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Dossier
Le monde urbain s’ouvre à la population rurale

HOU RUILI

Venus des campagnes, ils sont le moteur de la construction de la Chine nouvelle et veulent éperdument s’implanter en ville. Quelles sont les mesures prises pour résoudre leurs difficultés d’intégration et faciliter cette modification sociologique majeure?

ILS peuvent l’aimer ou la détester, l’approuver ou la condamner, pourtant les travailleurs migrants de la nouvelle génération n’hésitent pas à se jeter dans les bras de la ville, et ce désir d’y être accueilli n’a jamais faibli.

À la fin 2009, le premier ministre chinois Wen Jiabao a parlé de la réforme du registre d’état civil. Il a indiqué que celle-ci devrait tout d’abord permettre à ceux qui travaillent et résident en ville sans en être citoyens de travailler et vivre selon les mêmes droits que ceux qui y sont inscrits. Il faut parallèlement prendre en considération la capacité d’adaptation des grandes villes. À l’heure actuelle, la priorité est de guider les travailleurs migrants vers les petites et moyennes villes.

Du permis de séjour temporaire à la carte de résident

C’est en 1958 que la Chine a mis en place le système de permis de séjour temporaire enregistré auprès de la police pour ceux qui restent plus de trois jours dans une ville autre que leur lieu de résidence. En 1984, avec l’explosion de la population migrante qui comptait 80 % de travailleurs, le nombre de permis de séjour temporaire a explosé. Ce n’était pourtant qu’un outil de contrôle de la population pour que le gouvernement local puisse planifier l’économie; il ne donnait droit à aucune prestation sociale.

Selon les données du Bureau national des statistiques, il y a actuellement 230 millions de ruraux qui travaillent et vivent dans les villes pendant plus de six mois par an. Ils devraient tous être résidents urbains. Par conséquent, depuis 2008, les trois provinces du Guangdong, du Zhejiang et du Liaoning ainsi que des villes développées comme Taiyuan (Shanxi), Wuhan (Hubei) et Changchun (Jilin) ont supprimé le permis de séjour temporaire et adopté la carte de résident.

C’est une réforme fondamentale visant à l’égalité devant les services sociaux. Le titulaire d’une carte de résident peut progressivement profiter du même traitement que les citoyens inscrits : services médicaux, éducation, recherche d’emploi, assurance travail et assurance sociale.

Hu Xingdou, professeur à l’Institut de technologie de Beijing et expert en études sur les problèmes d’état civil, explique que cette carte permet de transformer la population migrante en population stable, et que celle-ci sera ainsi mieux formée techniquement par les entreprises, ce qui jouera un rôle positif sur la structure économique.

De paysan à citadin

Pour les agriculteurs qui décident d’acquérir un statut urbain, cela signifie la perte de leur terre. En outre, le coût de la vie élevé et les difficultés d’embauche augmentent considérablement le coût d’une migration en ville et affaiblissent l’espoir d’une vie meilleure.

Fu Yan’an, un ancien villageois de Chongqing, a étudié le droit en autodidacte et a trouvé un poste dans un cabinet juridique de son district. Son salaire est de 4 000 à 5 000 yuans par mois. En 2007, il a acheté un appartement pour 200 000 yuans, et cette année, tous les cinq membres de sa famille sont devenus résidents urbains permanents. Ils ont donc pu percevoir une allocation de 21 500 yuans pour la modification de leur état civil. Avec cette somme, M. Fu a acheté une assurance-vieillesse pour ses parents qui recevront chacun 200 yuans par mois.

Au cours des douze dernières années, la ville de Chongqing a accueilli 3 millions de migrants, ce qui veut dire que des champs et des terrains constructibles sont sans cesse abandonnés. Le gouvernement municipal prévoit de faire de tous ces migrants ruraux des résidents urbains d’ici un à deux ans. Selon le maire de la ville, Huang Qifan, les nouveaux arrivants permettront une augmentation de la consommation d’une dizaine de milliards de yuans; parallèlement, le PIB par habitant rural augmentera et ceux qui y restent auront plus de revenus.

D’après un sondage, plus de 90 % des paysans ne veulent pas céder leur terre pour aller en ville. Que faire s’ils n’arrivent pas à trouver de moyens de subsistance après s’y être installés? C’est pour cela que le gouvernement de Chongqing leur laisse une période de transition de trois ans pour restituer terre et terrain à bâtir. Ainsi, les paysans peuvent tenter leur chance en ville tout en étant autorisés à continuer de profiter de leur terre pendant trois ans.

Nouveaux citadins reconnus

Actuellement, dans la province côtière du Jiangsu (Chine de l’Est), la population des travailleurs migrants a dépassé 10 millions. Celle des trois villes principales, Nanjing, Wuxi et Suzhou, suit une croissance annuelle à deux chiffres. Kunshan, en particulier, est devenue une ville de migrants. Sa population locale n’est que de 690 000 habitants, alors que celle des migrants est de 1,3 million.

Dans ces villes, l’ancienne étiquette de « migrant rural » a été remplacée par celle de « nouveau citadin ». Une enquête faite dans cette province auprès de 3 000 migrants ruraux montre que 70 % trouvent qu’ils jouissent du même traitement que les citadins et que 75 % plébiscitent leur nouvelle vie. De plus, beaucoup d’anciens travailleurs migrants sont devenus gestionnaires d’entreprise ou même représentants aux assemblées populaires et membres d’un comité local de la CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois).

Aux yeux de Yu Hai, professeur au Département de sociologie de l’Université Fudan, ces « nouveaux citadins » indiquent surtout un changement de mentalité face à l’intégration des ruraux dans la société urbaine. La discrimination à leur égard était à la fois institutionnelle et sociale. Maintenant, elle tend à disparaître, ce qui est un progrès significatif.

Le district de Shuyang est le premier site que KFC a choisi pour sa chaîne de restaurants parmi les districts du nord du Jiangsu. La circulation intense permet à plus de dix grands centres commerciaux de faire des affaires florissantes. À présent, des commerces dont le chiffre d’affaires annuel dépasse dix millions de yuans se sont établis dans de nombreux petits districts et bourgs du Jiangsu qui attirent les travailleurs migrants.

Grâce à l’intervention du gouvernement local, le prix des logements à Shuyang est inférieur de 30 % par rapport aux alentours. Au cours des six dernières années, Shuyang a attiré chaque année plus de 30 000 nouveaux habitants, y compris ceux qui reviennent dans leur région natale pour y créer une entreprise. La population urbaine de 200 000 habitants, il y a six ans, est passée à 460 000 aujourd’hui.

Dans le parc industriel de Suzhou, plus de 70 % des travailleurs migrants, soit 10 000 personnes, ont déménagé dans la dizaine de bâtiments locatifs construits par le gouvernement. À ce même effet, le gouvernement municipal de Wuxi a investi plus d’un milliard de yuans dans la construction de plus de 5 200 résidences dont la surface bâtie dépasse deux millions de m2. À l’heure actuelle, celles-ci hébergent plus de 50 % des communautés migrantes.

Situation des travailleurs migrants de l’ancienne et de la nouvelle générations (en pourcentage)

 

Ancienne Génération

Nouvelle Génération

Secteurs

 

 

Fabrication

56,4

67,3

Construction

12,3

3,7

Services

24

26,3

Agriculture

5,4

1

Postes

 

 

Manutentionnaires

54,2

46,2

Employés de bureau ou contrôleurs de qualité

2,6

9,7

Serveurs / serveuses

3,8

10,8

Taille des entreprises (nombre d'employés)

 

 

Moins de 100

40

33,3

De 101 à 1 000

39,6

38,2

Plus de 1 000

20,4

28,5

 

Le Conseil des affaires d’État a déclaré que le système de carte de résident serait progressivement mis en application dans tout le pays.

 

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