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Société
Le Xinjiang doit passer à la vitesse supérieure

QIAO TIANBI

Riche en gaz naturel et en pétrole, le Xinjiang souffre malgré tout d’un retard de développement. De concert avec le gouvernement central, cette région autonome ouïgoure a donc décidé de mettre les bouchées doubles pour rajuster sa structure économique et assurer un essor du développement qui profitera avant tout à sa population.

AU Xinjiang, la question la plus fréquente est : « Notre salaire va-t-il augmenter? » C’est une région où le niveau des revenus n’est pas élevé, alors que le coût de la vie n’y est pas très bas. Si les fonctionnaires se préoccupent de leur salaire, c’est que dans la région autonome, les politiques nationales d’augmentations salariales ne peuvent généralement pas être mises en application parce que le gouvernement local n’a pas d’argent. L’entrée en fonctions de M. Zhang Chunxian au poste de secrétaire du Comité du Parti de la région autonome et la tenue, le 17 mai dernier, de la réunion sur le travail du Xinjiang qui avait été organisée par les autorités centrales, ont persuadé les habitants locaux que leur salaire allait bientôt augmenter. « Notre salaire n’a pas augmenté, malgré six ou sept réajustements salariaux à l’échelle nationale », disent-ils.

De 2003 à 2008, le PIB du Xinjiang a toujours enregistré une croissance annuelle à deux chiffres. En 2009, année où a eu lieu l’« affaire du 5 juillet » (des émeutes dans la région), la croissance de son PIB a quand même atteint 8,1%. Avec une croissance économique si rapide, pourquoi le Xinjiang se plaint-il de « ne pas avoir d’argent »? Dans un discours qu’il a prononcé fin mai dans la région autonome, M. Zhang a indiqué : « L’économie du Xinjiang est relativement arriérée par rapport à d’autres provinces. L’écart se creuse entre cette région et l’Est, et elle n’occupe pas non plus une position dominante dans l’Ouest. »

La place Id Kah

La question cruciale des redevances

Aux yeux de M. Li Hongbo, directeur adjoint de la Commission pour le développement et la réforme de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, la situation économique actuelle de la région est étroitement liée aux mesures politiques que l’État applique depuis longtemps. L’industrie dominante, c’est celle liée au pétrole, et les bénéfices qu’on en tire n’appartiennent pas à la région. Le PIB est calculé par les autorités locales. Au Xinjiang, la grande partie du PIB provient des entreprises administrées par les autorités centrales, et celles-ci n’ont pratiquement rien à voir avec l’économie locale. Certaines années, le PIB généré par les industries gazière et pétrolière comptait pour 60 % à 70 % du total du PIB local.

Au lendemain de la fondation de la Chine nouvelle, pour des considérations de sécurité nationale, le Xinjiang a été considéré comme un front de bataille; puis, après la réforme et l’ouverture, ce sont les difficultés de transport qui ont entravé son développement. Sur le plan des ressources naturelles, le Xinjiang et la Mongolie intérieure ont passablement de points communs, mais l’économie de cette dernière s’est développée rapidement grâce à ses avantages géographiques. De plus, les politiques nationales alors en vigueur faisaient en sorte que les fonds étaient principalement investis dans les régions côtières. Finalement, maintenir la stabilité était la priorité au Xinjiang, puisque des facteurs com-plexes tels que le terrorisme et le sécessionnisme y existaient.

Lors de la réunion sur le travail du Xinjiang, le gouvernement central a décidé de promouvoir un grand bond de développement dans cette région. L’une des mesures importantes est d’abord d’y procéder à une réforme des redevances sur les ressources naturelles; pour le Xinjiang, non seulement ces redevances représentent des recettes importantes, mais elles ont aussi une importance symbolique.

Auparavant, les redevances sur les ressources naturelles étaient calculées selon le volume. Prenons le pétrole comme exemple. En 2008, la production pétrolière du Xinjiang a été de 27 millions de tonnes; avec un niveau de redevances de 30 yuans la tonne, cela signifie que les redevances globales pour cette année-là ont été de moins de 900 millions de yuans, soit 30 yuans par habitant. Mais si on calcule à un taux de redevances de 5 %, sur la base du pétrole à 75 $US le baril, en 2008, les redevances pétrolières du Xinjiang auraient dû être de plus de 4 milliards de yuans. Selon M. Wang Ning, directeur de l’Institut des études économiques à l’Académie des sciences sociales du Xinjiang, la réforme des redevances sur les ressources naturelles touche le rajustement des relations entre l’État, les autorités locales, les entreprises et les habitants, pour que chacun y trouve mieux son intérêt.

Garantir un changement pour chacun

Pour M. Li, pendant les cinq prochaines années ou sur une plus longue période, le plan de développement économique du Xinjiang devrait être divisé en quatre zones : 1) la bande économique au nord des monts Tianshan, qui crée 60 % du PIB du Xinjiang; 2) la bande industrielle au sud des Tianshan, riche en pétrole, gaz naturel et charbon; 3) les régions démunies du Xinjiang du Sud, une zone agricole principalement habitée par des Ouïgours pauvres; 4) les régions très froides du Xinjiang du Nord, à forte concentration kazakhe. En fonction du nouveau principe d’aide ciblée au Xinjiang, les quatre provinces et municipalités les plus riches de la Chine de l’Est sont chargées de prêter assistance à ces régions où l’État va aussi accroître ses investissements dans les infrastructures. Dans le futur, l’amélioration des systèmes traditionnels de production et du mode de vie de la population nomade y sera une priorité.

L’une des raisons importantes pour lesquelles les habitants du Xinjiang mettent beaucoup d’espoir dans l’augmentation du salaire est que la réunion sur le travail du Xinjiang a souligné qu’il fallait accorder la priorité à la vie du peuple, en veillant entre autres à résoudre les problèmes du logement, de l’éducation et de l’emploi. Le développement lent du Xinjiang et la pauvreté de ses habitants sont étroitement liées à la structure économique de la région. Par exemple, 85 % des entreprises y sont contrôlées par l’État, et plus de 90 % sont des grandes entreprises; de plus, 85 % d’entre elles sont dans le secteur de la chimie lourde. D’après le directeur Wang, ces entreprises axées sur la technologie et les capitaux ont une influence limitée sur la création d’emploi, de sorte que beaucoup de personnes cherchent du travail et que le revenu de la population locale ne peut augmenter. Selon lui, développer de petites et moyennes entreprises à forte intensité de main-d’œuvre constitue la clé pour résoudre le problème.

Devenir le cœur de l’Asie

Le directeur Wang déclare : « Si nous regardons le Xinjiang à partir de Beijing, il est à l’extrême ouest de la Chine; mais si nous le localisons par rapport à tout ce qui l’entoure, alors il est le centre de l’Asie. » Le Xinjiang partage une frontière de 5 600 km avec huit pays, et il possède 28 ports douaniers terrestres, dont 17 de premier échelon national en Chine.

L’édition 2010 a été la dix-huitième édition d’affilée de la Foire commerciale d’Ürümqi; cette année, le gouvernement central l’a transformée en Exposition Chine-Asie-Europe. M. Li estime que cette foire se tient dans le cadre de la coopération économique de l’Organisation de coopération de Shanghai, de même que dans celui de la coopération avec l’ensemble de l’Asie centrale et la Mongolie. Dans un sens, elle ressemble à la coopération économique Chine-ANASE (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). Le Xinjiang pourra jouer vraiment son rôle de centre de l’Asie centrale et de front de l’ouverture de la Chine à l’Ouest.

Désormais, le Xinjiang s’efforce de devenir un centre régional de commerce international, un grand couloir international de ressources énergétiques et un centre de transformation des produits d’exportation. Au cours de la réunion sur le travail du Xinjiang, Horgos et Kashi (Kashgar) ont été inscrits comme zones économiques spéciales. M. Wang indique : « Kashi est à la fois un point important sur la route de la Soie et un passage important de l’ouverture vers l’Asie du Sud et de l’Ouest. Quant à la zone de coopération Chine-Kazakhstan de Horgos, elle signifie l’ouverture à cinq pays d’Asie centrale. »

En plus de vouloir être une plaque tournante pour l’exportation, le Xinjiang cherche également à devenir un centre de transformation. La région autonome encourage les sociétés de la Chine du Centre et de l’Est à y créer des entreprises, tout en encourageant les PME locales à effectuer la transformation des produits agricoles et connexes. M. Li explique que la ville de Tacheng connaît maintenant un grand succès dans l’exportation des légumes locaux; sa marque Yema est relativement célèbre en Asie Centrale.

Concernant le couloir de ressources énergétiques, la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CÉSAP) de l’ONU a qualifié le gazoduc international Turkménistan-Chine d’ouvrage pilote d’un partenariat fructueux dans le domaine des nouvelles ressources énergétiques. Pour la Chine, c’est le premier grand gazoduc transnational. S’étirant sur 1 833 km, ce gazoduc commence à la frontière entre le Turkménistan et l’Ouzbékistan, traverse l’Ouzbékistan, puis passe par le Kazakhstan pour arriver finalement à Horgos, à la frontière avec la Chine. Quand il y entre à cet endroit, le gazoduc se raccorde à deux lignes d’acheminement (une principale et une secondaire) du gaz naturel de l’Ouest vers l’Est; la longueur de ces lignes est de quelque 8 000 km. La capacité quotidienne de transport de gaz naturel dépasse 10 millions m3.

Dans le centre commercial du port Horgos de Yili, une marchande est en train de vendre des poupées.

Miser sur le développement scientifique

Récemment, un plan de distribution de l’eau dans le parc industriel de Yining a été élaboré par une vingtaine de titulaires de doctorat venus de Nanjing (Jiangsu). Après en avoir pris connaissance, Aisaiti, chef adjoint du Bureau d’aménagement des eaux de la préfecture de Yili, s’est un peu inquiété. « Il ne faut pas consommer l’eau de manière illimitée », affirme-t-il. D’après sa capacité de production actuelle, on prévoit que Yili commencera à manquer d’eau en 2020, et toutes les régions du Xinjiang en manqueront en 2030. On peut donc dire que les ressources en eau déterminent le niveau du développement futur de Yili. Le défi qu’affronte Aisaiti est important partout au Xinjiang : réaliser un grand bond de développement rapide tout en protégeant l’environnement. De nombreux endroits du Xinjiang sont des régions où l’environnement est fragile et où se rencontrent des déserts et des oasis. En 2009, la consommation d’énergie des entreprises du Xinjiang a dépassé la moyenne nationale.

Dans la partie de son discours qui traitait de l’environnement, le secrétaire du Comité du Parti de la région autonome, Zhang Chunxian, a parlé de l’économie du recyclage. « Je trouve que ce n’est pas suffisant. Il faut en parler dans tout ce qui concerne le changement de mode de développement économique », précise le directeur Wang. Le contexte de développement a changé; les régions intérieures ont déjà fait le bilan d’un mode de développement éprouvé, et les problèmes liés aux technologies de production propres sont aussi résolus. Au Xinjiang, il ne peut être question de polluer d’abord l’environnement et de prendre des mesures correctrices par la suite. Pour implanter dans toute la société un développement économique à bas carbone et l’économie du recyclage, il faut adopter les meilleures idées et les technologies de pointe.

M. Li a déjà participé à trois reprises à l’élaboration du Plan quinquennal de développement de la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Sa quatrième participation est sa dernière. Il veut donc que ce Plan quinquennal respecte pleinement les aspirations des habitants du Xinjiang: profiter d’un bel avenir. Ce plan doit décrire un « univers écologique ». Au cours de sa construction, il faut s’assurer que les montagnes et les rivières gardent leur aspect pittoresque et que les oasis sont bien protégées.

 

 

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