ZHANG XUEYING

Wang Renxing, chef du village de Dahuoyan, déclare: « Le gouvernement a amorcé une livraison d’eau hebdomadaire pour ce puits international. » ZHANG XUEYING

«TOUS les matins, on peut voir des Vietnamiens qui viennent puiser de l’eau au puits », affirme Wang Dejin, 67 ans, qui habite le village miao de Dahuoyan (district de Malipo, département de Wenshan), situé à la frontière avec le Vietnam. Les habitants locaux l’appellent le « puits international », mais en réalité, c’est un réservoir d’une capacité de 40 000 litres.

« En août et septembre derniers, on pensait que la pluie viendrait plus tard, mais en octobre, il n’avait toujours pas plu et nous avons commencé à nous inquiéter. Dès novembre, nous avons commencé à planifier des réserves d’eau », mentionne Wu Shenghua, directeur adjoint du Bureau des affaires hydrauliques du département de Wenshan.

« Je vais chercher de l’eau au puits international une fois par semaine», confie M. Wang. Il possède lui-même un réservoir de 15 000 litres qui n’est actuellement qu’à moitié plein. Étant donné sa famille de trois personnes, ses deux bœufs et ses quatre porcs, il prévoit que s’il ne pleut pas, son réservoir sera vide dans un mois. Auparavant, quand il y avait une sécheresse, les gens allaient chercher de l’eau au Vietnam. « Il y a un ruisseau qui coule de l’autre côté de la frontière et on avait construit un puits. Quand nous n’avions pas d’eau, nous allions là pour en chercher. Ils avaient établi un poste de garde à la frontière et nous devions payer 1,5 yuan par personne chaque fois que nous y allions », révèle M. Wang.

En 2002, le gouvernement central chinois a entamé l’Opération visant à développer les régions limitrophes au profit de leur population. Grâce à une subvention, les autorités locales ont fait installer des réservoirs de 40 000 litres pour chaque groupe de trois à cinq personnes dans les zones où les habitants devaient se déplacer pour aller chercher leur eau. Ces réservoirs peuvent collecter l’eau de pluie et la conserver. « Le gouvernement en a payé une partie, et les habitants, l’autre partie. On a construit 282 de ces réservoirs», se rappelle Wang Renxing, le chef du village de Dahuoyan.

Malgré cela, plus de 50 % des 600 familles de Dahuoyan devaient encore transporter l’eau. En 2009, le chef du village a donc décidé de demander à l’administration supérieure d’ajouter des réservoirs pour les villageois. « Le manque d’eau était omniprésent et les capitaux, limités. Je ne savais pas quand notre tour arriverait », ajoute M. Wang. Il a donc encouragé les habitants à construire eux-mêmes des réservoirs et a demandé l’aide du Bureau des affaires hydrauliques du district. « Quand les responsables de ce Bureau sont venus, ils ont vu que les habitants avaient commencé les travaux. Par la suite, ils ont été d’accord de nous donner de l’argent. »

On a pu construire 60 autres réservoirs. « Un réservoir coûte 5 000 yuans, et le coût de la main-d’œuvre et des matériaux a augmenté ces dernières années », explique encore le chef Wang. Grâce aux 342 réservoirs que possède maintenant le village, les habitants pourront vraisemblablement vivre plus tranquilles, même durant les années de sécheresse.