中文 | English | عربي | Español | Deutsch
Dossier
Bâtir des maisons économes en énergie

HOU RUILI

La protection de l’environnement passe par des mesures concrètes appliquées au quotidien.

EN Chine, la superficie totale de tous les bâtiments commerciaux et résidentiels représente 43 milliards de mètres carrés. Seuls 5 % sont en conformité avec la plus récente norme nationale pour l’efficacité énergétique. Le chauffage des bâtiments équivaut maintenant à 27,8 % du montant total de l’approvisionnement énergétique de la Chine, contre 10 % dans les années 1970, ce qui signifie que 376 millions de tonnes de charbon sont brûlées chaque année. Cette proportion devrait grimper à un tiers après 2020, et l’alimentation des bâtiments représente déjà 25 % des gaz à effet de serre produits par le pays. Il y a dix ans, la rénovation des immeubles les plus gourmands en énergie était entamée grâce à des équipements plus respectueux de l’environnement, et elle continue de suivre le rythme. Ainsi, au cours des cinq dernières années, 150 millions de mètres carrés de logements et de bureaux ont été réaménagés.

Des matériaux isothermes sont installés sur les toits des bâtiments publics.
 

Adieu poêles à charbon

Dans les villes du Nord comme Beijing, survivre au rude hiver représente une bonne partie de la consommation annuelle d’énergie. Lorsqu’approche la saison froide, les familles vivant dans des ruelles étroites (appelées hutong) bordées de maisons de plain-pied sont affairées à stocker du charbon. Tous les hivers, 15 millions de tonnes de charbon sont brûlées à Beijing, dégageant toute une variété de polluants qui donnent au ciel une tenace teinte grisâtre.

En 2002, le gouvernement municipal a lancé un programme pour remplacer, dans les hutong, les poêles à charbon par des radiateurs électriques, programme qui avait atteint plus de 160 000 familles en novembre 2009. Dans la communauté de Gulou Ouest, dans le centre de Beijing, plus de 1 000 logements ont fait leurs adieux au poêle à charbon en 2008. « Pour un appareil de chauffage électrique, chaque pièce donne droit à une subvention gouvernementale de 1 200 yuans, et la famille paie le reste, de 500 à 600 yuans », a déclaré le chef de la communauté Ma Chenhui. Selon le chef adjoint de l’Administration municipale pour la protection de l’environnement, Du Shaozhong, les habitants ont droit à un prix réduit de 0,3 yuan par kWh entre 22 h et 6 h pendant la saison hivernale.

Ma Defeng, un résident de Gulou Ouest, a deux radiateurs électriques à la maison, ce qui maintient la température intérieure à 18º C, même les jours les plus froids. « J’ai payé seulement 900 yuans pour le chauffage l’an dernier, au lieu de 1 200 yuans au cours des années précédentes », révèle M. Ma ravi. Et il ajoute: « Les équipes qui sont venues installer le chauffage ont également ajouté une meilleure isolation au toit.» Les statistiques de l’Administration municipale pour la protection de l’environnement montrent que les émissions de dioxyde de soufre et de monoxyde de carbone ont diminué respectivement de 190 et 10 000 tonnes durant l’hiver 2009, grâce à la diminution de l’utilisation du charbon.

Bonjour le confort douillet

En 1986, la Chine a commencé à mettre en œuvre des normes d’efficacité énergétique pour les bâtiments résidentiels et a réajusté celles-ci tous les dix ans. Pour les immeubles construits entre 1986 et 1995, la norme est de 17,5 kg de charbon par mètre carré et par saison; elle est à 12,5 kg pour les bâtiments datant de 1996 à 2005, puis elle est passée à 8,75 kg depuis 2006. Une norme que Beijing a appliquée dès 2004. À ce jour, 93 millions de mètres carrés d’espaces résidentiels, soit 35 % de la surface habitable totale de la ville, sont hors normes. Il faut 2,17 fois plus d’énergie à ces habitations qu’à celles répondant à la norme de 8,75 kg pour chauffer un même volume. On prévoit que les rénovations écoénergétiques toucheront plus de foyers, au total 6 millions de mètres carrés à Beijing d’ici la fin de cette année.

Dans la communauté de la rue Huixin Ouest, à deux kilomètres du célèbre site olympique du Nid d’oiseau, 576 appartements ont été parrainés par le gouvernement pour effectuer des travaux d’isolation entre septembre 2007 et juin 2008. Les avantages immédiats sont évidents. Alors que la température extérieure dépasse 34º C, il fait 28º C dans l’appartement de Jiang Shuzhen, situé au quatrième étage. « Avec le climatiseur et le ventilateur éteints, la température ambiante est toujours inférieure de 3º C à celle des étés précédents. Cette année, j’utiliserai la climatisation un mois de moins », a expliqué le retraité.

La tour de 18 étages de cette communauté, avec une surface bâtie de 11 000 m2, a été construite en 1988. Sa structure extérieure faite de plaques de ciment préfabriqué, une caractéristique des bâtiments de cette époque, pose beaucoup de problèmes de ventilation et de conservation de chaleur. Les architectes qui ont rénové la tour ont adopté la technologie d’isolation extérieure fournie par une société allemande, en conformité avec les normes européennes les plus strictes. Les fenêtres à battants ont été mises sur pivot pour une meilleure isolation, et en même temps, des trous d’aération ont été percés dans chaque mur. Optant pour un système de chauffage par double tuyau vertical, la chaleur est mieux répartie dans les différentes parties de l’immeuble. De nouveaux radiateurs en acier, dont la valve individuelle permet aux résidants de contrôler la température, répondent de manière plus adéquate aux besoins de chauffage et de refroidissement. La mise à jour des chaudières et du système de transfert de chaleur a également été l’une des méthodes utilisées pour économiser 50 000 m3 de gaz naturel et réduire les émissions de CO2 de 105 tonnes par an.

Le gouvernement et les entreprises prennent en charge 96 % du coût du projet d’isolation des quatre bâtiments de la communauté. En moyenne, chaque famille ne paie que 1 100 yuans pour de nouvelles fenêtres et radiateurs; ces rénovations permettent à chaque famille d’économiser près de 200 yuans sur leur facture d’électricité annuelle. Depuis le 1er juillet 2010, Beijing met en œuvre une nouvelle règle qui permet aux propriétaires de bâtiments à faible efficacité énergétique de demander une subvention gouvernementale pour les rénovations.

Champ de bataille des constructions publiques

Les bureaux du Centre pour les économies d’énergie et la protection de l’environnement de Beijing (BEEPC) présentent une dizaine de technologies parmi les plus avancées pour améliorer l’efficacité énergétique. Cela fait partie d’un programme municipal qui a débuté en 2007 afin de mieux isoler les bureaux et les installations publiques; 30 à 50 bâtiments par an sont rénovés.

Selon Jin Ruishan, chef du département logistique, le BEEPC, qui a aujourd’hui 20 ans, a augmenté l’efficacité de sa conservation énergétique de 85 %. Les rénovations de base de l’immeuble comprennent le système de refroidissement des toitures (un revêtement spécial sur le toit qui détourne plus de 80 % des rayons du soleil) qui maintient la température de la surface à peu près à celle du corps humain, ainsi qu’un système de chauffage solaire. Les panneaux solaires au sommet de l’immeuble sont connectés aux chaudières électriques à l’intérieur. L’eau potable y est chauffée à 85º C, puis est acheminée aux occupants pour faire du thé ou du café. Ce système à lui seul réduit la consommation électrique de plus de 14 000 kWh par an.

La sensibilisation à une vie écologique est intégrée dans chaque partie du bâtiment. L’éclairage est fourni par la lumière du soleil. Grâce à de la fibre optique installée sur le toit, la lumière naturelle est reflétée à l’intérieur, réduisant à zéro la consommation électrique pour l’éclairage. Les fenêtres sont toutes isolées, les ascenseurs modifient automatiquement leur puissance selon la demande, et les eaux de pluie sont collectées et recyclées.

La rénovation des bâtiments publics de Beijing couvre sept aspects : la structure, l’air conditionné, le chauffage, la ventilation, l’éclairage, le système électrique, l’approvisionnement en eau chaude et d’autres systèmes consommateurs d’énergie. Dans la capitale, les grands édifices publics ne représentent que 5,4 % du parc immobilier, mais ils ingurgitent près de la moitié de l’électricité utilisée par la catégorie non commerciale. Leur consommation unitaire d’énergie est 10 à 15 fois celle des bâtiments résidentiels. Freiner leur énorme appétit peut avoir un impact significatif sur la consommation urbaine d’énergie.

Le China World Trade Center, un complexe impressionnant d’hôtels et d’espaces commerciaux, a commencé à changer les ventilateurs de sa climatisation centrale en 2006, après s’être rendu compte que, la plupart du temps, le système fonctionnait à 80 % de ses capacités. Les modifications faites sur trente ventilateurs permettent une économie annuelle de 680 000 kWh. Selon un responsable du Comité de construction de Beijing, une fois que tous les bâtiments publics de la ville (soit au total 36,3 millions de mètres carrés) seront rénovés, l’économie annuelle sera de 450 000 tonnes de charbon pour le chauffage et l’équivalent de 150 000 tonnes de charbon pour l’électricité. En outre, les émissions de gaz à effet de serre seront énergiquement réduites.

Jusqu’à présent, la Chine a mené des enquêtes sur la consommation d’énergie d’environ 30 000 grands bâtiments publics à travers le pays, et surveille l’utilisation de l’énergie et le rejet de CO2 de 700 d’entre eux. Ceux qui sont trop laxistes feront l’objet d’une mise à niveau.

 Des visiteurs observent les systèmes d’économie d’énergie par conservation de la chaleur des murs. PHOTOS : CFP

Un immense potentiel de marché

Cette tendance dans le milieu de la construction n’est pas près de s’estomper. Le Centre de recherche sur les économies énergétiques dans l’architecture de l’université Tsinghua avance que la surface totale des bâtiments chinois augmentera encore de 10 milliards de mètres carrés d’ici 2020. Si toutes les nouvelles constructions respectent strictement les règles d’efficacité énergétique, elles permettront l’économie de 380 millions de tonnes de charbon et d’éviter à 995 millions de tonnes de CO2 de contaminer l’environnement. Atteindre ces objectifs génère un énorme marché. Mais Huang Wei, chercheur de l’Académie chinoise de la recherche en construction, tient à préciser que la fabrication de produits économes en énergie n’est qu’un maillon de l’ensemble du processus. Les économies d’énergie ne doivent pas être systématiquement mises en place sans planification ou gestion; il faut utiliser une expertise appropriée et les connaissances du marché et de sa prospective, comme celles des sociétés de gestion de l’énergie (EMC) ou des sociétés de services énergétiques (ESE). Les EMC font des plans d’économie d’énergie pour leurs clients, puis supervisent leur mise en œuvre. Les objectifs sont spécifiés dans le contrat et, une fois les engagements respectés, ces compagnies sont payées en versements échelonnés selon la différence sur la facture énergétique. Dans cet arrangement, les clients n’ont pas besoin d’investissement de départ, mais partagent à la place les gains provenant des économies d’énergie que ces EMC leur ont permis de faire.

查查法语在线翻译
Panorama de Chine
Les 60 ans de la RPC
Du petit magasin aux boutiques sur Internet
Les changements de la vie nocturne
Toit du monde
Le Tibet a accueilli 2,25 millions de touristes au cours du premier semestre de 2011
Tendance
Semaine de la mode de Chine (FANGFANG,TRIES MAN et WHITE COLLAR)
Semaine de la mode de Chine: un défilé de créations de NE-Tiger
Semaine de la mode de Chine (GIOIA PAN)
Semaine internationale de la mode de Chine : Défilé Qi Gang
À la chinoise
Bonne année du Tigre
Admirez-moi cet objet…
L'art du canard laqué
Des poupées… et leur secret
Mots clés pour comprendre la Chine
Shufa
Laoshi
Lian 脸
Chi, ou le plaisir de manger
Livre
Forêts de Chine
Proverbe
San ren cheng hu 三人成虎
Beijing Information CHINAFRIQUE La Chine Éditions en langues étrangères
China.org.cn Xinhuanet Quotidienn du peuple CCTVfr RCI
À propos de nous | Service de publicité | Nous contacter

Conseiller juridique | Abonnement

Droits d’auteur : La Chine au présent