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Économie
L’environnement d’investissement se dégrade-t-il en Chine?

 

LIU QIONG

Alors que l’affaire Google et le procès Rio Tinto ont fait couler beaucoup d’encre et suscité des inquiétudes en Occident, peut-on en déduire que les entreprises commencent à ne plus trouver la Chine aussi attractive?

Le départ de Google de la partie continentale de Chine a suscité l’inquiétude des médias occidentaux concernant l’environnement d’investissement en Chine.

LE 31 mars dernier a marqué l’ouverture du parc scientifique et technique de Microsoft à Shanghai, d’un investissement de près de 700 millions de yuans. C’est le premier parc de R&D et de services techniques de cette compagnie en dehors des États-Unis.

Une semaine plus tôt, l’un de ses plus puissants concurrents, Google, déclarait se retirer du marché de la partie continentale de Chine et s’installer à Hong Kong sous prétexte que son site était censuré.

L’affaire Google a suscité l’inquiétude des médias occidentaux concernant l’environnement d’investissement en Chine. Lors d’une interview accordée à l’émission Good Morning America du réseau ABC (États-Unis), Bill Gates a indiqué : « Vous devez prendre une décision : si vous voulez respecter les lois locales, vous pouvez rester; sinon, vous n’obtiendrez pas de bons résultats. »

D’après lui, on peut être d’accord ou non avec les lois chinoises, mais de toute façon, presque tous les pays, dont les États-Unis, ont des lois ou politiques plus ou moins contestables. « Qu’est-ce que Google veut prouver? », a-t-il demandé.

Les discussions vont bon train

Parmi les événements largement couverts par les médias et qui ont inquiété l’Occident, il y a aussi le procès Rio Tinto.

Le 29 mars dernier, le Premier Tribunal populaire de deuxième instance de Shanghai a condamné quatre cadres du Bureau de Rio Tinto à Shanghai à des peines allant de 7 à 14 ans d’emprisonnement pour corruption et vol de secrets commerciaux. Certains médias ont même vu un lien entre ce procès et l’affaire Google, et ils ont soulevé des discussions sur la prétendue dégradation de l’environnement d’investissement en Chine.

« L’affaire Google et le procès Rio Tinto ne sont que deux cas isolés qui n’affecteront pas l’environnement d’investissement en Chine », a assuré M. Chen Jian, vice-ministre chinois du Commerce, au cours d’une conférence de presse tenue sur la VIe Expo d’investissement et de commerce de l’Asie du Nord-Est de Jilin (Chine). D’après lui, quand Google est entré en Chine, il avait promis de respecter la loi chinoise, mais il a manqué à sa promesse et a choisi de se retirer du marché de la partie continentale de Chine. C’est sa décision, et elle n’a rien à voir avec l’environnement d’investissement en Chine. Quant au problème de Rio Tinto, ce n’est qu’une affaire criminelle qui n’a pas non plus de lien avec cet environnement.

« La Chine ne modifie en rien sa stratégie d’ouverture, mais le gouvernement chinois doit administrer son économie en vertu de la loi. Dans ce contexte, les entreprises qui respectent les lois et les règlements se développeront », a-t-il souligné.

Les chiffres d’affaires de certaines entreprises étrangères en sont la preuve. L’an dernier, L’Oréal a réalisé un chiffre d’affaires de 8,18 milliards de yuans dans la partie continentale de Chine, une augmentation de 17,6 % par rapport à la même période de 2008, marquant ainsi une neuvième année consécutive de croissance à deux chiffres.

C’est la même chose pour le géant allemand Siemens qui maintient depuis plusieurs années un rythme de croissance d’environ 20 % de ses ventes et de ses commandes; même en 2009, en pleine crise, ses revenus de vente en Chine ont augmenté de 7 %.

Autre cas : celui du constructeur automobile japonais Nissan. Celui-ci a connu une bonne année en Chine en 2009; les données indiquent qu’il a vendu 756 000 voitures Nissan et Infiniti, soit une hausse de 39 % par rapport à 2008. M. Yasuaki Hashimoto, président de Nissan China, commente cette performance : « Les résultats de Nissan ont été satisfaisants en 2009. Dans le contexte de la crise financière mondiale, je suis très content de voir que Nissan peut conserver son rythme de vente dans le marché chinois qui enregistre un développement continu. »

Fin mars 2010, la Chambre de commerce États-Unis – Chine a publié un sondage révélant que plus de 75 % des entreprises étrangères trouvent que la Chine reste encore l’une des trois destinations de choix pour investir. Cette année, près de 80 % des entreprises américaines installées en Chine prévoient d’ailleurs accroître leur investissement.

L’amélioration du climat d’investissement

« En fait, le questionnement sur l’environnement d’investissement en Chine reflète l’inquiétude des entreprises étrangères; elles ont l’impression que le marché chinois offre moins d’opportunités qu’auparavant », a expliqué M. Zhao Zhongxiu, directeur de l’Institut d’économie et du commerce internationaux de l’Université de l’économie et du commerce internationaux, dans son analyse des causes des discussions entourant l’affaire Google et le procès Rio Tinto.

Pendant trente ans, la Chine a appliqué de nombreuses politiques favorables visant à attirer les investissements étrangers. Comme certains gouvernements locaux considèrent l’introduction des investissements étrangers comme un important critère d’évaluation de leur travail, on a accordé aux entreprises étrangères plus d’avantages fiscaux qu’aux entreprises chinoises.

Selon le directeur Zhao, ces derniers temps, pour que les entreprises chinoises et étrangères puissent profiter des mêmes taux d’imposition, la Chine a progressivement annulé certains avantages fiscaux auparavant accordés uniquement aux entreprises étrangères. Équitable et similaire, un tel environnement fiscal est propice à une concurrence juste, à l’efficacité et à l’obtention de bons résultats à long terme. Malheureusement, certains investisseurs étrangers n’ont pas bien compris cette situation, parce qu’ils ne se souciaient que des profits à court terme.

« Quand elles veulent investir, les multinationales tiennent compte de quatre facteurs, explique M. Zhao. Premièrement, le cadre politique et juridique. En d’autres termes, c’est le régime politique, sa stabilité, la continuité de ses politiques; il faut aussi que les lois et règlements soient complets et bien appliqués. Deuxièmement, le climat économique. Celui-ci comprend la conjoncture économique, le marché, les infrastructures et les politiques économiques. Troisièmement, l’environnement social et culturel. Celui-ci se traduit par le niveau d’éducation et de culture de la population, la religion ainsi que les us et coutumes. Finalement, le niveau des sciences et techniques. Comme la Chine possède justement ces facteurs d’attraction, les entreprises étrangères y augmentent progressivement leurs investissements », assure-t-il.

Toujours selon M. Zhao, après l’adhésion de la Chine à l’OMC (11 décembre 2001), les multinationales y ont investi davantage, non seulement dans tous les maillons de l’industrie manufacturière, mais aussi dans les industries chimiques, de même que dans le secteur tertiaire, notamment la finance, l’assurance et la logistique.

« On est actuellement en train d’optimiser progressivement l’environnement d’investissement en y introduisant de nouveaux concepts et en le modifiant en fonction des pratiques internationales. On prend notamment les actions suivantes : mettre en place un marché ouvert et équitable; perfectionner le cadre légal lié à l’investissement; renforcer le système judiciaire; et améliorer l’efficacité de l’administration. Les entreprises étrangères en Chine qui ne dépendent que des mesures préférentielles ou qui profitent d’un manque d’encadrement légal ne survivront pas longtemps », conclut M. Zhao.

Le 4 décembre 2009, la Beijing Siemens Cerberus Electronics Ltd. (BSCE) a célébré son expansion dans le parc industriel Yongfeng, dans l’arrondissement Haidian (Beijing).

Une tendance d’ensemble favorable

« En 2009, la crise financière internationale a fait reculer de 40 % les investissements des multinationales dans le monde, alors qu’en Chine, le niveau d’investissement a été comparable à celui de 2008. Cela montre que, le climat d’investissement et le marché y sont sains, contrairement à ce qu’ont dit certains hommes politiques et certains médias », affirme M. Zhang Xiaoqiang, vice-président de la Commission nationale du développement et de la réforme. Selon lui, la Chine a toujours bien accueilli et elle accueillera toujours les investissements étrangers qui aident à promouvoir un changement de modèle de développement et qui sont injectés dans les technologies de pointe et le secteur tertiaire; elle a fait et fera de même pour ceux qui sont destinés à mettre en valeur l’avantage comparatif de la Chine en matière de main-d’œuvre. Désormais, la Chine refusera catégoriquement les investissements étrangers dans des industries très énergivores et polluantes et dans celles qui surexploitent les ressources naturelles.

Le 13 avril dernier, le Conseil des affaires d’État a demandé de réviser le Répertoire-Guide des industries ouvertes aux investissements étrangers. Cette révision a pour but d’encourager les investissements étrangers, entre autres dans la fabrication haut de gamme, les nouvelles technologies et les technologies de pointe, les services modernes, les nouvelles énergies et la protection de l’environnement.

Des statistiques publiées récemment par le ministère du Commerce révèlent que la Chine a introduit un peu plus de 23,4 milliards $US d’investissements étrangers pendant les trois premiers mois de l’année, soit une augmentation de 7,65 % par rapport à la même période de 2009. De plus, la Chine a ratifié l’installation de 5 459 entreprises étrangères, une hausse de 19,87 % sur un an.

Mme Ma Xiuhong, vice-ministre du Commerce, émet l’opinion suivante : « C’est le développement stable de la macro-économie et l’amélioration du climat d’investissement qui expliquent principalement l’augmentation des investissements directs étrangers en Chine. »

 

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