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Économie

Réforme à la Banque mondiale : la Chine est-elle une grande gagnante?

LI WUZHOU

La réforme du partage des droits de vote est une mesure importante prise récemment par la Banque mondiale. Est-ce vraiment à l’avantage de la Chine?

 Le 14 décembre 2008, M. Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, a effectué une visite dans les régions sinistrées du district de Wenchuan (Sichuan).  CFP

LE 25 avril dernier, lors de la Réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale, la Banque mondiale a adopté le projet de réforme sur le « transfert des droits de vote des pays avancés vers les pays en développement ». Grâce à ce projet, la Chine est devenue le troisième pays le plus représenté au sein de cet organisme, alors qu’elle occupait le septième rang auparavant. Cet événement a suscité un vif intérêt, tant en Chine qu’à l’étranger.

La Chine est-elle une grande gagnante ou cette réforme n’a-t-elle qu’un sens symbolique? Le maître de conférences Xie Shiqing effectue des recherches à l’Institut d’économie de l’Université de Beijing, et de 2003 à 2007, il a travaillé comme consultant au siège de la Banque mondiale. Il l’a été tour à tour à son Département de recherche, puis à l’Institut de la Banque mondiale et finalement au Département du développement urbain de sa Division Asie de l’Est et Pacifique. Ses quatre années de travail au siège de la Banque lui ont donné plus de compréhension de cette réforme que peuvent en avoir d’autres chercheurs chinois.

Un changement conforme au statut de puissance économique de la Chine

Grâce à cette réforme, la part des droits de vote de la Chine par rapport au total est passée de 2,77 % à 4,42 %. À ce propos, M. Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, estime que la réforme « reflète l’augmentation du poids de la Chine dans l’économie mondiale et indique que le monde avance vers une entité économique multipolaire en développement rapide ».

M. Xie partage cet avis. La révision du partage des droits de vote au sein de la Banque reflète le changement de l’échiquier économique et politique mondial. En 2007, l’agrégat économique de la Chine a dépassé celui de l’Allemagne, faisant de la Chine la troisième plus grande entité économique du monde, juste après les États-Unis et le Japon. En 2009, année où les États-Unis et l’UE ont connu une croissance négative, l’économie de la Chine a affiché une croissance de 8,7 %, c’est-à-dire plus de la moitié de la croissance économique mondiale. Cette année-là, sa part au sein de l’économie mondiale a atteint presque 8 %.

M. Xie pense aussi que cette hausse du pourcentage des droits de vote de la Chine est une reconnaissance du rôle important que joue la Chine comme moteur de la croissance mondiale dans le contexte de la crise financière internationale. Sous l’impact de cette crise, depuis 2007, les pays occidentaux ont connu des crises de la dette souveraine, alors que la Chine a donné une grande impulsion au redressement de l’économie mondiale.

« Il est incontestable que la Chine sort gagnante de cette réforme des droits de vote. Certains estiment que la réforme n’a qu’un sens symbolique, mais je crois qu’elle a quelque chose de profond, déclare M. Xie. Premièrement, grâce à la réforme, le statut de la Chine sera haussé et sa voix sera plus écoutée quand la Banque mondiale élaborera des politiques; deuxièmement, la Chine détient 50 % des 3,13 % d’augmentation des droits de vote accordés aux pays émergents, ce qui témoigne du changement du statut international de la Chine; troisièmement, comme la Chine est le plus grand pays en développement, l’augmentation de ses droits de vote à la Banque mondiale pourra lui permettre de mieux représenter la voix de ces pays; quatrièmement, cette réforme rendra la Banque mondiale plus multipolaire et plus représentative; elle pourra ainsi mieux jouer son rôle dans les affaires internationales. »

La Banque mondiale a besoin de la Chine

M. Xie Xuren, ministre des Finances de la Chine, a participé à la Réunion du 25 avril et a déclaré : « La Chine est le plus grand pays en développement au monde. Cette réforme non seulement favorise le renforcement de la coopération entre la Chine et la Banque mondiale, mais elle aide aussi à la réalisation de l’objectif de la Banque de réduire la pauvreté et de travailler au développement. »

Depuis 1980, année du rétablissement du siège légitime de la Chine au sein de la Banque, cet organisme aide beaucoup le pays. Jusqu’à présent, elle lui prête annuellement entre 1 et 1,5 milliard $US. Cet argent est réservé à des projets de protection environnementale et de lutte contre la pauvreté. Bien que le montant du prêt ait diminué par rapport à ce qu’il était dans le passé, la Chine demeure toujours le plus grand débiteur de la Banque mondiale.

En plus de l’aide sous forme de prêt, la Banque offre également à la Chine de nombreux conseils en macro-économie et sur l’édification institutionnellle; la réforme des entreprises d’État ainsi que les appels d’offres et l’adjudication dans le cas des achats gouvernementaux ont justement profité de ses conseils.

En ce qui concerne la stratégie de lutte contre la pauvreté, la Chine affectait auparavant directement des fonds à des districts défavorisés, mais elle n’avait pas réussi complètement à leur donner la capacité de s’enrichir par eux-mêmes. La Banque a donc proposé une façon générale pour la Chine de lutter contre la pauvreté, en tenant compte des ressources financières, intellectuelles et humaines. La Chine a ainsi obtenu des résultats remarquables à cet égard. D’ailleurs, dans cette aide que la Banque mondiale accorde à la Chine pour lutter contre la pauvreté, certains projets sont devenus célèbres à l’échelle mondiale (par exemple, ceux dans la région du Sud-Ouest et dans le Shanxi) et ils progressent très bien.

La Chine a besoin de la Banque mondiale, mais cette dernière a maintenant besoin de la Chine plus qu’avant. « La hausse du pourcentage des droits de vote de la Chine au sein de la Banque mondiale élève le statut de la Chine dans cet organisme et montre que la Banque mondiale a un besoin accru de la Chine », souligne M. Xie Shiqing. D’après lui, depuis les trente ans de réforme et d’ouverture, le nombre de Chinois considérés comme vraiment démunis a diminué de plus de 200 millions, et la Chine a acquis une vaste expérience dans la lutte contre la pauvreté. La Banque mondiale espère que la Chine diffusera ses méthodes de lutte contre la pauvreté dans les autres régions du monde, notamment en Asie du Sud-Est et en Afrique.

Voilà! Le plus grand pays en développement a maintenant une place pour prendre la parole.  CFP 

La parole des pays en développement a plus
de poids

À l’issue de la Réunion du 25 avril, M. Zoellick a exprimé que les pays en développement jouent désormais un rôle de plus en plus important dans le redressement de l’économie mondiale et dans sa croissance, et que la Banque mondiale a dû reconnaître cette nouvelle réalité par une réforme interne.

Selon Xie Shiqing : « L’augmentation des droits de vote des pays en développement au sein de la Banque mondiale augmente leur droit de parole au sein de cet organisme. De cette façon, la structure de la Banque mondiale sera plus impartiale et plus rationnelle. » L’adoption de ce projet de réforme porte l’ensemble des droits de vote des pays en développement au sein de la Banque mondiale à 47,19 %. Alors que la Chine a une part de 4,42 %, l’Inde en détient 2,91 %, à la septième place.

À l’opposé, les parts de droits de vote des pays européens qui, dans le passé, étaient les plus importants, sont en train de diminuer : Allemagne, de 4,35 % à 4,00 %; France, de 4,17 % à 3,75 %; et Grande-Bretagne, de 4,17 % à 3,75 %. En Asie, les droits de vote du Japon sont passés de 7,62 % à 6,84 %.

Finalement, Xie Shiqing ajoute : « La réforme peut également servir d’exemple à la réforme du FMI. » Après la réforme des droits de vote de la Banque mondiale, le Comité monétaire et financier international, une entité décisionnelle du FMI, a promis d’achever, avant janvier 2011, l’évaluation des projets faits en 2008 en vue d’une réforme des parts et des droits de vote. Il envisage aussi d’augmenter à au moins 5 % la part des entités économiques émergentes et des pays en développement.

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