon départ de Shanghai, j’ai appris la signification de ce repas. » Cette peinture décrit bien cette histoire.

M. Jerry Moses est arrivé à Shang-hai à 7 ans et l’a quittée à 13 ans. Il se souvient: « Les habitants de Hongkou avaient une vie plus difficile encore que la nôtre. Mais ils nous témoignaient beaucoup de sympathie. C’est la chose la plus miraculeuse de ma vie. Comment se pouvait-il qu’un peuple dont la vie était plus misérable que la nôtre ait encore pitié de nous et soit amical avec nous? C’est pour cette raison que mon cœur d’enfant est resté éternellement à Shanghai. Mes sentiments de profonde gratitude resteront en Chine de génération en génération. C’est une victoire pour l’humanité d’aider et de traiter amicalement les gens dans le besoin. »

Michael Blumenthal, ex-secrétaire au Trésor des États-Unis a trouvé son ancienne maison à Shanghai lorsqu’il y est retourné. Il a vu les meubles qu’il avait utilisés dans la synagogue. Selon lui, ces objets sont bien protégés et n’ont pas subi de grands changements. Hongkou, arche de Noé d’antan, a éveillé chez un si grand nombre de Juifs le souvenir de leur enfance.

La Old Millfun de 1933

Construite en 1933 et située à la jonction des ports de Hongkou et de Shajing, la Old Millfun est en face du Bund Nord de Shanghai. Conçue par le célèbre architecte britannique Balfour, la Old Millfun est à la fois utilitaire et artistique. De forme carrée à l’extérieur et ronde à l’intérieur, cette construction sans poutre est comme un labyrinthe avec ses nombreux couloirs et escaliers tantôt larges, tantôt étroits. Elle a été baptisée à l’époque « premier abattoir de l’Extrême-Orient ».

Ce bâtiment a été classé en octobre 2005 parmi les monuments historiques à protéger et a reçu du Comité économique de Shanghai le titre de zone de création artistique en août 2006. Aujourd’hui, c’est un palais commémoratif des personnalités marquantes et un lieu d’exposition de produits haut de gamme, notamment la « soirée Ferrari F1 », des expositions artistiques, ainsi que des présentations de nouveaux modèles de voitures de grandes marques.

Le Bund Nord, la porte sur l’eau de Shanghai

En 2002, la municipalité de Shanghai a démarré les travaux d’aménagement des deux rives de la rivière Huangpu qui comprennent, entre autres, Hongkou. Le gouvernement de cet arrondissement a activement répondu à ce projet, décidant de transformer le Bund Nord en un quai important pour le transport maritime. En 2009, le Conseil des affaires d’État a pris une grande résolution : accélérer la construction d’un centre financier et d’un centre de transport maritime de calibre international. Le Bund Nord, la nouvelle cité de Lingang et le quai en eau profonde de Yangshan se sont distingués dans leur développement commun. Le Bund Nord est le plus important port de la partie continentale de Chine. Les services de ce secteur, tels que le commerce maritime, la consultation, les affaires portuaires, l’arbitrage et le transport des voyageurs internationaux, sont prospères.

Chargé d’histoire, le Bund Nord est l’une des premières régions de la Chine à s’ouvrir sur l’extérieur. En fait, le Bund Nord n’était à l’origine qu’un petit village de pêcheurs. En 1845, la East India Company y a construit des quais d’embarquement. En 1866, un paquebot de la British Blue Chimney Shipping Company fit escale pour la première fois au quai de Hongkou, inaugurant le transport international à Shanghai. Des quais de sociétés étrangères, des paquebots, des cargos apparurent au Bund Nord. Neuf pays (Autriche, Espagne, États-Unis, Danemark, Portugal, Norvège, Allemagne, Japon et Russie) ouvrirent leur consulat sur la rue Huangpu.

Quatre paquebots ont fait escale en même temps au Bund Nord, en 2009.

Les bâtiments situés au Bund Nord constituent un tableau superbe. Si l’on regarde la rivière Huangpu d’en haut du Grand Bâtiment de Shanghai, on a un panorama remarquable. Le Richard’s Hotel était le premier hôtel de luxe de Chine. Charlie Chaplin, Albert Einstein, Bertrand Russell et Zhou Enlai y logèrent. La salle du Paon de l’hôtel, carrément éblouissante, était au XIXe siècle la salle de bal la plus réputée d’Extrême-Orient. À l’hôtel Maoyue, on peut apercevoir l’animation de Lujiazui sous la tour Perle de l’Orient. Les nuits de Shanghai sont magnifiques, elles y sont plus encore au Bund. Le Centre international de transport de voyageurs et la place Baiyulan en chantier constitueront les constructions emblématiques de ce quartier.

La plupart de visiteurs aiment voir le pont Waibaidu parce que c’est le lieu de tournage de nombreux films. Presque tout ce qui se passe à Shanghai emprunte ce pont, symbole de la ville. Beaucoup d’histoires émouvantes, d’intrigues importantes, de rencontres et d’adieux y ont été filmés. À l’époque, les réfugiés juifs sont arrivés à Hongkou par ce pont et les soldats japonais aussi. Aujourd’hui, ce pont est devenu la ligne de démarcation entre les Bund Nord et Sud. Autrefois principal moyen de transport longue distance, le paquebot est devenu un symbole des voyages de luxe. Beaucoup de compagnies de croisière de luxe de renommée internationale ont ouvert leur succursale à Hongkou, entre autres Italian Costa Crociere, Royal Caribbean International, MSC Cruises et Star Cruises. Cela représente pour l’année dernière 150 000 voyageurs.

À partir de Hongkou, on peut voyager à travers le monde dans le confort d’un hôtel cinq étoiles. Il y a un certain temps, quatre paquebots ont fait escale en même temps au Bund Nord. C’était une première historique. En un seul jour, 10 000 personnes sont passées au Centre international de transport de Shanghai, un record de fréquentation depuis sa construction.

« Il faut dix ans pour aiguiser une épée », dit de manière bien sentie le secrétaire du Comité du Parti de l’arrondissement de Hongkou, Sun Weigou, en décrivant le développement du Bund Nord et son avenir. « Au début de ce siècle, nous avons utilisé dix ans pour construire le Bund Nord, tel qu’on le voit maintenant. D’ici à 2020, nous le transformerons en une zone dotée des services modernes qui répondront aux besoins de transport de Shanghai. »

Si le Bund Nord est beau, c’est parce qu’il a la fluidité d’une peinture. Sur la rivière, les bateaux de différents pays vont et viennent, les voyageurs y montent et en descendent. Le paysage y est en perpétuel renouvellement.

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